Lâchant un long bâillement qui fit monter les larmes à ses yeux sombres, Joséphine se frotta les paupières du dos de la main, avant de s’étirer longuement en grognant. La nuit avait été courte, agitée, comme bien souvent ces derniers temps…depuis leur retour de George, pour être précise. Glissant un regard sur sa colocataire qui dormait toujours malgré le sommeil agité de la pompier qui la réveillait de temps en temps, en s’excusant ensuite une bonne centaine de fois pour ça, Joséphine quitta en silence le lit, puis se vêtit de plusieurs épaisseurs de vêtements, enfila une grosse écharpe, et, récupérant son sac à dos prêt de la veille, elle quitta la chambre sans un bruit accompagnée de Bandit, qui pour une fois était resté avec elle, alors que Gemma était à la distillerie.

Ses pas la guidèrent vers le réfectoire plus par habitude qu’autre chose, l’hispanique marchant encore au radar, la fatigue alourdissant encore ses membres, ralentissant ses réflexes, l’empêchant de réfléchir de façon cohérente. Elle n’avait aucun appétit pour l’instant, et glissa donc deux petits pains dans son sac à dos pour plus tard, mais ne résista pas à avaler une tasse de café noir, espérant y trouver de quoi agiter un peu ses nerfs, et la réveiller. Le menton dans la paume, son coude planté sur la table, ses yeux la suppliait d’accepter un bref répit, d’accepter qu’elle les ferme, un peu, pour du repos que Joey ne pouvait leur accorder. Elle avait à faire aujourd’hui, et s’occuper était devenu une nécessité depuis plusieurs semaines, pour éviter à son esprit de s’égarer vers des pensées qu’elle refusait d’avoir, et qui la tiraient inlassablement vers le bas. Seule dans les lieux à cette heure si matinale, la pompier s’accorda une seconde tasse de café, qu’elle s’enfila rapidement, sans pouvoir retenir un nouveau bâillement. Le berger allemand, gardien de ses jours et de ses nuits depuis le début de cette apocalypse, vint poser sa tête sur sa cuisse, alors que Joséphine prenait quelques instants pour le caresser, et terminer ce qui faisait office de petit-déjeuner.

Après avoir lavé sa tasse, les deux comparses quittèrent les lieux, alors que la pompier se dirigeait vers les écuries, où Lily, sa partenaire du jour, lui avait donné rendez-vous. La jeune femme était d’ailleurs déjà présente sur place, à croire qu’elle était tombée du lit, et Joséphine la salua d’un sourire amical. « -Salut Lily…ou plutôt…lutin du Père Noël ? » dit-elle en plissant doucement les yeux de malice, avisant les préparatifs que la jeune femme avait déjà fait, et qui firent grimacer l’hispanique : « -Han mais t’as déjà tout préparé…t’aurais dû me dire de venir plus tôt, je t’aurais aidé...désolée… » dit-elle d’un air penaud, tout en faisant une grimace. Joséphine resserra un peu plus son écharpe autour de son cou, avant de froncer les sourcils quand elle remarqua un détail qui lui avait échappé jusque-là. « -Hum…pourquoi y’a deux chevaux qui sont préparés ? Quelqu’un se joint à nous ? » demanda-t-elle en haussant un peu les sourcils à destination de la blondinette, incapable d’empêcher son sourire de se crisper un peu, bien malgré elle.

Elle aurait pu tomber du lit. Mais bon, ça aurait fait beaucoup quand même, depuis son adolescence. Lily était habituée à devoir se lever aux aurores, profiter ainsi du lever de soleil avec une bonne tasse de chocolat chaud, et pouvoir terminer tout les travaux à la ferme assez tôt pour profiter du reste. Et cette habitude ne l'a jamais quittée, elle ne voulait pas. C'était un bon moyen de garder les pieds sur Terre, de ne pas virer folle.

Bon, avec les événements de George, ce n'était plus pareil. Déjà qu'elle avait un mauvais sommeil, à devoir partager sa chambre, mais le passage à NE n'a rien arrangé pour passer de meilleurs nuits confortables. Et elle n'était pas seule. Alors, elle eut une idée, qu'elle partagera avec Joséphine autour d'un café, qui l'encourage à se lancer auprès des responsables. C'était dur, affolant ; elle était nouvelle. Mais l'idée plaît. Ce qui rend la jeune femme plus qu'heureuse.

Récupérer des cadeaux pour les enfants, et des décorations de Noël. Voilà l'objectif de cette sortie. Lily était au taquet. Il fallait remettre un peu de baume dans le cœur des gens. C'est donc sans hésitation qu'elle a proposée à Joey. C'est grâce à ses mots qu'elle s'est lancée. Les chevaux sont prêt, les sacs vides, prêts à être remplis. Il ne manque plus que l'hispanique.

« Joséphine ! » Qu'elle balance à haute voix, une main agitée dans les airs tellement elle était heureuse de la voir, tellement impatiente. Tellement tout. Elle accueil la jeune femme et son compagnon d'un grand sourire, et s'empresse de faire des papouilles au berger allemand. « Et alors, c'est qui le plus beau hein ? Et oui c'est toi ! Et oui ! » C'était limite ridicule..

Elle se redresse ensuite, pour faire face à sa maîtresse, un grand sourire aux lèvres. « Oh, t'inquiète! Ça me dérange pas, j'ai la mauvaise habitude de me lever très tôt. » Qu'elle souffle d'une douce voix, pour rassurer l'hispanique. Mais sa dernière question l'inquiète un peu ; une troisième personne ? Un euh perplexe s'échappe, ne sachant pas comment réagir. Et comme une réponse ne vient pas, elle enchaîne. « Non.. Personne.. » Elle écarquille ses yeux, se pinçant les lèvres. « Oh je suis désolé... Ça te gêne ? Tu préfères qu'on en monte un seul ?! »

L’enthousiasme de la jeune femme faisait plaisir à voir, et tira à Joséphine un sourire sincère, avant que celle-ci ne s’arrête, mains sur les hanches, pour observer son chien se faire chouchouter, et en redemander encore. « -Non mais toi… » dit-elle d’un ton amusé en regardant Bandit agiter la queue face aux gratouilles que lui accordait la jolie fermière, avec un sourire non feint, à se demander qui du chien ou de la survivante appréciait le plus cet instant, qui fit à nouveau sourire Joey. « -Je t’assure que c’est un bon comédien et que ce chien ne manque jamais de papouilles au quotidien…autant te dire qu’il va pas te lâcher de la journée maintenant ! » dit-elle dans un léger rire, alors que le berger allemand tentait de lécher les mains de sa bienfaitrice.

La pompier ne put s’empêcher de hausser les sourcils quand la jeune survivante confia qu’elle avait l’habitude de se lever tôt, se retenant de dire qu’elle aussi avait un réveil matin naturel de trois ans, avec deux bras, et deux jambes, qui avait tendance à ignorer ce que le mot « grasse matinée » pouvait vouloir dire. Elle se contenta donc pour toute réponse d’un bref hochement de tête qui signifiait qu’elle comprenait plutôt bien la situation. Et Joey fit finalement remarquer à voix haute sa surprise qu’un second cheval ai été sellé. Oh, elle n’était jamais contre de la compagnie supplémentaire, bien au contraire, plus on était de fous, plus on riait, pas vrai ? Et rire, en ce moment, ils en avaient tous grandement besoin. Mais la réponse de Lily la laissa…perplexe. Personne ne les rejoignait. Joséphine la fixa de longues secondes, l’information parvenant difficilement à se frayer un passage dans la brume de son esprit encore ensommeillé, à y trouver un sens.

Ce fut finalement la remarque de la fermière qui fit doucement monter le rose aux joues de Joséphine, qui ne retint pas une petite grimace. « -Oh…j’aurais dû te préciser…mais…je sais pas monter toute seule. Je sais que je devrais apprendre, que ce serait plus pratique mais…ces bestioles me mettent pas trop en confiance. » avoua-t-elle, un peu mal à l’aise, alors qu’elle se frottait l’arrière de l’oreille, la grimace n’ayant pas quitté ses traits. La brune n’avait eu l’occasion de monter qu’une seule fois, sur le dos de Dune, avec la présence rassurante de Nihima pour diriger son cheval. « -Du coup…euh oui, je préfèrerai monter avec toi…si ça te dérange pas, bien sûr… » souffla-t-elle, en lançant un sourire contrit à Lily, qui avoua que non, ça ne la dérangeait pas du tout. Et c’était tant mieux. Le duo récupéra donc les sacs vides, Joséphine montant avec précaution derrière la blondinette lorsqu’elle fut installée, puis humaines et bêtes quittèrent les remparts fortifiés de Nisqually, en direction de Tacoma.

Lily dépose un regard bienveillant sur Joey, accompagné d'un sourire doux, lui intimant silencieusement qu'il n'y avait rien de grave. Au contraire, elles pourront utiliser la seconde monture comme de l'espace en plus pour ranger tout ce qu'elles pourront trouver en ville. Lily accroche les rênes de ce dernier au second, plaçant ensuite son pied rejoint un étrier. Après s'être hissée sur le dos de l'équidé le moins épais, elle tend une main ferme vers sa compagne du jour pour l'aider à la rejoindre. La fermière s'arrange pour qu'elles soient bien installés, intimant ensuite à sa monture d'avancer et prendre la route de la ville de Tacoma.

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Plus tard.

Le temps passa assez vite jusqu'au Metropolitan Market, supermarché construit dans un quartier assez fourni en magasins divers et variés. Un lieu donc idéal pour les objets qu'elles cherchaient. Lily tire faiblement sur les rênes de sa monture, observant minutieusement le coin d'un regard attentif, jusqu'à s'arrêter. « On commence par le plus grand ou par les plus petits ? » Demande-t-elle a Joey derrière, fermement cramponnée à elle.

Le silence a prit possession des lieux. Un manque de son insupportable, à faire froid dans le dos. Malgré le nombre important de voiture sur les grand parkings, de la végétation dense après ces cinq années, le paysage est assez découvert. Parfait pour ne pas se faire surprendre par une horde et prendre la fuite facilement.

Lily met pied à terre, analyse une nouvelle fois les environs et finit par tendre ses bras vers son binôme pour l'aider à quitter la monture plus facilement. « Ça va ? » Qu'elle lui demande de manière un peu hasardeuse, faisant le lien avec son inconfort face aux chevaux. Elle récupère les rênes de celui qui devait être son moyen de transport pour lui rendre, un sourire bienveillant et un regard motivant. « Tu penses pouvoir le déplacer ? »

Un sourire sincère, rassuré également, trouva les lèvres de Joséphine quand Lily ne manifesta aucune opposition à ce que la pompier s’installe derrière elle, et à moins de prendre une voiture, c’était encore la solution la plus judicieuse. L’hispanique n’avait absolument aucune idée de comment s’en sortir avec un canasson, quand bien même elle avait vu Nihima, et d’autres cavaliers également, à l’œuvre. Elle se doutait pourtant qu’il n’était pas juste question de prendre les rênes en main, et qu’il y avait plus à faire que juste agiter les longes, ou serrer ses talons contre les flancs de l’animal pour le guider, mais Joey aurait été bien incapable de se débrouiller seule. Mais la jolie fermière ne fit aucune réflexion sur son incapacité, et l’aida même à s’installer d’une main tendue, quand Lily fut elle-même en place, et les deux jeunes femmes prirent la route, direction Tacoma.

Les survivantes arrivèrent au point de destination, et la pompier laissa glisser son regard autour d’elle, en plissant légèrement les yeux. « -Oh, l’un comme l’autre me va. On trouvera plus facilement ce qu’on cherche dans le grand, mais on risque aussi d’avoir plus de visiteurs indésirables… » dit-elle dans un soupir, alors que la blonde mettait pied à terre, puis aidait Joséphine à en faire autant. Cette dernière ne tarda d’ailleurs pas à rassurer sa comparse d’un sourire, et d’un petit hochement de tête. Bien sûr que ça allait, puisque ce n’était pas elle qui avait dû conduire le cheval. En revanche, quand Lily lui tendit les rênes de ce cheval qui aurait dû lui servir de monture, Joey fit les gros yeux, avant de plisser doucement le nez, tout en attrapant ce qu’elle lui tendait. « -S’il se montre coopératif, ça devrait aller…tu vas te montrer coopératif…hein ? » ajouta-t-elle les sourcils haussés d’appréhension, à destination du cheval, tendant timidement son autre main pour caresser sa robe brune, alors que le reste de son corps restait à bonne distance malgré tout. Comme si elle s’attendait à une attaque sauvage de la part du dada qui avait juste l’air d’attendre un peu d’affection de sa part.

Bon…elle pouvait bien essayer, après tout…et puis Lily savait s’y prendre, elle saurait gérer la situation si Joséphine faisait n’importe quoi. Les deux jeunes femmes se remirent donc en route, slalomant entre les voitures, jusqu’à ce que la pompier fronce les sourcils, et attrape la fermière par la manche, pour la ralentir, oreilles tendues. « -Attends…écoute…on est pas toutes seules… » dit-elle, en venant plaquer son dos contre la carcasse de l’une des voitures, pour se faire toute petite. Essuyant la vitre sale du véhicule, Joey y plaqua son nez, se tortillant pour essayer de compter les charognes qui pouvaient se trouver là, autour d’elles. Les mains de part et d’autre de son visage la pompier resta comme ça une longue minutes, avant de grimacer en tournant la tête vers son acolyte. « -J’en compte trois…mais j’entends des râles qui viennent de la droite, et j’arrive pas à les voir, je sais pas combien ils sont… » chuchota-t-elle pour éviter d’attirer l’attention sur elles, alors même que les chevaux hennissaient bruyamment au même moment, une charogne les ayant repérés. « -Mierda… » souffla-t-elle doucement, tout en tirant son couteau de son étui de protection.

Spoiler:

Oh, l’un comme l’autre me va. On trouvera plus facilement ce qu’on cherche dans le grand, mais on risque aussi d’avoir plus de visiteurs indésirables… Ses lèvres se pincent sous cette vérité désagréable, hochant lentement sa tête en observant les environs. Elle aime bien les visites, mais de ces derniers, la jeune femme aimerait éviter. Pourtant elle n'est pas idiote, elle sait parfaitement que les environs doivent grouiller de ces personnes sans âmes, prêtes à se rassasier d'une viande fraîche. Et si pour certaines personnes, réussir à offrir à ces êtres une véritable mort sans difficulté, pour Lily c'est une autre pair de manche. Elle garde néanmoins son sang froid, son doux sourire assuré pendu à ses lèvres.

Sa tête enchaîne des vas-et-vient de haut en bas pour approuver une autre vérité : la tranquillité des équidés embarqués dans cette aventure. Elle ne les a pas choisis au hasard, même si tout les chevaux du fort étaient dressés à garder leur calme, ces deux là sortaient du lot.

Prenant le pas derrière l'agréable hispanique, pénétrant dans un parc à voitures accidentées, elle est vite stoppée dans sa marche par un geste discret de cette dernière qui lui intime d'écouter, et donc de ne plus faire de bruit. Les nombreuses voitures autour empêchent d'avoir une bon visuel sur le paysage environnant, mais l'inquiétude de Joey sur un éventuel futur problème se fait entendre, puis voir au détour d'une carcasse. La fermière se retrouve pétrifiée, incapable de faire le moindre mouvement de défense ou de fuite. Les chevaux s'excitent soudainement, sûrement atteints par la puissante peur que pouvait dégager Lily.

« Euh.. Joséphine.. j'ai un aveu à te faire.. » Qu'elle lui souffle doucement, ne quittant pas des yeux le rôdeur en tête de file qui dirige le petit groupe dans la direction des deux femmes. Elle décide quand même de récupérer sa machette de chasse bien fixée à la selle de sa monture, déjà inquiète de devoir s'en servir. « Je.. j'ai dû mal.. je me suis pas entraînée.. je sais pas si je peux.. » Ses yeux accablés entament un va-et-vient entre le groupe et la présence rassurante de l'hispanique, serrant entre ses doigts les rênes du canasson pour tente de le calmer. Elle range aussitôt son arme préalablement sortie pour récupérer la deuxième monture que tenait Joey, et lui éviter de stresser davantage face à un animal pour qui elle n'accorde aucune confiance.

Elle recule d'un pas discret, voyant Joey déjà prête à combattre. « Tu veux pas qu'on essaye d'abord de.. fuir ? » En plus de la peur qui lui troue l'estomac, de l'angoisse, la colère vient se joindre à la fête. Une rage insoupçonnée, évidemment dirigée contre sa personne et non la guerrière qui lui tient compagnie. Elle avait réussi à tenir jusqu'ici sans faire face à des morts, et pensait pouvoir continuer dans cette voie.. Mais maintenant, elle allait passer pour une faible aux yeux de Joséphine. « Je vais au moins mettre les chevaux à l'abri.. » Murmure-t-elle dans sa direction, après avoir réussi à calmer les deux bêtes enflammées.
Elle commence alors à faire demi-tour à pas de loup, rapidement, même si ils ont tous déjà été repérés. Mais concentrée à regarder l'action par-dessus son épaule, la fermière cogne contre un pied de biche qui fait chuter lourdement son corps, ses pieds faisant valser l'objet en fer qui retombe sur la route dans un tintement aigu. La malchance par excellence.

Les deux montures prennent aussitôt la fuite vers une ruelle, qui est heureusement une impasse. Lily ne peut s'empêcher de lâcher un juron dans son écharpe, se retournant aussitôt vers Joey, sans se relever de suite. « Joey, derrière toi !! » Qu'elle lui gueule à plein poumon alors que le premier rôdeur est prêt à goutter à sa peau gourmande.

Spoiler:

Joséphine n’était pas vraiment étonnée par la présence de cette désagréable compagnie, pas plus qu’elle n’en était effrayée d’ailleurs. Aussi triste cela puisse-t-il être, les rôdeurs faisaient désormais partie intégrante de leurs vies, et elle avait appris à composer avec, n’ayant jamais vraiment ressenti une quelconque culpabilité à l’idée d’achever ces corps sans vie, sans âme, ces corps morts qui pourtant traînaient péniblement leurs carcasses décharnées en quête éternelle d’un casse-croûte qui aurait le malheur de tomber entre leurs mains. Si ses doigts empoignaient déjà avec fermeté le manche de son couteau, l’hispanique tourna un regard vers Lily quand celle-ci parla d’une confession, alors que Joey lâchait un vague « -Hm ? » à son attention, les sourcils un peu haussés.

Son regard suivit celui de la blondinette jusqu’à se poser sur les rôdeurs, alors qu’à travers les paroles prononcées, Joséphine comprenait ce que Lily était en train de lui dire. Pour autant, la pompier lui adressa un sourire rassurant, se redressant dans la foulée. « -Ca va aller, t’en fais pas. Reste bien derrière moi, et tout ira bien ! » dit-elle d’un ton confiant, avisant les rôdeurs pour évaluer la distance qui les séparaient des charognes, pour reporter son regard plus loin. « -On peut essayer de les semer dans le dédale des voitures…mais rien ne dit que d’autres ne nous attendent pas plus loin. » souffla la jeune pompier, alors que trois macchabées s’avançaient vers elles. L’hispanique se trouva délestée des rênes de l’animal, ce qui l’arrangeait elle ne pouvait le nier, et elle remercia Lily qui annonçait qu’elle allait mettre les chevaux à l’abri. « -Sois prudente… » souffla-t-elle néanmoins à sa comparse, son regard rivé sur le macchabée en tête, qui s’était détaché des autres morts pour s’avancer davantage.

L’hispanique ne prêta pas attention aux gestes de la fermière, que déjà elle recevait le premier rôdeur, lui plantant sans frémir sa lame en pleine tempe, alors que le corps tombait au sol aussitôt. Mais il avait encore des compagnons, tout aussi décidés que lui à venir la grignoter. Aussi, campée sur ses jambes, elle s’apprêtait à s’avancer pour frapper quand du bruit derrière elle la fit se retourner brusquement, pour aviser Lily au sol, ayant visiblement trébuché sur quelque chose. Où étaient passés ces fichus canassons ? Joséphine n’eut pas le temps de trouver des réponses à toutes ses questions que la blonde la mettait en garde contre un rôdeur dans son dos, que Joséphine attrapa par ses guenilles pour venir le plaquer contre le capot de la voiture derrière laquelle elles s’étaient cachées, et qui subit le même sort que son acolyte : une mort rapide. Le dernier macchabée lui facilita la tâche, il trébucha bêtement sur le corps de la première charogne, chuta lourdement au sol, et Joey lui enfonça le talon de sa botte dans le crâne sans état d’âme, dans un « splash » écœurant qui teinta ses chaussures de jus noir.

Son couteau toujours en main, au cas où, Joey s’avança vers Lily, lui tendant la main pour l’aider à se relever. « -Ca va, tu t’es pas fait mal ? » demanda-t-elle, tout en rangeant son arme blanche pour attraper le pied de biche responsable de la chute de la jeune femme. Avec ça, elle pourrait sans doute défoncer aisément quelques crânes ramollis, c’était certain. Son regard sombre avisa les deux chevaux agités, des mètres plus loin, incapables de s’éloigner davantage puisqu’ils s’étaient engagés dans une impasse, une chance pour elles. « -Euh…je te laisse gérer les canassons pas contents…pas que j’ai la trouille hein, mais…ils m’inspirent encore moins confiance dans cet état… » avoua-t-elle, alors que les bêtes s’agitaient, et poussaient des hennissements qui allaient finir par rameuter tous les morts du quartier. « -On devrait peut-être les enfermer quelque part le temps de faire le tour ? Une boutique vide ou quelque chose comme ça ? » suggéra-t-elle, tout en regardant de nouveau autour d’elles, incapable de déceler d’où provenaient les grognements qu’elles entendaient encore, et qui trahissaient la présence de quelques rôdeurs, ici ou là.

Spoiler: