L’instant s’étend, le temps semblant se figer alors que l’attente d’une réponse de la part de Peter se laisse désirer. Gabriel sent ses muscles se crisper, la présence au loin d’un danger ne le rassurant aucunement. Crépitant contre son épiderme, l’empoignant d’une appréhension aucunement étrangère. Sur ses gardes, Gabriel décide de détourner le regard pour observer l’avancée des individus. Encore des formes floues à l’horizon, mais bien plus proches qu’avant cependant. Et si rien n’est fait de leur côté, ils se retrouveront rapidement à gérer la situation de front. Un grognement expiré subtilement du bout des lèvres, le sicario reporte son attention sur Peter, qui se décide finalement à lui offrir une réaction signée. Euh…. Les mots formés par les mains du boss s’impriment à l’esprit de l’hispanique, et ne font qu’embrouiller ses pensées plus encore. Un grand silence les entoure, seulement perturbé par des bruits de pas se rapprochant. Gabriel, lèvres entrouvertes, un sourcil relevé, regard mi-blasé, mi-exaspéré, scrute le visage de Peter avec insistance. La tentation de combler la distance pour lui exposer son manque de compréhension à la tronche est grande, et celle de lui lever son majeur également. Dans une ancienne vie, cela aurait encore pu arriver. Mais plus maintenant. Finalement, il soupire en secouant la tête. Ne daignant pas lui répondre, laissant comprendre que ce n’est aucunement ce qu’il lui a demandé.

Heureusement pour lui, Camila choisit ce moment précis pour débarquer. Gabriel lui offre un hochement de tête pour considérer sa présence. Il ne perd également pas de temps à signer la même chose qu’auparavant à l’attention de la brune. Pendant que ses mains se meuvent, il peut voir du coin de l’œil la silhouette de Peter s’éloigner doucement de leur position. Au moins il ne se dirige pas vers le danger en plus de n’avoir rien capté. Lorsqu’il a terminé de signer, Camila se crispe soudainement, un juron soufflé délicatement. La réaction aurait presque pu lui faire esquisser le recoin des lèvres, si la situation n’était pas aussi pressante. Camila signe à son tour, et ce qu’elle explique tend plus encore Gabriel. Sa main se referme plus vivement sur son arme, la poigne de fer contre le métal l’ancrant dans la réalité de la situation. Camila se rapproche, et le sicario propose à nouveau son plan d’action. Ce à quoi elle répond par la positive. Hochant à nouveau la tête, le mexicain se détourne pour se mettre en route. Il n’a cependant pas le temps de faire qu’un seul pas, que le retour de Peter est annoncé par des bruits de pas et un sifflement à leur encontre. Quoi encore ?! Un autre grognement menace de quitter ses lèvres, mais il se ravise. Regardant au loin pour constater qu’il a perdu des yeux le groupe de visiteurs inconnus. Il soupire doucement en clignant des paupières. Le mouvement des mains de leur chef, perçu dans sa vision périphérique, attire ensuite son attention.

Mais ce n’est pas la seule chose qui accapare son regard. Une silhouette se dessine brusquement derrière Peter, contrastant avec la semi-obscurité ambiante. Malgré la presque pénombre, Gabriel perçoit sans mal la tension dans la main de l’inconnu, la manière dont il se maintient, et surtout, le bruit significatif de cliquetis d’une arme. Le sicario se tend brusquement, son sang se glaçant alors que ses paupières se plissent dans une sorte de rage contenue. Un deuxième individu sort de l’ombre, un minigun à proximité d’une de ses mains. Le détail ne manque pas de faire crisper la mâchoire du sicario. Des scénarii se confrontent en son esprit quant à la meilleure approche pour les éliminer, mais ses bribes de pensées sont rapidement interrompues par Peter, qui leur fait un signe fugace pour les avertir de ne pas bouger. Gabriel souffle rapidement une expiration agacée, scrutant toujours les deux individus. Sans se départir de son appréhension ou de sa colère. Peter a dit de ne pas bouger, il n’a pas précisé de ne pas se préparer au pire. L’arme dans le dos du boss finit par être abaissée, mais la tension est toujours présente dans le cercle formé par les trois Fuckers et les deux inconnus. Enfin, plus si inconnus que ça, puisque des noms sont échangés. Ses lèvres se pincent tandis qu’il écoute avec attention ce qui est dit entre eux. La tension ne se dissipe aucunement de son côté, et les signes formés par les mains de Peter, leur ordonnant de ne pas les quitter des yeux, ne font que conforter le sicario dans son appréhension et ses craintes. Son regard glisse sur les deux hommes, détaillant le niveau de menace représenté par leur simple présence ici. D’autant plus qu’ils pourraient ne pas être les seuls à se trouver sur leurs terres. Hm. A l’entente des négociations traînantes, Gabriel fronce les sourcils en regardant autour de lui le plus discrètement possible, avant de revenir s’intéresser à eux. Il ne leur fait pas confiance, il ne fait confiance à personne qui s’introduit sur leur territoire sans y être invité. Les temps sont durs, mais cela n’excuse pas d’abaisser sa garde ou de faire confiance à n’importe qui. Et ça fait depuis longtemps qu’il l’a réalisé, mais… Le danger de la survie, c'est que de simples passants peuvent aussi s’avérer être les pires des ennemis.

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