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Re: Hello little canadian girl
Lun 5 Sep 2022 - 4:29
Là pour le coup, Anya se figea. Pas de crainte ou d'angoisse cette fois, simplement plongée dans une intense réflexion.
Pourquoi sa voix était bloquée dans sa gorge et ne sortait qu’à moitié ou pas du tout à chaque fois ? Ben… Elle n’en savait rien en fait… Ça remontait déjà à si longtemps qu’elle ne se souvenait plus pourquoi la Anya craintive prenait en otage ses cordes vocales.
Elle se rendait compte bien sûr que ça s’était aggravé depuis son départ du camping-car, elle ne bégayait pas autant avant lorsqu’elle était avec sa mère. Mais quand à savoir comment ça avait commencé.
Réveillé par ses réflexion, un souvenir flou tenta de refaire surface.
Une air de jeu… Un enfant hurlant… Des dents… Du sang… Et sa joue…
Elle secoua vivement la tête, chassant ce souvenir avant qu’il devienne plus précis. Pour reprendre un air plus détaché, elle haussa les épaules pour toute réponse à la question de Chiara.
La jeune femme faisait l’effort de parler en langage signé, bien qu’elle accompagne ses gestes de leur traduction vocale, ce qui ne dérangeait pas la fillette qui débutait elle aussi dans la langue des signes.
Devant l’incompréhension de son interlocutrice qui répéta l’une de ses phrases mal dîtes, Anya prit quelques instants de réflexion, regardant ses propres mains pour tenter de se souvenir des gestes appropriés. Elle avait dû se tromper quelque part, ce n’est pas la phrase qu’elle voulait dire… En plein doute, elle recommença, imitant cette fois Chiara en joignant la parole au geste.
“J-j-je…ee.. c-co..on-nnais p-pa-as mo-mon p..pè-ère.”
Ses gestes étaient approximatifs et il manquait des mots et elle resta un instant à regarder ses doigts en fronçant les sourcils, listant dans sa tête les formulations qu’elle devrait demander à Tori ce soir.
La discussion embraya sur l’alphabet et la jeune femme lui montra ce qu’elle connaissait déjà, présentant jusqu’à un “H” très bien exécuté. Emballée à l’idée de connaître des choses que son interlocutrice ne savait pas, Anya se redressa sur sa chaise et se lança dans un enchaînement de gestes reproduisant chaque lettre de l’alphabet qu’elle était fière de connaître.
Chiara la fit aussitôt ralentir, joignant langage des signes et vocal.
La fillette se tut aussitôt, se rendant compte qu’elle s’était un peu emballée. Effectivement, apprendre des signes à toute vitesse, ça ne devait pas être pratique…
Elle laissa la jeune femme lui expliquer, hochant la tête à sa comparaison avec ses décorations, puis écarquillant les yeux lorsqu’elle se trompa sur le mot. Une lueur d’amusement brilla dans son regard, constatant avec surprise que la jeune femme rosissait des joues à son tour. Étrangement, la voir réagir soudain avec cette courte gêne, elle d’ordinaire si assurée dans son tempérament, fit ressentir à la petite sauvageonne une forme de compréhension et de sympathie pour la blonde au-delà de son amusement. Au final, elle aussi pouvait se troubler quand elle s’embrouillait dans ses paroles.
Pour changer de sujet, et peut-être masquer son trouble, Chiara revint sur l’apprentissage de l’alphabet, après avoir frappé son front du plat de sa main, déclenchant un nouveau regard amusé d’Anya. Elle était même certaine que si elle parvenait à sourire, la jeune femme aurait eu droit à un rire franc et amusé devant sa réaction dépitée.
Son interlocutrice but une gorgée de thé comme pour marquer un point final à sa gène et la fillette en profita pour pivoter sur sa chaise pour se retrouver face à elle, pointant sur la blonde un regard bien plus joyeux qu’auparavant.
Elle entreprit ensuite de lui remontrer un à un les signes des lettres de l'alphabet, prenant le temps à chaque fois de tendre les bras devant elle et de rester plusieurs secondes immobile pour lui montrer les signes. Un auriculaire levé pour faire le “i”... le pouce entre les quatre autres doigts pour faire le “n”... ou encore un simple signe de victoire pour le “v”...
La fillette lui répéta les gestes plusieurs fois, puis la laissa les reproduire, hochant la tête avec un air appréciateur à chaque réussite puis brandissant un point en l’air de joie à la fin en poussant une exclamation enjouée.
“C’est Tori aussi qui t’apprends la langue des signes ?” demanda-t-elle avec curiosité.
Elle se doutait qu’il n’y avait pas beaucoup d’autres personnes pour en enseigner les gestes, mais après tout Faith les connaissait aussi et comme elle était la mentor de Chiara.
Maintenant qu’elle était parvenue à calmer ses angoisses et qu’au fur et à mesure de l’échange elle se sentait plus confiante envers la jeune femme, la curiosité faisait un retour en force dans son esprit.
“Tu connais le Canada ?” signa-t-elle intriguée, repensant à ses phrases taquines précédentes.
Elle même ne se souvenait plus trop de son enfance dans l’Alberta, à part quelques brides qui revenaient dans sa mémoire. L’essentiel était pris par les souvenirs du camping-car dans les montagnes. Mais Chiara semblait avoir deviné qu’elle venait de là bas à l’origine, ou peut être était ce Tori qui le lui avait dit.
- Anya Sullivan
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Re: Hello little canadian girl
Dim 11 Sep 2022 - 10:22
Bon bah soit alors, faudra juste la lui débloquer, ça devrait pas être compliqué si elle arrive à sortir des bribes de mots. Tori elle en est bien capable si elle le veut après tout. Je prends un air compatissant quand elle fait d'ailleurs l'effort de me faire entendre sa p'tite voix chevrotante pour m'annoncer un truc qui m'fait sentir conne.
"Ah..."
C'est la seule répartie que j'ai. Du coup j'préfère pas trop m'attarder sur cette question, j'sens bien que j'risque un "papa s'est fait manger par les putréfiés" ou "papa s'est fait fister et décapiter par un groupe de cinglés"... Ouais nan.
J'veux tellement embrayer vite que j'en mélange les pinceaux invisibles et inexistants entre mes doigts. J'galère bien pourtant. Mais la p'tite est déjà en train de m'aider en reprenant quelques bases à partir de c'que j'lui confiais déjà maîtriser. C'est avec attention que j'regarde ses gestes à elle. Elle est plus fluide que moi mais j'm'y trompe pas non plus, y'a quelques temps d'arrêt.
"Ah ouais le V, c'est pas bien compliqué faut dire. Pis ça veut pas aussi dire "on a gagné" ou un truc du genre ?"
J'continue d'essayer d'apprendre, voilà donc Anya qui devient ma seconde professeure de langue des signes, super. Jusqu'à ce qu'elle en revienne à celle qui m'apprenait vraiment quand on avait le temps.
"Ouais c'est Tori qui m'apprend pourquoi ? Toi aussi ? J'vois que tu regardes aussi tes pieds ?" Je regarde mes doigts et je refais le dernier signe avant de reprendre la parole en même temps que ceux ci."Tes mains, j'voulais dire tes mains ! Toi aussi tu cherches si t'as raison parfois, comme moi, j'me trompe ?"
J'manque ensuite un fou rire quand elle me demande si je connais le Canada... Ouais, à la télévision et dans l'accent de certains acteurs à la télé ou au cinéma. Mais avant ça j'étais juste une p'tite fille des quartiers bas de Brooklyn qui voulait s'en sortir, les voyages, les vacances, toutes ces conneries. Sérieux...
"Ouais, j'y allais souvent pour assassiner des gens, j'travaillais pour la mafia irlandaise." J'signe pas du tout cette fois-ci, déjà parce que j'sais pas l'dire et que j'essaye de rester sérieuse dans ma connerie mais j'peux pas m'empêcher de rire et d'me cramer seule. "Nan et ça grand Dieu jamais !" Je signe à nouveau mais j'préfère parler, ma voix est pas bloquée, puis j'commence à avoir la flemme, on dirait que ça s'fait plus naturellement quand j'dis les mots avec en plus. "Moi j'connais New-York, la statue de la Liberté, Central Park, c'est tout. Et depuis maintenant 7 ans, ce foutu Etat."
J'doute qu'elle comprenne un seul instant de ce dont j'veux parler. Elle a quelle âge ? A tout casser une dizaine d'années et si on enlève les sept années dont je parle, elle a rien connu d'autre que ce monde, si j'suis bonne en calcul... Si j'cherche dans mes propres souvenirs, j'ai pas grand chose avant six ans, j'avais déjà lu que personne avait grand souvenir avant cet âge fatidique où le cerveau est assez développé... Connerie de rubrique dans un magazine dont je me souviens plus le nom.
"Toi, tu te rappelles du Canada ?" Je demande à haute voix avant de me taire pour le reste, par peur de rebraquer la gamine. "Tu te souviens de tes parents ? Euh... De ta mère pardon" Quelle gourge je suis. "Tu te souviens un peu de comment c'était avant ? Tu te souviens de..." Je bloque. Et merde. "Rah, j'sais pas dire cimetière. Tu sais, avant, pour avoir peur des morts, suffisait juste de se rendre là d'dans la nuit. Aucun risque de se faire grailler, juste le risque de choper une crise cardiaque ou que le gardien n'appelle les flics."
J'évoque ouais. Au final on est parti sur une discussion pas si légère que ça mais le thé et l'fait qu'on arrive à échanger des sourires, enfin, ça rend tout plus... Léger justement. Pour elle comme pour moi.
C'est la seule répartie que j'ai. Du coup j'préfère pas trop m'attarder sur cette question, j'sens bien que j'risque un "papa s'est fait manger par les putréfiés" ou "papa s'est fait fister et décapiter par un groupe de cinglés"... Ouais nan.
J'veux tellement embrayer vite que j'en mélange les pinceaux invisibles et inexistants entre mes doigts. J'galère bien pourtant. Mais la p'tite est déjà en train de m'aider en reprenant quelques bases à partir de c'que j'lui confiais déjà maîtriser. C'est avec attention que j'regarde ses gestes à elle. Elle est plus fluide que moi mais j'm'y trompe pas non plus, y'a quelques temps d'arrêt.
J'continue d'essayer d'apprendre, voilà donc Anya qui devient ma seconde professeure de langue des signes, super. Jusqu'à ce qu'elle en revienne à celle qui m'apprenait vraiment quand on avait le temps.
"Ouais c'est Tori qui m'apprend pourquoi ? Toi aussi ? J'vois que tu regardes aussi tes pieds ?" Je regarde mes doigts et je refais le dernier signe avant de reprendre la parole en même temps que ceux ci.
J'manque ensuite un fou rire quand elle me demande si je connais le Canada... Ouais, à la télévision et dans l'accent de certains acteurs à la télé ou au cinéma. Mais avant ça j'étais juste une p'tite fille des quartiers bas de Brooklyn qui voulait s'en sortir, les voyages, les vacances, toutes ces conneries. Sérieux...
J'doute qu'elle comprenne un seul instant de ce dont j'veux parler. Elle a quelle âge ? A tout casser une dizaine d'années et si on enlève les sept années dont je parle, elle a rien connu d'autre que ce monde, si j'suis bonne en calcul... Si j'cherche dans mes propres souvenirs, j'ai pas grand chose avant six ans, j'avais déjà lu que personne avait grand souvenir avant cet âge fatidique où le cerveau est assez développé... Connerie de rubrique dans un magazine dont je me souviens plus le nom.
J'évoque ouais. Au final on est parti sur une discussion pas si légère que ça mais le thé et l'fait qu'on arrive à échanger des sourires, enfin, ça rend tout plus... Léger justement. Pour elle comme pour moi.
I am an Fucker !
I am an O'Malley !
- Chiara O'Malley
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Re: Hello little canadian girl
Jeu 22 Sep 2022 - 0:19
A défaut de sourire, Anya laissa une nouvelle lueur amusée faire briller son regard.
Que ça soit par sa façon détendue de parler ou le fait qu’elle acceptait de jouer le jeu du langage des signes, malgré ses difficultés évidentes, Chiara parvenait à réaliser l’exploit de détendre l’ambiance. L’esprit tourmenté de la fillette s’apaisait doucement. Si elle ne parvenait pas à rire, ce n’était pas l’envie qui manquait lorsque son interlocutrice confondait le mot “main” et “pied” et se reprenait vivement, ou lorsqu’elle constatait que la lettre “v” était facile à faire et se rapprochait du signe de victoire.
La petit animal sauvage qu’était la fillette avait commencé à s’ouvrir, laissant même retomber définitivement ses jambes au sol et s’appuyant sur la table dans une position plus détendue.
Elle hocha la tête en réponse à la jeune femme sur son hésitation pour signer. La langue muette était difficile à maîtriser... Heureusement, Tori était un professeur patient et elle-même avait très envie d’apprendre, ses problèmes d’élocution lui faisant préférer la plupart du temps les gestes à la parole.
La dessus, malgré son amusement, elle comprenait totalement Chiara lorsqu’elle faisait des erreurs sur les signes. Elle prit d’ailleurs le temps de lui montrer comment dire correctement le mot “pied” - une main à plat et l’autre tapotant deux fois le dos de la première - et hocha de nouveau la tête avec un regard d’encouragement comme lui lançait souvent Tori.
Elle but une gorgée de thé après avoir posé sa dernière question mais failli la recracher et manquer de s’étouffer lorsque Chiara lui donna sa réponse. Elle toussa plusieurs fois bruyamment, rejetant dans sa tasse ce qu’elle n’avait pas réussi à avaler.
Puis, sa toux un peu calmée, elle regarda la jeune femme avec des yeux ronds comme des soucoupes.
Assassiner des gens au Canada ?
La mafia irlandaise ?
Il fallut qu’elle croise le regard de Chiara pour comprendre à son air hilare que celle-ci s’était encore moquée d’elle. Elle se renfrogna de nouveau, prenant un air un peu boudeur en continuant de tousser de temps à autre. Mais cette fois, étrangement, elle ne se referma pas sur elle-même, adoptant plutôt l’air vexé qu’elle prenait autrefois quand sa mère s’amusait de sa naïveté.
“C…C’e-es-est m..m-mê-mê-ême p-pas d-drô-ôle…” marmonna-t-elle en gonflant légèrement les joues.
Néanmoins, elle perdit vite son air boudeur lorsque la jeune femme redevint sérieuse pour lui parler de ce qu’elle connaissait.
New-York… La statue de la Liberté… Central Park…
Ces noms, elle les avait déjà entendu. Cités par sa mère lorsqu’elle lui enseignait la géographie en autodidacte. Elle n’avait jamais voyagé plus loin que l’état de Washington depuis la catastrophe et se demandait bien à quoi pouvait ressembler cette ville. C’était sans doute bien plus grand que Calgary. Mais plus grand que Seattle ?
Elle s’apprêta à poser les questions qui assouviraient sa curiosité, mais Chiara la devança.
Anya se figea. Elle resta plusieurs secondes à regarder la jeune femme en clignant des yeux. Non pas que la question la choque, mais elle faisait remonter en elle des souvenirs dans lesquelles elle ne s’était pas plongée depuis longtemps.
Calgary… La petite maison au bout de l’allée… La chambre qu’elle partageait avec sa mère, remplie de ses peluches… Le jardin-d’enfant… Ses deux amies Laura et Coline… Elle avait presque oublié leurs visages…
Elle pencha la tête et fronça les sourcils, pensive. A bien y réfléchir, elle avait pas mal de souvenirs fugaces de son enfance au Canada, même si la plupart étaient flous… Comme s’ils avaient appartenu à un film qu’elle aurait vu plutôt que vécu…
Elle revint à la réalité juste à temps pour voir Chiara signer de nouveau, lui posant une question bien plus facile à répondre, mais plus dure à exprimer…
Se souvenir de sa mère…
Se souvenir…
Son regard se flouta. Elle entendit vaguement la jeune femme plaisanter à moitié sur les cimetière d’avant, mais son esprit était un peu embrumé…
Doucement, elle se ramassa sur sa chaise, sa tasse en mains. Ses yeux scrutèrent la table devant elle sans vraiment la voir.
Le visage de sa mère s’était mis à flotter devant ses yeux. Se souvenir d’elle… C’était peu dire… Elle rêvait d’elle toutes les nuits.
Lentement, elle se déplia quelques secondes pour tendre le bras et attraper Teto qu’elle ramena contre elle pour le serrer.
La tête baissée, ses cheveux tombant devant ses yeux, il fallut plusieurs secondes pour qu’elle sorte assez de son état pour parler de nouveau.
“...O… Ou…Ou-oui… J..J-j-je m-me r..ra..a-ap..ap-ppe-elle de m-ma m-m…” murmura-t-elle sans pouvoir terminer.
Elle serra sa peluche contre elle sans relever les yeux.
Un mal-être profond lui serrait les entrailles et elle avait l’impression qu’un poids immense s’était suspendu sur ses épaules, l’enfonçant dans sa chaise.
Elle ramena presque en réflexe la tasse à son visage mais se rendit compte en observant le liquide qu’elle n’avait plus vraiment envie de le boire. A la place, elle le fit tourner distraitement dans le mug, regardant les reflets ambrés tournoyer dans le fond.
Et si elles étaient restées au Canada ? Tout se serait passé différemment ?
Est ce qu’elle serait toujours avec Judy ?
Autant de questions sans réponse.
Elle se contenta donc fixer le fond de sa tasse, avant que de nouvelles paroles ne se fraient un chemin à travers sa gorge.
“...J…J-je… J…J-j-j-je v-veux p-p-pa..pa-as ou..ou-b-blier…” marmonna-t-elle sans vraiment savoir à qui elle parlait.
- Anya Sullivan
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Re: Hello little canadian girl
Sam 24 Sep 2022 - 12:49
C'était chouette de découvrir la p'tite survivante du naufrage au final. Elle avait rien d'une petite peste qui avait survécu en s'endurcissant au point d'en devenir autant un danger qu'un adulte cette Anya et j'me plaisais à la voir se détendre et presque prendre du plaisir dans cette discussion.
Puis elle m'apprenait à signer mieux, preuve que c'que j'avais entendu sur l'apprentissage au plus jeune âge était plutôt vrai, j'étais toujours là à m'dépatouiller comme j'pouvais quand Anya comprenait déjà bien mieux qu'moi la langue de Tori si j'pouvais dire.
J'm'en laisse même aller à une blague et j'ai vraiment envie de pouffer de rire davantage en la voyant m'prendre au sérieux mais j'contrôle déjà celui qui est sortie malgré moi. C'est qu'elle se vexe en plus et j'place la paume de ma main sur ma bouche pour masquer mon sourire gentiment mesquin.
"Roh ça va Anya, j'assassine personne t'en fais donc pas."
J'assassine tout les connards et connasses de ce monde si j'le dois ouais. Ca m'fait même bizarre de sortir ce mensonge pour esquiver le sujet et en revenir à nos pérégrinations visuelles et "souveniredesques" même si j'sais pas si ce mot existe quand à évoquer nos lieux de naissance, bien éloigné de cet Etat pluvieux et tout vert. Encore plus depuis que la nature reprend ses droits en ville. Cependant j'm'inquiète un minimum en la voyant bader après ma dernière question.
"Woh, t'es là ma grande ?" Que j'fais en posant mon thé et en agitant le bras droit dans tout les sens pour chercher à recapter son attention. "Tu te rappelles de... ?"
J'me sens tellement conne d'un coup quand elle commence à être prête à pleurer et que son bégaiement finit par se muer même s'il me semble avoir entendu. J'en deviens même rouge en fait, c'est rare ça, d'habitude j'm'en fiche de mettre les gens mal à l'aise. Pourtant la marmonne n'abdique pas, j'vois rien rouler sur ses joues mais son regard devient comme vide et elle redevient presque aussi renfermée qu'avant que j'daigne lui adresser la parole pour l'adoucir, même si c'était pas le plan de base mais bon. De fait, ça l'était devenu et j'venais de tout gâcher. En plus de ça, j'suis figée sur place devant sa détresse. Je n'sais même pas quoi répondre.
J'ai deviné qu'elle allait conclure sa phrase non conclue par maman et que ce qu'elle voulait pas oublier, c'était forcément cette dernière. Moi non plus j'voulais pas oublier mes proches, même si les temps pour avoir une pensée pour eux se faisaient de plus en plus rares. J'suis mal de la voir ainsi s'renfrogner avec sa peluche.
C'est avec un peu d'hésitation que j'finis par la rejoindre et m'agenouiller pour qu'elle soit obligée de m'faire face, visage à visage et j'tapote légèrement et avec douceur son épaule avant de ranger rapidement ma main derrière mon dos. J'pense qu'on en est pas encore aux petits gestes d'affection elle et moi.
"Tu peux pas oublier, personne oublie. T'oublieras jamais crois moi, d'accord ?"
Si j'étais un peu plus douce et moins perdue, elle un peu moins sauvage, j'aurais sûrement tendu la main mais là j'me contentais de rester assez penchée pour pas qu'elle fuit mon regard, c'était déjà ça non ?
"Moi j'ai jamais oublié ma maman. Elle est toujours là dans mon coeur." La main se dégaine et vient se poser sur ce dernier. J'vais pas lui parler de mon père de fait mais j'poursuis quand même en espérant qu'elle m'écoute et qu'elle évite de cogiter. J'crois que j'ai réveillé de mauvais souvenirs et c'pas c'que j'voulais. "J'ai des frères aussi. Jamais je les oublierai."
Le temps de la confession était donc venu pour rassurer la p'tite ? Ou pour me libérer moi-même parce que j'm'attachais déjà à la gamine, c'qui rendait forcément son mal-être communicatif ? Quand j'y repense, à ma propre famille, ouais, moi aussi, j'veux pas oublier, mais y'a certaines choses que j'préférerais pouvoir.
"J'oublierai jamais leurs visages et leurs caractères. J'ai mon frère qui est venu me chercher jusqu'ici tu sais." J'pense que j'peux éviter le moment où j'lui déglingue la moitié de l'oreille et mon passé de femme importante dans un groupe qui rigolait pas. "Il était grand, brun clair avec les yeux bleus, un peu bête et raciste," paradoxal que ça vienne de moi non ? "Il était courageux et pas vraiment vilain par contre. Et toi, elle était comment ta maman ?"
Puisqu'elle ne veut pas l'oublier, évoquons la. Je me risque même cette fois à prendre la main de la gamine sans réfléchir et laisser aller mon pouce entre la peau qui sépare son pouce et son index. J'ai un regard et un sourire qui se veulent rassurant, je l'espère. Comme j'espère qu'elle va se remettre à parler mais dans le doute, j'ôte néanmoins ma main de la sienne pour signer.
"Elle était belle ? Elle était grande ? Petite ? Brune comme toi ?" Toujours concentrée, c'est des mots assez simples ça, pour le reste, je reprends la parole avec, de nouveau oui."Qu'est-ce qu'elle faisait de beau dans la vie ? Tu t'en souviens ?"
Là j'suis p'tet un peu conne au vu de son âge, ça m'étonnerait mais sait-on jamais, puis j'veux juste qu'elle puisse se libérer la môme bordel.
Puis elle m'apprenait à signer mieux, preuve que c'que j'avais entendu sur l'apprentissage au plus jeune âge était plutôt vrai, j'étais toujours là à m'dépatouiller comme j'pouvais quand Anya comprenait déjà bien mieux qu'moi la langue de Tori si j'pouvais dire.
J'm'en laisse même aller à une blague et j'ai vraiment envie de pouffer de rire davantage en la voyant m'prendre au sérieux mais j'contrôle déjà celui qui est sortie malgré moi. C'est qu'elle se vexe en plus et j'place la paume de ma main sur ma bouche pour masquer mon sourire gentiment mesquin.
J'assassine tout les connards et connasses de ce monde si j'le dois ouais. Ca m'fait même bizarre de sortir ce mensonge pour esquiver le sujet et en revenir à nos pérégrinations visuelles et "souveniredesques" même si j'sais pas si ce mot existe quand à évoquer nos lieux de naissance, bien éloigné de cet Etat pluvieux et tout vert. Encore plus depuis que la nature reprend ses droits en ville. Cependant j'm'inquiète un minimum en la voyant bader après ma dernière question.
J'me sens tellement conne d'un coup quand elle commence à être prête à pleurer et que son bégaiement finit par se muer même s'il me semble avoir entendu. J'en deviens même rouge en fait, c'est rare ça, d'habitude j'm'en fiche de mettre les gens mal à l'aise. Pourtant la marmonne n'abdique pas, j'vois rien rouler sur ses joues mais son regard devient comme vide et elle redevient presque aussi renfermée qu'avant que j'daigne lui adresser la parole pour l'adoucir, même si c'était pas le plan de base mais bon. De fait, ça l'était devenu et j'venais de tout gâcher. En plus de ça, j'suis figée sur place devant sa détresse. Je n'sais même pas quoi répondre.
J'ai deviné qu'elle allait conclure sa phrase non conclue par maman et que ce qu'elle voulait pas oublier, c'était forcément cette dernière. Moi non plus j'voulais pas oublier mes proches, même si les temps pour avoir une pensée pour eux se faisaient de plus en plus rares. J'suis mal de la voir ainsi s'renfrogner avec sa peluche.
C'est avec un peu d'hésitation que j'finis par la rejoindre et m'agenouiller pour qu'elle soit obligée de m'faire face, visage à visage et j'tapote légèrement et avec douceur son épaule avant de ranger rapidement ma main derrière mon dos. J'pense qu'on en est pas encore aux petits gestes d'affection elle et moi.
Si j'étais un peu plus douce et moins perdue, elle un peu moins sauvage, j'aurais sûrement tendu la main mais là j'me contentais de rester assez penchée pour pas qu'elle fuit mon regard, c'était déjà ça non ?
Le temps de la confession était donc venu pour rassurer la p'tite ? Ou pour me libérer moi-même parce que j'm'attachais déjà à la gamine, c'qui rendait forcément son mal-être communicatif ? Quand j'y repense, à ma propre famille, ouais, moi aussi, j'veux pas oublier, mais y'a certaines choses que j'préférerais pouvoir.
Puisqu'elle ne veut pas l'oublier, évoquons la. Je me risque même cette fois à prendre la main de la gamine sans réfléchir et laisser aller mon pouce entre la peau qui sépare son pouce et son index. J'ai un regard et un sourire qui se veulent rassurant, je l'espère. Comme j'espère qu'elle va se remettre à parler mais dans le doute, j'ôte néanmoins ma main de la sienne pour signer.
"Elle était belle ? Elle était grande ? Petite ? Brune comme toi ?" Toujours concentrée, c'est des mots assez simples ça, pour le reste, je reprends la parole avec, de nouveau oui.
Là j'suis p'tet un peu conne au vu de son âge, ça m'étonnerait mais sait-on jamais, puis j'veux juste qu'elle puisse se libérer la môme bordel.
I am an Fucker !
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- Chiara O'Malley
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Re: Hello little canadian girl
Jeu 29 Sep 2022 - 0:38
Elle s’était assombrie d’un seul coup.
Les souvenirs traversaient son esprit, chacune de ces années passées dans les montagnes, cachée dans la clairière avec sa mère. Cette longue survie loin de tous dans le but de se protéger des autres… Qui n’avait au final servi à rien puisque les hommes les avaient trouvé, juste avant de…
Elle serra les dents et secoua la tête, refusant à ces souvenirs de resurgir.
Anya était si prise par son tourbillon de pensées qu’elle n’entendit par Chiara tenter de la ramener à la réalité. Il fallut que la jeune femme entre dans son champ de vision, s’agenouillant devant elle pour qu’elle sorte enfin de ses sombres réflexions.
Le contact de sa main sur son épaule la fit sursauter et trembler légèrement, mais il eut au moins le mérite de la tirer totalement du tourbillon de pensées et il fut assez court pour qu’elle ne s’en panique pas. L’air troublé, elle plongea ses yeux dans ceux de la jeune femme, écoutant ses paroles comme si elles pouvaient mener à la porte de sortie des ténèbres de son esprit.
Chiara s’était soudain fait plus sérieuse, plus compréhensive, allant jusqu’à partager ses pensées envers sa propre mère et ses frères.
“Jamais je les oublierai.”. C’était la plus grande crainte d’Anya. Crainte redoublée depuis qu’elle était ici, qu’elle avait accepté de rester, allant à l’encontre de tous les ordres laissés par Judy. Isha l’avait convaincu qu’accepter de vivre parmi les gens de la faction ne ferait pas disparaître sa mère, et elle n’avait eu aucune raison de regretter son choix jusqu’à présent. Mais la peur était toujours là, incontrôlable, acharnée. La peur qu’un jour, elle finisse par oublier le visage de sa mère, comme elle avait oublié celui de ses amies à Calgary…
Pourtant, les paroles de la jeune femme lui redonnère un mince filet d’espoir. Elle, n’avait jamais oublié les siens. Alors peut être.. que ça serait pareil pour Judy ?...
La fillette déglutit, ravalant avec grande difficulté ses angoisses.
Se raccrochant aux paroles de son interlocutrice comme un naufragé à une bouée, elle resta concentrée sur elle et l’écouta avec attention parler de l’un de ses frères. La description détaillée jusqu’au caractère du garçon lui permit de se dessiner une image du concerné, tout en se rassurant sur le fait que Chiara semblait bel et bien se souvenir parfaitement de son frère.
Vint alors la question fatidique qui sonna comme un test dans l’esprit de la fillette : “Et toi, elle était comment ta maman ?”
Anya regarda la jeune femme droit dans les yeux, scrutant ses pupilles avec hésitation. Puis elle ferma une seconde les paupières et inspira, s’efforçant à apaiser son esprit que Chiara avait réussi assez miraculeusement à concentrer sur autre chose que ses angoisses.
A quoi ressemblait sa mère ? Bien sûr qu’elle s’en souvenait. Pas vrai ?...
Un boule d’inquiétude monta dans son coeur, comme un élève interrogé au tableau stressé par l’erreur. C’est là qu’un contact sur sa main lui fit rouvrir les yeux. Elle ne sursauta pas cette fois mais observa avec surprise et un fond de crainte la main que Chiara avait posé sur la sienne. Ce n’était pas un secret, elle supportait mal le contact physique depuis sa fuite du camping-car. Tori, Faith, Peter, Emily… Ils étaient les seuls à parvenir à calmer assez sa névrose pour la toucher sans qu’elle se sente menacée.
Pourtant, face à la question de la jeune femme, son visage soudain rassurant, et sa façon de l’aider à se concentrer sur autre chose, elle ne su pas pourquoi, mais elle ne retira pas sa main.
D’autres questions de son interlocutrice suivirent, plus détaillées, comme pour l’aider à se souvenir à calmer son angoisse de ne pas savoir.
Bien sûr… Bien sûr qu’elle savait. Elle n’avait pas oublié sa mère !
Enfin, après avoir respiré de nouveau profondément, elle ouvrit la bouche.
“E-eelle.. E-e-elle é-ét-tait… s-so-old..s-sooold-dat.”
Cette première phrase difficilement articulée ouvrit la porte à toutes les autres.
La fillette commença à son tour une description de sa mère, ses yeux brillant un peu plus à chaque parole, témoins de l’admiration qu’elle avait pour la femme.
Une femme douce et autoritaire, les cheveux chatains, les yeux bleus sombres, la peau pâle… Au fur et à mesure qu’elle parlait, Anya réalisait à nouveau à quel point sa mère était différente d’elle physiquement. Bien sûr, comme Judy disait souvent, elle avait hérité de son nez, de son profil et de son caractère entêté. Elle se disait juste comme souvent qu’elle devait avoir le reste de ses grands-parents, ou de son père inconnu…
“... e-et e..eeelle ét-t-tait inco-co-lla-aable en p-plan-ant-te. M-mais j-j’la-a bat..at-ttait to-touj-jours au p-pui-puissan-ance qu-quatre.” termina la fillette.
Sa description l’avait éveillée, soutirée à ses noires pensées. Elle s’en surprit elle-même mais adressa à Chiara un regard brillant, prenant le temps de reprendre son souffle comme elle avait parlé assez vite.
C’était la première fois qu’elle décrivait Judy depuis la fuite de la clairière. D’abord effrayée à cette idée, elle se sentait maintenant étonnement… soulagée. Soulagée que, comme l’avait dit Chiara, ses souvenirs ne soient pas effacés. Que l’image de sa mère soit bien ancrée dans son esprit, vivant à travers elle tel que l’avait suggéré Isha.
Une lueur de reconnaissance brilla dans ses yeux à l’intention de son interlocutrice.
“I-ils f-fai-aisaient qu-qu-quoi tes-es f-frères et ta-a m..ma-ma-aman avant ?” demanda-t-elle en retour, curieuse, profitant que sa langue se soit déliée de nouveau à présent.
Les souvenirs traversaient son esprit, chacune de ces années passées dans les montagnes, cachée dans la clairière avec sa mère. Cette longue survie loin de tous dans le but de se protéger des autres… Qui n’avait au final servi à rien puisque les hommes les avaient trouvé, juste avant de…
Elle serra les dents et secoua la tête, refusant à ces souvenirs de resurgir.
Anya était si prise par son tourbillon de pensées qu’elle n’entendit par Chiara tenter de la ramener à la réalité. Il fallut que la jeune femme entre dans son champ de vision, s’agenouillant devant elle pour qu’elle sorte enfin de ses sombres réflexions.
Le contact de sa main sur son épaule la fit sursauter et trembler légèrement, mais il eut au moins le mérite de la tirer totalement du tourbillon de pensées et il fut assez court pour qu’elle ne s’en panique pas. L’air troublé, elle plongea ses yeux dans ceux de la jeune femme, écoutant ses paroles comme si elles pouvaient mener à la porte de sortie des ténèbres de son esprit.
Chiara s’était soudain fait plus sérieuse, plus compréhensive, allant jusqu’à partager ses pensées envers sa propre mère et ses frères.
“Jamais je les oublierai.”. C’était la plus grande crainte d’Anya. Crainte redoublée depuis qu’elle était ici, qu’elle avait accepté de rester, allant à l’encontre de tous les ordres laissés par Judy. Isha l’avait convaincu qu’accepter de vivre parmi les gens de la faction ne ferait pas disparaître sa mère, et elle n’avait eu aucune raison de regretter son choix jusqu’à présent. Mais la peur était toujours là, incontrôlable, acharnée. La peur qu’un jour, elle finisse par oublier le visage de sa mère, comme elle avait oublié celui de ses amies à Calgary…
Pourtant, les paroles de la jeune femme lui redonnère un mince filet d’espoir. Elle, n’avait jamais oublié les siens. Alors peut être.. que ça serait pareil pour Judy ?...
La fillette déglutit, ravalant avec grande difficulté ses angoisses.
Se raccrochant aux paroles de son interlocutrice comme un naufragé à une bouée, elle resta concentrée sur elle et l’écouta avec attention parler de l’un de ses frères. La description détaillée jusqu’au caractère du garçon lui permit de se dessiner une image du concerné, tout en se rassurant sur le fait que Chiara semblait bel et bien se souvenir parfaitement de son frère.
Vint alors la question fatidique qui sonna comme un test dans l’esprit de la fillette : “Et toi, elle était comment ta maman ?”
Anya regarda la jeune femme droit dans les yeux, scrutant ses pupilles avec hésitation. Puis elle ferma une seconde les paupières et inspira, s’efforçant à apaiser son esprit que Chiara avait réussi assez miraculeusement à concentrer sur autre chose que ses angoisses.
A quoi ressemblait sa mère ? Bien sûr qu’elle s’en souvenait. Pas vrai ?...
Un boule d’inquiétude monta dans son coeur, comme un élève interrogé au tableau stressé par l’erreur. C’est là qu’un contact sur sa main lui fit rouvrir les yeux. Elle ne sursauta pas cette fois mais observa avec surprise et un fond de crainte la main que Chiara avait posé sur la sienne. Ce n’était pas un secret, elle supportait mal le contact physique depuis sa fuite du camping-car. Tori, Faith, Peter, Emily… Ils étaient les seuls à parvenir à calmer assez sa névrose pour la toucher sans qu’elle se sente menacée.
Pourtant, face à la question de la jeune femme, son visage soudain rassurant, et sa façon de l’aider à se concentrer sur autre chose, elle ne su pas pourquoi, mais elle ne retira pas sa main.
D’autres questions de son interlocutrice suivirent, plus détaillées, comme pour l’aider à se souvenir à calmer son angoisse de ne pas savoir.
Bien sûr… Bien sûr qu’elle savait. Elle n’avait pas oublié sa mère !
Enfin, après avoir respiré de nouveau profondément, elle ouvrit la bouche.
“E-eelle.. E-e-elle é-ét-tait… s-so-old..s-sooold-dat.”
Cette première phrase difficilement articulée ouvrit la porte à toutes les autres.
La fillette commença à son tour une description de sa mère, ses yeux brillant un peu plus à chaque parole, témoins de l’admiration qu’elle avait pour la femme.
Une femme douce et autoritaire, les cheveux chatains, les yeux bleus sombres, la peau pâle… Au fur et à mesure qu’elle parlait, Anya réalisait à nouveau à quel point sa mère était différente d’elle physiquement. Bien sûr, comme Judy disait souvent, elle avait hérité de son nez, de son profil et de son caractère entêté. Elle se disait juste comme souvent qu’elle devait avoir le reste de ses grands-parents, ou de son père inconnu…
“... e-et e..eeelle ét-t-tait inco-co-lla-aable en p-plan-ant-te. M-mais j-j’la-a bat..at-ttait to-touj-jours au p-pui-puissan-ance qu-quatre.” termina la fillette.
Sa description l’avait éveillée, soutirée à ses noires pensées. Elle s’en surprit elle-même mais adressa à Chiara un regard brillant, prenant le temps de reprendre son souffle comme elle avait parlé assez vite.
C’était la première fois qu’elle décrivait Judy depuis la fuite de la clairière. D’abord effrayée à cette idée, elle se sentait maintenant étonnement… soulagée. Soulagée que, comme l’avait dit Chiara, ses souvenirs ne soient pas effacés. Que l’image de sa mère soit bien ancrée dans son esprit, vivant à travers elle tel que l’avait suggéré Isha.
Une lueur de reconnaissance brilla dans ses yeux à l’intention de son interlocutrice.
“I-ils f-fai-aisaient qu-qu-quoi tes-es f-frères et ta-a m..ma-ma-aman avant ?” demanda-t-elle en retour, curieuse, profitant que sa langue se soit déliée de nouveau à présent.
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- Anya Sullivan
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Re: Hello little canadian girl
Dim 9 Oct 2022 - 14:14
C'est tout bête mais elle est passée d'agaçante à attachante au point que j'en ai un point au bide de la voir comme ça. C'était pas mon but que de la faire se renfermer à nouveau, même pire qu'avant. Tout c'que j'pouvais faire c'était tenter ce contact physique en espérant que derrière les grognements se cachaient pas une mordeuse qui allaient m'filer une rage folle !
Mais grâce à Dieu c'était tout autre. Juste une fille apeurée, par mes propres propos, par ma propre évocation des souvenirs, une chose que je rattrapais tant bien que mal et j'avouais que pour le coup j'étais plutôt fier de moi. Faith m'engueulerait pas en me demandant comment j'avais fait pour traumatiser la petite.
"Soldat hein ?" Que j'fais en m'autorisant à lui caresser rapidement les cheveux et déposer un index doux sur son menton. Ca pourrait être ma p'tite cousine quand j'y pense. "Quelle genre de plantes ?" Fis-je, toujours dans l'espoir de la focaliser sur ce souvenir qu'elle ne souhaitait pas voir s'éteindre. "Moi aussi, j'battais toujours mes deux oncles à la belotte quand on allait boire un verre chez mamie avec papa." Evoquais-je.
C'est c'qu'on fait, on se souvient tout les deux on dirait, j'me prends au jeu. Peut-être un peu trop... Ils faisaient quoi ? "La question" ! Comment lui expliquer sans paraître médisante ? En expliquant c'qui leur servait de couverture en dehors de leur conneries peut-être ? C'était ça évoquer après tout et c'est c'que j'voulais qu'elle fasse pour pas oublier. Alors évoquons, même si y'a une part de mensonge.
"Mon frère Finan, celui qui est arrivé ici, il travaillait avec mon père sur les docks de Brooklyn... Roan il faisait du porte à porte. John, il était encore au lycée quand j'suis parti. Et comme les autres ils faisaient ses conneries à côté. Quand à mon second frère et à ma maternelle... C'était deux autres histoires. "Owen... Owen il est mort avant de pouvoir devenir quelqu'un. Et maman elle, elle s'occupait d'nous tous, toujours elle a fait ça, toute sa vie."
C'est moi qui en devient un peu triste finalement. Mais le petite avait retrouvé un peu de lumière dans les yeux et c'était moi l'adulte. J'devais faire bonne figure. Sauf que j'avais quand même encore du mal quand j'y pensais. Qu'est-ce que j'pouvais bien lui dire pour qu'elle recolle pas ses joues contre son menton après ça ?
"Mais ma mère elle faisait des super plats. Et mes frères même s'ils étaient bêbêtes, moi j'les battais au cache cache affaire !" Autant dire, j'planquais leurs drogues et j'volais quelques uns de leurs billets sales pour les faire chier mais les détails... "Mon père lui il était fort à la bagarre."
C'est un p'tit rictus qui naît quand même en m'en rappelant. Les O'Malley, de Brooklyn Heights, c'que j'ai voulu fuir et c'dont j'me remémore avec fierté aujourd'hui. Peut-être que ma vie aurait été différente malgré la pandémie lorsque j'aurais pu décider de rester à New-York, auprès d'eux. Mes frères, mes parents seraient peut-être encore là. J'me demande même comment se passe la survie là bas, chez moi.
"Parfois j'regarde le ciel et je leur parle. Tu crois en Dieu ? Chez nous on dit qu'il accueille toutes les âmes dans un royaume qui s'appelle le Paradis."
J'doute que les gamins de cet âge ait eu une éducation religieuse, alors j'confie.
"Moi j'y crois et si c'est ça, ça veut dire qu'en plus que tu l'oublies pas, ta maman, elle te voit et te protège de là haut." Déclarais-je, en prenant cette fois sa paume dans la mienne, non sans réussir à camoufler à un regard larmoyant. C'est qu'elle me touchait cette petite. "Elle est toujours là." Je prends nos mains et la guide jusqu'à son coeur, profitant de celle libre pour lever un doigt vers le plafond, à défaut d'avoir une vue sur les nuages. "Et là à te regarder."
Je conclus en la laissant enfin tranquille, laissant mon index glisser sous l'une de mes pupilles pour éviter une légère descente lacrymale. Je récupère également mon thé et en boit une gorgée, tournant le dos à la petite. Faut s'remettre au boulot mais j'en ai tellement plus le coeur et j'ai pas envie de la brusquer.
"Tu devrais dessiner son visage sur l'un des murs. Ca serait chouette nan ?"
Mais grâce à Dieu c'était tout autre. Juste une fille apeurée, par mes propres propos, par ma propre évocation des souvenirs, une chose que je rattrapais tant bien que mal et j'avouais que pour le coup j'étais plutôt fier de moi. Faith m'engueulerait pas en me demandant comment j'avais fait pour traumatiser la petite.
C'est c'qu'on fait, on se souvient tout les deux on dirait, j'me prends au jeu. Peut-être un peu trop... Ils faisaient quoi ? "La question" ! Comment lui expliquer sans paraître médisante ? En expliquant c'qui leur servait de couverture en dehors de leur conneries peut-être ? C'était ça évoquer après tout et c'est c'que j'voulais qu'elle fasse pour pas oublier. Alors évoquons, même si y'a une part de mensonge.
C'est moi qui en devient un peu triste finalement. Mais le petite avait retrouvé un peu de lumière dans les yeux et c'était moi l'adulte. J'devais faire bonne figure. Sauf que j'avais quand même encore du mal quand j'y pensais. Qu'est-ce que j'pouvais bien lui dire pour qu'elle recolle pas ses joues contre son menton après ça ?
C'est un p'tit rictus qui naît quand même en m'en rappelant. Les O'Malley, de Brooklyn Heights, c'que j'ai voulu fuir et c'dont j'me remémore avec fierté aujourd'hui. Peut-être que ma vie aurait été différente malgré la pandémie lorsque j'aurais pu décider de rester à New-York, auprès d'eux. Mes frères, mes parents seraient peut-être encore là. J'me demande même comment se passe la survie là bas, chez moi.
J'doute que les gamins de cet âge ait eu une éducation religieuse, alors j'confie.
Je conclus en la laissant enfin tranquille, laissant mon index glisser sous l'une de mes pupilles pour éviter une légère descente lacrymale. Je récupère également mon thé et en boit une gorgée, tournant le dos à la petite. Faut s'remettre au boulot mais j'en ai tellement plus le coeur et j'ai pas envie de la brusquer.
I am an Fucker !
I am an O'Malley !
- Chiara O'Malley
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Re: Hello little canadian girl
Mar 1 Nov 2022 - 21:39
Sa langue se déliait peu à peu.
Bon bien sûr ça n’atténuait en rien son bégaiement, mais Anya découvrait avec surprise que parler de sa mère et partager avec Chiara des anecdotes toutes simples sur leurs proches lui faisait en fait plutôt du bien.
Elle sentait un étrange mélange doux-amer envahir son esprit, mixe de mélancolie et d’apaisement.
En réflexe, elle se tendit un peu lorsque la main calme de son interlocutrice passa avec douceur dans ses cheveux mais ne sursauta pas cette fois, se contentant de fixer la jeune femme alors qu’elle lui parlait à son tour de sa famille en réponse à sa question. Tout doucement, le petit renard sauvage commençait à s’habituer au contact physique de la part des personnes à qui elle avait adressé sa confiance ici. Et visiblement, Chiara rejoignait peu à peu ce petit cercle.
Concentrant son attention sur ses paroles, la fillette l’écouta raconter des histoires de sa famille, de cette époque où il n’y avait pas d’ogre, de fuite dans les montagnes, et de monstres terrifiants.
La belote… Ca elle connaissait ! Sa mère lui avait appris les règles du jeu de carte, tout comme le “pouilleux” et la “bataille”. Ce simple souvenir fit battre son coeur et lui permit de s’ouvrir un peu plus à son interlocutrice et finir de quitter son état de renfermement.
Le regard de nouveau éveillé, elle scruta le visage de Chiara alors qu'elle terminait d'évoquer ses souvenirs, se dressant peu à peu un portrait de la famille de celle-ci. Elle s'en sentit… presque envieuse. Chiara semblait avoir eu des frères avec lesquels elle s'amusait beaucoup et à l'entendre, Anya avait l'impression qu'elle ressentait encore beaucoup d'affection pour eux.
Elle même n'avait jamais eu de frère ou de sœur. C'était un peu difficile quand on avait pas de père et encore plus quand on vivait dans un monde ravagé par l'apocalypse.
Puis vint la question de la jeune femme concernant sa croyance. La fillette prit un air pensif. Croire en Dieu ? Elle ne s'était jamais vraiment posé la question. Elle savait que sa mère était croyante, elle portait même une petite croix autour du cou, mais elle ne lui avait jamais vraiment parlé de religion ou de croyance depuis qu'elles s'étaient enfuies dans les montagnes, étant plutôt concentrée à lui apprendre la survie.
Après, elle dû admettre que l'idée que lui présentait Chiara d'un monde dans le ciel où les disparus veillaient toujours sur leurs proches comme des gardiens invisibles lui plaisait bien. Ça rejoignait un peu l'idée que lui avait présenté Isha lors de leur rencontre.
Avec plusieurs personnes qui lui avançaient cette idée, elle se sentait confortée dans l'idée que Judy était bien quelque part à veiller sur elle, parmi les étoiles.
Concentrée sur ses pensées, elle sursauta à peine, et surtout en réflexe, lorsque Chiara attrapa délicatement sa main pour la poser sur son torse au niveau du cœur, lui rappelant que sa mère était toujours là. Anya scruta d'un air pensif le plafond que pointait son interlocutrice.
Toujours là…
Toujours là haut…
Elle ne savait pourquoi, mais ces affirmations de la jeune femme, couplées avec la façon dont elle lui avait partagé ses propres souvenirs, faisait qu'elle se sentait un peu mieux d'un seul coup.
Elle baissa les yeux sur Chiara de nouveau et lui adressa son premier regard brillant de reconnaissance. Quelques heures plus tôt, elle ne savait pas trop comment considérer la jeune femme. Elle était provocatrice, moqueuse et semblait agacée par sa présence. Tout pour déclencher sa méfiance.
Mais elle se rendait compte à présent que ce n'était qu'une façade qui cachait beaucoup plus. L'assistante de Faith avait su trouver les mots, les gestes, la compassion, qui avait apaisé l'instinct sauvage de l'adolescente.
Anya l'observa se relever et retourner attraper sa tasse pour en boire le contenu.
"Tu devrais dessiner son visage sur l'un des murs. Ça serait chouette nan ?"
Cette dernière suggestion de Chiara fit se figer la jeune fille. Elle écarquilla les yeux une seconde. Un portrait de sa mère ? Sur l'un des murs de l'infirmerie ?
Son regard se mit à briller de plus belle.
"C-c-c'es-est v-vrai-ai je pou-ouurrais ? Tu-u cr-crois que F-Fai-aith se-erait d'a-a-acc-cord?" demanda-t-elle, toute excitée d'un coup.
Un peu remotivée, elle attrapa sa tasse à son tour qu'elle vida par grandes gorgées, maintenant qu'elle était tiède, et se leva enfin de la chaise.
Un coup d'œil vers Chiara lui fit alors réaliser avec surprise à quel point la jeune femme s'était assombrie. Était-ce l'évocation de sa famille ? Après tout, elle était loin d'être la seule à avoir perdu quelqu'un…
Elle hésita puis se rapprocha alors silencieusement et timidement de Chiara qui lui tournait le dos. Même si la jeune femme ne le montrait pas, elle avait l'impression qu'elle était soudain frappée d'une forte mélancolie.
Était-ce sa faute ? Elle s'était laissée emporter par la tristesse, poussant son interlocutrice à venir évoquer son passé lui changer les idées. Mais en faisait ça, peut-être que Chiara avait rouvert une blessure à peine cicatrisée…
Après une seconde d'hésitation, Anya finit alors par lever une main tremblante et tira doucement le vêtement de la jeune femme.
Un regard brillant de compassion et un air coupable accueillirent alors l'irlandaise.
Elle la fixa un instant, scrutant ses yeux, puis, ne sachant trop quoi dire, se contenta d'un :
"... Me-er..eerci Ch-chia-ara."
C'était un remerciement simple, mais sincère, un peu teinté d'excuse.
Retrouvant néanmoins vite sa curiosité, comme si l'extinction de sa méfiance sauvage laissait réapparaitre la jeune fille Intriguée en dessous, elle enchaîna :
"D-dis co..oomment t'es-es arr-riv-vée ici ? De-e Boo…Book.. Booklean j-je veux di-ire."
Maintenant qu'elle savait que la jeune femme venait d'ailleurs, elle se demandait si elle avait rejoint Seattle en camping-car. À vrai dire, elle se posait la question pour tout monde ici, autant commencer par Chiara.
Et puis la conversation précédente lui avait délié la langue, alors elle en profitait pour assouvir sa curiosité.
Bon bien sûr ça n’atténuait en rien son bégaiement, mais Anya découvrait avec surprise que parler de sa mère et partager avec Chiara des anecdotes toutes simples sur leurs proches lui faisait en fait plutôt du bien.
Elle sentait un étrange mélange doux-amer envahir son esprit, mixe de mélancolie et d’apaisement.
En réflexe, elle se tendit un peu lorsque la main calme de son interlocutrice passa avec douceur dans ses cheveux mais ne sursauta pas cette fois, se contentant de fixer la jeune femme alors qu’elle lui parlait à son tour de sa famille en réponse à sa question. Tout doucement, le petit renard sauvage commençait à s’habituer au contact physique de la part des personnes à qui elle avait adressé sa confiance ici. Et visiblement, Chiara rejoignait peu à peu ce petit cercle.
Concentrant son attention sur ses paroles, la fillette l’écouta raconter des histoires de sa famille, de cette époque où il n’y avait pas d’ogre, de fuite dans les montagnes, et de monstres terrifiants.
La belote… Ca elle connaissait ! Sa mère lui avait appris les règles du jeu de carte, tout comme le “pouilleux” et la “bataille”. Ce simple souvenir fit battre son coeur et lui permit de s’ouvrir un peu plus à son interlocutrice et finir de quitter son état de renfermement.
Le regard de nouveau éveillé, elle scruta le visage de Chiara alors qu'elle terminait d'évoquer ses souvenirs, se dressant peu à peu un portrait de la famille de celle-ci. Elle s'en sentit… presque envieuse. Chiara semblait avoir eu des frères avec lesquels elle s'amusait beaucoup et à l'entendre, Anya avait l'impression qu'elle ressentait encore beaucoup d'affection pour eux.
Elle même n'avait jamais eu de frère ou de sœur. C'était un peu difficile quand on avait pas de père et encore plus quand on vivait dans un monde ravagé par l'apocalypse.
Puis vint la question de la jeune femme concernant sa croyance. La fillette prit un air pensif. Croire en Dieu ? Elle ne s'était jamais vraiment posé la question. Elle savait que sa mère était croyante, elle portait même une petite croix autour du cou, mais elle ne lui avait jamais vraiment parlé de religion ou de croyance depuis qu'elles s'étaient enfuies dans les montagnes, étant plutôt concentrée à lui apprendre la survie.
Après, elle dû admettre que l'idée que lui présentait Chiara d'un monde dans le ciel où les disparus veillaient toujours sur leurs proches comme des gardiens invisibles lui plaisait bien. Ça rejoignait un peu l'idée que lui avait présenté Isha lors de leur rencontre.
Avec plusieurs personnes qui lui avançaient cette idée, elle se sentait confortée dans l'idée que Judy était bien quelque part à veiller sur elle, parmi les étoiles.
Concentrée sur ses pensées, elle sursauta à peine, et surtout en réflexe, lorsque Chiara attrapa délicatement sa main pour la poser sur son torse au niveau du cœur, lui rappelant que sa mère était toujours là. Anya scruta d'un air pensif le plafond que pointait son interlocutrice.
Toujours là…
Toujours là haut…
Elle ne savait pourquoi, mais ces affirmations de la jeune femme, couplées avec la façon dont elle lui avait partagé ses propres souvenirs, faisait qu'elle se sentait un peu mieux d'un seul coup.
Elle baissa les yeux sur Chiara de nouveau et lui adressa son premier regard brillant de reconnaissance. Quelques heures plus tôt, elle ne savait pas trop comment considérer la jeune femme. Elle était provocatrice, moqueuse et semblait agacée par sa présence. Tout pour déclencher sa méfiance.
Mais elle se rendait compte à présent que ce n'était qu'une façade qui cachait beaucoup plus. L'assistante de Faith avait su trouver les mots, les gestes, la compassion, qui avait apaisé l'instinct sauvage de l'adolescente.
Anya l'observa se relever et retourner attraper sa tasse pour en boire le contenu.
Cette dernière suggestion de Chiara fit se figer la jeune fille. Elle écarquilla les yeux une seconde. Un portrait de sa mère ? Sur l'un des murs de l'infirmerie ?
Son regard se mit à briller de plus belle.
"C-c-c'es-est v-vrai-ai je pou-ouurrais ? Tu-u cr-crois que F-Fai-aith se-erait d'a-a-acc-cord?" demanda-t-elle, toute excitée d'un coup.
Un peu remotivée, elle attrapa sa tasse à son tour qu'elle vida par grandes gorgées, maintenant qu'elle était tiède, et se leva enfin de la chaise.
Un coup d'œil vers Chiara lui fit alors réaliser avec surprise à quel point la jeune femme s'était assombrie. Était-ce l'évocation de sa famille ? Après tout, elle était loin d'être la seule à avoir perdu quelqu'un…
Elle hésita puis se rapprocha alors silencieusement et timidement de Chiara qui lui tournait le dos. Même si la jeune femme ne le montrait pas, elle avait l'impression qu'elle était soudain frappée d'une forte mélancolie.
Était-ce sa faute ? Elle s'était laissée emporter par la tristesse, poussant son interlocutrice à venir évoquer son passé lui changer les idées. Mais en faisait ça, peut-être que Chiara avait rouvert une blessure à peine cicatrisée…
Après une seconde d'hésitation, Anya finit alors par lever une main tremblante et tira doucement le vêtement de la jeune femme.
Un regard brillant de compassion et un air coupable accueillirent alors l'irlandaise.
Elle la fixa un instant, scrutant ses yeux, puis, ne sachant trop quoi dire, se contenta d'un :
"... Me-er..eerci Ch-chia-ara."
C'était un remerciement simple, mais sincère, un peu teinté d'excuse.
Retrouvant néanmoins vite sa curiosité, comme si l'extinction de sa méfiance sauvage laissait réapparaitre la jeune fille Intriguée en dessous, elle enchaîna :
"D-dis co..oomment t'es-es arr-riv-vée ici ? De-e Boo…Book.. Booklean j-je veux di-ire."
Maintenant qu'elle savait que la jeune femme venait d'ailleurs, elle se demandait si elle avait rejoint Seattle en camping-car. À vrai dire, elle se posait la question pour tout monde ici, autant commencer par Chiara.
Et puis la conversation précédente lui avait délié la langue, alors elle en profitait pour assouvir sa curiosité.
- Anya Sullivan
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