« Lache moi putain !!
- Bordel ! reprend toi !! On a besoin de toi alors c’est pas le moment de nous lâcher en route. Je sais pas ce qui est le plus chiant quand tu es bourré ou quand tu me les petes avec ta philosophie d’émo.»

Avachis sur ma moto, je regarde Winston d’un air mauvais. Je n’aime pas qu’il ait raison et j’aime encore moi que cela soit sur le fait que je rame complément dans ma vie. Ce connard de Clochette s’est terré pour lécher ses plaies dans des nids de NE où même moi je pense que c’est pas trop faisable. Nos effectifs ont eu du mal a survivre a l’égoïsme des TR qui ont détruire les NE sans nous et aussi au fait qu’on a été un peu balancé avant ca. Quand j’avais dit que je la sentais pas la pouffiasse au allure d’assistante sociale de TR. Certaines comme Alba et Amalia avaient disparue et ce n’était pas les seules.

« Il nous faudrait un QG, un point de repli aux yeux du monde pour se regrouper et ..
- On a qu’a ouvrir un garage ...
- Quoi ??... Attends… mais c’est une putain de bonne idée ??!! Tu vois quand tu peux !! On pourrait faire ca ici ?  »

Merde, j’avais balancé ca comme ça. Mais a regarder le parking di store, qui fait presque autant taudis que le NML, je reste partagé, Trop de passage pour rester discret. Pendant que je zieute, je crois voir une nana que je connais. Le mec avec aussi. Mais c’est pas forcement ca qui fait que je n’écoute plus Winston et me redresse, a l’affut. Ils sont suivis et pas part les bisounours du coin.

« Putain ? Mais t’es sérieux là ? Je te cause et toi t’es juste en train de matter !! Ok elle a un jolie p’tit cul mais …
- C’est des Son of Chaos…
- Quoi ??? Putain !!! Mais ouai ! Bordel, désolé mon gars mais je pense que ce petit cul va se faire enfiler par d’autre que toi ce soir et qu'il sera devenu trop large même pour Mauricette après ça. Wooo !! Tu me fait quoi ??? »

Je me suis déjà levé, attrapant Mauricette qui est bien caché dans une couverture nouée pour les suivre.

« ON AVAIT DIT PAS DE BAGARRE !!!
- Déjà c’est toi qui l’avait dit, ensuite, ou tu vois une bagarre ? Je vais juste me dégourdir les jambes. Reste a garder Gisele, je reviens. »

Le plus tranquillement du monde, je commence a filer les mec qui suivre des IF qui sont surement a la poursuite d’un truc eux aussi. Je sens bien la merde arrivée sauf que, si je suis devenu SC, ce n’était pas que pour chercher la mort mais aussi parce que j’avais certaines convictions, en plus de celles de tuer du NE, bien évidement. Laisser faire et fermer les yeux, ca a jamais été mon kiffe de toute facon.

C’est dans ces moments où je regrette que nous n’ayons pas vraiment de véhicule. Du moins, que nous ayons décidé de ne pas trop nous en servir. Deux jours à dos de cheval pour arriver à The Store… J’ai mal aux cuisses et aux fesses, mais je vais finir par m’y faire. Je n’ai pas trop le choix, c’est notre mode de locomotion désormais, puis… j’aime beaucoup Noche. C’est un réel plaisir que d’avoir appris l’équitation.

Bref, après avoir laissé les chevaux là où il fallait, Isaiah et moi nous dirigeons vers l’ancien centre commercial. Tous les deux nous ne sommes pas de grands bavards, lui encore moins que moi, donc c’est en silence que nous progressons doucement dans le grand stationnement. Je croise les brase contre ma poitrine, essayant de me protéger du froid de janvier, non sans grelotter bien malgré moi. Même avec un manteau et un bonnet, c’est frisquet depuis que nous avons quitté le vignoble.

Il y a quelques éclats de voix dehors et instinctivement je cherche sans trop regarder de quel endroit ça vient, sans trouver. C’est un endroit passant après tout, c’est normal. Je redoute un peu d’entrer en fait, mais le froid gagnera bien assez vite contre mon malaise des « foules ».

Je crois qu’on est plusieurs à pensée ça, puisque j’entends des pas pas loin derrière nous. En regardant par-dessus mon épaule, je vois bien qu’ils nous suivent. Je me crispe un petit peu, toujours trop méfiante pour un rien. Je me retourne vers l’avant et chuchote à l’attention d’Isaiah.

- Je ne sais pas si on va simplement au même endroit, mais… on a des gens derrière. Il faut dire que depuis les Sinners ou même de savoir que les Oblivions sont dans le coin, qu’ils m’ont repéré, ça me tend comme pas possible.

Je vois les coupables partout. Des menaces partout.

En retour, j’ai droit qu’à un hmmm. Je roule les yeux au ciel. Je n’en suis pas au degré de Faith ma foi, qui comprend ces monosyllabes du gardien de phare. Je ne sais pas s’il me dit simplement qu’il faut rester sur nos gardes ou s’il n’en a rien à battre au contraire… Génial.

Je me faufile dans les badauds, ignorant savamment papa Winston pour suivre les types qui ne sont pas d’une discrétion exemplaire. Je remarque bien que la plupart des habitués baissent les yeux et s’écartent dans leur chemin. Des petites brutes du coin qui profite du chaos et de l’individualisme contagieux des survivants. Des petits prédateurs minables comme j’adore chasser.

Une part de moi ressent déjà ce petit frisson qui me parcourt la colonne vertébrale et me donne un avant-gout de tout ce que mon cerveau saura me délivrer de bon si je fonce simplement dans le tas. Apres cette orgie de sang et de tension dans les égouts près de Providence, mon nouveau régime ne me convient pas plus qu’a un loup que l’on nourri a la salade. Les quelques copeaux de viande dedans ne sont pas suffisant.

A 1 contre 5, c’est la promesse d’un bon moment de violence avec un enjeu incertain, une bouffée de cette adrénaline qui me manque cruellement. Sauf que… j’ai deux enfants a charge, les SC comptent sur moi plus que jamais et je n’ai pas le droit de faire mon ado en crise tant que je n’aurais pas buté cette saloperie de Clochette.

Le duo d’If semble s’arrêter a étale, je vois bien la foufoune donner des signes de nervosité mais ce n’est pas ca qui me donne le signal pour agir. Les types se séparent. C’est le signe qu’ils vont agir, du coup… bah moi aussi, je suis pas un mec compliqué quoi qu’en disent l’autre débile sur ma mob. Je vais vers un qui semble faire le gay, ou le guet, enfin, celui qui zieute le couple sans faire attention a ce qui se passe derrière. En même temps, pourquoi faire. Les gens n’oseraient pas toucher a des gros durs comme eux… a moins d’être débile ou d’avoir une grosse épée. Hey ! C’est marrant, je crois que je rempli tous les critères. Discrètement, je lui mets la main sur la bouche et lui assené 3 bons coups de couteau dans les cotes avant de lâcher son cadavre comme si de rien était. On est d’accord ? vous n’avez rien vu, ce n’est pas moi ?

Je vais les mains dans les poches vers le duo en danger, ne manquant pas de bousculer le Son qui s’avance aussi vers eux. Avec une mince faussement contrite je lui dis :

« Oh putain ! Mec ! désolé ! Je t’avais pas vu ! t’es tellement discret vieux… mais comment tu fais? En filature tu dois etre un dieu?! »

Oulala, il devient tout rouge. C’est qu’il a deviné le foutage de gueule et qu’il pas été habitué a ce qu’on lui cause comme ca le pépère !  Je souris en le voyant chercher des yeux ses camarades. C’est bien ce que je pensais. En groupe ils ne se sentent plus pisser mais dès qu’il faut se la tenir toute seule, ils ont le kiki mou. Le type aboie grosse erreur. Un chien qui mord n’aboie jamais, j’ai un sourire mauvais et méprisant en l’écoutant. Il ne vaut même pas la peine que je souille une lame ; BORDEL MAIS FAUT FAIRE QUOI DANS CE PUTAIN DE MONDE POUR AVOIR DE VRAI ADVERSAIRE ???!!!!!!

