Je me penchai vers Joaquin, dans la jeep qu’on avait réquisitionnée : « On va peut-être devoir faire un crochet vers les entrepôts pour récupérer de la bouffe après. J’ai l’impression qu’ils vont nous charger les véhicules qu’avec des armes dernier cri sinon. A croire que les balles font office de Maltesers pour eux ! » D’ailleurs, ils en avaient ? J’avais vu Yulia se goinfrer de chocolat avant de partir, ça me laissait rêveuse là.

J’étais bien contente de ne pas rester à l’armurerie. J’avais l’impression que nous étions au premier jour de soldes, ce qui me rappelait désagréablement les premiers temps de l’apocalypse. J’avais passé commande d’une arme plus silencieuse auprès d’Anton, avant de les laisser se départager le butin là-bas. Je pouvais lui faire confiance pour trouver exactement ce qu’il me fallait en la matière et me le garder précieusement de côté. Personne n’était assez suicidaire pour piquer dans son assiette à lui. Il faudra sans doute aussi que je passe rapidement à l’infirmerie en repartant. Je n’aurais besoin de ne déranger personne. Il me fallait simplement récupérer une attelle digne de ce nom pour mon poignet.

En attendant, c’était Joaquin qui conduisait, comme d’habitude. De toute façon, je n’étais pas en état de le faire. Il gara le véhicule devant l’ancienne école qui avait été, peu de temps auparavant, le théâtre des hostilités. Je n’étais pas rentrée moi-même dans le bâtiment alors je le laissais me guider à travers le dédale des couloirs, enjambant ça et là des cadavres de gardes. « Vous avez fait un beau massacre quand même. » J’étais surprise du nombre d’assaillants. Je n’en avais pas repéré autant aux fenêtres. Je me figeai à la vue d’un squelette étalé proche du couloir, avec une balle de mon calibre logée dans le crâne. « Sérieusement ? J’ai assassiné une décoration d’Halloween ? » J’étais départagée entre le rire et le dépit, en fait. « Le tir était parfaitement exécuté, tu noteras. » Je me rattrapais aux branches là, non ?

On parvint aux salles de transmissions sans être plus inquiété que ça. « Fouille un peu partout, je cherche des talkies. » J’ouvris les tiroirs et les placards, en espérant tomber sur un bon stock. Pas mal de gardes en avaient, mais certains avaient été endommagés dans le conflit. « Il nous en faut une douzaine, un par personne ! »

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Anton soupira d’aise, c’était enfin terminé, on pouvait passer à la partie la plus intéressante. La récupération du matériel pour les exilés. Il prêta main forte à ses compagnons pour charger tout ce qu’ils trouvaient. Du coin de l’oreille, il entendit Yulia qui voulait des armes de dingues pour tous les gens de la faction… Il faut dire que les exilés avaient le choix pour se procurer des armes de toutes sortes.

Même quand il était dans la police il avait rarement vu autant d’équipement et aussi variés. Sans vraiment un mot, il se porta à l’assistance du petit brun et rassembla un équipement assez précis, basés sur les besoins des exilés, mais aussi dans l’optique pour faire des cadeaux. Ruby avait à plusieurs reprises demandées un pistolet équipé d’un silencieux. Anton tourna la tête en entendant quelques pas, c’était Dana. Il lui sourit en prenant un colt 1911 qui trainait dans sur une étagère. Ruby serait contente : « Comment ça s’est passé de votre côté ? Nous on a Maes qui s’est cassé deux côtes et une Latino s’est faite gang bang par des chiens et j’ai trouvé du porno aussi, c’était marrant »

C’était comme faire les soldes, Anton se mit sur la pointe des pieds et récupéra un énorme fusil avec difficulté. Un barett M82 en calibre .50, un fusil à vocation anti-matérielle. Inutile contre les zombies, mais si un jour quelqu’un voulait les attaquer Valérian allait adorer. Ils pourraient le recevoir. Le policier eut un sourire en trouvant Dana bien trop heureuse, elle tenait un fusil à levier, modèle 1897 et un énorme lot de cartouche « Dragon Breath ». C’était obligé d’aller à Yulia, une arme comme ça… elle allait bien s’amuser. Son amie lui désigna aussi un truc par-dessus son épaule… une arbalète de chasse… Depuis le temps qu’Allia en parlait ! Elle trouva une place dans les bras du policier. Un retour à la voiture s’imposait.

Sur le trajet du retour, Anton tomba sur un pistolet qui lui faisait de l’œil depuis des mois. Un HK USP match… Vraiment, ces fanatiques savaient s’équiper. Il restait encore à trouver le cadeau de Maes, celui de Jaren, Salem, Joaquin et Isha.

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J’ai un bref hochement de tête aux paroles de Ruby. « Ouais, ce serait bien qu’on ramène autre chose que des mun’ quand même. Avant que Yulia bouffe tout aussi. » J’ai une ombre de sourire avant de me porter volontaire pour l’accompagner de nouveau à l’école. Déjà, je connais le chemin et l’intérieur et en plus, j’ai pas envie de me faire bousculer à l’armurerie. Y a déjà assez de monde comme ça, une bonne partie des nôtres en plus. Autant laisser faire les pros.

J’ai de nouveau un bref regard en direction de son poignet qu’elle essaie clairement de bouger le moins possible, mais je me passe de commentaires. Elle est assez grande pour savoir où sont ses limites. Et je me gare, haussant une épaule à sa remarque. « C’est surtout Andrea. Elle est balèze avec son flingue. » Bon okay, le mec massacré à l’entrée, il a ma signature, je peux pas trop le nier. Je l’entraine dans l’école, évitant de me paumer comme on l’a fait au premier avant de me marrer à sa remarque quand on tombe sur le squelette. « Tu l’as bien flingué. Et t’as bien couvert Milow surtout, c’était le plus important. » Et je hoche la tête quand on arrive à la salle, me penchant pour récupérer ceux des gardes butés quelques minutes… heures ? Putain, j’ai perdu toute notion du temps sérieux… bref, ceux qu’on a butés tout à l’heure quoi. Leurs talkies fonctionnent vu qu’ils ont été shootés en pleine gueule. « Parfait. Ca fait déjà deux. On … » J’ai un temps d’arrêt devant le clébard que Val’ a buté, me frottant le bras sans m’en rendre compte. « Hem. Bref… Essaie de voir si tu trouves pas des documents qui pourraient servir aussi. Des infos qui seraient utiles aux chefs. » On y a pas pensé tout à l’heure, tellement on était pressés de retrouver les autres. Mais on sait jamais.

Et je continue de fouiller un peu partout en soufflant, à mi-voix. « Y aura aussi ceux des deux des types à l’entrée aussi. » Enfin si on en a un plus gros stock, ce serait pas mal.

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C’est franchement un putain de miracle qu’il s’en soit sorti sans même une égratignure. La pression redescend et Otis sent la fatigue arriver. Il a tenu bon à l’école pour ne pas craquer, pour gérer son stress et il est d’ailleurs plutôt fier de lui. Mais il a toujours en tête, l’image du gars qu’il a tué. Il aimerait faire comme la plupart des autres autour de lui, se dire que c’était ce type ou lui, malheureusement ça le travaille un peu et sûrement que son esprit sera chamboulé à cause de ça pendant un moment…

C’est d’un pas las, mains dans les poches, qu’il suit un groupe jusqu’à l’armurerie, les autres Expendables sont restés à l’Eglise avec Connor, quand d’autres sont en train de se faire soignés au dispensaire. Alors il n’y a que lui pour récupérer des trucs pour son équipe. Une fois à l’intérieur, il est surpris de voir autant d’armes ; et si ceux des autres groupes ont déjà commencé à se servir, il reste encore un stock considérable. Un peu abasourdi et perdu au milieu de tout ça, il s’approche pour jeter un œil. Puis en regardant de plus près, il tombe sur un joli lot de protections intégrales. Il baisse les yeux vers les maigres protections sportives qu’il porte avant revenir poser son regard sur les épais gilets qu’il vient de trouver. Certain que ça sera utile pour les siens, il commence à les ranger dans un grand sac.

Avançant finalement encore un peu plus il arrive à hauteur d’un type, Anton de ce qu’il a compris. Posté devant l’endroit où sont rassemblés une grande partie des armes, il jette un œil au brun avant d’oser lui souffler « Je… Excuse moi. Je fais partie de… Du groupe de Connor. Tu crois que j’peux récupérer quoi pour mes amis ? » L’homme a l’air de s’y connaître, mais il l’impressionne alors il préfère lui demander ce qu’il peut prendre…

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