La ville de Seattle avait le vent dans ses voiles, beaucoup de choses s’y passaient. Ce qui ne voulait pas forcément dire que les changements et les évènements étaient positif. Eden voyait cette ville qu’elle ne connaissait que depuis six ans, et pas forcément dans les meilleurs conditions, les infectés ne sont pas le point fort de la ville, devenir le théâtre de choses non seulement dérageantes mais d’évolutions pour le moins effrayantes. La dernière en date étant la révélation de ces infectés plus dur à achever, capable, évidemment d’ouvrir des portes. Depuis un moment maintenant, les infectés n’étaient plus la menace première des survivants. Mais c’était bien une chose qui prouvait qu’il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers. La coréenne n’avait pas eu l’occasion de pouvoir observer ces infectés là, sa curiosité de médecin et d’épidémiologue n’aurait pas raison de sa raison. Seulement, pour pouvoir palier à toutes éventualités, il était toujours préférable d’être prêt. Eden nourrissait tout de même l’espoir de ne jamais avoir à les croiser. Les questions qui se posaient au sujet de ces « supers infectés » étaient simples et pourtant angoissantes : y’avait-il possibilité d’une évolution pour eux ? Et si oui, jusqu’où ? Rien que d’y penser, elle en avait des migraines.

Sa quête aux informations ne semblaient pas finir, beaucoup d’informations arrivaient au fur et à mesure des jours et des semaines qui passaient. Il était loin le temps de l’isolement et de la vie dans les bois. La mère de famille devait avouer qu’elle ne cracherait pas sur un retour aux sources, la quiétude et les bruits d’arbre lui manquaient, seulement maintenant, quand on sait que les supers infectés peuvent ouvrir des portes, où était-on en sureté vraiment ?

Sa présence au No Man’s Land devenait plus régulière, sans pour autant qu’elle ne devienne quotidienne. L’aversion d’Eden pour le lieu ne pouvait pas l’empêcher de prendre des informations là où elle pouvait en pêcher, et le NML était l’un des seuls endroits où les survivants se réunissaient sans se mettre sur la figure pour une raison ou pour une autre. En arrivant, Eden fronça les sourcils, apercevant une affiche qu’elle décolla par réflexe pour la lire. Il y faisait mention d’un groupe qui se spécialisait dans la recherche d’informations. Elle n’était du genre à aller chercher quoique ce soit, surtout auprès des groupes ou auprès des différentes factions, trop d’imprévus, trop d’inconnus, mais il était nécessaire qu’elle prenne quelques risques, de toute manière au abord du lieu de rendez-vous, elle pourrait toujours rebrousser chemin si son instinct lui mettait des panneaux alertes devant les yeux. Téméraire, certainement pas.

Eden plia l’affiche, et la fourra dans la poche de son imperméable, elle soupira. De toute manière, elle savait bien qu’elle allait devoir y mettre les pieds, alors autant y aller et ne pas laisser le temps avoir raison de sa motivation. Le dispensaire était encore le seul lieu qui pourrait, potentiellement trouver grâce à ses yeux, mais pour le reste, non merci.

En arrivant, elle sortie l’affiche de sa poche, et la brandit comme s’il s’agissait d’un pass, sans avoir la prétention de croire que le bout de papier lui octroyait un quelconque avantage ou un passe droit. Elle présentait l’affiche comme preuve et comme raison de sa présence, évitant immédiatement tout malentendu concernant sa présence. « Bonjour ... Je cherche des informations. » annonça t-elle assez vaguement. Eden prenait toutes les informations que l’on voulait bien lui donner et d’ailleurs, elle n’aurait pas de problème à échanger les siennes, pourvu que l’échange soit honnête et équilibré.

Adossée contre un mur, je profitais d'un rare temps d'accalmie entre les voyages, les recherches, les missions, ma faction. Aujourd’hui, c'était moi qui étais de corvée, enfin si on pouvait appeler ça comme ça, je voulais aller à la cage, donc forcément autant laisser à Radcliff un peu de répit pour le temps où j'étais ici et lui laisser prendre une pause dans son rôle de sentinelle à l'affut de contrat juteux. Attendre ne me dérangeait pas, même si c'était souvent pour du rien, observer l'émulsion du NML de loin, sans y prendre part avait quelque chose de relaxant, comme si une bulle de normalité avait réussi à crever à travers tout ce chaos.
Je n'étais clairement pas la plus performante pour faire bonne figure et rameuter les clients, mais bon chacun avait besoin de repos de temps à autre et je pouvais bien faire un petit effort pour ne pas bouffer les abrutis du coin qui m'adresserait la parole. Pas sûre que j'y arrive, mais si c'était pour la faction, je devrais pouvoir me retenir un minimum.

Je réfléchissais encore à cette phrase, étrangement, elle me collait aux basques sans que je puisse m'en défaire, qu'est-ce que je désirais ? Matériellement, comme sur d'autres plans, je me rendais compte que je n'étais plus capable de vouloir quelque chose. Mon esprit trop focalisé sur la survie avait mis en veille les fonctions jugées inutiles. C'était peut-être pour ça que j'avais besoin de l'adrénaline des missions, que je cherchais le sang et la violence. Pour me sentir vivante et pallier à ce vide qui à mon sens ne pourrait pas être rempli, parce que vouloir autre chose que vivre et survivre était une ineptie. Bref, je remuais ces pensées sans réussir à y démêler quoi que ce fut quand une de nos affiches m'arrive devant les yeux, tellement près que je peux y sentir les odeurs de l'encre et de l'humidité qui se sont infiltrées dans ses trames.

Calmement, je la récupère pour mieux voir la femme qui me l'avait emmené, sourcils froncés, un poil perplexe par cette entrée en matière. Devant moi, avait l'air de se tenir un agneau, littéralement, hésitante, presque frêle, une peau claire, on aurait dit une petite chose fragile. Enfin, fallait pas trop se fier aux apparences par ici, s'il fallait il s'agissait d'une tueuse en série sociopathe qui collectait les parties de ses victimes comme trophée. Bref, j'aurais pu m'y laisser prendre, mais faut dire que ses yeux ont l'air plus sûr que son corps, alors la faiblesse on repassera. « Ok, c'est bien nous » je dis en agitant le flyer qu'elle m'avait ramené « mais il va falloir être un peu plus précise. »

Parce que c'était bien mignon d'arriver la bouche en cœur comme ça, mais ça ne m’avançait pas plus pour le moment, d'autant que sa tête ne me disait rien.

Elle n’avait pas été claire, elle avait même été plutôt vague. Pour la bonne et simple raison qu’elle cherchait toutes informations de près ou de loin qui pourrait servir. S’il y avait des monnaies d’échanges, aujourd’hui, les informations faisaient partie des choses que l’on monétisait. Mais d’ailleurs, ça avait toujours été le cas, seulement, depuis quelques mois voire quelques années, le prix de ce genre de choses avaient augmenter. Il fallait blâmer tous les acteurs de la ville qui magouillaient dans le coin ou qui cherchait à s’installer en marchant sur les plate-bandes autres. Eden n’avait ni armes, ni munitions à troquer. La coréenne n’avait jamais utilisé ce genre de monnaie de toute manière, et ce n’était pas près de changer.

La jeune femme en face d’elle prend le flyer pour s’assurer qu’il s’agissait bien de l’un des leurs. Eden se fit la remarque qu’elle avait bien fait d’en prendre un, il était toujours préférable de prendre ce genre précaution, surtout avec les différents groupes et les différentes communautés de la ville. D’un coup d’oeil, elle détailla la jeune femme qui devait avoir son âge, peut-être même un peu moins, elle ne saurait dire. Comme toutes les femmes de la fin du monde, elle avait l’uniforme et l’attitude devenues presque réglementaires, une attitude qui ne choqua ni ne surprit la coréenne, elle était elle-même plutôt proche de son interlocutrice d’un point de vue de l’attitude que d’une charmante fleur des champs fraîchement cueillie. Il fallait voir l'attitude de certaines de ses colocataires du motel, a brune en face d'elle pourrait paraître comme profondément chaleureuse.

« À propos de New Eden. » répondit-elle. C’était certainement le groupe qui pendait aux lèvres de tout le monde, en tout c'était celui qui pendait aux siennes. Eden s'était portée volontaire auprès d'Oxana pour savoir ce qu'il en était auprès de tout le monde, s'assurant pas la même occasion de ne pas se rendre coupable de zèle. Avec d’autre certainement, mais il y avait de la nouveauté dans les parages, pas forcément bienvenue, mais ça, elle devait encore le découvrir. Comme toute choses nouvelles, ça jase, sans oublier leurs principes et leurs règles d’un autre temps. Eden avait réussi à s’entretenir avec l’un de leur médecin, avec qui elle avait pu avoir une discussion des plus intéressantes et d’ailleurs particulièrement pertinente, surtout pour elle plutôt que pour lui à n’en pas douter. Elle avait du lui faire comprendre de manière involontaire qu’elle n’aurait certainement jamais sa place chez eux. Malgré le fait qu’elle soit mère de deux enfants mais qu’elle défendrait bec et ongles contre leur rhétorique à deux francs six sous.

« Et puis la température de chacun concernant leur "opération séduction". » Car en réalité c’était plutôt cela qui avait de l’importance. Avait-il réussit à en convaincre quelques uns de prêcher la bonne parole autour d’eux. Les communautés religieuses de fin du monde devait-elle vraiment être aussi cliché ? Il semblerait. « Eden. Ironiquement. » Le fait qu’elle partage son prénom avec le nom de la communauté ne lui avait pas échappé.

La femme qui me faisait face avait l’air d'être au moins aussi doué que moi niveau conversation. Je ne savais pas si ça me rassurait de ne pas être seule dans ce cas ou non. Il y a un temps de flottement avant qu'elle ne me livre sa demande et même ainsi je ne suis pas certaine de comprendre. New Eden, bon ça ok, fallait dire que ce groupe de fanatique psychopathe intriguait autant qu'il suscite la méfiance et franchement vu ce qu'il tramait c'était compréhensible. Ce n'était pas simple groupe en évolution, il manigançait quelque chose, un truc de tellement gros que ça ne pouvait pas passer inaperçu, mais paradoxalement, ils faisaient ça tellement bien que personne ne savait vraiment ce qu'il en était. Perso, je n’aurais pas été contre les rasé de la surface du globe, mais comme souvent dans ces cas-là, c'était les pires qui survivait le mieux, des putains de parasites qui seraient jusqu'au bout et même après.

Cela, je n'étais pas totalement certaine de ce qu'elle voulait savoir concernant ce groupe. Ma langue passe sur mes lèvres, temps de répit avant de devoir répondre avant qu'un silence trop lourd et gênant ne s'installe et n'empire ma capacité à échanger sans que ça ne tourne au dialogue de sourds. « Donc, tu veux simplement savoir comment est perçue cette faction dans le coin ?  »

Elle ne devait pas trainer souvent par içi pour demander ça, c'était un peu étrange de faire appel à un groupe spécialisé dans l'info pour avoir quelque chose d'aussi vague et qu'il était possible de collecter en écoutant les ragots du coin. La plupart des gens qui transitaient ici n'étaient pas des plus discrets et New Eden suffisamment pesant pour que le sujet éclate de-ci de-là comme une bulle de savon à la surface de l'eau. «Parce que toutes les infos qu'on peut avoir sur cette faction c'est très vague et ça risque d'avoir un certains coût, tu vas pouvoir gérer ça ?  »

Je n'arrivais pas bien à cerner mon interlocutrice et ce qu'elle voulait. Je n’aimais pas particulièrement poser des questions, mais c'était actuellement trop vague pour accéder à sa demande. Je pouvais bien lui dire tout ce qu'on savait déjà sur le sujet, mais il y avait fort à parier que la masse d'info serait trop importante et trop cher, elle risquait de s'y noyer et je ne voulais pas risquer notre réputation sur un malentendu.

Je mets du temps à comprendre qu'elle venait de se présenter, je cligne des yeux un moment, puis réponds avec un train de retard « Nova ».
C'était une rencontre assez étrange, suffisamment pour que j'aille me rappeler de cette femme, son attitude, fatalement son prénom. Cela dit, ce n'était pas pour autant que j'allais lui offrir le bon dieu sans concession. Il allait falloir que je fouille un tantinet plus sur son identité et ses allégeances avant de lui délivrer quoi que ce soit. J'aimerais éviter de vendre les bonnes infos à n'importe qui. Soyons honnête ce rôle ne me mettait pas des plus à l'aise, démêler le vrai du faux, négocier, parler, c'était une véritable purge, mais bon il fallait bien s'y coller de temps à autre, j'évitais ce job la plupart du temps, mais je ne pouvais m'y soustraire éternellement.
« Eden d'où du coup ? »

Enfin si elle ne voulait rien me dire c'était son droit le plus total, l'anonymat aussi avait ses avantages, même si ce n'était pas pour celui qui avait le rôle de l'ignorant. Bordel que c'était chiant de devoir faire dans la diplomatie.

Comment était perçue New Eden avait son importance. Cette communauté avait les moyens d’avoir des ambitions d’expansion si l’on en croyait les dires du docteur Minh-Oh. La question était de savoir maintenant comment réagirait les différentes factions en fonction d’une main mise sur la ville de Seattle. Ce qui était certains, c’était qu’un groupe de prostituées dans un motel n’était pas vraiment le genre de choses que New Eden recherchait, qui sait même peut-être combattaient-ils ce genre de mode de vie. De tout temps et de toutes périodes, les prostituées se ramassaient toujours le retour de bâton de la Morale, avec un grand M. Que ce soit une morale puritaine, ou le mépris des élites intellectuelles, les vendeuses de chair n’avaient jamais eu bonne réputation. Tout ça pour dire, qu’à la fin de la journée, il n’était pas difficile de savoir comment se positionnaient les filles du motel, concernant l’arrivée de New Eden dans les parages. Elles seraient du côté ennemi, sans l’ombre d’un doute. Même si la mère de famille espérait que la situation ne dérape pas à ce point là. La loyauté avait une forme de témérité qu’elle ne cherchait à entretenir ou même découvrir.

« Si les informations sont vagues, comment peuvent-elles avoir un coût ? » demanda t-elle. À informations vagues, prix vagues. Eden en savait peut-être déjà assez. Les données qui lui manquaient lui donneraient une petite longueur d’avance et certainement un moyen aux filles de réellement appréhender les semaines à venir. Seattle devenait un nid à ambitions diverses et multiples. Eden ne savait pas vraiment pourquoi, il n’y avait rien à sauver de cette ville, même les infrastructures laissées à l’abandon depuis des années n’étaient que le reflet d'une époque bien révolue.

Le fait que les informations de la jeune femme puissent être vagues prouvaient que New Eden filtrait plutôt bien ce qui pouvait sortir de leur bouche et de leur camp. Eden avait donc bien fait d’aller directement à la source la personne d’un de leur émissaire. Devrait-elle se coltiner un autre personnage ? Peut-être cette fois-ci plus haut en couleur que le docteur ? La mère de famille n’osait pas imaginer quel genre d’individus vivaient entre les murs de la communauté traditionaliste. Des gens biens comme partout, mais certainement une poignée de monstre avec les rennes en main. Elle soupira. C’était même certain. Elle n’avait pas obtenu beaucoup d’informations concernant les têtes pensantes. Peut-être que cette Nova, pourrait lui apporter un peu plus de précisions.

« Je suis médecin. Je peux échanger des soins en tout genre contre des informations. Seulement si les informations ont de la valeur. Vague n’est pas synonyme de précieux dans mon dictionnaire. » continua t-elle.

« Eden. De Seattle.»

Comment lui expliquer, je veux bien être diplomate, mais elle ne me facilitait pas la tâche. Toutes informations,même vague pour peu que l'exclusivité soit là valait quelque chose. Tout simplement, parce que savoir, par exemple, qu'une horde était en déplacement sur tel secteur, même si la zone était immense était toujours bon à savoir si on voulait allez y cueillir des champignons.
Mais je n'avais pas cette patience, je n'avais pas les mots, les phrases qu'il fallait, elles m'échappaient aussitôt que je pensais avoir trouvé la bonne et l’exaspération mit en miette ce qu'il me restait encore. J'abandonnais toute tentative d'explication pour laisser sa question en suspens.

Non vraiment, je n'étais pas la meilleure en place pour négocier quoi que ce fut, mais nous commencions à avoir notre réseau, nous apportant une sécurité et un confort qui nous permettait aussi de faire, parfois, la fine bouche, alors tant pis si je faisais capoter quelque contrat mineur d'inconnu. Si Ruby m'entendait, elle me pendrait à coup sûr, mais bon, ça tombait bien, elle n'était dans ma tête, ça aurait été terrifiant sinon.

Médecin...pratique, mais pas indispensable contre toute attente. Sauf si elle était déterminée à nous rejoindre, en avoir un à dispositions pendant avait son attrait. « Tu as une spécialité en particulier ? Un groupe auquel tu es affilié ? »

Je fais craquer mes articulations d'un mouvement de cou, ça me détendait, momentanément, mais le bruit apportait une décontraction étonnante, aussi fugace soit-elle. Je reprends, en me rendant compte que selon le profil, ces questions pourraient ne pas passer. La paranoïa pouvait sauver des vies, mais elle était sacrément pénible à supporter.
« Je demande parce qu'on a déjà des contactes avec des médics, donc à moins que tu ne sois prête à nous accompagner en mission.... Enfin tu vois quoi. Sinon, et bien une plus valu qui pourrait servir, parce que là on ne gagnera pas grand-chose à t'aider. »

Je ne faisais pas dans la charité, et même si je me rendais compte que le dire de cette façon n'était certainement pas approprié pour adoucir la belle ou la mettre en confiance c'était pourtant vrai. Mais voilà, les formulation et façon de dire avait de cela de magique et de sacrément emmerder qu'en fonction de comment les mots étaient agencés, ils pouvaient changer totalement l'atmosphère d'un échange. Et encore, là je faisais des efforts, genre en général on se faisait pas autant chier pour aider le clients à trouver comment payer, il se démerdait et puis c'était tout.

« Épidémiologiste. » répondit-elle.

Oui, ironique, elle le savait. Quand on était médecin comme elle, qu’on avait viré vers le coté recherche plutôt que dans la pratique, six ans de fin du monde donnait toute la pratique du monde. Après tout, elle était fraîchement sortie de ses études quand la fin du monde était venue taper à la porte, elle soupire, sa spécialité ne lui avait servit qu’à des fins personnelles de survie. Des connaissances rudimentaires mais nécessaires sur les infectés, et la manière dont ils fonctionnaient. Un fonctionnement relativement basique qui répondait à des besoins basiques.

« Je suis le médecin des filles du motel, les Vénus. » répondit-elle. Les factions avaient un mode de fonctionnement qu’Eden considérait comme tentaculaire, non pas qu’elles avaient repris la ville, mais d’une manière ou d’une autre elles étaient toute liées, avec en son centre le No Man’s Land, qui n’était pas vraiment la tête pensante mais le centre de rendez-vous d’un bon nombre de survivants. Il ne serait pas étonnant que la faction de Nova et celle d’Eden eut été en contact. Encore fallait-il espérer que les relations étaient cordiales et positives. Du reste, sans grande surprise personne ne faisait la charité à personne. Si cela pouvait rassurer Nova, Eden n’était pas non plus du genre à faire la charité.

En mission ? Non, clairement pas. Eden ne prenait que les risques qu’elle jugeait nécessaire, et certainement pas pour les autres. Malgré toute son envie à obtenir des informations, ces dîtes informations ne valaient pas le coup qu’elle prenne le risque de ne pas rentrer pour ses enfants. Il était donc hors de questions qu’elle joue les médecins de guerre pour des inconnus. « Non, en effet, je n’ai aucune intention de partir en mission avec des inconnus. » reprit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Tout ce que faisait Eden ces derniers jours c’était de la reconnaissance en quelque sorte. Toutes les informations possibles et imaginables sur la ville, qu’elles soient importantes ou non. Eden avait toujours été convaincue que c’était les détails les plus insignifiants qui faisaient la différence entre vie et trépas. Eden ne ferait la fine bouche sur aucuns détails. Peut-être que vague, en réalité avait de la valeur. Mais les informations sur New Eden avait toujours été vague, elle avait eu la confirmation il y a quelques jours sur le vrai du feux sur cette communauté, des plus… pardonnez l’euphémisme, étrange.

« Je n’ai que cette monnaie d’échange à proposer. Si vous êtes déjà en contact avec d’autres médecins, je ne vous ferais pas perdre plus votre temps. Sauf si vous avez besoin d'une expertise en recherches épidémiologiques. » reprit-elle, ironique, elle ne voyait pas vraiment comment cela serait possible. Eden n’était pas en position de pouvoir troquer des médicaments ou des munitions. Trop précieux même pour tout l’or du monde, qui en soit ne devait pas avoir beaucoup de valeurs aujourd’hui.