« Oh, je vois, je crois que c’est un peu pareil chez nous sur certains domaines. Et ne t’inquiète pas, on va s’en sortir parce que, justement, on a l’habitude de tout gérer et d’assurer non ?»

J’essaye d’avoir plus de confiance que j’en ressens dans ma voix. Penser aux Expendables m’aide à garder mon sang froid. Je sais bien qu’ils ont survécu très bien survécu sans moi mais quand je vois leur capacité à gérer le linge, le ménage, les branchements électriques ou juste lorsque que je les entends expliquer comment ils mangeaient avant mon arrivée, j’ai des frissons. Enfin, là n’est pas le sujet. Billie et moi partageons visiblement une certaine charge commune même si j’ai du mal à imaginer la jeune savonnier lessiver sols et caleçons dans son groupe. De plus, je n’ai que des hommes bienveillants autour de moi et que c’est un plaisir de faire tout ca pour eux, alors qu’elle…. Je sais qu’elle a un monstre dans sa savonnerie. Même si le moment ne s’y prête pas, on est bien capable de parler et s’affairer en même temps non ? Avec précaution je tente, tout en continuer a gérer notre « porte de sortie » :

« Une petite question, tu... tu te sens en confiance avec eux ? »

Sous titre : Tu as remarqué que tu avais un fou psychopathe dans le lot qui pourrait te violer, t’étrangler et te fait peut-être, déjà, jouer a bien des jeux affreux si ca se trouve. J’écoute son organisation et hoche la tête pour signifier que j’ai compris ma cible, même si avoir un otage peut être intéressant, ne pas garder une menace de plus si ca devait partir en couille c’est bien aussi.

Avec la souplesse d’un diable qui sort de sa boite, je suis presque épaule contre épaule avec Billie lors de cette charge. Elle passe son bras autour du cou du chauffeur en lui hurlant de s’arrêter et en essayant de faire je ne sais pas trop quoi avec le copilote. C’est pas l’heure des papouilles !!! Ca me gêne mais j’arrive quand même a esquiver un coup de coude et planter sournoisement mon sillet dans l’oreille du co pilote, l’enfonçant bien, avant d’envoyer percuter sa tête contre le tableau de bord plus violement que je ne le pensais. Je ne me rends pas compte de ma force.

Je vais sourire a Billie mais le chauffeur pile un peu trop soudainement. J’ai un réflexe incroyable de réussir a me maintenir avec l’agilité d’un chat au-dessus d’une baignoire, j’essaye d’aider ma camarade a ne pas basculer contre le pare-brise comme je le peux.  

Spoiler:

- Ouais…

L’habitude de tout gérer, effectivement. En même temps, quand on a le talent pour… Je laisserais personne du groupe prendre les rênes, pas avec nos petites activités ou les petits hobby de chacun. Sauf que ma moitié et moi on est fatiguée de gérer une bande de psychopathes qui se seraient fait choper un milliard de fois sans nous déjà.

Sa question m’arrache un sourire. Confiance ? En eux ? Non, j’ai confiance en ma sœur et moi par contre, qu’on sait les manipuler adéquatement pour qu’ils nous obéissent. On sait aussi quand laisser un peu de lâche dans leurs laisses.

- Oui, je suis pas inquiète. J’omets des choses, mais c’est bien la première fois que je fais preuve d’autant d’honnêteté avec quelqu’un d’autre que ma sœur. Vaut mieux que ça ne se reproduise pas.

Du coup, on se prépare plutôt à sévir. Je suis bien décidée à buter ces types. On ne s’en prend pas à moi gratuitement, spécialement si on essaie de me kidnapper. La banquette s’ouvre et on fonce toutes les deux. Je suis ravie de voir qu’Alex tue sans grandes cérémonies le passager. Mes menaces au conducteur ne lui plaisent définitivement pas et au lieu de freiner avec douceur, il écrase les freins. J’ai le réflexe de m’accrocher au banc, enroulant mes bras autour de sa gorge du même coup, comme si je faisais un câlin musclé. Si je peux l’étrangler par la même… m’enfin, je suis déjà bien contente de ne pas avoir fini dans le pare-brise !

- Connard ! Au moins, il ne tente plus rien là et lève les mains en l’air. On sort doucement. Juste pour que j’ai plus de faciliter à le tuer. Il obtempère pour l’instant. Prends les clefs. Que je lance à ma comparse d’infortune. Hors de question qu’il s’enfuit cet enculé.

Le type à l’audace de nous dire qu’ils ne nous voulaient pas de mal. Genre ! Il cherche juste à gagner du temps, à trouver l’opportunité de frapper de nouveau ou de s’enfuir. Je sors à mon tour du véhicule et je suis prête à lui défoncer la gueule avec ma clef.

Spoiler: