Cinq morts. C'était carrément faisable, en l'état. Et à la remarque d'Allïa, la brune hoche la tête. Peut-être ceux d'la première vague. Les cons qui avaient pensé à une morsure classique sans trop se soucier que le mec en face semblait plus mort que vivant, par exemple. Ou qui avaient cané en pyjama, comme l'un des cadavres face à eux qui semblait encore avoir un semblant de pantalon en jersey qui avait au moins le mérite de couvrir le bas de son corps, quand le haut était tellement décomposé que ses côtes se devinaient aisément sous la peau décomposée. Et alors qu'Allïa s'avance la première pour passer aux choses sérieuses, son coeur manque un battement en constatant qu'elle se rate lamentablement, rapidement aidée par Cez qui prend le relais.

Bon, une bonne chose de faite au moins. Rien de cassé ? Qu'elle s'enquit auprès de la brune, avant d'aviser l'un des morts qui vient dans sa direction. Poignard fermement ancré dans sa main, avant de croiser le regard de Cez.

Ca devrait l'faire. Elle verrait bien de toute manière. Si les radiations semblaient encore parfois lui avoir réquisitionné une bonne part de sa vitalité, il n'empêche. Elle ne devait pas être si rouillée que ça, si ? Se contentant de glisser sur le côté quand le mort le plus proche essaie de l'atteindre, venant enfoncer profondément sa lame dans la tempe à sa portée, atteignant sans trop de mal le cerveau avant de laisser le corps s'effondrer au sol. Manquant de peu de le second qui la force à reculer plus vite que prévu quand sa machoire claque violemment près de son bras, étouffant un bref juron.

Vas-y, plus que deux, mais j'dis pas non à du taff d'équipe en fait.

Ouais, autant admettre quand ça allait pas, plutôt que d'être assez con pour se faire mordre le bras, clairement. Emettant un bref soupir à cette idée, en avisant les deux cadavres restants.

Putain les radiations, c'est vraiment d'la merde. J'déconseille. qu'elle râle tout de même pour la forme, histoire de montrer qu'au fond, elle n'a pas trop changé pour autant. Si elle avait assez d'énergie pour ouvrir sa gueule, c'est que tout allait bien.

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La brune se montre bien maladroite et elle ne parvient pas à se relever. Le mort la surplombe et elle ne doit son salue qu'à Cesare. « Merci ! » souffle Allïa au tavernier, reconnaissante. Elle se relève agilement et s'écarte quand il vient décapiter un autre mort. Attention à la tête donc, eurk. L'archère prend soin de ne pas marcher dessus et lève un pouce vers Axelle. Non, elle n'a rien de cassé et d'ailleurs, elle ne tarde pas à se remettre en piste. Les charognes n'attendront pas qu'elle soit totalement remise pour les dévorer.

Allïa s'avance vers les deux derniers morts. Elle attrape le premier par le col et lui enfonce directement la lame de son couteau dans son orbite. L’œil vitreux éclate dans un bruit infâme et elle s'empresse d'essuyer le fer de son arme sur les vêtements de la charogne. Beurk. Un de moins. Il n'en reste plus qu'un seul. Nullement troublé par la mort de ses copains de l'enfer, il continue à avancer vers eux, d'une démarche hésitante, claudicante.

Le second est donc à quelques mètres devant, elle se rapproche, prudemment et lui donne un coup dans l’estomac pour le faire tomber en arrière. Il s'effondre au sol et elle s'avance pour l'éliminer proprement, ça y est, il ne reste plus de rôdeurs dans les environs. Ouf. Ils vont pouvoir se concentrer sur leur cible principale. A nouveau, elle nettoie la lame de son couteau sur les vêtements de la dernière charogne pour être certaine de ne rien contaminer avec du sang.

« Tout le monde va bien ? » demande-t-elle alors. Allïa est légèrement inquiète pour Axelle. Comme son amie le leur confie, les radiations semblent encore l'affaiblir. La chasseuse essuie son pantalon couvert de boue. « On va pouvoir avancer tranquillement maintenant » Et surtout, ils vont pouvoir trouver d'où vient cet étrange bruit de moteur. « On continue ? » propose-t-elle en chuchotant. Si c'est une voiture, elle a peur qu'elle ne s'éloigne avant qu'ils n'aient pu en voir ses occupants.

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Les informations lui font l'effet d'un coup de poing, alors qu'elles s'enchaînent. Un bâtiment noir, un pavillon noir. Ulrich Le visage de son bourreau apparaît dans son esprit aussi vite que Cez semble le deviner, alors qu'elle vient déjà se tourner vers le lieu de mouillage, prête à faire n'importe quoi. J'vais les cramer ces fils de pute. Et si la colère bouillonne en elle, si la remarque est grognée et son regard sans doute fiévreux rien qu'à repenser aux sévices que Yulia et elle ont enduré, l'italien la connaît au moins assez pour la rappeler au pragmatisme. Lui jetant un regard assassin en sachant pertinemment qu'il à raison, pestant une nouvelle insulte fleurie en inspirant profondément pour calmer ses nerfs à vif à la simple idée de voir l'ombre d'Ulrich surgir dans son dos. Fais chier. qu'elle répète à nouveau, froissant ses cheveux en glissant la main dedans, tirant dessus avec suffisamment de force pour s'en faire mal, mais qui à au moins le mérite de lui remettre un peu les pieds sur terre.  

Ok. On s'concentre sur la suite. Et si ce n'est pas dit avec le coeur, il n'empêche. Passant la première pour continuer la route, avant de reprendre à l'attention des deux autres. On s'approche. Et le bruit ne lui donne pas vraiment l'impression que la zone est réellement déserte, alors qu'elle leur fait signe d'être discrets pour se rapprocher, avançant la première pour aviser la scène. Le brouhaha d'une discussion se présente à elle alors qu'elle se risque à aviser la situation. Quatre mecs qui discutent. vient-elle murmurer à Cez et Allïa. Alentours déserts, et une voiture.... nouveau murmure, alors qu'elle leur fait signe qu'elle s'avance la première. Venant s'accroupir pour continuer la route, se faufilant sans un bruit pour se rapprocher de la zone.

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Un voilier ? Hmm, il y a donc très peu de chance que ce soit un des hommes envoyés par Vlad. Ces derniers se déplacent généralement à pieds, parfois en voiture. Allïa grimace quand elle entend Cesare supposer qu'il s'agit de la bande de pirates qui les a attaqué quelques mois plus tôt. Ses poings se serrent et elle peste en silence. Si l'archère avait su plus tôt, jamais ils ne seraient venus aussi peu nombreux ici. Là, à eux trois, c'est plus compliqué.

Elle pose un regard inquiet sur Axelle, elle sait les tourments que son amie a connu en compagnie de ses connards et forcément, elle se fait du soucis pour elle. Pour autant, ils devaient garder la tête froide. Axelle annonce qu'ils sont quatre à priori. « Si on peut récupérer leur voilier et la voiture, je ne suis pas contre » murmure-t-elle. Ils n'avaient plus de moyen de transport fiable depuis leur départ de Seattle. Pour rejoindre la ville, une voiture serait bien pratique.

Cesare annonce qu'il peut en avoir de là où il est. « Je peux en avoir facilement moi aussi.. » Avec son arc, Allïa a de quoi en buter à distance au moins deux avant qu'ils ne soient sur eux. « On doit juste s'assurer qu'ils ne sont pas plus nombreux. » Parce que s'ils se lançaient à l'assaut de ce petit groupe, mieux valait que d'autres ennemis ne se planquent pas quelque part ailleurs. Allïa fouille du regard les environs mais ne voit rien de plus.

La chasseuse s'avance alors, prudemment pour voir si elle repère d’avantages d'hommes autour de la voiture ou près de la plage. Concentrée sur le lointain, l'archère ne remarque pas la branche sur laquelle elle dérape. La brune se rattrape tant bien que mal pour ne pas tomber mais le mal est fait. Un gros bruit de végétation se fait entendre et vient briser le silence de la forêt. Trois hommes relèvent aussitôt la tête vers eux, attirés par le bruit. Merde, merde, merde.

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