Tu es enfin là, on craignait qu'il te soit arrivé quelque chose aussi, la traversée des égouts n'a pas été de tout repos. En pleine nuit, Johanna a dû en sortir pour atteindre la surface et se réfugier dans un restaurant abandonner, avant de tracer jusqu'au lieudit. Son sac sur les épaules et la Love Mobile cacher en dehors de Seattle, la blonde n'a pas attendu l'autorisation de qui que ce soit. Pas même Orion qui l'a suivi. C'est un peu difficile de maintenir notre position, New Eden se donne un peu trop les moyens... Allen est venu la chercher, fatigué de toute évidence.

Mais c'est normal dans leur situation, non ? C'est ce qu'elle se dit en tout cas. Un soupir lui échappe, elle pince les lèvres et secoue la tête d'un air désolée : Avec la tempête, je n'ai rien pu faire, je m'inquiétais pour vous, souffle-t-elle. Elle sait que tous en ont souffert. D'ailleurs, Amalia et Alba ne sont pas encore parties, ou revenues, de leur entrevue avec les Remnants pour récupérer des armes et des provisions. De fait, Johanna n'a officiellement rien à leur fournir.

Ils ont mis un moment à revenir, ne t'inquiète pas, mais ils vont bien, Allen parle, ne s'arrête pas. Mais ces mots la figent et lui font relever les yeux vers lui : Qui ça ? Demande-t-elle d'une voix blanche en pressant l'allure pour le rejoindre : Isha ? Pourvu que ça soit là. C'est le seul nom qu'elle a à la bouche dernièrement, depuis sa disparition. Ils avancent suffisamment vite pour qu'Orion traine un peu la patte. Si elle peut retrouver son ami alors... Elle ne sait pas vraiment, elle est juste contente de l'idée. Il est là ?

Allen hoche la tête, esquisse une grimace surprise : Oui, bien sûr, dit-il, comme si c'était évident, qu'il ne pouvait être nulle part ailleurs. Il fait un peu la gueule, on lui a tiré son cam- C'est moi qui l'ai ! S'exclame Johanna. Ils arrivent de toute façon, et c'est au pas de courses que la blonde passe l'entrée de leur petit refuge, où elle trouve en effet l'homme affairé à autre chose : Isha ! Fait-elle en lui bondissant sur le dos, un peu trop vite pour qu'il ait le temps de se retourner.

La tempête ne nous a pas facilité la tâche, loin de là. A croire que le Dieu des charpentiers fait aussi dans la météo, parce qu’entre le fait qu’on est tous été séparés, que les fragiles qui nous ont fait des arrêts maladie, avec arrêts de vie aussi pour certain et que les égouts qui se sont bien remplis de ce truc affreux qu’on appelle « de l’eau », y’a rien de simple. Les passages pour circuler existent encore mais entre ceux qu’il faut nettoyer parce que la flotte à ramener des cadavres avec elle et ceux qui sont encore inondés, dire qu’on rame est un euphémisme.

Si en plus on ajoute a ca qu’un putain de connard d’enfoirée de sa mère la pute sans tong a tiré mon camion. Je suis sûr que c’est un coup de cet Armand de merde là ! je vais le faire s’assoir sur un baobab jusqu’à ce qu’il tousse des feuilles cela là ! On verra si lui ouvrir le cul lui ouvre pas autre chose que les voies du seigneur. Bref, je suis de mauvais poil alors qu’on refait le tour, dans ma tête, de tout ce qu’on a a faire : les troupes qu’on doit a réunir, ce qui nous reste de stock et les solutions a mettre en place pour qu’on arrive a quand même reprendre le combat ET SAUVER MA LM. Je regarde Winston et Lee, quand je ne fais pas les 100 pas, pour parler dans ma barbe sous mon masque.

« On faut laisser des signes dans les lieux de repères que les autres sachent que nous sommes vivants et reviennent au point de ralliement. Il faut s’attendre a ce que certains aient été pris et aient pu parler aussi… »

Surtout, il faut qu’on lève une armée, qu’on fasse pousser un baobab et qu’on aille chopper Armand pour sauver ma LM. Ces fanatiques ne respectent rien bon sang.

« Le bon coté est que l’ennemi nous pensent affaiblis, voir morts, c’est surement le meilleur moment pour attaquer un grand coup vicieux afin de leur rappeler notre bon souvenir… »

Grand comme un Baobab et profond comme le cul d’Armand bientôt. Je sens Winston dubitatif aussi, je cherche du soutient a l’ado du coin. Lee c’est un peu mon Negasonic Teenage Warhead coté sourire et joie de vivre. Je tenterais bien le toucher nasale a la Deadpool mais avec toute ces conneries de consentement, je sais plus ce qu’on a le droit de toucher ou pas moi.

« Tu en penses quoi Lee ? »

Je suis interrompu par une voix joyeuse que je ne pensais pas retrouver de ci tôt, l’imaginant toujours avec la teigneuse. Joe se retrouve sur mon dos et arrive le miracle a me faire presque sourire alors que je manque de me vautrer comme une merde avec l’impacte. Ca aurait été une autre qu’elle, j’aurais pu avoir un mauvais réflexe, mais j’arrive a gérer, enfin, comme d’hab en fait. Avec humour, je demande a mini Jaimes :

«Lee, c’était pas toi qui devait surveiller mes arrières ? »

Sans prévenir je la fais basculer par-dessus moi tout en la gardant dans les bras pour éviter qu’elle ne se fasse mal et la poser gentiment sur ses pieds entre moi et Lee. Sait on jamais, entre ces deux-là. Lee a l’air d’être un jeune homme très bien, pas comme le vieux pédophile qu’elle fréquentait avant. Je me dis que si ca se trouve, ca pourrait le faire, sans compter que ca resterais dans la famille comme ça, pas au sens Lannister du terme.

« Tu t’étais cachée ou le lionceau ? Je m’inquiétais pour toi. Mais tu tombes bien, t'as quelques choses de prévu? Je pensais aller attaquer des NE …»

Et faire pousser un baobab.

Surveiller Isha. Jouer au baby-sitter pour éviter à monsieur, toujours trop remonté d’avoir perdu sa bagnole, de taper une crise et se tuer dans la foulée… Telle est ma mission pour la journée, confiée par James - et quelle plaie.

Je fixe la nuque de Deadpool en le suivant alors qu’on progresse doucement dans les égouts, odeur nauséabonde et atmosphère trop lourde. Quelques cadavres s’éveillent aux sons de nos pas, et ceux qui parviennent à s’extirper péniblement de l’eau se font facilement achever et renvoyer dans le courant. Il y a encore plus de rats qu’avant. Et sûrement bien d’autres bestioles happées vers le fond pendant la tempête.

Lorsqu’il évoque une potentielle nouvelle attaque, je partage évidemment les inquiétudes de notre compagnon. J’ai toujours préféré les actes les plus discrets et les moins risqués aux gros sabots d’Isha, et New Eden ne s’est pas exactement laissée approcher ces derniers temps.

« Tu en penses quoi Lee ? »
Je grince des dents, souffle sèchement, “C’est Saï.” Un bref regard en direction de Sam. Voilà qui promet de compliquer les choses, s’il se met à révéler mon identité comme si elle n'avait pas la moindre importance. Il y a du monde qui arrive devant nous et, sans que je n’ai le temps de lui faire ravaler ses mots, Isha se répète, apparemment incapable de faire la différence entre le yacht et les égoûts de la ville. “... Saï.” La voix plus grave, agacée, résonne sous le masque et essaie de ne pas paraître encore trop menaçante. J’ai pourtant très envie de lui couper sa langue. Pour le confort du silence, d’abord. Et parce que ses imprudences risqueraient de me coûter la vie lorsque l’un de nos alliés, ou quiconque se planque sous ces masques décidera de parler. Tant qu’à faire, je m’en débarrasserais bien pour de bon. Je ne comprends pas pourquoi James tient tant à cet abruti. Pourquoi s’en encombre-t-il, alors qu’il m’a, moi ?

Je croise les bras et roule des yeux, à peine perceptible sous les fentes de mon masque alors qu’il fait son petit numéro avec la blonde. Je la regarde atterrir à mes côtés, la salue d’un petit signe de tête et relève les yeux vers Isha. “Ne me dis pas que tu comptes y aller comme ça, sur un coup de tête ?” Sans la moindre idée de ce qui peut se passer à l’extérieur, à coup sûr.

