Son approbation sincère ? Elle n'aurait pas été capable de la donner. Parce qu'en sortant de Nisqually, en partant à deux heures de là, en s'éloignant, elles seraient seules. Seules, avec deux enfants à charge, et tout ce que ça impliquait. Au moindre problème, il n'y aurait personne pour les aider avant qu'il ne soit trop tard, personne pour les protéger. Parce qu'à dire vrai, Andrea avait davantage l'impression de devoir approuver et valider leur perte plutôt que leur tranquillité.

Alors à la demande de Selene, l'afro-américaine resta égale à elle-même. Elle ne força pas un sourire, elle ne chercha pas à avoir l'air plus détendu, ni à argumenter. Elles voulaient partir ? Elle n'était pas en train de le leur interdire. Mais pour son approbation pleine et entière, consentie, généreuse, il ne fallait pas non plus trop en demander. Déjà qu'elle avait l'impression d'être contrainte et mise au pied du mur. Laisse-moi du temps, tu veux bien ? Demanda-t-elle à la pianiste simplement.