- Elle est génétiquement modifiée, c'est sûr !

Comme Spiderman ! Peut-être qu'un pingouin a mordu Isa' et lui a refilé une super résistance au froid. Ouais, elle ne voit que ça ! Parce que Joa' et elle doivent bien se trimballer la seule survivante de la planète qui se réjouit de se jeter dans les griffes du nord... Avoue ! Tu t'es échappée d'un labo secret, c'est ça ? À poil, dans la neige, poursuivie par des chiens et des militaires assoiffés de sang. Des nazis, peut-être ?

Peut-être, ça veut rien dire... déplore-t-elle ensuite au sujet de la Game Boy. Un tout petit peu avant de se résigner lorsque l'idée de mettre la main sur un appareil photo semble validée par ses camarades. Ouais, pourquoi pas ? On laissera au moins une trace de notre expédition foireuse dans les anales, comme ça, ouais... cède-t-elle. Et pour ce qui est du basket : J'vais étudier ta proposition et te donner une réponse... disons... en avril ? Le temps qu'il ait bien oublié cette idée stupide qu'elle a eue d'évoquer ce sport maudit !

Et ça prendra sans doute moins de temps que nécessaire puisque l'ambiance s'obscurcit bien vite. En parlant de leurs camarades restés derrière, ceux qui n'ont pas pris soin de prendre de leurs nouvelles ou des pistes pour retrouver les autres. Kaya aimerait leur chercher des excuses mais les faits semblent parler d'eux-mêmes, non ? T'es hyper doué pour remonter l'moral, Joa', tu sais ça ? grogne-t-elle. Il a raison mais elle préfère ne pas trop s'épancher sur le sujet, la lakota. C'est... frustrant. Blessant, même ! Alors ouais, autant lui faire un compliment et passer à autre chose...

Quant à la route en elle-même, elle se révèle plutôt tranquille. Surtout pour Isa qui squatte Anoki, hein. Le paysage est digne de la fin du monde et Kaya n'y prête pas vraiment attention. La lakota se focalise plutôt sur sa respiration tumultueuse. À cette nouvelle faiblesse qui sape son endurance et avec laquelle elle doit maintenant composer. J'connais des vieilles mieux conservées, j'vous jure... râle-t-elle en butant sur un coyote inerte. Avant de lâcher un petit soupir soulagé et prendre appui sur une voiture lorsque sa meilleure amie décide d'y jeter un oeil, les lieux lui rappelant quelque chose.

Fais voir un truc ! Kaya se penche un peu en avant pour observer la carte et s'assurer qu'elle semble bien à l'endroit. Bon, au moins, c'est un bon début. Ruben leur a fait le coup, une fois. Et depuis elle s'est jurée de toujours vérifier que la personne qui tient la carte le fasse dans le bon sens ! C'est bon, examen réussi ! Et la voici qui hoche alors la tête pour donner son accord à cette idée de contourner Burley. Du coup c'est à mon tour de monter sur Anoki, là, c'est ça ? Non, elle n'a pas du tout oublié ! L'islandaise squatte cette scelle depuis trop longtemps !

Et c'est alors qu'elle remarque un panneau un peu plus loin, qui attire son attention. La lakota s'en approche, tape du poing dessus pour en dégager la poussière avant de le frotter un peu pour chasser le reste. Canterwood Country Club ! lit-elle à voix haute. Elle a déjà entendu ces mots, Kaya. Elle l'associe aux riches. Et qu'est-ce qu'on associe aux riches, hein ? C'est un manège pour les obèses fortunés, non, c'truc ? L'endroit où ils se réunissaient pour parler de leurs magouilles financières, de leurs millions mal acquis. En jouant au golf. Parfois même sur le dos des chevaux alors, peut-être ? Ou rien à voir ? Son regard se pose sur Joa' vu que c'est quand même lui l'expert en dadas.

« Peut-être veut dire qu’il va falloir fouiller un peu pour te trouver une gameboy qui fonctionne encore et les piles qui vont avec ! Mais c’est pas infaisable. » J’avais une pile immense de comics en plus de mes consoles chez ma mère parce que je m’ennuyais ferme. Chez mon père, par contre, je passais le plus clair de mon temps au ranch à m’occuper des chevaux. C’était vraiment rare que je m’enferme dans ma chambre…

Quant à nos camarades perdus, Isalín se garda bien de faire tout commentaire. Kaya me reprocha d’en remettre une couche. « Hey ! C’est toi qui as commencé ! » Lui rappelai-je. On décida finalement de passer le sujet sous silence au même titre que nos futures parties basket. L’un comme l’autre, je n’y croyais plus vraiment.

La première halte nous permit de faire un peu le point sur notre trajet. Anoki buvait à même une remorque bancale d’un des véhicules accidentés, là où la pluie était tombée plus tôt pour s’accumuler. Je le surveillai pendant que les filles discutaient du trajet à prendre. « Burley ? Ok. Après il faudra couper à travers la forêt vers Belfair, enfin si on veut gagner du temps… » Il y avait moyen de se perdre aussi.

Je relevai la tête en entendant des grognements non loin, attiré par les rumeurs de nos conversations, mais il s’avéra rapidement que le dit rôdeur faisait partie des tous premiers à mourir. Il était si décrépi que sa ceinture de sécurité lui rentrait dans les côtes, le gardant prisonnier à jamais du siège passager de son véhicule. Kaya attira ensuite mon attention en nous indiquant un panneau. « C’est pour du golf, non ? Donc c’est plutôt ceux avec leurs petites voiturettes qui poussent des balles à travers un champ… maintenant ça doit être envahi par les mauvaises herbes. » Je ne voyais pas ce qui pourrait nous intéresser là-bas. « On continue ? » Kaya ne perdait pas le Nord pour autant. Elle avait certainement attendu notre première halte pour revenir à la charge et réclamer de monter sur Anoki. Je lui souris d’un air amusé. « A ton tour alors ! »

- Mais… Kaya, ce n’est MÊME PAS sur le chemin !

Alors manège pour riches obèses ou voiturettes qui poussent des balles – ce qui est sensiblement la même chose – Isalín n’a pas l’intention de les faire aller par-là. Quant à laisser la place sur Anoki, elle ouvre la bouche pour protester,… puis se ravise. Elle est en infériorité numérique, et de toute façon, elle a mal au cul, aux mollets et aux cuisses.

Au bas de la monture, elle jauge d’un air curieux le monstre prisonnier de sa voiture, grimaçant avec nonchalance face à l’état squelettique de son visage parcheminé. A cause de l’humidité, de la mousse et des tas de champignons non identifiables se sont développés sur ses os saillants. Pas de chance pour lui. Ou elle.

- T’es sûr qu’on risque pas de s’perdre en coupant à travers la forêt ? que demande l’Islandaise tandis qu’ils reprennent la route.

Quittant l’autoroute, ils doivent désormais composer avec l’état désastreux des axes secondaires. Le bitume éventré par les pousses d’herbe sauvage rend la progression d’Anoki difficile, presque dangereuse. Le vent a charrié ici branches, feuilles mortes, et même ce qui ressemble à des algues. Bien vite d’ailleurs, au milieu de la Purdy drive, ils se retrouvent ace à des arbres déracinés, couchés sur le flanc. Trois monstres sont prisonniers en dessous, écrabouillés par les troncs, privés de leurs jambes mais pas de leur appétit.

- C'est qui, l'plus bête ? Celle qui commence ou celui qui continue ?

C'est con mais ces petites joutes verbales avec Joa' lui avaient manquées. Ce n'est pas méchant, c'est même plutôt une sorte de belle de tradition. Et puis c'est aussi une technique super efficace pour éviter les sujets qui fâchent et, par exemple, passer du désintérêt de leurs proches à la possibilité d'aller explorer l'un de ces Country Club.

Proposition d'ailleurs largement rejetée par le peuple. Parce que ce n'est rien qu'un stupide golf envahi par les hautes herbes et sans intérêt pour l'unique jeune homme du trio, et parce que leur européenne considère que ce n'est pas sur le chemin. C'est pas nous qui choisissons notre route ? insiste-t-elle un peu. Dans les faits elle se fiche un peu de cet endroit maintenant qu'elle sait qu'il n'y avait pas de chevaux. Et avouez qu'une voiturette - même pour les gros riches - ce serait quand même sympa... Petit regard inquiet en direction d'Anoki pour s'assurer qu'il ne le prend pas mal, puis : Okay, j'ai compris... Elle a appris à se faire une raison. Et puis elle doit bien admettre que ce sont eux les plus raisonnables sur ce coup-là...

Sans parler du fait qu'elle a récupéré la monture, un semblant de sourire et, en prime, une vue plutôt dégagée sur les environs. Paniquez pas, hein ! Vous êtes avec moi ! se sent-elle obligée de préciser en revenant sur leur crainte de couper à travers la forêt. Je suis la forêt ! Et elle le pense sincèrement. Même qu'elle le dit un peu sur cet air que les super héros un peu ténébreux aiment emprunter dans les films. Dans les faits, en plus, elle s'est toujours sentie plus à l'aise dans les bois que sur les routes depuis que les mauvais esprits se sont déchaînés. Et même avant, aussi.

Toujours est-il que la fine équipe se retrouve confrontée assez tôt à un obstacle. Kaya arrête la monture et observe les trois coyotes coincés sous les arbres. Ils ont vraiment, vraiment pas eu de chance ceux-là ! note-t-elle. Mourir, puis finir écrasé sous un arbre. À moins que ce ne soit l'inverse ? Ils pourraient enquêter mais quel intérêt ?

Ils contournent plutôt la muraille boisée en empiétant un peu sur la forêt. Joa' guide Anoki et Kaya profite un peu du spectacle. Il leur faut encore parcourir deux ou trois petites centaines de mètre avant d'arriver à un embranchement. Une route part vers l'est pour enjamber la baie de Purdy. Mais surtout, dans le creux des routes, il y a un amoncellement de bâtisses. En résumé ? Trois vieux restaurant décrépis, un magasin de pièces de rechange pour voitures et même une supérette. Loin d'avoir leur lustre d'antan mais renfermant encore quelque chose d'intéressant, peut-être ? Vous allez dire que j'cherche l'moindre prétexte pour m'arrêter mais... On peut vraiment s'permettre de passer à côté d'tout ça sans jeter un oeil ? Oui, ça a déjà été pillé. Et alors ? Qu'est-ce qu'ils ont à perdre sinon une petite heure ?

« Tu m’ennuies, Kaya ! » Concluai-je. J’avais très envie de renchérir que sa mère aurait déjà dû accourir pour la retrouver depuis le temps, mais ce serait vraiment méchant et gratuit. Elle le savait déjà et pouvait en faire elle-même ses propres déductions. Mais apparemment, ça l’intéressait plus de nous faire tourner en rond. « Pourquoi le golf t’intéresse subitement ? Ca reste une balle dans laquelle tu tires… » En bref, c’était voisin du basket pour elle, non ?

Heureusement, Kaya fut vite ramenée à la raison. Nous pûmes poursuivre notre route sans plus avoir à en négocier la direction pourtant toute tracée. J’haussai les épaules avec un manque de conviction flagrant quand Isalín m’interrogea concernant ma capacité à m’orienter dans les bois. Kaya, elle, affirma haut et fort qu’elle en était capable. « Alors on te suit, et si on se perd… tu restes à pied jusqu’à demain et tu t’occupes du repas ce soir ! » Je lançai une œillade entendue à Isa’. Peut-être qu’elle voulait rajouter quelque chose pour la motiver un peu plus ?

Je récupérai les rênes d’Anoki pour contourner le tronc d’arbre qui nous bloquait la route. L’hongre renâcla à l’idée de traverser une zone rendue marécageuse par la baie qui jouxtait la route que nous empruntions. Il fallut quelques coups de talon de Kaya et que je me mouille un peu pour le rassurer quant à la profondeur. « Je crois que j’ai oublié de prendre des changes… » C’était maintenant que j’y songeais, oui. Je sentais déjà le regard plein de jugement de Kaya dans mon dos. « A quoi bon ? On allait rapidement puer le cheval ! Mais j’ai oublié la flotte… » Et j’allais le regretter à devoir marcher avec des chaussures qui faisaient plic, ploc à chacun de mes mouvements.

Du coup, l’idée de faire une halte pour un peu de ravitaillement me tentait un peu. « T’en dis quoi, Isa ? »

- J’dirais même que si tu nous perds, Joachim peut reprendre Anoki et moi, j’monte sur ton dos, renchérit Isalِín à la suite de son copain.

Elle le dit à la légère, sans craindre plus que cela d’être égarée dans les bois. Ils ont tout le temps du monde dans tous les cas, ce n’est pas comme s’ils étaient attendus ponctuellement quelque part. Et s’il y a une chose de vraie, c’est que Kaya sait chasser ; donc ils ne mourront pas de faim, même si leurs menus se limitent à du lapin grillé et des baies sauvages.

- J’ai pas d’autres pompes moi non plus, grimace la jeune femme, tandis que ses précieuses Converses s’enfoncent dans la boue marécageuse, on est bon pour faire un tour à Icewear ! En plus, ils veulent des vêtements chauds, non ? Vous connaissez pas ? s’étonne-t-elle en voyant la tête de ses camarades, c’est une marque de fringue islandaise…

Un jour, elle les emmènera. Juré ! Même s’ils doivent pour cela traverser l’océan sur un voilier. En plus, à tous les coups, Kaya adorera tous les paysages sauvages. Des volcans qui rencontrent la glace… comme elle, un peu. Mais pour l’heure, il est question de s’arrêter à un petit agrégat de bâtisses commerciales. Restaurant, supérette, garage… rien de très frais.

- On y va ! Confirme-t-elle.

Elle n’a jamais eu peur des ruines et leur périple devra de toute façon s’écrire d’exploration en exploration. Isalín passe le magasin de pièces de voiture pour zieuter à travers la vitrine du premier restaurant. La devanture s’est cassée la gueule, impossible de lire de quoi il s’agissait à cause de la crasse. A l’intérieur, deux monstres avachis sur une table sont décomposés depuis des lustres, le crâne explosé. Les deux autres n’ont pas plus fière allure. De toute façon, la jeune femme préfère commencer par la supérette. Le rideau métallique baissé a été forcé. Tordu et rouillé, il laisse la place à des gabarits tels que celui d’Isalín de se faufiler en dessous.

- J’vais aller voir si ça vaut l’coup. T’tiens mon sac ? Quelle demande à Kaya, T’as une torche Joa ?

- Parce qu'au golf, même avec un seul bras, j'peux gagner !

Tandis qu'au basket, hein, par exemple, elle n'a aucune chance contre lui. Quand elle gagnait c'était parce qu'elle était dans son équipe ou dans celle de Ruben et puis elle faisait surtout acte de présence. En râlant. Et parce que y'a pas besoin de traverser tout l'terrain avec la balle, aussi ! Elle s'déplace toute seule ! C'est un sport de feignasse mais avec ses poumons malmenés, clairement, le golf lui semble être une activité plus ou moins adapté. Même si elle resterait aussi une perte de temps, ouais. Ca, elle doit bien l'admettre...

La démocratie fait de toute façon son oeuvre et le trio reprend la route pour se confronter à un choix, et à la perspective de traverser une forêt. Une simple formalité aux yeux de la lakota. Pas à ceux de ses camarades. Qui se retrouvent même à envisager des gages dans le cas peu probable où elle les perdrait en route. Mais vous m'prenez pour qui, sérieusement... ronchonne la jeune femme, heurtée dans sa fierté. Ils en donc si peu confiance que ça en ses capacités ? Ca m'fait pas rire ! On ne plaisante pas sur ses capacités de pisteuse, guide ou chasseuse. Bah voilà, bravo ! J'tire la gueule maintenant ! grogne-t-elle lorsqu'elle se rend compte que le vexation l'emporte sur le bon sens. Ils sont chiants, hein !

Mais sa petite bouderie ne dure pas bien longtemps. Eh non. Parce que bien vite ses camarades se retrouvent trempés et à la frustration succède bien vite l'agacement. Il a oublié la flotte... soupire-t-elle en roulant des yeux. Tu t'souviens qu'la neige et l'hypothermie existent, au moins ? Non parce qu'ils viennent à peine de partir et le Canada, c'est encore moins hospitalier qu'ici. Et Isa, c'est pareil. Pas de chaussures de rechange. Après, au pire, vous perdrez juste quelques orteils... glisse-t-elle en haussant les épaules. Avant de pouffer lorsque sa meilleure évoque une enseigne de magasins de chez elle. Bien sûr qu'on connaît Icewear ! T'sais, ici, on étudie les marques étrangères dès la première année d'école obligatoire ! Ironique, la lakota ? Mais noooon ! Dans tous les cas ça l'arrange bien que le sujet dévie un peu sur l'Islande et ses fiertés nationales puisque elle non plus, hein, elle n'a pas pensé à prendre une deuxième paire de chaussures. Le seul truc qui la sauve, c'est le fait d'être sur Anoki.

Bref, c'est Kaya qui finit par proposer de faire un arrêt dans cette petite air commerciale. Joa' demande à Isa' ce qu'elle en pense alors que la jeune femme se retient de hausser à nouveau les yeux. Les couples... Toujours à se demander leurs avis respectifs... Fort heureusement l'islandaise est aussi d'humeur aventureuse et le trio se retrouve face à un rideau métallique déjà forcé. Sa camarade est la première à vouloir y entrer et la lakota, elle, se retrouve avec son sac sur le bras. Ouais ! confirme-t-elle quand son amie lui demande si elle peut le lui tenir. Tiens, Joa' ! C'est à lui de tenir le sac de sa petite amie après tout, non ? Il se débrouillera quand même pour trouver une torche avec tout ce barda. L'amour donne des ailes, c'est comme Red Bull.

Faut sonner avant d'entrer ! rappelle ensuite Kaya, très scolaire. Elle tape du pied contre le rideau métallique. Ca résonne un peu, ils tendent l'oreille et aucun grognement ne vient répondre au bout d'une bonne minute d'attente. C'est bon, non ? Ouais, on dirait que c'est vide. Aussi après Isa' c'est la lakota qui se faufile à l'intérieur. Sans grande grâce mais avec un semblant d'efficacité. Vous savez qu'si on vivait dans un État Républicain on aurait sûrement pu trouver un rayon avec des fusils à pompes dans c'magasin ? Mais non, Washington était démocrate. Aucune chance de trouver ce genre de matos par ici.

En tout cas ca avait l'air plus grand de l'extérieur. Et ce que leur lampe torche balaie pour l'instant ressemble surtout à un spectacle de pillage en règle. Il reste plus grand chose. Voire rien, en fait. Mais peut-être qu'en cherchant bien... Dans la panique y'a sûrement des trucs qui ont du glisser sous les étales, non ? Autant être optimistes et jeter quand même un oeil. Vous voulez fouiller à deux dans l'arrière boutique ? propose-t-elle au couple. S'ils ont un moment d'intimité maintenant peut-être qu'ils la laisseront dormir ce soir, qui sait ? Et cette halte n'aura pas été totalement inutile...