J’ai envie de leur cracher à la gueule, alors que leurs sales pattes me touchent et cherchent des armes que j’aurais pu cacher. Encore heureuse qu’il ne me tripote pas, mais l’affront est suffisant pour que je me promette de les égorger à la première occasion.

Ça m’apprendra. Plus jamais je sors toute seule. Je grince des dents, mais conserve cet air effrayé au visage. Il ne faut pas qu’ils remarquent que je fulmine, que je calcule mes gestes, que je remarque ce que je peux utiliser contre eux.

Pour l’instant, mes chances ne sont pas fameuses, on ne va pas se mentir. Il faut user de patience et endormir leur méfiance. Des coups de feu retentissent et j’espère vraiment que les deux mecs servent à quelque chose là-bas. Qu’ils n’ont pas été abattus comme des chiens. Je ne lutte pas quand les hommes nous trainent plus loin. Ce n’est pas le moment. Sauf que quand je vois le coffre de la bagnole où il balance Alex…

Je veux pas entrer là-dedans.

Je pourrai pas me défendre là-dedans.

Oui, c’est bien une once de panique qui me prend soudainement et qui fait que je plante mes talons dans le sol pour les empêcher de m’amener près de la voiture. De toutes mes forces, j’essaie de faire fendre cette attache de plastic qui me lie les mains. Il y a des pierres ici et là. Il me suffit de défoncer un des types pour prendre son fusil et hop ! Je me tire !

Ce serait le scénario idéal si j’avais pas monsieur muscle l’entrainé qui me retenait. J’ai beau me tortiller et essayer de l’empêcher de me pousser vers la bagnole. C’est peine perdue. Je suis pas assez forte.

- Non ! Lâche-moi connard ! J’ai pas le temps de lui foutre un coup de dent qu’il me balance sans ménagement dans le coffre où je me cogne la tête contre je sais pas quoi et contre miss sourires.

Je vois quelques étoiles l’espace d’un instant, la tête visiblement toujours sensible après ma commotion du mois dernier, puis le coffre se referme sans ménagement.

Spoiler:

Je n’aime pas être entravée ni enfermée, surtout dans un coffre, et je dois lutter contre un début de panique, sans me douter que la femme qui va me rejoindre est plus que très proches de ceux qui m’ont infligé ce traumatisme. J’essaye de me concentrer sur tout ce que je peux observer dans le coffre tant qu’il est ouvert et que j’ai de la lumière. Sans le savoir, Billie me fait gagner de précieuses minutes pour essayer de trouver la faille. Je crois apercevoir ou se trouve le loquet pour basculer la banquette arrière ou le système pour forcer la porte du coffre.

Ca me fait mal au cœur de l’entendre se débattre alors que je fais plus que comprendre ce qu’elle ressent, pour autant, je m’efforce d’afficher un masque calme et a respirer profondément. C’est ailleurs qu’au cœur que j’ai mal alors qu’ils la balancent sans ménagement presque sur moi. Je serre les dents et me recroqueville au mieux pour protéger mon ventre. Dès qu’ils referment le coffre, nous plongeant dans l’obscurité, j’essaye de lui parler, autant pour la rassurer elle que moi.

« Billie ? Bille ! ca va ? »

L’habitude, la pratique, quand on m’a mis les liens, j’ai mis mes poignets en biais et c’est avec aisance que je me déboite les doigts pour faire passer les entraves. Depuis que je suis toute petite mon père m’a entrainée et c’est une des premiers choses qu’on attend d’une assistante de magie : savoir se détacher en toute circonstance.

« Reste calme, je vais essayer de te détacher… ca va aller.. »

Je la cherche a tâtons alors que la voiture démarre un peu vivement sur un terrain plutôt accidenté, nous secouant pire qu’une montagne russe sans harnais. Je crois la sentir sans trop savoir quel morceau d’elle j’ai sous la main.

« On va se tirer de la, est ce que tu as réussi a faire passer une arme ou quelque chose ? »

Toujours une main sur elle, j’essaye de prendre le stylet dans mes cheveux tout en essayant de me stabiliser, mais, un nid de poule qui avait plus d’un nid de dino m’envoie valdinguer contre le plafond du coffre. Je me heurte violemment la tête et, entre la douleur et les points blancs, j’ai du mal a rassembler mes esprits.

Spoiler:

Règles de survie

* Ca sent mauvais pour les filles qui ont 2d6 tours avant que leur chauffeur n'arrive a destination et ouvre le coffre.

* La route est affreuse, très, si tant est que l'on peut parler de route. Virage serré, racine prise sans ralentir, c'est presque une machine a laver dans le coffre. A chaque tour il faut lancer un jet sur l'agilité. En cas de raté, c'est au D6 que cela se joue (sur sur un EC ou c'est de base le pire):

1 a 2 = le perso arrive a bien se cramponner, il peut continuer son action sans souci
3 a 4= Le perso a du mal a se tenir, il écope de quelque bleu et un malus de 1 sur ses jets physique et habilité SEULEMENT sur ce tour
5 a 6= Le perso se cogne, il est sonné. Il écope d'un malus de 1 sur tout ses jets jusqu’à la fin du RP. Attention, c'est cumulable et aussi, si a un moment son endurance malusée est a 1, il est KO

* il y a peut être des choses intéressante a "voir" dans ce coffre plongé dans le noir, les jets de perc éventuels se font avec un malus de 2 compte tenu du manque de lumière.

* Pour le reste a chaque action son lancé, si Billie a des idées plausibles, tant que ca passe au des, tout est possible.

* Dernière chose. Ceci n’étant pas un RP mijité par un "vrai MJ" et le but étant de s'amuser avant tout, j'autorise un pool de 3 points de "karma" pour tout ce rp. A chaque des ratés, contre un point de karma, un joueur peu prendre un gage aléatoire (si possible a jouer dans ce rp) pour relancer (en espérant que ca sera mieux)  

Amuse toi bien!!!!  

Je cligne des paupières quelques fois pour chasser les points blancs. Si je continue de me cogner la tête aussi souvent après ma commotion, je vais finir légume… Je serre les mâchoires et me mets à jurer comme jamais.

- Fils de putes, résidu de fausse couche raté d’enculés de merde ! Je cogne contre le plafond du coffre, plus pour passer mes nerfs qu’autre chose.

J’en ai enfermé des gens dans des coffres ces dernières années, je suis hors de moi de goûter ma propre médecine, mais il faut que je me calme un peu, que je respire. Alex essaie de me calmer. Si elle savait. Je suis pas claustro ou quoi que ce soit, juste rageuse de ne pas être celle qui a refermé le coffre.

- Ça va… que je finis par souffler d’un ton boudeur. J’ai mal au crâne, j’ai eu une commotion il n’y a pas longtemps. Que je précise. Elle parle de me détacher ou j’hallucine là. J’ai envie de lui rire au nez.

Pas le temps de me faire ce plaisir, ces connards démarrent en trombes et j’ai l’impression d’être un œuf dans un mixer. Je découvre du même coup que miss Sourire s’était bien débarrassée de ses liens, quand je sens une de ses mains sur ma poitrine.

- Tu pourrais m’inviter au resto avant quand même… J’ai pas pu m’en empêcher, avant de retrouver ma mauvaise humeur. Rien… Ces débiles ont tout trouvé…

La route est dégueulasse, on va pas se mentir. J’ai du mal à lui causer tant je me mange chaque paroi… J’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit de plus que le conducteur décide de se la jouer trampoline. Mon crâne retrouve le plafond avec un peu trop de force et me revoilà à moitié dans les vapes. Enfin, je le présume parce que d’un coup, je vois plus grand-chose. C’était déjà pas fou… Je me sens comme dans du coton aussi, incapable d’aligner une pensée. Aller, faut que je reprenne mes esprits. Ce mal de crâne qui va en grandissant, j’ai l’impression que ma tête va pétée.

Spoiler:

La jeune savonnière avec moi se perd en insultes et je me garde de lui dire de manger une de ses productions ne serait pas un luxe. On va dire que vu le contexte, on va fermer les yeux et surtout les oreilles.

« Ils ne t’entendent pas et les énerver au lieu de paraitre des potiches dociles ça me parait risqué… »

Au moins elle va bien même si savoir qu’elle a eu une ancienne blessure grave il y a peu m’inquiète. Surtout avec les mouvements chaotiques de la voiture. Je ne sais pas où ce type a appris a conduire, mais a mon avis, c’était plus pendant un Paris Dakar si tant est qu’il ait seulement son permis. On est plus que secouées dans tous les sens et, évidemment, j’ai peur pour mon bébé. Il faut vite trouver une solution pour sortir de cette machine a laver a sec, en plus d’être sale.

Quand je tente de la détacher, ma main atterrie sur une partie tendre de son corps et je mets un certain temps a comprendre, enfin, plutôt, elle me me fait comprendre avec sa remarque, que je suis simplement en train de la peloter. Ecarlate, je bredouille un :

« Pardon !!! Je ne vois rien … et.. je… oups.. »

Une nouvelle secousse. C’est le moment de changer d’emplacement et aussi de sujet. Réussir à être gênée dans un coffre avec une autre femme, ca c’est fait.

« J’ai réussi a passer une arme je… Billie ? Billie !! »

Au diable les bonnes manières. Je me cale comme je le peux avec mes jambes et attrape la jeune femme qui a l’air un peu sonnée avec le dernier mouvement virage un peu sec. Une fois de plus c’est sur sa poitrine que ma main tombe. Décidément... J’essaye de le prendre avec humour, on aura tout le temps pour les moments embarrassants plus tard.

« Promis si on s’en sort je te fais un repas… en tout bien tout honneur.»

J’arrive a la coller contre moi et la maintenir d’un bras pendant que l’autre coupe sa sangle et ce, malgré la conduite sportif de notre chauffeur. Au moins elle est libre et a l’air consciente. Le fait qu’ils ne ralentissent pas, si on oublie les risques d’accident, ca me semble plutôt bon signe. Si Anatole et les savonniers étaient morts, ils seraient surement moins pressés. Du moins, c’est comme ca que je veux le voir.

« Bille !! Billie !! J’ai besoin que tu restes avec moi… il faut qu’on trouve une idée. Tu … tu sais te battre ? Si j’arrive a ouvrir le coffres ou plier la banquette arrière, tu penses que je pourrais compter sur toi ?  »

Ils sont deux, peut être trois, je ne sais même plus, mais j’ai dans l’idée qu’a destination, ils seront surement plus. En attendant, je reste a la tenir pour éviter qu’elle refasse des cabrioles dans toute la voiture.

« Et surtout est ce que tu as des idées? »

HRP:

Je grogne sous la douleur qui me lance le crâne. J’ai beau battre des paupières, j’ai du mal à retrouver ma vision, mes esprits. J’entends pas grand-chose, c’est lointain. Y a l’autre qui s’agrippe à moi et j’ai envie de la repousser, mais j’ai pas encore la force. Je porte une main sans trop m’en rendre compte à mon visage que je frotte en grimaçant. C’est la merde, mais quelle merde quand même !

Puis je réalise…

Ma main, sur ma gueule.

Je commence à revenir à moi, mes sens semblent s’activer enfin et je perçois mieux ce qui m’entoure, le volume trop fort de ma voisine de coffre de bagnole. Bon, c’est pas ça faute je suppose. Tout m’agresse là. Elle est pas inutile en plus, elle vient de nous détacher toutes les deux. Grâce à elle aussi, je suis pas en train de jouer la balle de ping pong contre les parois du coffre.

- Je suis là. Je… ça va.

J’en ai marre. De tout. Marre de me bouger le cul pour les deals, marre de gérer la merde des autres, marre d’avoir des responsabilités. Là, j’ai mon quota avec ce putain de kidnapping. Sam et moi, on a pas besoin d’en parler pour savoir que toutes les deux on se sent pareil.

- Qu’est-ce que j’en ai marre de tout faire pour ces connards. Ouais, ça vient de m’échapper, j’ai dit ça tout haut. Je soupire. Ça le fait moyen quand même de lui avouer ça, non ? On va garder ce petit commentaire entre nous, d’accord ? Que je lui lance avant d’avoir un rire sans joie.

Vaut mieux qu’ils continuent de nous acheter nos putains de produits après ça. Bon, aller. Un plan. Maintenant qu’Alex me sert d’ancre humaine, j’essaie de fouiller un peu dans la noirceur du coffre. Je sais plus ou moins ce que je cherche. Il y a toujours une petite trappe dans le coffre des bagnoles, faut juste qu’ils aient pas pensé à retirer ce qu’il y a dedans. C’est mon cul qui sent le relief de la trappe d’abord.

- Bouge pas. Moi, je commence à tâtonnera pour réussir à relever une partie de cet espèce de tapis de protection. Ça me prend de longues secondes, mais j’arrive à ouvrir le truc. Je me contorsionne un peu pour y arriver d’ailleurs, mais je finis par trouver quelque chose d’intéressant. Une clef à boulons. Parfait pour assassiner violemment des kidnappeurs. Alex, j’ai une arme. Le plan, c’est d’ouvrir la paroi intérieure et de les buter. Vaut mieux faire ça avant d’arriver à destination. On sait pas combien ils sont. Donc, quand tu veux. Genre… le plus rapidement possible. On le bute.

Spoiler:

J’éprouve un soulagement rare quand elle me parle enfin pour me dire que tout va bien. Déjà qu’a deux, c’est compliqué, mais seule, je ne sais pas du tout comment j’aurais gérer. L’inquiétude repointe vite le bout de son nez quand elle ajoute une phrase énigmatique pour moi.

« Comment ça: "de tout faire pour ces connards" ? »

Je ne suis pas sûre de bien comprendre ni que la commotion dont elle me parlait, agrémentée des secousses qu’elle a prises, ne la fasse pas délirer. Les délires font parti des symptômes et je ne la connais pas assez comme je manque de temps pour m'assurer qu'elle n'est pas dans une sorte de crise du a sa blessure. Ma seule certitude c'est que j'ai besoin de pouvoir compter sur elle. J’opine du chef, sans trop réaliser qu’elle ne me voit pas quand elle me dit de garder ça pour moi. Je ne sais même pas ce qu’elle a voulu dire mais j’imagine que le moment est mal choisi pour faire la causette. ce n'est peut être pas la première fois qu'elle subit ce genre d’enlèvement.

Il faut dire que la situation n’est guère glorieuse, mais j’arrive a continuer a nous maintenir alors qu’elle gigote dans tous les sens. Je ne sais pas trop ce qu’elle fait, mais, vue la position, c’est un peu gênant. Je n’arrive pas a voir ce qu’elle magouille : elle semble gratter le sol du coffre.

« Tu fais quoi ? »

Je suis un peu étonnée, dans le meilleur sens du terme quand elle me dit avoir trouvé une arme. Au moins, on est détachées, équipées et surement aussi motivées l’une que l’autre pour ne pas finir esclaves on ne sait où. Elle a parfaitement raison sur le fait qu’on ne doit pas attendre d’être arrivées a destination pour essayer de faire les jouets a ressort.

« Je pense pouvoir forcer la banquette arrière. Par contre, il faudra être réactive derrière, car attaquer un conducteur qui conduit, c’est risquer. Le menacer pourrait être plus utile… »

Je dis ca par habitude des Expendables qui foncent souvent sans réfléchir. Billie a l’air d’être faite d’un autre bois, enfin, je l’espère. Tout en discutant, je suis déjà en train de m’affairer, malgré les virages secs, pour virer le mécanisme qui tient les sièges. Cela ne me prend pas longtemps avant de lui montrer que l’on peut abaisser la banquette.

« Tu essayes d’atteindre le chauffeur pour le menacer ou tu préfères que je fasse ? »

Spoiler:

J’ai trop parlé et je n’ai pas envie du tout de jouer aux confessions dans ce coffre de bagnole. Cependant, il faut que je m’assure qu’elle va m’aider, donc je peux partager un petit peu de la vérité pour la mettre en confiance.

- Tu sais, chez nous c’est ma sœur et moi qui gérons tout. On a de la chance d’avoir les hommes qu’on a chez nous, qui nous protège, mais on doit tout faire à côté. Réalité bien édulcorée, mais qui devrait faire le boulot. Puis, c’est pas complètement faux ! La pression commence à me travailler et… de me retrouver dans kidnappée… Aller on en rajoute une petite couche, même si réellement, j’aurais préféré que n’importe quelles autres personnes de la faction soi à ma place là, sauf Sammy bien sûr.


Je réprime une moue boudeuse lorsqu’elle dit de menacer les types, au lieu de les buter. Je vais me gêner peut-être ? Il suffit juste d’attendre que le véhicule soit immobilisé, mais je ne ferai pas preuve de pitié. Je roule donc les yeux au ciel, avant de répondre docilement, juste pour pas qu’elle me lâche ne plein milieu de l’action.

- Oui, je m’occupe du chauffeur, t’en fais. Occupe-toi du copilote. Pas besoin de l’épargne lui. Elle a intérêt à me le débarrasser illico.

Aller, on peut faire ça. Aller. La banquette s’ouvre et je fonce comme un fauve sur le conducteur. Ils ne sont que deux, c’est faisable ! Mon bras passe sous sa gorge et je l’étrangle juste un petit peu. Avec la clef j’essaie de foutre un coup en plein dans la tronche du copilote, mais vu que le véhicule est en mouvement, ce n’est pas aussi aisé que je l’aurais souhaité. Ça manque de force et il arrive à mettre sa main devant sa tronche pour se protéger. Ça m’emmerde comme pas possible, mais il est pas question que je m’arrête ici. J’espère qu’Alex va le poignarder avec son cure-dent.

- Tu t’arrêtes maintenant, sinon je t’éclate la gueule en roulant. Que j’hurle aux oreilles du conducteur. En vrai, j’hésiterai même pas. Ils m’ont volé mes armes, le truc le plus important pour moi pour me défendre. Ils ont de l’histoire ces armes en plus, mais je vais me débrouiller avec ma clef avec plaisir et faire voler des dents avec !

Spoiler: