Ils n'avaient plus que le choix que d'aller voir par eux mêmes. En réponse à ses exigences de toute façon, Levi eut droit à un silence pesant qui lui arracha une grimace agacée. Ce n'était pas bon, pas bon du tout. Mais il tâcha de rester en contrôle car pour l'instant, sans avoir vu les cartes de l'ennemi, ils étaient encore les dominants de l'histoire. D'autant qu'avec les pièges qui étaient posés, il y avait fort à parier que les moyens n'étaient pas aussi importants que les leurs pour prendre cet endroit.

Cependant, il fallait rester vigilant. Car à peine monta-t-il en premier les escaliers, arme parée à tirer au cas où - il avait même retirer sa sécurité par précaution - Levi nota un fil tendu en haut. Il demanda à tout le monde de se figer, et avec adresse, il parvint à désamorcer un mécanisme somme toute rudimentaire mais qui aurait pu être véritablement terrible s'il n'avait pas été remarqué avant. Le fil était relié à un système de ressort avec des lames comme celles qu'Alice avait trouvé.

Il est tordu, on se sépare et on se répartie sur l'étage. Par groupe de trois ou quatre, on couvre du terrain. Si vous le trouvez, incapacitez-le, tir dans les jambes direct et intervention rapide, ordonna-t-il sèchement aux autres. Fried et Caly d'un côté, Adrienne de l'autre. Les trois devaient être protégés de toute façon.

Le ton était donné, l’avertissement également. Si l’autrichien crispa à nouveau ses mâchoires quand l’israélien lui promis que ce n’était pas terminé, il n’en rajouta pas – inutile. Le regard noir des autres n’était rien, il pouvait les affronter. Celui de Calypso par contre, le fit détourner la tête pour s’y soustraire. Il n’en restait pas moins nerveux, l’impatience et la curiosité lui collant à la peau, la main un peu crispée sur son arme alors qu’ils s’avançaient tous ensemble dans les escaliers. Le responsable de l’expédition donna de la voix, donnant une chance à leur hôte de se rendre mais au lieu de ça ; un rire. Un rire glaçant qui se répercuta dans les salles vides du laboratoire.

Ils avancent encore, sans un mot. Jusqu’à ce que Levi les arrête et ne désactive un énième piège. Rudimentaire, mais efficace qui aurait déclenché les lames cachées et couvertes de… Il plissa le nez. Levi donna de nouveaux ordres et le groupe se sépara. Collé au train de Calypso qui ne semblait pas vouloir souffrir de l’avoir hors de son champ de vision, l’autrichien la suivit – accompagné d’Alice et de Tom – au détour des couloirs. La statisticienne trouva le plan du premier étage et le partagea aux autres, avant qu’ils ne s’engouffrent dans la salle de recherche. Mais, préoccupé par le regard noir qu’elle lui avait jeté tout à l’heure, le généticien ne fut pas assez attentif et ne trouva rien de notable dans la salle.

Se rapprochant un peu d’elle, alors qu’elle aussi fouillait les lieux, il lui murmura – pour elle. « Je suis désolé. » Le nez baissé sur l’un des bureaux abandonné de la salle.

Spoiler:

L'écart du scientifique lui vaut les réprimandes de Levi, et je ne manque pas de le fusiller du regard également. Dans ce genre de situations, et surtout alors que la tension est à son comble, j'préfère me ranger derrière l'assurance d'une équipe disciplinée. L'information qu'il donne semble être pertinente cela dit, mais je n'ai aucune idée de ce que ça implique.

L'israélien donne ses ordres, que j'acquiesce. Lorsqu'il essaie de faire sortir le type de sa cachette, il n'obtient malheureusement pas de réponse. Juste quelques bruits, et... un rire, super glauque, qui me fout la chaire de poule.

Le leader de l'équipe désamorce un nouveau piège en haut de l'escalier. Je reconnais, de vue et par l'odeur, ces lames imprégnées de merde. C'est donc bien un système de défense, et la nausée me reprend quand j'ose imaginer que tout ça est l'oeuvre du lunatique qui nous attend. Tirer dans les jambes, ok. J'y réfléchirai pas à deux fois, il peut en être certain.

Je suis les deux scientifiques avec Tom vers la pièce face à nous. La femme trouve le plan de l'étage, que je consulte rapidement pour avoir une vague idée de ce qui nous attend. On entre donc dans la salle de recherches, et je me tiens prête à canarder la première menace qui se présentera.

La pièce est calme, malgré le bordel monstrueux qui y règne. Meubles renversés, vidés de leurs dossiers qui jonchent le sol... Je m'approche des tableaux dont les inscriptions ont été effacées, recouvertes de sang. Je fais quelques pas de plus pour deviner des traces de dents sur des livres. En levant les yeux, je vois des formules écrites au marqueur sur le mur. "Hey les nerds, vous savez déchiffrer ça ?" dis-je en leur désignant du menton ce qui s'apparente à une suite de chiffres et de symboles sans aucun sens pour moi. En continuant, je lis sur certains papiers chiffonnés, "Mutation... Seul... Remède... Neo Vitae. Qu'est-ce que ça veut dire ?" Je souffle, un peu désemparée, et check que Tom surveille nos arrières à l'entrée de la salle. "Ce type a retourné la pièce." Dans une folie évidente. "Il cherchait quelque chose. Une solution à un sérieux problème..." Que ce soit aux fils qui connectent mal dans sa cervelle, une maladie ou la transformation en rôdeur... Difficile de dire s'il a réussi, mais en tout cas, il est toujours en vie...

Spoiler:

Ce rire. Si elle n'avait pas bronché, il lui avait glacé le sang au plus profond de ses veines. Serrant la mâchoire, alors que Levi ordonnait qu'ils ne se séparent en groupe. Grimaçant en voyant le piège désamorcé, qui n'annonçait définitivement rien de bon.
Hochant la tête bien que l'idée ne l'enthousiasme pas tant que ça, avançant dans le couloir en compagnie de Friedrich, Alice et Tom jusqu'à ce que son regard ne soit happé.

J'ai trouvé le plan. Avait-elle annoncé en venant retirer l'amoncellement de poussière et de crasse, en dessinant un rapide schéma sur son carnet. Au moins, tout le monde pourrait l'utiliser, songea t-elle avant de sentir une présence dans son dos, se retournant pour faire face à Fried.

Il était désolé, disait-il. Et elle ? Elle n'avait plus la patience.

Vous voulez vous faire pardonner Fried ? Cessez de vous comporter comme un enfant, et aidez moi à fouiller les pièces. s'était-elle contenté de répondre d'un ton neutre, malgré le regard glacé qu'elle lui offrit en guise de réponse. La remarque d'Alice la faisant soupirer, alors qu'elle levait silencieusement les yeux au ciel avant de se rapprocher d'elle en compagnie du scientifique, songeuse. Venant croiser les bras contre sa poitrine en levant les yeux vers les inscriptions mathématiques que la jeune femme indiquait, lançant un regard entendu à Fried alors qu'elle tiquait sur le terme que venait de prononcer la brune à voix haute.

On à trouvé une inscription similaire en bas. Souffla t-elle, invitant le scientifique à lui montrer le papier qu'il avait embarqué avec lui dans leur fouille respectives. Neo vitae...

La douche froide qu’elle lui offre le laisse silencieux et pensif. Heureusement, une nouvelle énigme interpelle Alice qui fouille les environs comme eux, alors que Tom surveille l’entrée. Le généticien s’avance vers les formules qu’elle désigne et ne comprend pas. Comme toujours, son esprit sépare le rationnel de l’irrationnel et ce qu’il ressent alors que Calypso le rabroue comme un enfant pris en faute s’étouffe dans l’énigme qui se présente à eux. Il mémorise, tente de décoder. Neo vitae Encore une fois. S’il prend le papier qu’il avait pris au rez-de-chaussée, c’est également pour noter toutes ces formules, rapidement, pour ne rien manquer ; ils décoderont ça plus tard. « Pas de bonnes choses, je le crains. » Répondit-il, aux interrogations d’Alice sur la signification de tout ceci.

Neo Vitae. Cela tournait en boucle dans son esprit. La salle de recherche complètement fouillée, l’autrichien attend l’aval de Tom pour sortir et entrer derrière le soldat dans la pièce d’en face. Ce qui était autrefois un bureau à espaces ouverts semble aujourd’hui avoir été reconverti en … Lieu de vie ? « Levi ? » Appelle-t-il, au dehors. « Il vivait là. » Indique-t-il, quand l’israélien franchi le seuil de la porte. La pièce sentait mauvais – terriblement mauvais. Les bureaux sont renversés, des draps qui pendent à gauche et à droite forment un fort au milieu de la pièce ; comme un refuge finalement. Des vêtements trainent, çà et là et puis un seau de merde trône dans l’un des coins de la pièce. Il plisse le nez, à nouveau, devant le dégoût qu’il ressent face à cette scène grotesque.

Le premier étage se trouve alors balayé par tout le monde, il n’y a aucun autre signe de vie à cet étage, il ne reste plus alors qu’à grimper, continuer leur ascension pour découvrir ce qu’il restait encore à découvrir.

Spoiler:

La trouvaille de Friedrich lui donna une indication utile sur le spécimen : sur sa santé mentale en tout cas. Il lui faisait clairement pensé à l'homme qu'ils avaient rencontré dans l’entrepôt de stockage, rendu fou également par l'isolement et la proximité des morts. Il ne fallait pas sous-estimer cette maladie rampante aussi redoutable qu'un cancer fulgurant. Il pesta néanmoins, lassé de ce jeu de cache-cache :

On a parcouru l'endroit la dernière fois, et il n'y avait pas tout ça, mentionne-t-il. Il n'y avait de toute façon pas moyen qu'ils l'aient raté un an avant. Ce type est forcément arrivé après notre passage, il n'était pas là, j'en suis sûr et certain...

Si l'étage était vérifié et sécurisé, qu'il semblait qu'ils avaient trouvé tout ce qu'ils devaient trouver, Levi n'était pas du tout en confiance actuellement, et un sérieux doute le prit. Si ce type était arrivé après leur passage comme il le pensait, alors il avait découvert lui aussi les deux morts dans leur sas, et il fallait absolument qu'ils y soient encore.

Il y a quelque chose que je veux vérifier en priorité, souffla-t-il en sortant de la pièce. Il faut qu'ils soient toujours là, grogna-t-il plus pour lui-même que pour qu'on lui réponde.