« Si tu veux pas crever, t’as intérêt a dégager sale con !
- Ouai ouai… je connais la chanson. Prends un ticket comme tout le monde. Au passage, je crois que t’as un de tes potes qui a fait un malaise, a ta place, j’irais voir et j’en resterais là.
- D’où… comment ??? Tu sais au moins a qui tu parles ???!! »

Je me contente de lui répondre avec un rire moqueur. Oui je sais : un minable. Puis, je lui tourner le dos pour aller vers les deux IF, restant attentif en cas d’attaque sournoise.Ca arrive que je me plante, et c’est souvent comme ca qu’on me plante aussi. Le mec commence une envoyée de jurons avant que ses yeux  ne se posent sur l’objet caché dans le tissus que je porte sur mon dos, mon âme sœur et fidèle compagne : Mauricette.

« Je… excusez moi… Monsieur… je… on.. pardon.. je… je vais y aller »

La aussi je ne suis pas dupe. Il se carapate, mais pas pour aller chouiner dans les jupons de sa mère mais plus pour aller chercher ses potes parce qu’il pense que je pourrais être le SC avec une épée qui est recherché. Genre. Je suis au niveau des deux sans trop savoir s’ils vont me remettre. La p’tite meuf je l’ai a peine croisé et l’autre je crois que c’était le mec qui gueulait de son phare. Très sérieusement, mais avec un air absolument calme, comme s’il n’y avait pas d’urgence, je leur dis :

« Ca va pas être un scoop mais vous avez les connards au cul. Désolé toi, mais t’es un peu trop mignonne pour ne pas te faire remarquer et c’est pas des types qui vont te proposer un verre ou te demander ta couleur préférer avant de vouloir te foutre a poil. »

Toujours avec cette nonchalance du mec sur de lui. Je leur demande :

« Je sais pas si vous avez fini vos emplettes, mais je vous conseilles de pas trainer. L’autre débile est surement parti chercher ses potes et j’ai juste aucune idée de combien ils sont. »

Même si je pourrais surement les encercler a moi tout seul.

« Est ce que je peux vous aider pour aller plus vite? Vous cherchez quoi? »

Bon, jusqu’ici tout va. Je m’en suis peut-être fait pour rien ? Je ne me sens pas plus détendue pour autant. Isaiah n’a pas l’air le moins du monde inquiet lui… Nous sommes entrés dans le vieux centre commercial et nous passons à quelques étales, il y a beaucoup de monde comme à chaque fois que… j’essaie de prendre de grandes inspirations par moment pour me calmer les nerfs. On ne nous attaquerait pas comme ça ? Ici ? Parmi tout ce monde ? Pas à The Store, je ne crois pas, mais ailleurs comme à Portland, c’était monnaie courante.

Heureusement, je n’ai pas besoin de me concentrer pour fouiner les étals. Ce que je cherche est assez précis, donc du premier coup d’œil je sais si j’ai ou non.

Sauf que voilà, d’un coup on a quelqu’un à côté de nous. Je sursaute bien malgré moi et pose instinctivement la main sur mon couteau. Il s’agit par contre d’une tête qui m’est familière, puis plus encore, il nous annonce que j’avais raison. Je rive mes prunelles pleines de colère sur Isaiah, me retenant de lui passer un savon puisqu’il ne me croyait pas. Je reviens rapidement au type qui nous a abordés et je le remets enfin en place. Isha je crois. Il était avec James et Evan.

Je lance un regard par-dessus mon épaule, essayant de cherche les connards qui nous ont suivis, mais je ne repère rien pour l’instant.

- Ils sont combien ? Ils ont l’air de venir du coin ou bien ? Je réprime un grand frisson en me disant qu’il s’agit peut-être des Oblivions…

Après, Isha n’a probablement pas réponse à mes questions. Il vaut mieux donc bouger, plutôt que d’attendre sagement en place.

- Non, nous pouvons partir. Je cherchais des outils particuliers pour le vignoble, mais tant pis.

Ça n’était pas d’une vitale importance non plus. Quitte à revenir demain avant de repartir pour Telve… Je ne mentirai pas par contre, ça me fait bien chier tout ça. Beaucoup même…

- Il faut que nous trouvions une planque en attendant qu’ils nous perdent de vue. Que je lance à Isaiah. J’ai droit à un fameux « hmmm » en retour. Je décide de déchiffrer ça par un oui.

Je hausse les épaules a sa question comme s’il n’y avait aucune urgence. Ignorant les cris un peu plus loin d’une femme qui vient de découvrir un cadavre poignardé. On est d’accord que c’est pas moi qui est fait ca, vous vous souvenez ?

« Difficile à dire, les petits caïds au nom de groupe débile qui pensent faire la loi ici ca tourne pas mal. Généralement ça reste moins d’une 20 aine avec une loyauté plus élastique qu’un string xxs sur un sumo. »

Autrement dit, ils crèveront pas pour leur chef du moment. Aujourd’hui sons of chaos, demain, chou-fleur en chaleur. Ca tourne plus vite que dans un bordel de port ici. Je zieute dans les recoins ou était placé les types et avise qu’ils n’y sont plus. Visiblement sortir un flingue ou aller au combat n’a pas été dans leur option. Je n’arrive pas a dire si je suis déçu ou pas. Toujours comme si je parlais de comment gérer une sortie au bar, je continue, tranquillement :

« Mais s’ils sont pas trop finis a la pisse, ils vont éviter de vous cueillir dans le store en ignorant combien de personne sont avec moi. Je pense qu’ils sont plutôt se réunir pour attende aux sorties. C’est d’un banal…»

Mais c’est terriblement efficace. Comme quoi, les plans les plus simples sont souvent les meilleurs, sauf quand on a un putain de bourrin en face qui est vraiment blasé par ces conneries. Alors non, la je parle pas de moi, mais de Winston. J’observe les deux en face de moi, j’ai comme l’impression qu’on est pas les seuls du coin Wiwi et moi a avoir besoin d’une thérapie de couple. La p’tite meuf semble vouloir se barrer avant de finir ses emplettes. Surement que c’est le truc le plus sage a faire, dommage que ce mot la n’est absolument aucun sens pour moi.

« Si c’est des outils particuliers, vous êtes pas au bon endroit. Ici c’est les mecs qui pillent les maisons. Les trucs spécifiques c’est a l’étage ou faut aller directement voir les artisans. »

Je vois les yeux que me coule le type comme si j’avais mal compris la situation. Je le fixe avec un air un peu moqueur.

« Non mais vous avez planté combien d’essence pour venir jusqu’ici ? Vous pensez quand même pas laisser ces connards vous faire rentrer les mains vides ? »

Ils sont sérieux tous les deux ? Non mais non. Je me suis pas incliné devant des NE c’est pas pour le faire avec d’obscure trou du cul du coin. J’ai une réputation a tenir.

« On a un peu de temps avant que ces débiles s’organisent. Toi tu vas aller sur le parking, tu verras un couillon noir sur une moto rouge, inverse pas les couleurs steuplé, qui doit être en train de pester dans sa barbe, il arrête jamais, il est chiant. Bref tu vas le voir de ma part et tu lui dis juste que les Sons font chier et qu’on va se le refaire comme au quartier russe porte principal. »

Il va pester c’est sûr, mais il comprendra le plan. Pis c'es toujours mieux que de se ^planquer. Et non ce qu'on a fait dans les égouts ca n'avait juste rien a voir!! Je me tourne vers la fille pour finir :

« Et moi je t’emmène où trouver tes outils avant qu’on se carapate en y mettant les formes. Vous en dites quoi ? »

Je vois le mec interrogé sa pote du regard. J'attends tranquillement qu'ils se décident, c'est pas comme si on avait des outils a trouvé et des tarés au cul.

Un groupe de taille moyenne tout de même… Mais surtout, pas le seul du coin malheureusement. Ça ne me surprend pas non plus, ce genre d’endroit attire forcément les pillards, que ce soit pour échanger leur butin ou pour trouver des cibles… C’est juste que… ça m’emmerde de fou d’être une cible. Je ne suis pas très diplomate non plus donc, il vaut mieux pour eux qu’ils restent à distance. Forcément, les cris et les gens qui s’attroupent plus loin me tendent, puis l’espace d’un instant je questionne du regard Isha… Il a quelque chose à voir là-dedans ? Il me semble qu’il est arrivé de nulle part. C’est peut-être bien l’un de ces fils de putes qui s’est trouvé une autre victime aussi ? Je ne vois pas ce que ça peut être d’autre avec des cris pareil…

Je soupire de plus belle en entendant qu’ils vont sans doute nous attendre à la sortie. C’est logique, je n’ai rien à redire là-dessus, mais ça me met déjà en rogne.

- On est venu avec nos chevaux surtout, mais bon. Ok, allons à l’étage, ensuite…

Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase qu’Isha donne déjà des indications à Isaiah. Des ordres surtout, mais ça m’amuse trop de voir l’ermite du phare plisser les yeux parce que ça ne lui plait pas trop. Déjà, parce qu’on lui dit quoi faire, mais plus encore, parce que ce n’est pas un type super social de base… donc d’aller voir un autre gars pour papoter de la situation…

- On pourra partir plus vite. Que je l’encourage, plus pour le faire chier qu’autre chose, même si c’est entièrement vrai.

Je ne sais pas trop ce qu’il grommèle, mais Isaiah part finalement retrouver le pote d’Isha dehors.

- Bon, dépêchons-nous. Je ne sais pas s’ils ont ce que je cherche déjà, c’est assez… spécifique. Sinon, j’ai toujours besoin de bouchons et de bouteilles… Rien n’est perdu au fond et c’est bien pourquoi je suis venue ici en fait.

Crispée, je prends déjà la direction de l’ancien escalator rouillé. Difficile cependant de ne pas regarder par-dessus mon épaule, même avec Isha qui m’accompagne.

Je reste a observer l’étrange duo tout en jetant des coups d’œil a ce qui se passe autour de nous. Rester Immortel c’est quand même un travail de tous les jours pour le rester. Ca demande pas mal d’observation et de stratégie. Pas la peine de dire que j’ai ma tête la plus innocente quand le regard de la femme se pose sur moi. Pour le moment, la découverte du cadavre fait son effet et les gens sont en train de peser le pour et le contre entre les risques de règlement de compte ou juste un type qui a pas eu de bol. Si quelqu’un percute que c’est un mec du gang du moment, ca va se vider plus vite que les bourses d’un marin dans un bordel après un retour de plusieurs mois en mer. En attendant je reste d’un calme olympien alors que la fille semble trancher le débat muet entre et le type. Au moins, je sais qui porte la culotte.

Je lance un trousser de clé au gus avec un porte clé deadpool qui fait une grimace ou c’est écrit « ca s’appelle revient » et un mon petit poney « l’amitié c’est magique ». Ouai, Gemma a voulu que je le prenne aussi celui-là.

« Tiens, tu fileras ca au type… »

Je le sens un peu constipé et ça m’amuse. Je sais pas pourquoi mais je sens que ca va pas être mon BFF vu le regard qu’il me coule. Evidemment, comme je suis un mec qui n’aime pas la provocation, je lui fais un petit salut façon reine d’Angleterre avant qu’il ne parte. Je sens que lui et Wiwi, ils vont kiffer. Avec une révérence surjoués je lui dis en ouvrant la voir vers les escalators bloqués qui servent d’escaliers :

« Si mademoiselle veut bien se donner la peine. Essaye de me coller pour monter a l’étage, ca va bientôt être un beau bordel. »

Je passe devant et ouvre la voie en jouant du muscle et des épaules. A chaque personne que je bouscule, je m’excuse avec une main sur son épaule et des « Je ne vous ai pas fait mal? » compatissants, les yeux dans siens. Ouai ouai… vous me connaissez trop bien. Je m’excuse jamais, sauf que j’ai un truc a gagner et là, c’est ce que fais ma main libre qui est intéressant parce que récupère les fonds de poches, de sac et j’en passe. J’en profite pour faire la causette a la p’tite nana que j’escorte entre deux « Ohh !! Que je suis maladroit !! Ca va ? ». C’est avec le ton de la conversation absolument anodine que je tente la légèreté :

« Le pas souriant, c’est ton mec ? »

Bah quoi ? Je vois pas où est le problème de discuter gentiment !! Je suis polie et courtois, je fais la causette et tout et toi et vous allez me juger direct tout ca parce qu’elle est super canon et que je viens de me foutre dans une merde sans nom pour … je sais même pas quoi, des bouchons ? Bref on s’en branle !! Et puis, admettons que ca soit pour me renseigner, qui vous dit que c’est pas pour un ami, parce que ouai, je crois que j’en ai !! Ca vous en bouche un coin j’en suis sûr. Non mais non la

« Et sinon, a part venir dans des endroits animés pour faire du shopping, tu aimes bien faire quoi de tes journées ? »

On est presque en haut quand ca commence a gueuler sec. « C’EST UN SON !! ON A TUE UN SON !! ». J’aurais préféré qu’on ne vive pas ca sur l’escalator. Il y a déjà eu des merdes ici avec un groupe qui s’était amusé a balancé des bombes lacrymo de ce que j’ai entendu dire. Pas manqué y’a un mouvement de foule, les gens veulent se barrer et vite. Sauf que pour ca, faut descendre et nous on veut monter, voir pas être piétinés aussi en bonus.  Je soupire et chope d’autorité la fan de bouchon par la taille en lui disant, avec un peu d’humour malgré le chaos :

« Désolé, mais va falloir t’accrocher…j’ai mal calculé le timing, j’aurais préféré pouvoir te proposer au moins un verre avant. »

J’ai jamais fait de rugby, en fait a part cogner mes frangins, courir pour esquiver les coups du vieux et grimper par des fenêtres, j’ai pas trop fait de sport plus jeune, mais je pense que j’aurais fait un putain de pilier. Je trace les deniers mettre qui nous reste en passant en force. Je ne la relâche qu’une fois sur le palier et lui prends la main pour l’entrainer vers une boutique ou il y a des lettres peintes « Angus trouves tout ». Je ne la relâche qu’une fois a l’intérieur et me colle sur le coté de la porte pour observer.

« QUI VA LA ?!! »

Un type arrive, dans la 40 aine, peut être plus, avec ses lunettes rafistolées façon post apo et son look de comptable qui ne sait pas vivre sans bretelle, c’est pas le type qui fait le plus peur au monde. Bon, il a quand même une carabine pointée vers nous, avant de la baisser dès qu’il me voit. Je lui souris et il pouffe a moitié avant de reprendre son sérieux.

« Salut Angus..
- J’aurais du me douté qu’avec ce bordel tu n’étais pas loin. C’est les NE ?
- Non…. juste les Son qui voulaient un rencard sans payer un verre avant. »

Il pose son regard sur la jeune femme avec moi et se ferme en parti. On ne sait pas trop ce qui se passe ici, mais il y a pas mal de rumeur sur des nanas qui disparaissent pour qu’on ai envie de rire. Il se contente d’un « je vois » surtout en passant de l'un a l'autre avec ses yeux de fouine.  Je lui lance un des sac pris pendant la montée, j’y ai fourré pas mal de petits trucs ramassés en route. Il le regarde avant de nous faire signe de le suivre vers l’arrière-boutique tout en parlant a la jeune femme :

« Je m’appelle Angus Straut, les amis de mes amis sont les bienvenues, surtout quand ils sont aussi ravissants que vous. J’imagine que si vous etes là c’est que vous avez besoin de mes services ? Que puis je pour vous ?»

Je ferme la marche, en évitant de trop mater le petit cul devant moi, je ne suis pas ce genre d’homme et surtout, je connais le sens des affaires d’Angus autant que son sens de l’amitié. Aussi, je garde un œil bien ouvert le temps que la reine du shopping explique ce qu’elle veut et qu’il voit ce qu’il a en stock ou pourrait avoir.