Ainsi équipé, Caleb suivit Eli avec un peu de mal, il fallait l’avouer. Faut dire que les canons de fusils qui dépassaient des fermetures éclaires, et de certains trous dans le tissu des sacs, n’aidaient pas le géant à garder une prise agréable sur ces sacs pleins à craquer. Il parvint toutefois à rejoindre la sortie, et à poser les sacs là où Eli posa les siens. Apparemment, cet endroit était la zone de regroupement.

Il n’eut aucune réaction à la main d’Elizabeth posée sur son avant-bras. Pas qu’il ne la sentit pas, juste… Qu’il n’avait pas grand-chose à dire. Son faciès sévère, son attitude renfermée, et son esprit en proie au même tumulte qu’un ouragan de catégorie 5, il n’était plus qu’une immense montagne de muscle qui allait d’un point A à un point B, sans réfléchir.

Toutefois, il avait besoin de souffler un peu. La fatigue, associée à une nuit de combat, de terreur, et d’efforts physiques, se faisait de plus en plus ressentir. Il retourna cependant à l’intérieur de l’armurerie. Il restait tellement de choses à prendre. Mais il n’avait plus de sacs, alors, Caleb entreprit de travailler en binôme avec Eli.

- Eli, j’vais tendre mes bras, et tu fou le plus d’fusils et d’armes dedans, et des munitions par-dessus. Vas-y, charge la mule.

Résumer:

"Ouf !" J'dépose un sac d'environ deux tonnes dans une des voitures de notre groupe, et souffle un bon coup. Quand j'me retourne, j'dois lever le nez pour capter le regard de Caleb. Le bûcheron se ramène avec TROIS putains de sacs remplis, et j'me décale pour le laisser se décharger. "Mais mec..." dis-je tout impressionné. J'sens mon égo un peu blessé d'voir mon effort si facilement surpassé.

J'lui adresse un rictus mi-vexé mi-admiratif et reviens directement dans l'armurerie pour répéter ce processus. Le lacrymogène m'a appris au moins une chose : il serait bon d'avoir quelques masques à gaz à disposition. J'cherche donc ça dans les étagères, et c'est à c'moment là que j'me fais aborder par Deadpool. Dylan ? "Hein ?" Tout confus, on s'regarde en chiens d'fusil quelques secondes avant qu'il ne soit rappelé par la jeune femme qui apparemment dirige leur groupe. "Ok Deadpool, à la prochaine I guess..." J'hausse les épaules et croise le regard d'Elisabeth dans la foulée. Soulagé qu'elle ne soit pas à compter parmi nos quelques blessé, j'lui rends son sourire.

Caleb revient vers moi, avec un défi tout à fait intéressant. J'ris brièvement malgré le sérieux du bonhomme. "Ok ma poule, sois prêt." Déjà, j'lui enfile les masques autour des bras : quatre, cinq, six. Ca n'pèse pas super lourd mais ça prend d'la place ces merdes. Et par dessus, j'empile autant de gros calibres que possible. Trois fusils à pompe. Deux snipers. Quatre mitraillettes. "Ca va ?" J'surveille le teint d'mon collègue pour jauger de ses limites physiques. "J'devrais venir m'entraîner avec toi à l'occas'..." Qui sait, ça m'fera peut-être pousser des muscles balèzes comme les siens, et il serait surement moins con que Duncan. J'lui rajoute comme convenu toutes les boîtes de munitions que j'peux trouver, dévalisant des tiroirs et placards entiers.

"Ok, rouge carmin ça me paraît pas mal, tu peux y aller, j'arrive pour t'aider à décharger." Dis-je comme s'il était lui-même un chariot élévateur vivant. Avant d'ressortir, j'vais faire un tour rapide pour choper un couteau en meilleur état qu'le mien - un peu plus stylé aussi, et aider Elisabeth en embarquant quelques carquois pleins de flèches afin de tarir à fond ces réserves. "Ca s'est bien passé d'vot' côté ? P'tain j'aimerais bien trouver des bombes de peinture aussi." Histoire de faire une fresque digne de c'nom au campement. L'interaction est brève : j'lui laisse à peine le temps de répondre et me dépêche d'aller aider le bûcheron à reprendre une teinte plus humaine.

Spoiler:

Ok, va t'amuser ailleurs si tu veux Ishaton, que je souffle à Isha quand il me demande l'autorisation.

Il sera sans doute plus utile là-bas. Bon, Salem est pas là pour l'accompagner dans la cour de récréation mais du coup je fais un petit signe à Allia pour voir avec elle si elle peut partir en sa compagnie et l'aider, au cas où. Cependant, la remarque d'Isha me force à réfléchir un instant. Je hausse les épaules :

J'en sais rien, tout du moins, je sais pas encore. S'ils suivent et vont s'installer chez les gueux, la question se posera pas, et s'ils quittent New Eden, non plus, ils peuvent très bien se dire que seuls, ils seront mieux qu'avec New Eden. Mais j'ai aucune idée de comment ça se négocie dans l'église. J'espère, bien. S'ils veulent rester, là on devra s'interroger sur ce qu'on fera d'eux, que j'ajoute.

Nos choix seront limités devant ce cas de figure, mais j'ai confiance en Valérian pour prendre la meilleure décision possible.

Je serais du même avis que toi, mais je suis pas la seule à discuter de ça, que je souffle finalement avec un bref haussement d'épaule.

Spoiler:

Anton terminait de charger la voiture avec Dana quand un petit gars métis vint le voir pour lui demander de l’aide : « Hein ? Heu ouais si tu veux gamin. » C’était des alliés après tout, il fit signe à l’autre de le suivre dans le bâtiment. Le policier avisa un énorme revolver noir, un Taurus Raging Bull, d’après la carcasse, en calibre .50… Il eut un sourire mauvais avant de le passer à son camarade : « Tiens, je sais que ce mollusque de Tony n’a pas d’arme de poing. Avec un peu de bol ça va le sortir du coma. »

« Ton boss là, le blackos, qu’il prenne ça, attends j’vais t’aider. Des boucliers balistiques aussi… » Il lui déposa un combi masse-hache-pied de biche, puis un deuxième car il y avait aussi l’autre Donovan, qui devait être pas mal dans son genre non plus.

Après un instant de réflexion, le policier dit : « Connor il voulait un fusil mitrailleur sur sa Camaro, ça ferait l’affaire. » Anton pose un M249 SAW sur les bras du jeune homme avant de continuer les courses. « Prends des protections corporelles aussi. Et ça aussi. » Il se retourna pour poser un petit pistolet dans la poche du métis, un Hk P30. Puis, le prenant en pitié, il l’aida à tout transporter. Avant de lui mettre une tape sur l’épaule et de retourner dans l’armurerie. « Trouve Ruby et vois si tu peux pas récupérer des radios, vous en aurez besoin. » Il avait encore une chose à faire… Il pensa à Johanna en ramassant un pistolet mitrailleur, un MP7. Petit calibre, petite taille, idéal pour une tireuse de sa stature.

Spoiler:

Je n’avais pas eu l’occasion de voir ce qui s’était réellement passé à l’intérieur. J’avais été avec eux… Sans l’être vraiment. Je ne pouvais que croire Joaquin sur parole. J’haussai les épaules, quand il mentionna Milow. « Le gamin s’est bien démerdé. » Je n’aurais pas parié sur lui au premier abord. Mais c’était sans doute ce qui devait faire sa force autant que la mienne, non ?

« Tu dis des choses pas connes des fois. » J’épluchai les documents sur les bureaux de la salle de transmission, avant de fouiller rapidement dans les caissons. Je grimaçai un peu en secouant la tête négativement. « Il n’y a rien d’intéressant. Les dates d’arrivée et de départ de nombreux convois, les mouvements répertoriés de hordes… C’est à peu près tout. » Je laissai tomber pour me pencher de nouveau sur ce pourquoi j’étais venue là. Joaquin était occupé à dépouiller les gardes de son côté. « Oui mais… Ca ne m’intéresse pas. Il nous faut des chargeurs aussi, je ne vais pas les créer avec mes petits mains. » J’allais sans doute briser tous ces espoirs avec cette simple affirmation.

Je forçai une à une le verrou des armoires à l’aide de mon piolet, que j’avais enfin de nouveau en main. Je m’attendais à trouver uniquement des archives, mais l’une d’entre elle contenait des cartons. Je poussai un cri de joie en découvrant le contenu de ceux-ci. « La réserve de talkies est là ! Ramène-toi ! » Je les fourrai un à un dans son sac et dans le mien, jusqu’à vider tout leur stock. Si on en avait en trop, on pourrait toujours en conserver en cas de casse ou les revendre. Ce n’était jamais perdu. Et il y avait même le mode d’emploi avec les caractéristiques de l’appareil. « C’est bon, on peut y aller. »

Je remontai à bord de la Jeep et, après un court passage aux entrepôts, on repartir en direction de l’armurerie. La voiture était pleine à craquer de nourritures, peut-être même un peu trop pour ce qu’elle pouvait en contenir. J’avalai les fameux Maltesers un à un depuis le siège passager en revenant, avant d’apercevoir Yulia qui chapotait toujours un peu le tout. « Yu’ ! » Je sautai hors du véhicule, une fois celui-ci à l’arrêt, pour m’approcher d’elle. « On a trouvé une bonne vingtaine de talkies avec leur chargeur dans la salle de transmissions ! Ce sont des Midland G9. Ils ont une portée de dix kilomètres en terrain dégagé, une autonomie de vingt-quatre heures et même une commande vocale avec un bouton d’urgence en cas de pépin… » Je m’arrêtai dans mon résumé. Elle allait finir par me regarder comme une folle sinon. « Euh ouais, bref, ils sont bien. »

Spoiler: