Il y avait finalement beaucoup plus de choses à noter, plus loin dans l'entrée, qu'il n'avait pu en voir. Elizabeth releva qu'une personne était venue, Fried qu'une porte avait été piégé pour qu'on puisse l'entendre s'ouvrir. Ce qui impliquait que quelqu'un avait logé ici, d'une manière ou d'une autre. Se préparer à trouver d'autres pièges du genre restait, de fait, une nécessité. Mais il fallait également établir combien de personnes vivaient finalement ici. Les indicatifs ne donnaient pas un trop gros nombre, mais il fallait se préparer à pire.

On fouille, il faut que chacun soit en visu d'une autre personne, indiqua-t-il aux autres. Trois mètres maximum de distances pour pouvoir intervenir en cas de problèmes, il n'y avait qu'ainsi qu'ils pourraient se couvrir. Ne rentrez pas frontalement dans une pièce, poussez la porte en restant sur le côté, et ne jetez qu'un coup d’œil rapide à l'intérieur pour aviser s'il y a une présence ou non, expliqua-t-il.

Jackson fut le premier à rentrer et à trouver des indications. Des mots, des gribouillis au mur. Levi retrouva l'homme. Comme ils étaient dans une zone où avec Stanley et Clyde, ils avaient trouvé des annotations françaises, peut-être pourrait-il aider à traduire.

Le scientifique répond à mes interrogations : il s'agit donc d'un labo vétérinaire. Soit. Et puis, sur une note plus inquiétante, notre crocheteuse de serrure déduit d'indices que quelqu'un est venu depuis la dernière visite de Levi. Merde, ça craint.

S'en suit la découverte d'un putain d'piège à base de carillons en boîtes de conserve. Ca veut dire qu'il y a quelqu'un en c'moment même ? Ou que le bruit était supposé attirer des rôdeurs ? Le fil est coupé, le traquenard à priori désactivé. Au moins, pour l'instant, on n'est pas repérés.

On va donc fouiller les différentes pièces, en suivant les instructions de Levi. N'pas trop s'éloigner, ouvrir en plusieurs temps... c'est bien noté. Jackson est l'premier à trouver quelque chose d'intéressant. Moi, j'me rends dans la salle juste à côté. La porte déverrouillée, je la pousse doucement, guette bruits et indices visuels sans en repérer immédiatement. En fait, c'est au nez que ça m'prend. "Oh putain, ça pue la merde." Mais genre littéralement, et je doute que les quelques mètres qui me séparent des autres suffisent à leur épargner l'odeur de chiasse.

La nausée me prend violemment, et j'dois ressortir la tête de là fissa, prendre une bouffée d'air moins contaminé - là c'est juste l'odeur du moisi, super - pour enfin avancer, en balayant ces horreurs du faisceau de ma lampe torche. De la merde dans un seau, des bouts de métal coupants qui en sont imprégnés, des conserves vides qui servent probablement à y débiter ces morceaux... Yay.

Quand j'ai fait l'tour du désastre, je décampe en refermant derrière moi, et relâche mon apnée - mais bien sûr, ça embaume maintenant au delà de la pièce. J'me rapproche un peu de Levi, et articule avec quelques difficultés, "Y'a d'la merde... Et des bouts d'métal tranchants..." J'dois marquer une pause pour ne pas gerber, plaquant le poing sur ma bouche avant de reprendre, "...dans cette merde... Oh god..." C'est dégueulasse. Et tordu. "Ca a l'air découpé dans des vieilles conserves. J'suppose que c'est... pour refiler des sales infections, j'sais pas, un truc tordu comme ça..." Dans tous les cas, j'y retournerai pas.

Spoiler:

Un piège qui aurait pu les mettre dans un bien grand embarras s’ils ne l’avaient pas trouvé avant d’ouvrir les doubles portes. Mais après une observation sommaire, il suffit à Adrienne de couper le fils qui filait entre les deux portes pour déjouer le piège de boite de conserves qui les attendait de l’autre côté. Médiocre, pensa-t-il. Pourtant sans la prudence des autres, il n’aurait probablement pas pris la peine d’observer ces portes avant de les ouvrir, à cause de son impatience.

Impatience à nouveau soumise à rude épreuve alors que, suivant le plan récupéré par Calypso, le généticien avisait déjà d’autres salles plus loin dans le corridor. Un rappel à l’ordre suffit néanmoins pour que l’autrichien ne joue pas les téméraires et suit finalement Calypso dans le bureau des ressources humaines, à la recherche de quelque chose d’intéressant. « Nous perdons notre temps ici. » Grogne-t-il, juste pour elle. Il était nerveux bien sûr, et un peu à cran. Plus vite ils trouveraient ce qu’ils étaient venus chercher, plus vite ils pourraient rentrer. Heureusement, la statisticienne avait plus de patience que lui-même.

Elle s’était penchée sur le bureau qui trônait encore dans la pièce, observant un dossier ouvert. Il s’y pencha également, par-dessus son épaule, n’y trouvant que des mots illisibles d’une écriture peu soignées. Quelques mots étaient reconnaissables ; ‘génie’, ‘disparu’, ‘incompris’. « Une perte de… » Il s’interrompt en lisant autre chose, de plus pertinent sans doute. « Neo vitae. Nouvelle vie. » Il jeta un coup d’œil à Calypso dont il s’était à nouveau fort rapproché. Ce n’était cependant pas la gêne qu’un certain rapprochement avait causé en lui qui animait ses prunelles azur en cet instant, mais quelque chose de bien plus grave et de plus sérieux. Cela ne dirait probablement rien autres, mais les deux scientifiques eux, ne pouvaient décemment pas l’ignorer. Attrapant le dossier en papier, il décide de le plier en quatre avant de le glisser dans sa veste.

Quand il rejoignit les autres dans le couloir, il n’eut quelques mots brefs et sans doute un peu vague. « Rien concernant nos potentiels hôtes… Mais nous ne sommes pas venus pour rien. » C’était une puissante intuition – un fol espoir peut-être – qui l’habitait. Puis vint cette odeur, nauséabonde, émanant de la pièce dont Alice ressortait, lui faisant plisser le nez avec dégout. « … Mais pour quoi faire ? » Argue-t-il, assez dégoûté.

Spoiler:

Les lieux n'étaient plus tellement inhabités depuis le dernier voyage des leurs ici. Elle n'avait pu s'empêcher de froncer les sourcils face au piège qu'Adrienne avait déjoué, ramenant ses bras croisés contre sa poitrine. Cette histoire n'annonçait rien de bon, définitivement... Hochant la tête aux directives de Levi, avant d'annoncer qu'elle prenait la direction du bureau des ressources humaines, rapidement suivie de Fried qui ne cacha pas son mécontentement. Friedrich... avait-elle lancé sur un ton qui se voulait patient, reprenant en levant le regard vers lui. Décidée à affronter son regard au moins une courte minute, après des jours de silence issus d'une volonté mutuelle pour éviter la gêne d'une discussion.

Ca n'est pas une perte de temps. Fouiller les alentours peut permettre de trouver quelque chose, n'importe quoi qui pourrait nous aider pour la suite. Et si les lieux sont habités... D'éviter une rencontre imprévue. Et sans doute était-ce ce qui l'effrayait le plus. Qui pouvait deviner les intentions de personnes venues dans le coin ces dernières années ?
Mais sa voix se perdit à l'instant même ou son regard trouva ces notes. Le vieux dossier d'un employé, rempli d'annotations couchées par dessus l'encre de l'impression, certains détails lui sautant aux yeux. A commencer par Neo Vitae, ou encore génie, incompris. Fronçant les sourcils alors que Fried murmurait la citation latine. Baissant le regard pour éviter celui de son confrère face à leur promiscuité, le laissant récupérer le dossier pour sortir de la pièce.

Neo Vitae. Nouvelle vie. Ca n'annonçait rien de bon. Pas avec autant de gribouillis, qui ne pouvaient laisser penser à une personne saine d'esprit. Fronçant le nez alors qu'une odeur nauséabonde leur parvenait, et qu'Alice évoquait une invention qui lui donna un bref haut le coeur, la pestilence des lieux suffisant amplement à imaginer la scène.

Grimaçant, avant de répondre à l'attention d'Alice et Fried.

Un moyen d'inoculer des agents pathogènes dans les blessures, et de s'assurer une infection s'il n'a pas tué la personne d'un coup de lame sans doute. Du moins, c'était ce qui semblait le plus logique à ses yeux dans l'immédiat.

Ca reste écœurant mais... C'est une idée comme une autre. Les souches de virus n'existent plus, ils essaient d'en créer comme ils peuvent ?

L'armée mongole avait bien catapulté des cadavres de pestiférés par delà les murailles d'une colonie génoise pour les infecter. Pourquoi pas des lames enduites de matière fécales ?

Spoiler:

Nous prenons la décision d’explorer le rez de chaussé tous ensemble, méthodique, de façon à ne pas risquer une séparation de notre groupe. Je suis Jackson dans une des salles et nous entreprenons de la fouiller méthodiquement. Je ne goute guère d’être en binôme avec lui, mais c’est toujours préférable à l’idée d’être seule. Je m’approche d’un des murs et j’entreprends de l’examiner, il est porteur de nombreuses inscriptions que je peine à identifier, des graffitis, que je devines très vulgaires, mais dont la calligraphie douteuse m’empêche d’en saisir le sens… profond… D’un ton amusé, je lâche :

« La personne qui a écrit cela n’était pas un grand auteur, même moi je peux le dire. » Je m’approche pour examiner la matière avec la quelle c’est écrit, on dirait de la boue séchée. Du bout de mon fusil je gratte la surface d’une des lettres… Une odeur fétide, immédiatement reconnaissable se dégage immédiatement, en dépit de la sécheresse manifeste du graffiti… C’est de la matière fécale, l’ôdeur est immonde. Je passe la main devant ma bouche et je bats en retraite pour échapper à cette puanteur. Je lance à mon compagnon de fouille :

« Peut-être qu’elle perdait la raison, pour oser écrire ce genre de choses avec… Cela. Ce n’est pourtant pas les marqueurs qui manquent ici, ni même la peinture ou quoi que ce soit. Pourquoi utiliser ses propres défections pour écrire des mots aussi obscènes ? » Je gratte furieusement le canon de mon fusil sur ce que je peux, pour le débarasser de l’odeur qui le colle maintenant. Idiote que je puis être à vouloir toucher ces grafitis ! Je ne devrais même pas être là, je devrais être en train de bichonner les canons de 20 mm d’Horizon. Je ne devrais pas être en train de regarder le derrière d’un minable Shérif américain !

Je cache cependant mon désarroi, autant que possible « Jackson ? Aurais-je l’espoir de penser que vous avez trouvé quelque chose de plus utile que des inscriptions écrites à base de déchets fécaux ? » Un espoir vain et naïf… mais il convient toujours de poser la question.

Spoiler:

L'endroit est occupé. C'est maintenant une certitude. Alors qu'elle jette un dernier coup d'oeil au lobby, le groupe s'enfonce dans les entrailles du bâtiment, qui se révèle être une carcasse bien plus vivante que prévu. Elle ne tarde pas à les suivre, mais alors que les différentes pièces sont fouillées, elle préfère rester vigilante, et reste au niveau du couloir pour assurer la liaison entre tous et transmettre éventuellement les informations ; conformément aux ordres de Levi. Elle écoute les informations qui fusent, surveille les accès ; surtout derrière eux, et l'escalier. Alors qu'elle suit vaguement les relents de discussion qui lui parviennent en même temps que celles de déjections, un bruit l'intrigue, l'alerte. Du mouvement, à peine perceptible ; une cannette qui roule peut-être.

D'un mouvement sans excès, elle sort son arme, la pointe en direction des escaliers. Elle siffle brièvement, sans y donner trop de puissance, et effectue mécaniquement une série de gestes de signalement standardisés de l'armée américaine. Attention, escaliers, écoutez. Elle n'est pas certaine de quoi il s'agit ; il risque de falloir vérifier. Peut-être est-ce simplement un rat. Mais, en vue de tous les indices qui viennent de tomber, elle ne manque pas de se révéler prudente en donnant l'alerte. Gardant le bas des escaliers dans sa ligne de mire, elle en profite pour rectifier sa position vis-à-vis de la menace éventuelle, afin de pouvoir se protéger au mieux en cas de contact avéré.

résumé:

Il était évident que ce disait Calypso n’était pas dénué de sens mais… Il était à cran, c’était indéniable. Pourtant, entre le ton qu’elle employa pour lui parler et les quelques mots qu’ils trouvèrent gribouillés sur un vieux dossier, le généticien n’en rajouta pas. Du moins, pas tout de suite. De retour dans le couloir, les recherches des autres ne menaient à rien d’édifiant – pour lui, il y en a toujours que pour lui, de toute façon. L’obscénité des méthodes d’écriture trouvées par Adrienne le fit plisser le nez – tout comme elle – devant si peu de savoir-vivre et surtout à cause de l’odeur qui se répandait autour d’eux depuis qu’Alice avait ouvert cette fichue porte. La déduction de Calypso était juste, encore une fois, et il n’eut rien à rajouter. Salle suivante.

Si un quelconque espoir résidait en lui en passant la porte des archives, il fut rapidement réduit à néant quand il constata amèrement la pièce entièrement pillée et vidée de tous ses dossiers. Sa langue claqua contre son palais d’agacement. « On aurait dû venir ici bien plus tôt. » Pourquoi avoir presqu’attendu un pour les faire revenir ici ? Les ressources, évidemment. Une certaine logique dans l’ordre des priorités du Fort, évidemment. Difficile de donner priorité à un secteur de la communauté qui pataugeait depuis des mois en tentant de trouver la solution à tous leur problème. Mais le souci actuel résidait en la nervosité du généticien qui rendait son humeur des plus massacrantes. Ce n’est que par acquis de conscience qu’il fit le tour des étagères – sans rien trouver de notable, envoyant même valser quelques feuilles éparses sans grand intérêt. « On aurait dû chercher ces autres laboratoires bien plus tôt. » Encore une fois, tout était une question de moyens et de priorités. Il le savait bien, mais il n’était pas de très bonne foi en cet instant, pourtant, il n’y a bien qu’à Calypso qu’il confiait ces mots.

Quand il rejoignit les autres dans le couloir, avec son homologue féminin sur les talons – probablement exacerbée par son attitude – ce ne fut que pour faire un signe de dénégation de la tête pour signaler qu’ils n’avaient rien trouvé de notable dans cette partie-ci du rez-de-chaussée. Allaient-ils enfin atteindre un endroit ne serait-ce qu’un tant soit peu intéressant ? Où allaient-ils découvrir un laboratoire vide, dépossédé de tous ses biens pertinents ? C’est une main sur son épaule, qui le force à tourner la tête vers les autres – soudain à l’affut d’un bruit – qui vient crisper les mâchoires de Friedrich, resserrant sa prise sur son arme.

Spoiler: