Anatole soupire, je vois bien qu’il est embêté par ma réaction et moi je n’ai même pas envie de me forcer a faire semblant. J’ai trop peur et ça, je ne peux pas lui expliquer. Je pensais sincèrement que nous allions à un échange avec les GB, parce qu’il a mal annoté le planning, déjà, rien que ça, ça ne plait pas a la maniaque que je suis. Mais je pense que j’aurais réussi à prendre sur moi et garder le sourire s’il ne m’avait pas appris, la bouche en cœur, alors que nous attendons au point de rencontre, qu’en fait, c’était les savonniers que nous allions voir. L’idée que je croise le fou me terrorise et je me sens piégée par ma stupidité de ne pas l’avoir questionné plus tôt.

« Alex, je te jure que je ferais plus gaffe en annotant le registre, mais avoue, il y a pas mort d’homme non plus…
- Laisse tomber Anatole. »

Je reste les yeux sur la fenêtre à regarder le paysage comme si c’était la dernière chose que je verrais. On est dans la végétation a côté d’une cabane qui a été nettoyée pour les lieu de transaction. Je me sens comme une vache qui va à l’abattoir en devinant quel beau terrain de jeu cela ferait pour James. Je respire un grand coup avant de sursauter en sentant la main de l’Expendable qui cherche la mienne. Me toucher alors que je pense à mon violeur n’est pas la bonne idée, sauf que je me contiens en sachant qu’il fait ça « amicalement ». Je reste à fixer les  buissons cherchant ou me cacher en cas de besoin, avant que quelque chose attire mon attention sans que je ne sache quoi. C’est fugace mais je suis presque sûre d’avoir vue quelque chose. Je vais en parler à mon chauffeur quand il me coupe l’herbe sous le pied de la pire façon qui soit pour moi:

« Écoute, je sais que ce n’est pas facile avec les hormones et tout le travail que tu as, mais t’as le droit d’être de mauvais poil de temps en temps. »

Il a réussi à me faire oublier l’ombre qui m’avait intriguée tellement je bouillonne. Je me fais violence pour sourire comme s’il avait vu juste mais j’ai surtout envie de lui hurler dessus que je lui en foutrais des hormones. C’est la grande excuse du moment dès que je fais quelques choses qui ne leur convient pas : « C’est les hormones » NON ANATOLE !! C’EST JUSTE QUE LE PIRE MONSTRE DE SEATTLE VIT CHEZ LES SAVONNIERS ET QUE TOUT LE MONDE VOIT UN SAINT OU UN SAUVEUR EN LUI !!! Pour autant, c’est avec douceur que je lui réponds :

« Excuses moi Anatole, je ne me sens juste pas très bien. »

Et pour cause, je redoute le pire sans pouvoir en parler a personne. Un véhicule arrive et je regarde avec anxiété si James est dedans alors qu’Anatole ouvre la portière du notre pour les accueillir tout en me disant.

« Je comprends, ne t’inquiète pas. Reste ici a te reposer, je vais m’occuper des cartons et… avant que tu t’énerves, possible qu’il y ai des cigarettes dans le lot…
- Quoiiiii ?!!!! »

Avec un air pas si désolé que ca Anatole a déjà fermé la portière comme s'il se sauvait. Mais on avait décidé d’être plus sains et de ne plus fumer ! Je lève les yeux au ciel et souffle alors qu’il va parler aux personnes des savonniers. Je ne crois pas voir le fou dans les savonniers présents, pour le moment du moins. Je ne vois surtout une femme rousse que je pense être Billie Dean. Je soupire en réalisant que ca serait très grossier de rester dans la voiture est très grossier et que cette rencontre va peut être m’apprendre que le fou aura réussi a se faire tuer pour débarrasser le monde de sa présence. Je soupire et sort de la voiture, me composant un visage avenant pour la jeune femme qui parle a Anatole. Je lui tends amicalement la main :

« Bonjour, Billie je présume, je suis Alex Brody. Merci d’avoir fait le déplacement. »

Spoiler:

Encore une nouvelle personne des Expandables. À croire qu’ils n’ont aucune organisation et que je vais finir par rencontrer chaque membre pour les livraisons. Bon, je peste pour rien, tant qu’on a nos munitions au fonds… j’en ai rien à foutre du reste. Puis, de ce que je comprends, je vais rencontre la nouvelle petite chef. Une dénommée Alex. Je suis pas idiote, je me souviens très bien de qui il s’agit. La nana que James a foutue en cloque. Qu’il a torturé psychologiquement des mois durant et qu’il croyait qu’on avait le frère au train. Du grand n’importe quoi. Au moins, elle n’a aucun doute sur qui que ce soit d’autre dans la faction. Je pourrai toujours jouer les idiotes.

Puis bon, il s’agit quand même d’un de nos deals commerciaux les plus importants ! Sans munitions… on ne pourrait plus s’amuser autant. Donc, j’ai mon plus beau sourire et ma meilleure humeur. Jouer les gentilles filles, c’est devenu comme une seconde peau pour moi et ma moitié. Tellement facile.

J’ai Roméo avec moi aujourd’hui et on arrive au point de rencontre. Déjà, je sens que quelque chose cloche. L’intuition ou aller savoir quoi.

- Reste sur tes gardes. Que je souffle à Roméo, alors qu’on descend tous les deux du véhicule.

Je me présente au dénommé Anatole, alors qu’Alex brille par son absence. Ouais, polis la petite cheffe… J’ai cette désagréable impression qu’on est surveillé aussi. Je pourrais pas l’expliquer. Alors, je laisse Roméo papoter et j’observe un instant les alentours. Ça bouge autour de nous. Je serre les mâchoires. Une embuscade ? Pourquoi ? Pour des savons ?! Ou pour leurs munitions ? Ils ont été suivis ? C’est peut-être juste des animaux ? Je vois finalement Alex s’approcher et… elle s’est encore fait engrosser visiblement. Une vraie poule pondeuse. Je me demande si c’est un viol encore une fois ?

C’est en la regardant approcher que je remarque quelque chose au sol, entre nous tous. Des traces. Pas les nôtres. Ni les leurs visiblement vu ce qu’ils laissent derrière eux.

- Vous avez des gens planqués ? Vous avez sécurisé l’endroit ? Je garde mon sourire amical, mais je parle tout bas. Au cas où. Il y a du mouvement dans la végétation derrière vous et plus de traces ici que nous tous réunis.

J’espère qu’il s’agit du reste des Exp. J’ai pas envie du tout de saloper mes vêtements.

Spoiler:

Le voyage m’a fatiguée et j’encaisse moyen la douche froide de cette erreur de planning. J’espérais voir Thais ou Aarmir pour parler de la disparition de Bill et de la suite de nos accords commerciaux, pas me retrouver en face de ceux qui hébergent le pire monstre de Seattle a mes yeux. Le pire dans cette histoire est que j’ai l’impression d’entre la seule à réaliser que le fameux Capitaine Seattle est tout sauf le saint que tout le monde a envie de voir. Alors que je souris en allant vers cette femme, je ne peux pas m’empêcher de me demander si elle sait avant de me dire que c’est impossible qu’elle soit au courant et tolère une telle créature parmi les siens.

Malgré mes préoccupations, j’affiche un visage de circonstance alors que je vais serrer la main de la femme. Je suis malheureusement habituée à porter des masques, et c’est surement parce que je suis déjà a faire bonne figure que je ne sourcille pas alors que Billie Dean me chuchote des craintes qui font un peu trop écho a cette ombre fugace que j’ai cru voir. Tout au plus j’ai un léger écarquillement de pupille et baisse discrètement les yeux au sol pour aviser, qu’effectivement, la zone a belle et bien été piétinée. De la même façon qu’elle me parle, je lui réponds sans quitter mon visage détendu et affable :

« Non, ces traces ne sont pas à nous… »

J’ai beau me souvenir de toutes les précautions que nous avons prises pour convenir de ce rdv, personne n’est a l’abris d’une mauvaise rencontre, je suis bien placée pour le savoir. Même s’il y a de forte chance que ca ne soit qu’une horde qui soit passée ici en laissant quelques individus trainer dans les buissons, je suis trop maniaque pour me contenter de mes intuitions. C’est d’une voix plus forte que je demande a Anatole.

« Brisbane, si tu peux, il faudrait vérifier le condensateur polythermique, j’ai trouvé qu’il faisait un sale bruit tout a l’heure. Je pense qu’on a surement un sacré poids mort sur l’arrière qui a dû laisser des agrégats a nettoyer, on est jamais trop prudent. »

Anatole me regarde avec un air grave avant de me faire un imperceptible signe de la tête : il a compris le message. Le nom de code et le panne imaginaire = danger des morts rodent, il y en a surement quelques un dans les parages et peut être autre chose.  

« On va jeter un œil. »

Je vois qu’il fait signe au DR de venir avec lui, l’homme semble consulter Billie des yeux pour savoir s’il peut accompagner l’Expendables. Etrangement, je n’ai pas envie de penser que nous sommes en train de tester notre confiance mutuelle malgré nos alliances. Je tente de rassurer la femme en face de moi a voix basse:

« Il y a eu beaucoup de passages ici, trop surement pour un simple groupe de survivants, il y a de fortes chances que ça ne soit « que » des morts mais autant entre prudents avant d’ouvrir les coffres. Je n’ai pas envie qu’on perde de la marchandise simplement parce qu’on s’est précipité. »

Les deux hommes partent, je me retrouve seule avec la coleadeuse des savonniers. J’ai des tonnes de questions qui me brulent les lèvres mais je sais que je ne peux pas celle qui me démange le plus sans risquer des complications pour Lee et les autres si James est toujours en vie. Aussi, je me lance dans une interrogation vague :

« Je ne vous ai pas demandé, vous avez eu le temps de fuir sans perte de Seattle ? Beaucoup des groupes qui étaient près du centre-ville y ont laissé plus que des plumes. »


Intérieurement je prie pour qu’elle m’annonce la mort du fou, qu’il soit resté coincé au NML avec ses lubies de passer pour un justicier alors qu’il est surement plus de ceux qui viole les veuves et égorge les orphelins.

Spoiler:

Elle me confirme ce que je craignais. Ça ne me fait pas plaisir du tout de me pointer à un rendez-vous où l’endroit n’a pas été vérifié et sécurisé. Amateurs… Je me mords l’intérieur de la joue pour ne pas laisser cette moue boudeuse qui me démange prendre place sur mon visage. On a quand même une relation d’affaires qui date avec les Expandables… Faut pas tout foutre en l’air, pas pour ce qu’ils nous échangent. Je reste donc neutre, avec une lueur d’inquiétude dans le regard.

J’arque un sourcil quand elle se met à raconter n’importe quoi au type à côté d’elle. Bon, je comprends que ce n’importe quoi est en fait un petit code et pas un AVC. Je trouve ça un peu inutile, mais bon. Ok, si nous sommes surveillés…

Donald me demande sagement la permission d’aller faire mumuse avec l’autre type et j’hoche sèchement de la tête. Si c’est une embuscade, ils vont le regretter. Que ce soit nos supposés alliés ou d’autres gens qui pensaient s’en prendre à nous quatre. Si c’est des rôdeurs, pfff, on fera le ménage. Par on, j’entends bien les deux hommes hein. Pas que je me souci de la grossesse d’Alex, mais moi j’ai pas l’intention de me salir les mains outre mesure.

Je garde un œil sur les alentours, alors que la nana décide de faire la conversation.

- Nous étions assez excentrés du No Man’s Land pour agir rapidement. Nous avons perdu notre première gare, mais nous travaillions déjà sur un itinéraire pour offrir du transport en train aux survivants. Nous n’avons rien perdu au fond et avons pu aider beaucoup de gens à fuir, sauf que… Vous devinerez que New Eden doit avoir vu ou entendu le train. Nous sommes un peu en fuite depuis et nous n’avons pas la possibilité de disparaitre facilement, sauf en abandonnant le train. Ce qui n’est pas possible pour l’heure. Ça, c’est la version officielle. La version officieuse est qu’on a eu l’occasion de faire payer un max de gens pour les bouger de Seattle. Et vous ? Ça s’est passé comment ? Vous avez perdu du monde ? Je prends mon air le plus empathique possible, comme si j’étais réellement intéressée. S’ils produisent encore des munitions, c’est que la personne qui m’intéresse n’est pas morte.

Ce qui m’enchante vu le beau morceau que c’est.

Je suis sur mes gardes et un peu tendue alors qu’Anatole et le DR sont hors de vue. Sous couvert d’une attitude affable vis-à-vis de Billie, je garde un œil ouvert pour scruter les alentours. Je n’ai pas l’habitudes des échanges de denrée, en fait, je n’y vais presque jamais et quand je fais le déplacement, c’est plus souvent pour discuter d’un sujet précis avec le leader de l’autres faction.  Dans tous les cas, dès que l’on rentre je compte réorganiser toutes notre façon de faire parce que ca ne va pas du tout du tout.

Je devine que la rouquine est aussi à l’affut de ce qui nous entoure. J’essaye de me rassurer en me disant que mon nez de femme enceinte m’aurait déjà alerté si un gros groupe de morts était dans les parages, sauf que ce n’est pas ca que je crains le plus, surtout avec un coffre remplis de cartons de munitions, une denrée précieuse, pour ne pas dire inestimable, pas les temps qui courent. Mon sourire est là, sur mon visage, pour cacher l’amère déception que je récents quand elle m’explique que tout va bien pour eux. C’est égoïste, mais j’aurais tellement espéré pour l’univers que le karma rattrape James.  

J’ai du mal à être a l’aise avec cette femme, pas seulement cause du contexte, mais surtout parce qu’elle représente presque un trait d’unions avec le monstre dont j’essaye de guérir. En la regardant il y a tellement de questions qui me viennent comme : comment ne peut-elle pas voir ? Est-ce que les fameux « amis » du fou sont aussi dans le train ? J’ai du mal a répondre ou montrer un soulagement quand elle m’explique qu’ils n’ont pas eu de perte, je me contente du masque aimable faute d’être en état de mieux, et de rebondir sur autre chose.

« C’est risqué, si les NE se décident à réhabiliter les chemins de fers, ils verront surement qu’ils ont déjà été entretenus »

C’est là ou j’apprécie encore plus la liberté du camping et le génie de Connor d’avoir pensée le camp de la meilleure façon pour le déplacer pour nous faire disparaitre.

« Nous avons eu la chance de ne pas être a Seattle et de pouvoir bouger rapidement. Personne n’avait notre adresse, ça a aidé. Vous pourrez rassurer Lee pour son papa, il va bien. »

Je ne lui parle pas de ceux morts par la suite. Les super Z avaient fait ce que j’escomptais faire a la première occasion : Bruce était devenu un problème et une menace a mes yeux. Si j’étais peinée de voir la tristesse chez Connor et Milou de sa perte, pour moi, l’homme était mort depuis des mois déjà. Ne plus souffrir sa rage était un soulagement.  Le talkie grésille avec la voix d’Anatole au même moment ou je plisse les yeux et fait signe a Billie que j’ai vu quelque chose derrière les voitures :

« Ici Brisbane, on a trouvé un campement, surement des gens gênés par la horde. Les braises sont encore fumantes… »

Il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’une silhouette surgie de l’autre coté de la ou j’avais vu du mouvement et que trois autres sortent d’un fourrée. Des armes a feu, toutes pointées vers nous. Il y a un 6e qui arrive en souriant devant nous et qui arrive en ce marrant pour m’arracher le talkie. Anatole continue d’expliquer que des gens semblent être passés il y a peu de temps et que ca serait mieux de plier bagages… sans rire… Je nous sens détaillées du pied a la tête de la pire façon qu’il soit.

« Qu’est ce qu’on a là ? »

Ils sont barbus, sales et sentent la terre moisie, le genre de personnes qui survient a la belles étoiles sans avoir de notion d’hygiène de vie. Pour le moment, je ne bouge pas, j’observe. On est deux, ils sont 6, ils n’ont pas l’air de sauter sur les coffres, c’est donc une attaque d’opportunité et ils ne savent surement pas qui ont est. Du moins, c’est ce que je pense, jusqu’à ce qu’un me montre du doigt.

« Attends !! Elle, je la connais !!! c’est une des putes qui étaient recherché par NE !! »

Comment ca une pute ??!!! Avec un calme olympien et une assurance maitrisée alors que j’ai une boule d’anxiété qui me serre la gorge, je leur dis :

« Je vous conseille de baisser vos armes et de passer votre chemin, nous n’avons encore aucune véritable raison de vous vouloir du mal. »

Ils explosent tous de rire comme si j’avais dit la pire ânerie qui soit. Au moins, je sais qu’ils nous prennent pour des potiches, j’imagine que c’est bon signe.

« C’est qu’il a de l’humour l’œuf kinder ! Vous deux, fouillez-moi ces salopes, on verra ce qu’on en fait quand on se sera occupé de leurs clebs. Harry, Jims et Juan, allez expliquer a ces messieurs qu’ils sont sur une propriété privé. »

Encore des rires gras alors que deux s’approchent de nous pour chercher nos armes et nous attacher. Le troisième reste le flingue pointé sur nous. Pour le moment, je prends sur moi de me laisser faire, même quand des mains terreuses se posent sur moi pour me fouiller et que ce geste, plus que l’haleine de chacal, me donne la nausée. Il faut attendre, l’ouverture, le bon moment… que les trois qui restent avec nous baissent la garde. Anatole ne parle plus au talkie. Avec un peu de chance, il a compris qu'il y avait un problème.

Spoiler:

Sans blague ? Elle croit quoi la brunette là, que nous ne sommes des idiots ? Bien sûr que nous savons que New Eden va nous retrouver en suivant simplement nos rails en bon état. C’est pourquoi on descend vers le sud.

- Pour l’instant, ils sont surtout occupés à contrôler Seattle. Nous avons du temps pour continuer à descendre vers l’Oregon et à proposer du transport à ceux qui en ont besoin. Mon ton reste doux, empreint néanmoins d’une fausse inquiétude.

Il faut jouer le jeu et ne pas laisser paraitre que je n’aime pas être sous-estimé comme elle l’a insinué. Suis-je un tantinet susceptible ? Bien entendu. Je ne la vois pas comme une fille un peu vache, même si elle met bat tous les neuf mois visiblement. Non, je la vois comme une fifille trop gentille qui ne se rend pas compte qu’elle passe des commentaires de merde.

- Oh, Aaron va bien. Bonne nouvelle, je pourrai effectivement rassurer son fils. Ça n’a pas été simple de ne plus pouvoir communiquer tous ensemble. Blablabla… Aller, on vend l’image de la faction de gentils gens normaux.

Lee en a rien à foutre de son père. Ah, si. Seulement sans doute parce qu’il préférerait le tuer lui-même, mais bref, passons. Tandis que je me m’apprête à poursuivre ce petit jeu de théâtre, c’est la voix du type qui l’accompagnait qui m’arrête dans mon élan. Alors que je commençais enfin à m’échauffer ! Un campement ? Les braises encore chaudes… Ça put. On devrait partir d’ici. Vu les traces, je doute qu’ils aient pris peur pour quatre personnes. Moi en tout cas à leur place, j’aurais été ravie par des proies aussi faciles.

Pas le temps d’en entendre plus que l’on est interrompu par des inconnus qui nous prennent en joue. Je fulmine sur place. Bande d’incompétents, incapable de s’assurer que le point de rendez-vous est sauf. L’espace d’un instant, j’espère qu’ils vont tourner leur attention vers miss sourire et arc-en-ciel. Je pourrais filer à l’anglaise, mais… ils sont trop nombreux et visiblement pas des clampins. Suffit de voir comment ils se sont déplacés jusqu’à nous. Ils ont un certain entrainement.

Pute ? Je me mords l’intérieur de la joue pour rester neutre et ne pas sourire. Ça n’a pas l’air de lui plaire à Mme sourires et c’est ce qui est amusant. Elle tente d’avoir l’air menaçante, mais ça ne prend pas avec ces hommes. Moi, je préfère la jouer petite lapine effrayée pour l’instant. Endormir leur méfiance, ronger mon frein et attendre mon heure.

Ils se séparent, puis commencent à nous fouiller. À me retirer mon couteau et mon club de golf. Je n’ai plus d’arme et je me demande vraiment comment je vais faire pour m’en sortir cette fois. Il y a bien des pierres au sol, mais ils sont trois et armés de flingues. Pas certaine qu’Alex me sera d’une grande utilité. Elle préférera protéger son bide à tout prix.

Spoiler:

La conversation est aimable, je ne connais pas beaucoup cette jeune femme mais j’essaye de ne pas lui montrer a quel point je suis mal a l’aise. Derrière mon sourire convenu et un ton poli, je n’arrête pas de me poser des questions, cherchant discrètement si elle n’a pas des marques sur son cou ou autre trace qui pourrait prouver que le fou s’en prend a elle aussi.

« Vous n’avez pas eu peur d’embarquer des infiltrés ou des personnes a problème pendant cette grande évasion ? »

Comme si on pouvait avoir plus a problème que James dans le NML. Parler de Lee me rappelle pourquoi je suis tenue au silence que je ne laisse pas Connor prendre les choses en main pour délivrer Ana de la menace de mauvaises retrouvailles avec son géniteur Je regrette tellement d’avoir raté l’occasion de le pousser dans le coffre pour le sauver de l’emprise de celui qu’il voit comme son idole. Confondre Capitaine Seattle avec Loki croisé je ne sais même pas quel méchant, je n’m’y connais pas assez en comics, c’est vraiment pas le bon plan.

Dans tous les cas, nous n’avons pas anticipée de nous faire prendre par ces hommes. Rien qu’a leur façon de nous tomber dessus, je suis sure qu’ils n’étaient pas du genre a ne vivre le sport qu’en le regardant a la TV quand le monde était civilisé. Ils ont tout d’ancien militaire entrainé, même les tours de bras. J’essaye de donner le change et de rester calme, je ne veux pas qu’ils flairent ma peur, le fou me l’a montré, c’est ce genre de chose qui échauffe le sang de types comme eux.

« Mais elle a combien de couteaux sur elle ? Tu comptais faire quoi avec tout ça ? Non mais encore un ! c'est pas vrai ça!»

Et il ce n’est que le 7e des 10 que je porte, enfin, 11 si on compte le stylet qui me sert a tenir mes cheveux. En attendant, je suis en train me faire délester et je suis incapable de leur dire un mot.  Bille et moi avons chacun un type sur nous alors qu’un troisième garde son arme vers nous en se marrant de voir nos mines ravies.  

La fouille est une épreuve et j’ai du mal a restée calme et stoïque alors que des mains se posent sur moi, même si le geste n’est pas forcement graveleux, ca me suffit pour mal le vivre. Je fais de mon mieux, mais, quand il arrive au niveau de la poitrine, je tressaille et, malgré moi, fais un pas en arrière avant de relever un regard qui doit me trahir plus que des mots. Le type a un sourire mauvais, je suis sure qu’il a compris alors qu’il m’empoigne par leur bras pour me plaquer une main sur le ventre, geste qui me donne presque un haut le cœur.

« Pas la peine de jouer les saintes nitouches, t’as pas le profile d’une prude. Ta copine fait moins de manières que toi, tu devrais prendre exemple… »

Je regarde Billie qui n’a pas l’air rassurée. Sait elle seulement se battre ? En tout cas, elle aussi, il lui ont pris des armes aussi. On nous met les mains dans le dos et on nous attache avec des sangles en plastique. S'ils savaient mon ancien métier, ils ne prendraient pas la peine de perdre du temps a m'attacher. Des coups de feu retentissent. Je prie pour que ca ne soit pas la fin d’Anatole ni du savonnier avec lui. Les types sont aux aguets.

« On bouge ! »

Avant que j’ai le temps de réaliser, je me sens tirer de force vers les fourrés, j’essaye de résister plus pour la forme qu’autre chose, j’ai bien senti sa poigne et je me souviens des enseignements de Connor. De front, ca ne sert a rien, il faut le laisser croire que je suis faible, que je ne sais rien faire, avant de trouver un angle. Sauf que l’angle, il n’est pas bien loin de la, et il ressemble au coffre d’une voiture blindée.  Le type qui me balance dedans fait comme si j’étais un tapis ou un sac a patates, bref, comme si je n’étais pas là, en parlant a son copain qui tient Billie et celui qui nous a suivi.

« Emmenez les vous savez ou, on va s’occuper des autres, on fouille leur bagnoles et on vous rejoins. »

Spoiler: