Re: Real world x John ;

Décidément, John se dit qu’il doit absolument faire un tour dans les bidonvilles pour déterminer à quel point ces derniers sont mal traités. Bien sûr, une société peut fonctionner avec plusieurs strates. Comme celles des pauvres, moyennes et riches classes de populations durant l’ancien monde. Mais cela connait vite ses limites si l’on ne prête pas attention à certains signes. Une branche inférieure se doit de servir en soit de main d’œuvres pour celle juste au-dessus. Mais alors celle du dessus doit veiller à ce qu’elle soit apte à travailler et non l’éreinter jusqu’à son dernier souffle. Sinon c’est le meilleur moyen de se voir sombrer dans une révolution non contrôlée. Bien plus grave qu’une simple tentative de coup d’état. Mais ce n’est que l’avis de John. Il n’est pas vraiment politicien et il ne veut pas agir plus qu’il ne le fait déjà, ne soit pas grand-chose en somme. Si jamais cela devient trop complexe, il est même prêt à s’en aller au moindre signe. Mais il est important de nourrir l’ensemble des gens comme il le faut. Un souci dont John se soucie, bien qu’il le devrait aussi à son sujet à force de sauter au moins un repas par jour. Une vieille habitude qu’il a pris à l’extérieur du temps où il vivait dans la forêt.

La femme vient même à demander si le don qu’il souhaite faire, sera pris sur son salaire. Une bien drôle d’idée que voici.

-Je ne vois pas pourquoi un simple biscuit serait pris sur votre salaire. M'enfin bon si vous le voulez je peux faire ainsi. Ou alors prenez simplement sans vous poser ce genre de question avec moi.

En définitive, John se montre plus vicieux à grande échelle qu’à petite comme a pu faire le milicien en s’attaquant comme il a pu le faire à la dame. D’autant que la femme semble comprendre son rôle dans cette nouvelle société. Aussi elle affirme en quelque sorte qu’elle ne reproduira pas cette erreur avec le verre. Les gens ont d’autres choses à faire que de s’en aller s’occuper de récupérer un verre ou de le fabriquer. Après c’est là une bêtise que d’voir un verre en verre. Un contenant en bois ou en métal bien plus pratique.

Puis la femme remarque le dessin dans le carnet avant que John n’ait pu le reprendre.

-C’est possible oui, je dois dire que je ne me suis pas beaucoup appliqué navrer. J'ai fait ça un peu vite fait pour illustrer mon propos.

Drake regarde la dame un moment avant de l’interrompre comme dans une réflexion.

-Donc prenez votre collation et continuez votre œuvre par la suite. Les autres résidents ne pensent pas comme moi, donc il vaut peut-être mieux ne pas le croiser pour vous. Surtout l’un des soldats qui semble être un coureur de jupon. Et une femme sans droit ici non loin de sa chambre je vous laisse imaginer le tableau. Mais j'y pense vous pouvez faire à manger, après tout il ne reste presque rien à nettoyer je me trompe.

Tasya secoue vivement la tête : « Non, non, je ne le veux pas. Un verre, un biscuit, certains sont prêts à nous enlever n'importe quoi sur notre salaire. » Le pire ? Les disgraciés n'ont pas leur mot à dire. Si leurs "employeurs" affirment ne pas être satisfaits et refusent de les payer, c'est tout pareil. Heureusement, ça ne lui est pas encore arrivé, mais elle fait tout pour qu'on ne leur reproche rien. Elle a une demi-seconde d'hésitation avant de venir se servir d'un biscuit. Elle n'aime pas cela : l'impression d'attirer la pitié ou de quémander un peu de nourriture. Le gâteau est trop vite avalé et elle s'en sert d'un second avant de refermer la boite. « Merci » souffle-t-elle.

« Vous êtes ici depuis longtemps ? » demande-t-elle, curieuse. Il semble différent, moins au courant sur certaines choses comme s'il était arrivé assez récemment. Et puis, elle ne l'a jamais croisé par le passé, ni dans les rues de Walla Walla, ni à la clinique quand elle y travaillait, ni même parmi les soldats. Et puis cette maison est assez froide. Il y a peu de décoration, pas d'affaires personnelles comme si on venait d'y emménager. Au détail, il semble célibataire, ce n'est pas le cas de la grosse majorité des hommes ici. Tous sont encouragés à se marier vite.

Lorsqu'il évoque le dessin, ses yeux se posent à nouveau dessus. « Non, il est réussi » rétorque-t-elle. Tasya s'est reconnue, c'est que l'esquisse était bien faite. « Vous dessinez beaucoup ? » Pourquoi toutes ces questions ? Aucune idée. Il l'intrigue et habituellement, ses clients ne sont pas du genre à discuter, encore moins à la dessiner. Elle ne trouve pas cela étrange ou effrayant, juste intriguant.

Son regard devient plus sombre quand il évoque ce colocataire pouvait avoir d'autres idées à son sujet. « Quand doit-il rentrer ? » s'inquiète-t-elle. Tasya jette un regard vers l'horloge, le milicien doit venir la chercher d'ici trente bonnes minutes. Cela lui laisse le temps de faire le repas. « C'est compris. » Elle se dirige sans hésitation vers les placards pour en sortir de quoi préparer un bon repas. Malheureusement, les victuailles ne sont guère variées en ces temps de restrictions. Elle sort quelques pommes de terre, des poireaux, carottes et une pièce de viande. De quoi préparer un pot au feu qu'elle agrémentera de quelques herbes du jardin et épices si elle en trouve. « Qui cuisine habituellement ? » demande-t-elle, curieuse.

La femme ne souhaite pas que cela soit pris sur son salaire. Une chose assez prévisible. Mais sa gourmandise ne l’est pas cependant. Et sous le regard de John elle vient à se servir non pas une mais deux fois d’un biscuit. Au moins, il se dit qu’elle sait profiter des occasions qui se présentent à elle. A la voir manger on peut même croire qu’elle crie famine. Qu’importe, elle aurait même pu prendre la boite, que le militaire n’aurait rien dit. Il vit lui-même au jour le jour, bien qu’il cherche à perdre cette habitude. La jeune femme termine l’instant par un merci, un merci presque trop timide selon l’avis de l’homme. Mais peut-être que la gent masculine semble l’effrayer et elle doit avoir un passif pour expliquer tout ceci. Ou bien alors à Walla Walla, les hommes sont de vrais monstres. Cela peut être l’un comme l’autre ou même les deux. Et John espère intérieurement ne pas avoir été déjà assimilé dans tout ceci. Car il tient avant tout à son identité, et il n’oublie pas les fantômes de son passé.

-Si je suis ici depuis longtemps ? Vous êtes bien curieuse mademoiselle.

Retorque John face à une question assez surprenante pour sa part.

-Non, je ne suis là quelques mois si ce n’est peut-être un peu plus.

Il ne lui demande même pas un pourquoi. Cela ne l’intéresse pas de savoir quel genre d’information cherche à obtenir la femme. De toute manière il n’a rien à cacher se laisse-t-il entendre penser. La femme semble cependant, penser que le dessin du militaire est réussi. Les artistes étant des êtres à part, des êtres qui ne sont jamais satisfait de ce qu’ils font. L’homme se contente d’écouter sans rien dire. Du moins il comptait faire cela, avant que la dame ne vienne lui poser une question à nouveau.

-Je dessine de temps à autre oui, mais je manie mieux un fusil qu’un crayon si c’est cela qui vous intéresse.

Un propos qui n’a presque aucun sens, du moins pour les gens normaux. Pour John c’est simplement un moyen de désorienter la femme devant lui afin de la faire cesser ce genre de questions qui ne mène à rien et qui ne présentent aucun intérêt. La femme se montre moins joyeuse en évoquant la venue des autres résidents du lieu. Un point qui vient conforter dans son idée l’homme. Ainsi il faut peut-être revoir certaines choses quant aux gens dans ces bas quartiers. Mais la femme se mais aux fourneaux. Sans cesser les questions.

-Vous êtes bien bavarde. Qu’importe, au moins je ne vous fais pas peur c’est déjà ça. D’habitude c’est chacun pour soi, d’ailleurs ne cuisinez que pour deux. Et pour ma part de simple rations d’avant ou bien des rations préfètes pour les gens de ma fonction me convienne parfaitement.

L’homme fait des efforts pour lui parler, mais en règle générale, il va simplement se contenter de rester dans son coin sans vraiment parler à autrui.

L'homme lui rétorque qu'elle est trop curieuse. « C'est bien trop propre ici » souffle-t-elle pour s'expliquer. Pas d'affaires personnelles, peu d'appartenances de "confort", il semble être arrivé récemment. « Vous me proposez de l'alcool alors que c'est interdit... » Elle hausse les épaules. Il ne semble pas aux faits avec toutes les règles en vigueur à Walla Walla. John continue en expliquant qu'il est là depuis quelques mois, ce qui explique en partie son ignorance au moins sur l'alcool.

Le soldat affirme mieux porter une arme qu'un crayon. Elle hoche la tête, évidemment, l'art n'est pas vraiment une activité très masculine ici au sein de New Eden. « Je dessinais aussi avant » murmure-t-elle. Il s'en contrefiche, c'est certain, alors pourquoi poursuit-elle sur ce chemin-là ? Aucune idée. « Mes enfants surtout » Elle sent un lourd poids venir lui peser douloureusement dans la poitrine. L'absence de ses jumeaux sera toujours lourde, insupportable à vivre. Elle relève brusquement les yeux vers lui. « J'ai vraiment l'air aussi perdue ? » Et ce constat la rend assez confuse. Elle a du mal à se reconnaitre réellement dans le dessin. C'est bien elle, son visage, ses cheveux mais le regard...

Tasya hausse les épaules. Elle était bien plus joviale et bavarde il y a quelques mois. Là, ce ne sont que quelques mots, quelques questions. Est-ce qu'il lui fait peur ? Il n'a rien fait de menaçant, ça lui suffit. Généralement, les cons, elle les reconnait au premier regard. Lui, il n'en a pas l'air, il est bourru, un peu abrupte, mais il n'a pas l'air du genre à agresser gratuitement les autres. « Très bien » affirme-t-elle à propos du repas. La pièce de viande vient rôtir dans une poêle et les légumes cuisent dans l'eau. Elle assaisonne le tout avec quelques herbes et une délicieuse odeur vient flotter dans la cuisine. Cela lui donne l'eau à la bouche, évidemment, et pourtant, elle sait que ça ne sera pas pour elle.

« Comment la viande ? » demande-t-elle concernant la cuisson. Elle est plutôt bonne cuisinière, on ne peut pas lui reprocher.

La femme murmure et cela même si John peut clairement constater cela. Même si le mot murmure n’est pas approprié pour l’esprit de John. Mais ce n’est qu’un détail. Et laisse alors entendre que l’alcool est interdit. Ce n’est pas pour rien si John a proposé la chose, une fois encore la vie n’est qu’une série de tests. Et la femme semble avoir réussi, dans la flasque il y a bien de l’alcool, mais en réalité ce n’est qu’un liquide issu du milieu médical pour désinfecter. Un détournement grossier, mais qui permet à Drake de pouvoir en contenir plus dans sa flasque que le simple flacon qui peut être fourni. Les habitudes de l’homme de la forêt ont la vie dure en ce lieu. Et l’usage de l’alcool à des fins médicales n’est pas vraiment interdit, simplement la manière dont procède John est à la limite de la frontière.

Puis la femme se met comme à parler de son passé sans que rien ne soit demandé à John. Elle lui avoue qu’elle dessine aussi. Puis elle évoque ses enfants. Sans vraiment comprendre pourquoi elle évoque cela, alors qu’il n’a rien de demandé à ce sujet. Cherche-t-elle à faire la discussion ? Ce n’est dans les habitudes de John que de répondre à ce genre de demande. Se demande même si elle à l’air perdue. En un sens oui cela à l’air d’être le cas, mais peut-être dans le même sens pour elle que pour John.

Le dessin étant ce qu’il est, la femme passe au repas. Tout se passe comme il faut pendant que John écrit ou dessine dans son carnet. Mais c’est alors que la femme revient à la charge pour lui demander la cuisson de sa viande.

-Bleue s’il vous plait.

Dit simplement John. Si le temps de cuisiner tout se passe bien il est temps de se mettre à table. Une table que dresse John dans le dos de la femme. Posant assiette et ustensiles sur la table. Il y a aussi du gros sel pour ceux qui aiment. Une fois le repas prêt, l’homme invite la femme à venir s’installer à table.

-Je vous en prie, venez vous installer à table. J’avais bien dit deux assiettes. Une pour vous et une pour moi. Vous aurez aussi votre pièce de viande.

C’est là une manière comme une autre de se faire mousser auprès de la dame. Non pas pour obtenir le genre de faveur assez déplacée auxquelles on peut penser. Mais plus pour un coup de main occasionnel si jamais John a besoin d’une aide quelconque dans les bas quartiers. Comme il l’a pensée auparavant et même depuis toujours. Il faut des gens en haut et en bas et il est important que même si l’on est en haut il faut prendre soin de ceux d’en bas pour qu’il mieux servir l’intérêt. Si John ne rajoute pas de gros sel sur sa viande, il commence à prendre quelques portions dans son assiette sans dire un mot de plus que ce qu’il n’a pu dire jusqu’à présent. Laissant la femme s’exprimer comme elle le souhaite sans rien ajouter de plus. Une minute puis deux passent et même dix sans que rien de mal ne se passe et sans que John ne parle se contentant de manger. Un repas qui lui change de ses habitudes. Mais c’est alors qu’un des autres soldats occupant ce baraquement semble pointer le bout de son nez. Rentrant non sans faire du bruit à l’entrée. On peut même presque croire qu’il est sous bien que l’odeur en soit absente et qu’il soit assez précis dans ses mouvements. Loin d’être une flèche il commence assez simplement par quelques mots.

-Ahh, je vois que l’on m’a amené ma commande.

Termine le soldat en posant sa tête sur celle de la femme, l’une de ses mains sur le ventre de la femme et l’autre sur la poitrine. Il remarque alors que la femme semble manger aux côtés de John. Et enchaine sans laisser le temps à qui que ce soit de répondre ou réagir.

-Tu l’as fait manger ? Mouai... étrange. Mais bon elle aura plus d’énergie comme ça. Tu viens me faire plaisir en haut.

Dit-il en forçant sur ses mains pour comme la soulever et la forcer. C’est alors que John lâche ses couverts pour les poser doucement sur la table toujours sans dire un mot. La situation peut certainement paraitre longue voir même une éternité pour la femme. Mais la colère de John est une chose qui n’explose mais qui au contraire s’enflamme peu à peu devant un torrent de chaos et de flammes si rien n’est fait pour apaiser cette humeur. Il s’essuie la bouche sans même regarder ce que l’homme peut bien tenter sur la dame, puis enfin, il lève son regard vers l’autre soldat. Un regard qui ne peut inspirer non pas la terreur mais l’effroi, une incarnation du soldat de la mort qu’il est.

-Je crois que la dame n’en a pas envie.

Énonce John de manière calme, mais avec une voix qui forme un peu plus à chaque mot un ton ténébreux.

-Et alors ? Ce n’est même pas une dame, c’est qu’une chienne. J'en fais ce que tu veux, tu sais quoi dès que j’en ai fini avec elle tu pourras lui faire ce que tu veux.

-Je crois que tu n’as pas saisi, tu as peut-être fait une demande pour avoir une technicienne de surface. Cela ne veut pas dire que tu as des droits dessus. Si elle doit appartenir à quelqu’un cela devra être à moi en théorie vu que j’ai l’ai accueilli pendant que tu courrais les jupons je ne sais où.

Prenant sa fourchette, il appui cette dernière sur l’une des mains de l’homme celle au niveau du ventre et non celle au niveau du sein pour faire le moins mal possible à la dame. Puis une fois que l’autre soldat lâche sa prise, il saisit la dame par le bras puis la hanche pour la poser sur sa jambe. Un geste peut-être trop audacieux pour John, mais il n’y aucun sentiment derrière si ce n’est que de préserver ses efforts avec elle et de lui éviter un mal non nécessaire.

-Donc maintenant tu dégages et tu ne rentres que quand tu auras des excuses à me faire. Ou bien tu apprendras ce que c’est que de manger non pas avec une paille mais par la gorge avec un tube de trachéotomie.

-Sale connard.

Dit l’homme en sans allant hors de la maison et ne manquant pas au passage de prendre avec lui l’assiette de la dame. De manière délicate, John se permet alors de reposer la femme de sa jambe puis pousse sa propre assiette vers là où se trouvait celle de la dame.

-Tiens prends ça, pour te dédommager de la bêtise de certains.

A sa question et ses paroles, Tasya n'obtient aucune réponse. Ses yeux s'attardent quelques secondes sur l'homme devant elle avant de se détourner pour se concentrer sur la cuisson du repas. Visiblement, il n'a pas envie de faire la conversation. Elle ne s'en formalise pas, et attrape de quoi assaisonner la viande, tout juste cuite, conforme à la demande du soldat. Elle sert deux assiettes et reste un instant interdite quand il lui propose de s'assoir en face d'elle pour manger. La mexicaine hésite. « Vous êtes sûre ? » demande-t-elle. Puis, elle se ravise et vient s'assoir. « Merci » glisse-t-elle une nouvelle fois. Ce n'est pas le genre de repas qu'elle peut s'offrir au bidonville, alors elle prend soin de bien déguster la viande, en silence. Ni l'un ni l'autre ne semble vouloir s'encombrer de paroles inutiles. De temps à autre, Tasya lui jette un petit coup d’œil. Le militaire est assez intriguant : un peu bourru, pas vraiment méchant, mais pas avenant non plus. Elle ne sait pas vraiment comment prendre ce repas offert. Souhaite-t-il s'attirer quelques faveurs ? Elle ne l'espère pas, il peut gentiment se la glisser derrière l'oreille dans ce cas.

Lorsque la porte claque, Tasya se raidit aussitôt. L'appréhension grimpe en flèche tandis qu'elle se souvient des paroles de l'homme concernant son colocataire. Et elle a raison d'avoir peur. L'homme s'approche directement d'elle avec des paroles peu flatteuses. Il tente de la toucher et elle se dégage de son étreinte. « Lâchez-moi » souffle-t-elle, sentant la panique la gagner. Il la serre plus fort et elle sent ses mains sur sa poitrine. « Vous me faites mal... » Elle tente de le repousser mais elle n'a pas assez de force. La peur lui noue le ventre, lui donne le vertige. Elle a l'impression de revivre l'enfer qu'elle a connu avec Alec. Ses oreilles bourdonnent, une nausée la prend tandis qu'elle se débat. Elle n'entend pas les paroles de John ni ce qu'il se passe. Seule compte la proximité trop proche de l'homme et les bras qui la tiennent trop fermement. Il va la violer, encore. Il lui semble même entendre la voix d'Alec. Et pourtant, ce n'est pas lui, c'est un de ses collègues, un abruti se sentant supérieur à elle, encore. Elle tente de le repousser tandis que John intervient.

C'est à la fin de l'échange qu'elle se rend compte que ses doigts ont serré le couteau dont elle se servait pour couper sa viande. Elle ne parvient pas à le lâcher. Comptait-elle l'utiliser ? Elle n'en a aucune idée. Elle tremble de tout son corps, mélange de peur et de frustration de n'avoir pas pu se défendre. Elle se sent tellement minable et en colère. Comment osent-ils la traiter ainsi ? Elle n'est rien à leurs yeux, qu'un corps qu'ils peuvent utiliser à leur guise. Les paroles de John la ramènent peu à peu à la réalité et elle regarde l'assiette, interdite : « Je... Je n'ai plus faim » C'est la vérité, elle se sent nauséeuse et il ne lui faut qu'un pas pour aller vomir le contenu de son estomac dans l'évier.

-Si vous n’avez plus faim c’est bien dommage. Il ne faut pas tenir compte de ce qu’il vient de se passer. Enfin, si j’étais dans votre situation je penserais à la survie et chaque repas et bon à prendre.

John n’est pas du genre à compatir et il plus pragmatique qu’autre chose. Si bien qu’il ne cherche dans les situations que des choses qui peuvent l’avantager. Et lorsqu’il se met à la place des autres, il ne pense qu’ainsi ne se mettant pas vraiment à leur place. Mais la scène semble avoir marqué plus que prévu la femme.

-Après, je peux imaginer que cela vous arrive souvent et que cela va même plus loin. Et je ne peux que déplorer cela à mon niveau sans rien pouvoir y faire grand-chose. Pour être honnête je n’approuve pas ce certaines politiques en ce lieu. Non pas que je cherche non plus à le changer. Je sais à quoi à m’en tenir au vu de ma position ici. Je ne suis qu’un simple soldat qui sert de chair à canon. Et qui n’a eu pour avantage que son ancienne vie d’avant la chute.

Sur ce point-là il en ment et s’estime chanceux en un sens. Mais si cela ne lui amène qu’ennui au cours de sa nouvelle vie en ce lieu. Outre la règle en ce qui concerne les gens des bidonvilles. Il ne comprend pas celle du mariage, ni celle de la séparation des sexes. Toutes ces règles sont le pilier de cette société et c’est pourquoi il ne va pas chercher à l’encontre de cela. Il peut bien essayer un temps avant de se faire un avis l’a dessus. Même si de fait cela ne l’empêche pas d’être méfiant.

-Si vous ne pouvez manger, je pense que nous en avons fini si je ne m’abuse. Aussi n’hésitez pas à demander Drake si vous avez besoin d’aide ou autre à l’occasion. Je ne vous promets rien, mais je peux essayer de faire un minimum pour vous. Et je précise je ne suis pas comme mon camarade, si je peux l’appeler comme ça, je ne m’intéresse pas à votre corps, il n’y aura pas de contrepartie.

Une aide pas si altruiste qu’elle ne semble y paraitre. Mais cela c’est autre chose et John compte bien garder ses idées pour lui. Il ne s’intéresse pas vraiment à la femme ou à son corps comme son camarade. Mais au plus à la mine d’information qu’elle peut être pour mieux sonder l’avis des gens d’en bas.

-Vous avez peut-être quelque chose à dire ou autre ?