L’idée d’attraper quelques hommes ne me déplaît pas. Mais je hais l’imprudence. L’imprévu. Au moins, lorsque James est présent, il me donne une impression d’ordre. Là, il n’y a rien pour me rassurer. Je tourne le regard vers le lionceau, “On est là avant tout pour faire un point sur la situation et prévoir un ralliement.” Ensuite, on verra. Puis vers Butcher, “On a perdu du monde ?” Difficile, sans doute, de quantifier précisément les Scarecrows quand tout les a poussés à se disperser. Certains absents se montreront peut-être si on vient les chercher.

Elle est tellement soulagée. Tellement. De pouvoir le serrer avec autant de force. Même s'il la fait basculer, Johanna ne voit que lui et derrière son masque placé, a un grand sourire rassuré de l'avoir enfin retrouvé. Elle ne fait pas cas tout de suite du garçon qui l'accompagne, elle n'a d'ailleurs qu'un regard distrait pour lui alors qu'elle pose pied à terre, revenant fixer Isha finalement. Elle lui demandera son nom aussi plus tard. Johanna est de toute façon interpellé par le fait que son ami n'a pas trop l'air de saisir son retour, là...

En fait, qu'elle soit là ou non, c'est un peu la même chose, non ? Immédiatement, sa bonne humeur semble s'envoler soudainement, elle fronce les sourcils et vient planter ses poings sur ses hanches : Tu ne crois pas que tu me dois d'abord des explications ?! Enchaine-t-elle froidement à sa proposition, la voix vibrante d'une vexation difficile à manquer. Il la connait suffisamment pour savoir qu'elle va se mettre à bouder dans pas longtemps et... Tout ça n'a pas changé en quelques mois.

Je t'ai cherché quasiment tout l'été ! J'ai cru que la tempête vous avez entrainé par le fond ! Elle lui colle son poing sur l'épaule pour bien lui faire comprendre que ça n'a pas été de tout repos. Et lui a le culot de ne pas considérer tout ça ? Où est-ce que vous étiez ? Lui, Evan et James ? La voilà qui se retourne vers le dernier venu : Tu étais avec eux ? Ca veut dire qu'elle compte sur lui pour ne pas diluer le propos quand il viendra diminuer ce qu'il s'est passé.

Je n'irai nulle part sans la totalité de l'histoire, tu peux me croire, fait-elle en croisant les bras sur sa poitrine, rivant un regard agacé sur Isha : J'ai failli me noyer pour te retrouver alors tu vas un effort de concentration... Elle soupire d'agacement : Et j'ai la Love Mobile, des fois qu'il la cherche concrètement. Vous n'étiez plus là, avec les mouvements de New Eden, elle était exposée et facile à trouver, je l'ai sorti de la ville, explique-t-elle simplement en haussant les épaules. Et promis, je ne l'ai pas rayé... Elle attend déjà la remarque...

Bordel de merde. Voilà, ce sont les trois mots qui lui sont venus quand la petite blonde avait pris la décision de parcourir les égouts pour joindre Seattle. Génial, merveilleuse idée. Il avait bouffé du rat, mais avait toujours leurré son cerveau en se disant que le rat dans son assiette sortait d'un buisson et non pas des égouts. Enfin, il va tenter dans le futur de se redire la même chose, et pour le moment, éviter de regarder ou trop entendre les rats qui jonchent le sol de cet enfer puant, humide, dégueulasse en somme.
Orion n'est pas un peureux, ni le genre à baisser les bras, mais les égouts... C'est bien le seul endroit dans lequel il n'ira pas se planquer.
Pourtant, il y est, il se planque pour rejoindre la grande ville, pour "surveiller" Johanna, il lui fait confiance, mais bien des choses ont un peu changé, dont sa vision de la jeune femme. Il la regarde sortir enfin à la surface et la suit sans un mots, surtout soulagé d'enfin respirer un air véritable.

Reprenant un peu ses esprits après ce trajet ignoble, il n'écoute que d'une oreille ce qu'il se passe, ne fait pas trop attention au décor, à ce qu'il se dit. Non, Orion est sorti des égouts, il respire, il s'étire. Il est bien là, pas six pieds sous terre. Mais être dans Seattle, à la surface ce n'est clairement pas de tout repos non plus. Au contraire, il se doute bien que les New Eden ont encore en travers de la gorge ce revers qu'ils leur ont donné. Il se souvient encore de sa première rencontre avec ce groupe. Groupe qui avait manqué de le canarder pour sûrement le laquer en fin de journée. Un frisson parcourt son échine, mais ça ne l'empêche pas d'enfin remettre pied et esprit sur terre. La tête bien visser sur ses épaules. Il regarde autour, des visages qu'il connaît. Et un qu'il ne connaît pas.
Il regarde encore, voit Isha et une rage ainsi qu'un soulagement irradie dans ses veines. L'enfoiré ! Putain de merde ! Le con ! Connard ! Il a envie de le baffer. Non, pire, lui foutre son poing dans la gueule et peu importe ce qu'il dit, ce que Johanna lui raconte. Il fonce droit sur lui. "Toi ! Putain d'enfoiré !" Fulmine le jeune homme. Et sans prévenir, il abat sur ce dernier son poing dans un revers du droit. "Putain ! Espèce de connard ! Tu pouvais pas faire un signe de vie ? On a galéré comme pas possible, espèce d'enfoiré de mes deux ! T'imagines même pas l'angoisse que Jo' avait, tu sais vraiment pas l'mal que t'as pu lui faire!" Orion est en réalité hors de lui. Ils ont bien faillit crever avec Jo' pour le chercher. Et le voir là, comme si rien ne s'était passé, juste ça le rend dingue.
Min n'est pas forcément violent par nature, mais dans cette situation, c'est bien la seule chose qu'il a trouvé à faire : frapper, et avec force. Il n'a pas réfléchit, non, simplement agit.

Maintenant, c'est passé, il recule, se doute bien qu'il ne va pas apprécier son geste, mais le regard encore sombre par la colère, et le souffle soulagé de le voir en vie, il soupire et regarde Johanna. "Tu m'as dit que je pouvais non !?" Il lâche un rire presque sarcastique, puis passe une main dans sa tignasse sombre avant d'ajouter. "Ce sera toujours plus fort que ton poing." Termine le métisse avant de regarder à nouveau Isha.

Je suis déjà bien chaud, mais en plus le mini Jaimes décide de nous faire son ado en crise. Bon il a pas tort dans le fondement, ou le fond, enfin, voila quoi, mais fais chier quand même. Je soupire comme un autre ado a qui on demande de ranger la chambre :

« Ouai mais là on est entre nous… »

Et en plus il doute de moi, les jeunes de nos jours, je vous jure. Y’a plus de respect, sans déconner. En plus ils n’écoutent rien, depuis le temps que je dis que les coups de boules, faut éviter parce qu’il y a une chance sur deux de finir sonner si on gère mal ton angle de frappe. Y’a du boulot avec le môme, je vous le dis.

« C’est pas un coup de tête, c’est juste une opération coup de poing, rien a voir. Et puis tu me connais, j’ai toujours un plan en tête a défaut d’ailleurs…»

Même si faudrait p’être revoir la partie ou on fait pousser le baobab et finaliser quelques détails, mais, dans l’ensemble, je sais ou je vais, comme d’hab… mon coté mec, j’ai toujours eu le sens de l’orientation de fou.

« J’ai eu des informations et on va avoir de l’actions ce soir. D’ailleurs Win…enfin Sam, rassemble ceux qui sont dispo pour que je fasse un point sur la suite. On a pas besoin d’être nombreux pour cette mission Lee…heu… Sai… franchement, t’es vraiment sur pour les pseudo a la con quand on est qu’entre nous ? »

Je soupire un peu blasé par le coté rigoureux, pour pas dire coincé, de Lee qui va finir vieux garçon s’il sait pas se détendre un peu, avant que le boulet de canon Johanna arrive. Si les retrouvailles sont joyeuses, très vite, ca prend une autre tournure. Mais ils ont quoi les marmots aujourd’hui ? Je fronce les sourcils sous mon masque, essayant de comprendre ce qu’elle est en train de me dire.

« Attends, tu n’étais pas en sécurité avec la teigneuse ? »

Pour le coup je tombe des nues. Je la pensais avec la rouquine ou les bouffeurs de betteraves, loin d’avoir remarqué qu’on avait dérivé un poil de cul ou deux.

« Je suis désolé Joe, enfin, Lionceaux… pis fait chier, on est pas sur le front là. »

Je vire mon masque montrant bien que je suis vraiment mal par rapport a ce qu’elle me dit.

« Je ne savais pas que tu nous cherchais, on a su rentrer il y a peu, juste le temps d’avoir quelques infos et préparer une opération coup de poing. On a eu une merde pendant la tempête… la preuve que le rafiot c’est pas le bon plan. Je sais pas trop expliquer ce qui s’est passé, je sais juste que L.. Sai était à la flotte, mais virilement, d’ailleurs, tu sais qu’il est celib ? Non ? Bref, Send aussi... le temps qu’on aide le bateau était en train de prendre le large. On a dérivé le temps que j’arrive a réparé le moteur. Après, on a eu des malades à faire soigner et y’en a un qui a gonflé qu’il fallait qu’on revienne avec le rafiot, ce qui nous a pris trois plombes. »

Je préfère éviter de dire a quel point j’ai mal vécu l’allée comme le retour. Je regarde Lee, enfin Sai, bref, l’ado boudeur qui est cassé du rire, pour qu’il me soutienne là. C’est un peu parce qu’il a fait sa baigneuse et sa fragile qu’on a perdu pas mal de temps. Du regard je l’encourage a corroboré mon récit parce que je sens bien que la Joe, elle est chonchon, et une Joe chonchon, c’est souvent douloureux. Soudain la blondinette indique un truc qui m’inquiète.

« Attends, comment ça t’a failli te noyer ???? Tu as recup la LM ? Mais… mais il s’est passé quoi ? »

J'ai l'impression d'avoir loupé plus que quelques épisode: plus la série tout entière. J’ai pas le temps d’avoir des réponses que je me retourne a quelques insultes, rien de bien vilain au regard du texte habituel, sans trop comprendre ce que notre quota ethnique essaye de faire. Quand il veut me frapper, j’ai un mauvais réflexe et renvois Orion en orbite, manquant de me planter sur lui au passage. Oups… Je vais rapidement l’aider a se relever :

« Je sais pas trop ce que t’as tenté Jackie chan, mais va falloir que je reprenne ton entrainement en mains parce que c’est pas trop ça… bon, vous nous expliquez ? »

Parce que même si on a plus de baobab a faire pousser, du moins, pour le moment, on a quand même une attaque a mener et ils vont pas etre déçu quand je vais leur expliqué sur qui.

Non, on n’est pas entre nous. Je n’ai confiance en aucun des Scarecrows sauf James, les masques et les pseudonymes ne sont pas de simples fioritures. Et, à chaque fois qu’il bute sur nos noms, je dois lutter contre l’envie pressante de lui coller une balle pour supprimer le danger qu’il représente.

“Je suis sûr, oui.” Fais-je d’un ton las, alors qu’Isha nous explique qu’il a déjà prévu une mission, dont il aurait pu prendre la peine de me parler avant de m’y embarquer. Soupir, en écho au sien, et l’agacement ne va pas en s’arrangeant lorsque les autres nous rejoignent.

Joe, donc, probablement le véritable nom - ou surnom - de la lionçonne. Je croise son regard alors qu’elle cherche une forme de confirmation, me contente de hausser les épaules. "Je me fiche pas mal de vos histoires." , froidement. J’ai encore un vague espoir d’être incognito, sans avoir à révéler que je vis avec l’autre abruti…

“Deadpool, bon sang.” Je serre le poing quand il ose ôter son masque, lève les bras en désespoir quand il se met à parler à visage découvert de notre vie sur le yacht, comme si de rien n’était. C’est plus que certain qu’il a déjà compromis mon identité et celle de James par le passé, au moins face à ces personnes qu’il traite comme des amis bien plus que ses alliés.

“Remets ton masque.” Que je lui ordonne sans plus attendre, avec l’impression fort désagréable de faire à peine partie du décor.

Pas le temps d’en débattre de toute façon, un autre homme approche, grand et mince, abat sur la gueule découverte d’Isha un coup de poing largement mérité qui me satisfait jusque dans mes tripes. Mais les insultes fusent, tout ce beau monde a l’air de se connaître. Pire, ils semblent tous aussi impulsifs les uns que les autres. Quel enfer…

Le type se prend une parade et vole dans l’autre sens. Je soupire - encore “Je ne suis pas contre quelques explications, moi aussi. Mais Deadpool…" En lui pressant l’épaule pour être certain de capter son attention volatile, captant ses yeux à travers la fente de mon masque. “Au prochain écart sur notre anonymat, c’est mon couteau dans ta gorge, est-ce que je suis clair ? Les instructions de Slender ne tiennent que si je n’y risque pas inutilement ma peau.” En le relâchant, “Remets ta cagoule, et ne l’enlève plus.” Et qu'il ne fasse pas l'erreur de douter de ma parole.