Des chiffons dans son sac ? Allïa se précipite pour l'ouvrir et pour les récupérer. Elle les tend à Axelle et la regarde, presque fascinée quand elle tente de sauver, comme un vrai médecin, l'homme blessé. Son amie parvient à stopper l'hémorragie mais l'inconnu n'est pas tiré d'affaire. « Vous connaissez un médecin ? » demande-t-elle, feignant de se préoccuper du sort du blessé. Bon en réalité, sa survie la préoccupe uniquement parce qu'ils risquent de vouloir se venger sur elles s'il vient à mourir.

Un des individus revient, il n'a pas réussi à rattraper Cesare. Elle se retient de laisser échapper un soupir de soulagement. Elles ont encore une chance de s'en tirer si elles parviennent à leur faire croire que le tireur n'était pas avec eux. Si Cesare s'était fait attraper, ils n'auraient pas pu faire autre chose que de se battre. « Vous pensez que c'est quelqu'un du bateau ? » demande-t-elle en fixant son regard sur l'étendue bleue au loin. « Un complice qui serait resté en arrière ? » Tout est possible après tout, non ? Elle n'a absolument aucune idée de qui étaient les hommes sur ce bateau mais visiblement les hommes de la Tanière non plus. Est-ce qu'il s'agit des pirates que craignaient Cesare, Maes, Yulia et Axelle ? Peut-être, c'est même probable. En tout cas, mieux vaut ne pas trainer trop longtemps dans le coin.

Elle se relève doucement en prenant garde de toujours maintenir ses deux mains en l'air pour montrer qu'elle n'est pas prête à faire un geste agressif. « Vous êtes de la Tanière c'est ça ? » demande-t-elle en fixant son regard sur l'homme devant elle. Maintenant, inutile de continuer à mentir, non ? Elle hésite, détourne les yeux vers Axelle avant de les reporter sur celui qui tient toujours son arme. « Nous ne sommes pas des ennemies, laissez-nous vous aider ! » Elles peuvent toujours essayer de ramener Emilie ici pour qu'elle soigne l'homme. « Il ne faut pas rester ici s'il revient » Bon, en réalité, elle espère que Cesare est rentré au bercail là, ça vaut mieux pour lui.

Allïa fronce les sourcils. « Votre première équipe ? Elle n'est pas rentrée ? » Ainsi, il y avait eu des disparitions de leur côté ? L'archère hésite un bref instant puis décide de jouer carte sur table. « Nous ne sommes pas vraiment perdues. » commence-t-elle. « Certains des nôtres ont été attaqués par des pirates. L'un des nôtres a vu de la fumée vers ici. Nous sommes simplement venus voir ce qu'il en était et lorsque nous sommes tombés sur vous, nous avons cru que vous étiez avec eux. » Mieux vaut éviter de s'emmêler dans 50 mensonges et le risque de les recroiser dans le futur était trop grand pour qu'elles continuent sur cette voie-là.

Son regard se porte sur l'étendue bleue un peu plus loin. « Est-ce que vous pensez que ce bateau peut y être pour quelque chose dans la disparition des vôtres ? Ou... la personne qui a tiré ? » Elle ne compte pas dévoiler qu'il s'agit très probablement de Cesare et donc d'un des leurs. Et que savent-ils des pirates ?

La chasseuse juge plus prudent de ne pas aller avec eux. « Merci mais nous ferions mieux de rentrer. » Son regard fouille les environs. « Ou peut-être pourriez-vous juste nous déposer un peu plus loin histoire de ne pas tomber sur le tireur... » murmure-t-elle.

Comment ça, pas rentrée ? La brune fronce les sourcils à l'idée, alors que les informations se précisent, jetant un bref regard à Allïa. Beaucoup d'hommes ? De toute manière au vu de l'équipage de Jack et Ulrich... Si ces types leur étaient tombés dessus, ils en aurait fait qu'une bouchée. A moins d'être armé jusqu'aux dents, et du genre fana de la gâchette à tirer avant de causer. Et la discussion à au moins le mérite de continuer plutôt que de partir sur un feu nourri, alors qu'elle écoute sans trop dire les mots des uns et des autres, restant néanmoins proche d'Allïa.

Alors, quand les types d'en face proposent le trajet jusqu'à la tanière, la brune à sitôt fait de réfuter la proposition, en évoquant une semi vérité qu'elle rejoint pleinement, venant hocher la tête avec gravité.

On est jamais trop prudent maintenant. En espérant que l'aveu leur donne pas envie de leur trouer la peau une seconde fois, tiens. Et puis, deux femmes seules en extérieur ? Ca restait crédible qu'elles ne balancent pas toute la vérité et rien que la vérité à de parfaits inconnus, non ? <

Et vu que Allïa gère, elle continue de se concentrer sur le sort du blessé, pinçant les lèvres alors qu'il est exporté ailleurs. Vous avez quelqu'un d'apte à l'gérer ? S'enquit tout de même la brune, soucieuse. Au moins avait-elle réussi à stabiliser temporairement son état avec les maigres moyens du bord, ses yeux bruns revenant finalement à la discussion en venant nettoyer ses mains ensanglantés avec l'un des derniers chiffons restant.

Vrai que si on peut éviter de tomber sur le tireur du Zodiac, j'dis pas non. Confirme la brune, rentrant dans le jeu de sa complice. Avisant rapidement le coin d'ou avait tiré Cez, sans que rien ne confirme qu'il se soit fait prendre. En espérant que ce gros con soit rentré à temps à Crescent, ou au moins qu'il soit loin des recherches, histoire de s'éviter des emmerdes supplémentaire. Pianotant contre

Fallait bien que ça leur tombe sur la gueule, cette affaire de camp en ruine. L'ancienne maître chien pince les lèvres, accuse la réplique sans broncher quoi qu'elle ne meurt d'envie de répliquer sur le même ton sarcastique, s'en abstenant néanmoins en se rappelant de quel côté les meilleures armes se trouvaient. Bon. Bah... Ca s'est plutôt bien passé. A peu près quoi. Personne n'était encore mort, et Cez était officiellement la demoiselle en détresse à qui il allait falloir sauver le cul. Ca va ? S'enquit néanmoins la brune à l'attention d'Allïa, fronçant les sourcils pour s'assurer que c'était le cas. Les types se tiraient, et il fallait encore trouver le troisième de la bande, avant de pouvoir se tirer d'ici fissa. Rouvrant sa veste en cuir pour laisser le vent la rafraîchir un peu après le stress de la discussion, remontant la première la pente en faisant signe à Allïa de la suivre, jusqu'à enfin rejoindre leur ancienne position.

J'ai un truc ici. annonce finalement la brune pour venir s'accroupir, posant ses doigts au sol pour retrouver les empreintes de Cez. Au moins, ce con avait laissé sa marque avant de détaler comme un connard qu'il était. Indiquant la direction de sa main libre à la chasseresse, reprenant à son attention.

Au moins, on devrait pouvoir l'retrouver rapidement. En espérant qu'il soit pas tombé dans un trou parce que ses lacets étaient défaits quoi. Comme il était de coutume en général avec ce type. Mais visiblement l'instinct de survie avait pris le dessus sur la connerie, vu l'absence d'insultes fleuries italiennes, ou de sa tête quelque part. Et au moins, la piste était suffisamment fraîche pour pouvoir remonter jusqu'à lui, surtout.

Il s'est dirigé par la. Sortie de la forêt, en direction de la ville. Super. Pestant en silence avant de venir saisir son poignard en main, avisant à nouveau sa partenaire. J'passe devant et tu me couvres ?

On ne savait jamais combien de rôdeurs pouvaient se pointer maintenant, dans ces endroits là.

Axelle soutient sa version des faits, mais ce n'est pas suffisant. L'homme s'offusque et les plante là. L'archère serre les poings et secoue la tête, blasée elle aussi. Elle les regarde s'éloigner et quand ils sont loin avec leur voiture, elle lâche : « Et un merci pour lui avoir sauvé la vie, ça lui crèverait la peau... Putain. » Axelle avait au moins permis que leur compagnon survive jusqu'à leur fameuse tanière et voilà comment on les remerciait. Ouh ça l'agace beaucoup. « Oui, je vais bien » souffle-t-elle à son amie. « Et toi ?  » Au moins, elles étaient en vie, même si l'échange avait tourné court. « Tu crois qu'ils parlaient des fameux pirates ? » demande Allïa en jetant un coup d’œil prudent vers Axelle. Elle sait ce qu'il s'est passé et se doute que le sujet doit être assez sensible.

Les deux femmes remontent jusqu'en haut. Allïa est si agacée par tout ce qu'il s'est passé, qu'elle ne remarque rien. « Où il est passé l'autre abruti ? » Elle soupire. Oh, elle l'apprécie bien l'italien, mais des coups comme ça lui donne envie de lui faire manger son fusil. Ses yeux fouillent la forêt mais elle n'a aucune idée de comment débuter leurs recherches. Cesare peut-être n'importe où, à des centaines de mètres de là, ou planqué dans un coin.

Heureusement, Axelle a bientôt une piste. Un sourire soulève les lèvres de la chasseuse tandis que son amie évoque une potentielle chute de leur allié dans un trou à cause de lacets mal faits. « Ouais, ça serait pas étonnant. » Elle sort son arc, enclenche une flèche et hoche la tête. « Je te couvre, oui. » Elles avancent dans la forêt mais Allïa a beau ouvrir grand les yeux, elle ne voit rien. « T'as quelque chose ? » L'Italien peut être n'importe où. « Il est peut-être rentré au campement. » suppose-t-elle. « Ou il se sera fourré dans un autre pétrin. » Allez savoir.