La voix d'Isha me parvient à peine. Entre les vagues, les mouvements des deux psychopathes, autant dire que mon ouïe est un peu trop encombré pour comprendre. Au delà de ça, j'aimerai éviter de me noyer. Mais si la tempête n'était pas déjà le problème, le yacht bouge et mes yeux s'écarquillent. Lee est plus rapide que moi à pousser le pont pour éviter de nous écraser comme des mouches sur un pare-brise. Bon, par contre, James qui appuie sur mes épaules, ça me les brise. Mais on va mettre ça sur le compte de sa panique.

Il faut rapidement remonter et je glisse finalement les mains sur la corde. James est déjà occupé à tirer de son côté et je fais de même. C'est complexe avec la force des vagues. J'essaye de ne pas céder à la panique et de me focaliser sur le fait de sortir de cette merde.
Mes jambes bougent pour nous maintenir hors de l'eau et je tire avec les autres pour avancer vers le yacht à la dérive. Je ne sais même pas où le yacht va s'arrêter. Ni s'il va survivre et si on ne va pas finir échouer sur je ne sais quel endroit putain. On continue de tirer et je glisse la main sur le borde du pont après de longues minutes où nous avons dû affronter les éléments.

Je me hisse à la suite des autres sur le pont. Le vent est toujours aussi fort et j'aimerai qu'on sache quoi faire dans ce bordel. Je repose les yeux sur les autres. J'ai fais ma part du boulot. A leurs tours la! Je suis mort, j'en peux plus.

- Si l'un de vous pouvez éviter de retomber, ca m'arrangerait.

Spoiler:

« C’EST PAS LE MOMENT DE FAIRE DU SKI NAUTIQUE PUTAIN !!!! »

Je tiens la corde de toute mes forces sans perdre le moindre centimètre malgré l’effort. Une chance pour tout le monde, je suis quand même un peu une force de la nature, grâce a un entrainement intensif, une alimentation adaptée, pas de légumes donc, et surtout parce que je passe ma vie a tuer des gens avec une épée de 20 kg. Bref, je sus tendu comme un slip XXS sur un sumo obèse a luter pour ne rien lâcher ni finir par-dessus bord alors que le bateau tangue de plus en plus.

D’ailleurs, pourquoi il tangue autant encore ? Putain, on verra ca plus tard. Je vois qu’on passe pas loin de rocher de la digue que les vagues outragent sans aucun respect en lui passant dessus sans penser au consentement. Quand je vous dis que la mer c’est le pire des trucs !!!!

« BORDEL !! REMONTEZ !!! REMONTEZ !!!! »

Je tire de toutes mes forces, suffoquant de la pluie qui s’écrase sur mon visage sans me laisser respirer et des vagues qui me font boire la tasse. S’ils ne reviennent pas dans le bateau, ils vont être broyer, on verra après pour paniquer sur le fait qu’on devrait pas être la, que la LM a pris cher et que je sais pas si mes comics prennent l’eau ou pas.

« GROUILLEZ !! »

Incapable de faire plus sans risquer de les rejoindre je vois James qui semble prendre le dessus, grâce a l’aide de Dobby. Le petit elfe de maison ne lâche rien lui non plus. Devant moi, alors que la situation est critique, non seulement il s’est jeté a l’eau, mais il aide vraiment James et Lee. Il est peut-être plus près que je ne le pensais pour sa chaussette. Les voyant galérer, j’attache la corde et avec pas assez de précaution a mon gout, je m’approche de l’arrière pour tendre la main a James, puis attraper Lee et enfin aider un Evan épuisé a qui je souffle avec un sourire sincère :

« Beau boulot. »

Mais on est loin de nos peines, je rafiot, plus que chahuter par la tempête est en tyran de sortir de l’amarina pour de bon, frôlant cette maudite digue qui aurait pu écraser les autres mais, aussi, nous livrant a au déchainement des éléments. Le temps des « ouf » n’est pas pour de suite. Je rugie aussi fort que le vent, alors qu’on va trop près des pierres entasser, comme le titan nique avec son glaçon, un :

« ACCROCHEZ VOUS !!! »

HRP:

Je me tiens fermement à la corde avec James, le laisse passer en premier pour se hisser jusque sur le bateau. Je le suis de près, sans vraiment prêter attention à l’esclave qui s’est jeté à notre secours, saisis la main tendue de Isha et retrouve avec soulagement un semblant de stabilité..

Je crache l’eau prise dans mes poumons puis relève les yeux vers l’anglais et souffle un “Merci.” plein de sincérité. Qu’il prenne un risque pour moi, c’est une preuve d’affection, n’est-ce pas ?

J’aimerais bien prendre le temps de m’en remettre, encore étourdi par la puissance des vagues et le corps endolori de tous les coups que j’ai pris en percutant les bateaux et le quai. Mais je n’ai même pas vraiment l’occasion de souffler. Le yacht est pris d’une nouvelle grande secousse, je m’accroche précipitamment à l’une des rambardes pour encaisser le mouvement et ne pas replonger. En relevant les yeux vers les quais, je constate alors seulement que… “On dérive !” Et ce n’est clairement pas une bonne surprise. Le bateau n’est plus attaché à quoi que ce soit, et je me demande si la corde a cédé, ou si…

Je baisse le regard sur celle qui a servi à nous hisser jusque là. Ca ne peut pas être ça…

Je cherche Isha du regard, sans parvenir à le trouver. Bordel, je n'ai pas la moindre idée de comment naviguer dans des conditions pareilles.

Dés:

Isha me remercie et j'agite finalement la main. Je ne sais même pas comment on va se sentir de cette merde. Les vagues s'écrasent avec violence et les mouvements me donnent mal au ventre. J'aimerai éviter de rendre le contenu de mon estomac sur le sol.

- Je serais aussi mort noyé sans l'idée de la corde.

Même si c'est la dite corde qui nous fait dériver puisque le yacht n'est finalement retenu à rien. La violente secousse provoqué par une énième vague me fait bouger un peu plus loin des autres. J'ai le temps de me rattraper à la rambarde et évite un second plongeon. J'ai froid, le vent et l'eau ne font pas bon ménage et je sens la fatigue bien présente dans chacun de mes membres. J'arrive à voir Lee un peu plus loin, agrippé. Je ne vois pas James mais j'ose espéré qu'il a couru vers la barre pour pouvoir au moins nous aider.
Je tourne la tête pour essayer de repérer Isha. Isha qui est en mauvaise posture. Le brun glisse, la quantité d'eau sur le pont l'empêchant sûrement de s'accrocher quelques parts. Lorsqu'il passe à ma hauteur, j'agrippe finalement son avant bras tout en me tenant de l'autre à la rambarde.

- Putain t'es lourd ! Accroche toi à moi !

Que je laisse échapper. Je tire violemment vers moi et du mieux que je peux pour qu'il s'accroche à moi et éviter de le voir rejoindre l'eau. Je ne sais même pas s'il est capable de nager. Je ne suis pas sûr. Mais par précaution, il faut mieux que tout le monde rester sur le bateau.

Spoiler:

Le yacht ne lui avait jamais paru si grand. James n’avait jamais ignoré que ce navire était loin d’être un vieux rafiot mais maintenant qu’il devait se hisser à la simple force de ses bras, luttant contre le vent, il regrettait presque d’avoir vu les choses en grand pour une fois.  

De temps à autre, l’anglais regardait bien malgré lui par-dessus son épaule, avisant que Lee s’en sortait lui aussi de son côté. Et derrière le petit Diable, il constatait que Dobby grimpait à son tour. Finalement, l’esclave n’était peut-être pas que bon à faire du pain et la lessive.  

Au-dessus de sa tête, Isha vociférait. L’ancien garde du corps ne parvenait pas à comprendre, dans le brouhaha ambiant mais il ne doutait pas que le brun était sans doute en train de paniquer, connaissant sa peur bleue de l’eau.  

Les minutes semblèrent interminables et, finalement, la main d’Isha vint saisir la sienne. Ses pieds retrouvèrent un sol bien plus palpable et moins agité. En guise de remerciements, James hocha la tête vers Deadpool et donna une légère tape sur l’épaule de Lee, un sourire furtif au coin des lèvres. Il jeta un regard vers Evan mais rien de plus. Après tout, c’était normal qu’il ait plongé les aider.  

Le britannique ne s’attarda pas, contemplant l’ampleur des dégâts. Plus rien ne retenait le yacht à quai et la mer était déchainée.  

- JE VAIS ALLER TENIR BON LA BARRE ET TENIR BON LE VENT ! SINON, ON IRA JUSQU’A SAN FRANCISCO! hurla-t-il par-dessus la tempête  

James se mit alors à courir jusqu’à la cabine du capitaine et s’efforça de tenir la barre, autant pour éviter que le yacht ne fonce sur le quai tout comme pour éviter qu’ils ne s’éloignent trop au large.

Spoiler:

C’est un cauchemar !! Un putain de cauchemar !! En fait je ne suis pas sûr de bien appréhender toutes les merdes qui sont en train de se superposer pire que des couches de lasagne, entre la LM plus défoncer que le fondement d’une star de porno trash, les tonnes de flottes que le ciel nous dégueule dessus et qu’on est obligée de s’ingurgiter a chaque fois qu’on tente de parler, la baignade en eau troubles des deux zigotos, le tangage du bateau ou juste le fait qu’il est en train de s’éloigner de la terre ferme. S’il me semble que la misère serait moins pénible au soleil, je suis pas chaud a ce qu’on m’emmène au bout de la terre non plus !!!

DEPUIS LE TEMPS QUE JE LE DIS QUE CRECHER SUR UN PUTAIN DE RADEAU C’EST DE LA PURE CONNERIE !!!!!! BORDEL DE SA MERE LA PUTE EN TONG !! POURQUOI ON NE M’ECOUTE JAMAIS !!????

Bon, on se serait entassé dans ma LM, outragée par un bateau, on serait surement aussi plat que Johanna a l’heure qui l’est, voire plus. Jaimes parle de San franco, je sais même pas pourquoi parce qu’il y a un pur tangage. Crier aux autres de s’accrocher, c’était bien, le faire moi aussi, ca aurait été mieux. Avant que je n’arrive a attraper quoique ce soit d’autre que Mauricette, je me sens entrainé dans ce poison mortel qu’on appelle « eau » et qui ne fait pas que me pourrir le poumon. Evidemment, j’ai que des bons réflexes comme essayer de gueuler, ce qui me vaut un bon lavage de sinus en plus d’a moitié m’étouffer, gesticuler dans tous les sens sauf le bon et surtout, ne pas lâcher celle qui m’entraine encore plus vite vers une des pires morts qui soit, après être bouffé par un lapin.

Alors que je me pense condamné a rentrer en essayant de marcher au fond de l’eau a défaut de savoir nager, voir flotter, je sens des mains salvatrices me retenir. Autant dire que j’ai des réflexes de chats au-dessus de la baignoire, je m’agrippe de toute mes forces, plongeant mon regard paniqué dans celui d’Evan avec un :

« ME LACHE PAAAAAS !!! JE VEUX PAS CREVER COMME CA !! PAS COMME CA !!! PUTAIN TOUT MAIS PAS COMME CA !!!»

Entre les secousses du navire et les vagues qui s’y écrasent avec violence, je parviens à distinguer à peu près ce qui se trame du côté d’Evan, qui rattrape de justesse Isha et peine à le maintenir à bord. De l’autre, James semble rencontrer des difficultés à manier la barre, en conflit avec les courants déchaînés.

Evidemment, le choix est vite fait. Je me presse pour monter les marches deux à deux et entrer dans la cabine pour rejoindre l’anglais. Un regard sur la mer déchaînée qui s’ouvre devant nous, une seconde pour comprendre notre orientation, je colle les mains à la barre pour la redresser avec lui, prêt à obéir aux ordres qu’il pourrait donner. Finalement, même en combattant la tempête, on y parvient sans difficulté. James s’en serait peut-être même aussi bien sorti sans mon aide. Le nez du yacht se redresse pour prendre les vagues dans le bon sens et, rapidement, le tangage devient un peu plus supportable. Moins dangereux, surtout.

“Isha est en mauvaise posture.” Que j’articule en soufflant, aussi épuisé que trempé, en lâchant la barre pour redescendre vers le pont, à la recherche des deux autres.

Dés: