-29%
Le deal à ne pas rater :
DYSON V8 Origin – Aspirateur balai sans fil
269.99 € 379.99 €
Voir le deal

On n'oublie jamais rien, on vit juste avec

Jeu 6 Jan 2022 - 14:44

J’avais fermé les yeux pour coller ma joue contre le dos de Joaquin tandis qu’il slalomait sur sa moto, dans les ruines de l’ancienne Olympia. De nombreuses pensées s’agitaient sous la surface. Je commençais à avoir du mal à faire le tri, à comprendre vers quoi tout ça allait finir par nous mener. J’avais la désagréable impression que nous ne faisions que davantage nous entraîner vers notre propre perte. Je n’avais pas de supers plans, à peine une idée floue de ce qui convenait de faire pour tirer notre épingle du jeu. Sauf que les risques pris me paraissaient bien trop grands pour un résultat encore incertain.

Je relevai la tête, après quelques minutes, pour lui souffler finalement : « Tu veux bien t’arrêter ? » Nous étions enfin sortis de la ville. Notre virée à The Store ne s’était pas montrée si concluante, si bien qu’il nous faudrait y retourner plus tard. On avait pris une seule moto à deux, dans l’espoir de faire quelques économies, mais ce petit crochet restait une perte sèche. Il faudrait du temps, et beaucoup de patience, pour réussir à se faire une place parmi tous ces gens. Les réfugiés se pressaient désespérément à leurs portes, emmenant avec eux leur lot de rôdeurs à leur suite. La situation était en constante évolution, si bien que nos données récoltées la veille sur les poches de rôdeurs devenaient périmées le jour même.

L’hispanique ralentit le véhicule, pour s’arrêter tout à fait, sur le bord de la route fragmentée et déchirée par la végétation environnante. Je mis pied à terre pour marcher un peu, ce qui me faisait du bien. Je finis par grimper par un des véhicules accidentés pour avoir une meilleure vue d’ensemble de la route qui nous attendait pour rejoindre les autres, avant de finalement m’asseoir sur le toit. « Tu ne crois pas que c’est de la folie, tout ça ? » Mes jambes se balançaient dans le vide. Je lançai un regard en direction de mon vis-à-vis, pour jauger un peu sa réaction. « Est-ce qu’on a bien choisi nos combats, Joaquin ? » Est-ce que ça en valait vraiment la peine ?
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: On n'oublie jamais rien, on vit juste avec

Ven 7 Jan 2022 - 14:10

Y a un truc que j’trouve cool avec la moto, c’est de pouvoir rouler des heures sans avoir à réfléchir. J’ai juste à m’concentrer sur la route, à ce que je dois faire, sans avoir à me soucier d’autre chose. Et là, clairement, j’en ai besoin.  S’passe trop de trucs depuis que Seattle est tombé, depuis des mois en fait et des fois, j’ai l’impression d’être… dépassé par tout ça. Bon, à la réflexion, c’est ptet pas juste une impression.

La présence de Ruby contre moi a quelque chose de rassurant, même si j’suis bien conscient qu’elle a à peu près un milliard de trucs dans la tête, encore plus que moi. Je sais que ça fuse là-dedans et qu’elle essaie d’anticiper tout ce qui pourrait nous arriver. Sauf que là, y a beaucoup trop d’inconnus pour qu’elle soit sereine, j’le sais bien. Alors, quand elle me dit de m’arrêter, je m’exécute, cherchant rapidos un coin qui craint pas. A première vue en tout cas. Me faut quelques minutes pour trouver un endroit où me garer et je finis par couper le moteur. Si elle saute direct de la moto, je prends plus de temps, calant bien la béquille et accrochant mon casque sur une poignée avant de la suivre.

Et je m’accole contre le véhicule sur lequel elle vient de grimper, lui laissant le temps de faire du repérage avant de lever un œil vers elle. A sa question, j’ai un rire sans joie. « J’crois pas que ce soit d’la folie chica… j’en suis sûr. » Je me frotte la nuque avant de reprendre, fixant l’horizon. « Y a des jours où j’ai envie de t’embarquer sur la moto et qu’on se tire loin d’ici. Loin de tout ce merdier. J’me dis qu’on pourrait se démerder tous les deux et que ce serait… plus simple. » On aurait pas à réfléchir à chacune des options tout le temps, à chercher à tirer notre épingle du jeu ou comment préserver notre groupe. « Et puis j’repense à tout ce qu’on a fait d’puis un an. » Il s’en est passé des trucs depuis qu’on se connait tous les deux. Mais ces derniers mois, c’est carrément monté d’un cran « J’ai du mal à imaginer qu’on puisse prendre un autre chemin. » Je laisse filer quelques secondes de silence avant de tourner de nouveau la tête vers Ruby. « T’en doutes ? »
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: On n'oublie jamais rien, on vit juste avec

Sam 8 Jan 2022 - 0:10

Je retirai mon casque avec un temps de retard, posant celui-ci sur le toit de la voiture. Mon regard s’attarda longuement sur Joaquin qui, comme bien souvent, me répondait un peu à côté de la plaque. Je poussai un soupir retentissant. « Ce n’est pas de ça que je te parle, Joa’… » Même si l’idée qu’il m’embarque sur sa moto pour qu’on se tire tous les deux loin d’ici réussit à me faire sourire un peu. C’était presque tentant, des fois.

Je ramenai une de mes jambes que je calai sous moi, avant de fixer de nouveau le lointain. La rumeur de quelques grognements de rôdeurs nous parvenait d’ici, mais nous étions dans un cimetière de voiture assez dense pour qu’ils soient considérablement freinés. Ils n’arriveraient pas sur nous immédiatement. Du reste, la végétation avait repris ses droits sur cette région désolée à la sortie de la ville. Le béton de la route s’était fracturé en de nombreux endroits pour laisser le passage de racines épaisses. Les carcasses d’anciens véhicules délaissés étaient envahies par la mousse et une odeur humide persistait dans l’air orageux.

« Un an déjà… » J’avais du mal à réaliser que nous étions partis de la distillerie depuis déjà un an. Il s’en était passé des choses depuis. La distillerie en elle-même n’existait même plus, d’ailleurs. Nous étions partis avec rien ou presque, pour trouver refuge chez Salem. Et maintenant, on sillonnait l’état de Washington à la recherche de nouvelles informations à échanger. Il était loin le temps où nous étions deux récupérateurs qui se cantonnons à Seattle, en tentant de joindre les deux bouts sans se mettre sur la gueule.

Je secouai lentement la tête en signe de négation quand il me demanda si je doutais de nous, de ce groupe que nous avions formé, les S.T.A.R.S. « Pas une seule fois. Je sais pouvoir compter sur chacun d’entre eux. On a réussi à former un noyau solide de talents bien différents qui se complètent à merveille. » Et même les plus égoïstes d’entre nous s’étaient découverts un esprit de groupe. « Mais… S’infiltrer à Seattle pour glaner des informations sur New Eden ? Partir à la chasse aux Sinners ? Tu n’as pas l’impression qu’on commence à s’engager dans quelque chose de bien trop gros pour nous ? On est juste des informateurs, pas des justiciers de l’ombre. » Je le fixai plus intensément. « Tu es sûr que c’est vraiment ce que tu veux faire ? Je comprends que tu te sentes coupable mais… Les risques sont considérables. Qu’est-ce que tu veux prouver au juste ? »
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: On n'oublie jamais rien, on vit juste avec

Jeu 13 Jan 2022 - 9:27

Bon, pour pas changer, j’rate le coche pour lui répondre. Pour autant, ça enlève rien au fait que j’pense ce que je dis et que, si je m’écoutais, y a des jours où j’aurais envie de l’embarquer loin de tout ce merdier. Je remarque quand même son petit sourire à cette idée et je me dis qu’il y aurait pire comme plan de secours. J’lui demande pas de quoi elle me parle. La connaissant, elle va finir par cracher le morceau si elle en a envie. Ca a été compliqué pour moi. D’accepter que parfois, elle dirait rien, que j’aurais beau tenter d’essayer de piger ce qu’il y a dans sa jolie petite tête, y a des jours où je serais totalement à côté de la plaque. Pourtant, je commence à la comprendre. Après plus de deux ans à passer mon temps à ses côtés, il serait temps ouais. Mais y a quand même toujours des moments où j’arrive pas à la suivre et que ça peut finir par nous gonfler autant l’un que l’autre. Faut dire que ça carbure là-dessous et qu’elle a toujours un coup d’avance.

Dans ces moments-là, j’avoue que j’me demande ce qu’elle fout encore avec moi. Avant de me dire que c’est mieux de pas trop se poser de questions. Juste accepter certains trucs, comme celui-là. En attendant, je garde patiemment le silence, lui jetant un bref regard en attendant qu’elle se décide. Si elle a demandé à ce qu’on s’arrête, c’est qu’elle a besoin de causer de toute façon. Alors ça va venir.

J’finis par aller m’assoir à côté d’elle sur le toit de la bagnole et je hoche la tête à sa remarque. « Ouais. Moi aussi ça m’a fait bizarre quand j’ai tilté. On s’en sort plutôt pas mal je trouve. » Même avec les merdes qui nous tombent dessus. J’ai un vague sourire alors que je hoche la tête au reste de ses propos. « On a une bonne équipe. » J’suis même surpris que personne se soit vraiment foutu sur la gueule mais, au final, tout le monde arrive à s’accorder ou, en tout cas, à savoir quand lâcher du lest pour pas tout foutre en l’air. Et si chacun de nous pourrait se démerder tout seul, au final, tout le monde y a trouvé son compte.

Voilà qu’elle balance ce qui la travaille vraiment. Et je peux pas dire que ça me travaille pas non plus. J’me rends bien compte que là, nos projets, on est montés d’un cran et que ça peut … bah tous nous buter en fait. Et que tout le monde est pas super chaud pour faire ça. J’garde le silence quelques secondes, cherchant mes mots, avant de finir par tourner la tête vers elle. « J’suis pas sûr que ma réponse te plaise. Ou que ça t’aide vraiment. » Un sourire en coin, alors que je me dis que ça changera pas forcément de d’habitude. « Pour c’qui est de New Eden, ouais on des informateurs. Et là, ces infos, elles vont coûter plus cher que jamais. Mais soit on prend des risques pour les obtenir, soit on lâche complètement l’affaire. Au risque d’avoir tous les restes des factions de Seattle sur la gueule. De toute façon, c’est acté que notre neutralité, face à New Eden, c’est du vent. Sinon on serait déjà allés toquer à leur porte pour leur vendre toutes nos infos. » Pas que l’idée m’ait pas traversé à un moment, surtout quand j’étais bien vénère et qu’on crevait la dalle, mais au final, j’sais que je suis pas comme ça. Pas autant en tout cas. « Et pour moi, c’est pas de jouer au justicier que… d’aider à rééquilibrer le combat. Dans le sens qui nous arrange et où on aura pas à s’inquiéter si tu risques de finir comme une poule pondeuse j’sais pas où. On rendra pas justice nous-même, on laissera faire les autres. Mais on peut toujours leur filer un coup de main. » Parce qu’au final, si j’ai envie de grappiller des infos contre ce groupe, c’est surtout pour elle, pour éviter que ça lui tombe sur la gueule.

« Les Sinners par contre… » J’ai un froncement de sourcils, détournant les yeux pour fixer quelques secondes le tatouage que j’ai sur le poignet. « Elle aurait eu 12 ans cette année. » Je sais même pas pourquoi j’dis ça. J’ai un soupir avant de reprendre, un peu plus hésitant. « J’en sais foutrement rien de ce que j’veux prouver chica. » Comme elle dit, j’me sens coupable, c’est certain. Surtout quand j’ai vu la gueule de Tori. Mais ça fait pas tout. « J’sais que j’ai jamais été un bon père. J’l’aurais été, je serais allé les chercher direct au lieu de faire de la merde au début de l’apocalypse. Et elle aurait jamais fini dans ce foutu trafic. Rien de ce que je ferais changera ça, même si je peux faire en sorte que d’autres subissent pas la même chose. » Mais Ruby elle, serait probablement morte si je m’étais occupé de ma gosse. Comme quoi, tout est pas blanc ou noir. Clairement pas. Je croise les jambes, laissant filer encore un silence. « J’sais bien que c’est pas le premier groupe qui fait ça. Et pas le dernier non plus. Que j’pourrais pas tous les faire disparaitre. Et c’est pas mon intention. Mais celui-là c’est… » Personnel ? Ouais, possible. C’est certain même. « Et puis… si j’peux aider à éliminer cette menace-là, ptet que j’serais moins inquiet pour le jour où j’serais plus là pour veiller sur toi. » On va pas se mentir, je finirais par me faire flinguer bien avant elle, j’en suis conscient. « Tu penses que c’est une connerie de faire ça ? » J’ai fini par tourner de nouveau la tête vers elle, mon regard accroché au sien.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: On n'oublie jamais rien, on vit juste avec

Dim 16 Jan 2022 - 16:37

La voiture s’inclina un peu sous nos deux poids conjoints, enfin surtout sous celui de Joaquin en vérité. Je réalisais avec un temps de retard que nous étions complètement à découvert, même s’il n’y avait pas de meilleur emplacement pour surveiller tous les environs proches. Les réflexes avaient la vie dure. Noyée dans mes réflexions, je ne pouvais malgré tout pas m’empêcher de craindre un danger qui pouvait surgir à chaque angle mort.

Un vague sourire peina à percer quand Joaquin chercha à me rassurer un peu. On s’en sortait bien, oui. On avait une bonne équipe. Toutes ses paroles d’encouragement sonnaient pourtant bien creuses à mes oreilles. Je repliai une jambe contre moi, l’enserrant de mes bras, comme un maigre réconfort. Je relevai un peu la tête quand il se décida enfin à me servir autre chose que des banalités.

Je l’écoutai sans mot dire, mais mon compagnon avait raison. Sa réponse était loin de me satisfaire. « Personne ne nous en voudra de lâcher l’affaire, ce serait même l’inverse, Joaquin. » Je repensai vaguement à ma discussion avec Valérian. J’avais été surprise qu’il se mette en colère parce que nous nous impliquions dans ce conflit. Et nous ne devions rien aux autres factions. « Non, ce n’est pas acté. On va continuer de jouer double-jeu auprès d’eux. » C’était encore ce qui me paraissait le moins risqué.

Tout ce qui me disait me faisait peur. Joaquin était prêt à partir au charbon sans même se poser de questions. Il me paraissait plus déraisonnable et imprudent que jamais, ce qui le conduirait irrémédiablement à sa perte. Et si je pouvais encore le comprendre dans le cas des Sinners, après la perte de sa fille, il n’en était pas de même pour New Eden. Ce qu’il finit par m’avouer à demi-mots m’agaça aussitôt. « C’est encore pire que ce que je pensais. » Je me pris la tête à deux mains, dans un profond soupir. Si c’était une connerie ? Il me demandait vraiment ça ? « Tu es en train de me dire que tu fais tout ça pour moi ? Pour m’assurer un avenir ? » Un rire jaune m’échappa en levant les yeux au ciel. « Tu es vraiment le dernier des idiots, Joaquin. Tu vas juste réussir à te faire tuer plus vite en te contentant de foncer tête la première dans chaque nouveau problème qui survient. » Je lui rendis un regard mauvais, en secouant négativement la tête. « Et ne me prends pas pour excuse pour justifier tes choix. » J’étais tout sauf ravie d’apprendre qu’il était prêt à prendre autant de risques avant tout par amour pour moi. J’aurais voulu qu’il réfléchisse plus loin, mais il était exactement comme je l’aurais attendu de lui au début de notre relation. Juste un protecteur prêt à tout sacrifier pour moi. Alors pourquoi ça ne me convenait plus ?
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: On n'oublie jamais rien, on vit juste avec

Sam 22 Jan 2022 - 12:24

J’continue de regarder autour de nous, mon flingue à portée. J’suis pas un excellent tireur, contrairement à Ruby ou certains autres membres du groupe, mais j’me démerde. Et on a une vue assez dégagée pour être capables de réagir rapidos en cas de problème. Me faut un peu de temps pour me lancer, mais j’finis par commencer à dire ce que j’ai en tête.

Et, comme je le supposais, ça lui plait pas des masses. Pour autant, j’me démonte pas et je la fixe quelques secondes, pensif. « Okay. Imaginons qu’on lâche l’affaire, que personne nous en veuille, même si c’est la merde partout. On fera quoi ? T’aurais envie de faire quoi ? » Aucune agressivité dans mes propos, j’suis vraiment curieux. Perso, j’nous vois mal faire marche arrière, même si j’me rends bien compte que les New Eden peuvent nous écraser en un claquement de doigts. « Jouer double-jeu, ça implique quand même de leur faire à l’envers, à moins que j’sois tellement con que j’pige pas ce que ça veut dire. » Donc, c’est quand même acté qu’on a choisi notre camp.

Le reste lui plait encore moins et elle s’en cache même pas. « Hé, j’t’avais prévenue que t’aimerais pas. Mais on a passé le stade où j’essaie de trouver ce que j’pourrais dire pour aller dans ton sens ou bien me faire voir. » J’ai un sourire en coin, alors que je sens son regard mauvais peser sur moi. « Tu sais à quel point j’me prenais la tête à une époque ? En espérant trouver les réponses qui … j’sais même pas comment dire… ouais, qui pourraient te plaire ? J’me foirais à chaque fois d’ailleurs. » C’est pas forcément beaucoup mieux, mais au moins, j’dis vraiment ce que j’ai en tête maintenant, y a quand même un progrès. Je me frotte la nuque avant de reprendre. « Bref. » C’est pas trop le sujet, mais j’reprends, effleurant la lame de ma machette, bien sagement posée sur mes genoux. « J’ai pas dit que j’le faisais que pour toi chica. Mais va falloir t’y faire. Si j’prends des risques, si j’ai envie de les prendre, c’est en partie pour toi. Que ça te plaise ou non. Si j’vois des mecs qui essaient de te faire du mal, j’réagirais, même si c’est moi qui finis par terre. » Je finis par tourner la tête vers elle et je la regarde quelques secondes sans rien dire. « Mais j’ai pas dit que j’comptais foncer tête baissée pour me foutre dans les emmerdes jusqu’au cou. Ou pour finir par me faire tuer. J’ai pas envie de crever et ça aussi, c’est en partie à cause de toi. Mais ça fait partie des risques, surtout avec la vie qu’on mène. Et clairement, de toi ou de moi, on sait tous les deux que j’ai plus de chances d’y passer le premier. J’me goure ? » Question rhétorique comme on dit. Putain, j’apprends des mots savants depuis le temps.

J’ai un temps, avant de reprendre. « Donc, t’es pas une excuse pour justifier mes choix. Mais ouais, toi, c’qui peut t’arriver, j’le prends en compte. Même si cette histoire, si j’veux en finir, c’est en grande partie pour moi. » Pas uniquement donc, c’est un combo de plusieurs trucs et j’pourrais enfin, j’espère, tourner cette foutue page.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: On n'oublie jamais rien, on vit juste avec

Jeu 10 Fév 2022 - 20:33

Je fixai Joaquin en retour, sans bien comprendre où il voulait en venir. Qu’est-ce que j’aurais envie de faire ? Il se foutait de moi ? « Comme si on avait le luxe de savoir ce qu’on avait envie de faire. Ca fait six ans qu’on se contente de survivre ! On a peut-être eu un court répit à la distillerie, mais il a été cher payé. » Si nous nous étions lancés là-dedans, c’était uniquement pour revendre l’information, à défaut de poursuivre nos activités de récupérateurs. Nous avions un coup d’avance, à force de vadrouiller partout. Malgré cela, nous avions été déracinés de Seattle comme bien d’autres factions. Notre seule chance avait été de prévoir le coup. Nous nous étions organisés en plusieurs refuges disséminés dans tout l’état de Washington, ce qui nous avait permis de ne pas partir sans rien. Toutes ces mesures de sécurité étaient pourtant bien inutiles si nous nous précipitions de nous-mêmes dans la gueule du loup, alors que nous nous étions assurés jusqu’à maintenant d’être insaisissables.

Il m’énervait, ce n’était pas nouveau. Bien sûr que sa réponse ne me satisfaisait pas. « Non, ça n’a jamais fonctionné. » Et qu’il en ait conscience ou non, Joaquin continuait de se plier en quatre pour satisfaire mes volontés. Ca ne le rendait pas plus désirable à mes yeux, loin de là. Au moins, il avait arrêté de me chercher des cadeaux comme pour se payer une pute. Il me disait les choses plus ouvertement aussi, même quand elles me déplaisaient comme actuellement. Il en avait fallu du temps pour que nous trouvions un certain équilibre. Je n’étais toujours pas certaine des sentiments que j’éprouvais réellement pour lui, même si l’affection, tout comme le désir, étaient bien présents. Je ne me voyais plus faire sans lui, même si je le pourrais certainement. Je n’avais pas envie de le perdre bêtement. Il y avait quantité de choses le concernant que je ne savais pas bien exprimer. « Je ne te demande pas de ne pas réagir, mais d’éviter de prendre des risques inconsidérés. A chaque situation qui s’offre à toi, tu dois réfléchir où est ton intérêt. Tu dois te poser inlassablement la même question : Est-ce que ça en vaut la peine ? »

Je le fixai longuement. « Alors, dis-le moi. Partir en croisade contre les Sinners ? Qu’est-ce que tu penses que ça va t’apporter ? » Je marquai un silence. « Est-ce que tu es sûr de pourquoi tu le fais exactement ? Ce n’est pas plutôt une histoire de culpabilité ou de vengeance ? Ou encore… Parce que tu veux te prouver quelque chose, ou le prouver aux autres ? »
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: On n'oublie jamais rien, on vit juste avec

Contenu sponsorisé
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum