Cette histoire de pirates, ça craint, vraiment. Keira écoute les uns et les autres. Elle est d'accord avec Reed, la priorité, ça reste de mettre les plus faibles en sécurité : les enfants, les femmes enceintes. « Je suis d'accord » souffle-t-elle à Yulia. « ça serait cool de leur mettre la pâtée, mais j'suis pas sûre qu'on ait le niveau face à des pirates » La gymnaste grimace. Non, ils ne sont clairement pas taillés pour combattre des ennemis aussi sanguinaires.

Peter demande qui a des idées. « Hmm, je suis d'accord avec Reed et Emily, tant qu'on a encore du temps, un petit groupe devrait partir avec les plus faibles, les chevaux et tout ce qu'on veut pas qu'ils chopent. Il faut mettre le maximum de distance entre eux et les gosses avant qu'ils arrivent ici. » propose-t-elle. Vu ce qu'ils font aux femmes, elle craint un peu qu'ils ne s'en prennent gratuitement aux enfants par la même occasion.

Quant aux pirates et à leur arrivée ici, Keira réfléchit aussi. « Et, on peut essayer de les choper avant qu'ils accostent sur la terre ferme ? C'est surement le moment où ils seront le plus exposés et on a des fusils... » Tous rassemblés dans une barque ou un petit bateau, les pirates seront plus exposés que sur la terre ferme où ils risquent de se disperser rapidement et de les attaquer. « Et si ça ne marche pas, on peut.... peut-être les entrainer plus loin ? » Dans le but d'épargner leur refuge... C'est qu'elle l'aime bien leur petit domaine.. Le voir réduit en feu et en cendres lui ferait un peu mal...

Les connaitre, c'est un grand mot. Ils pillent et asservissent, en général, c'est ce qu'ils ont fait chez moi, en prenant des otages pour museler les révoltes, je croise les bras sur ma poitrine, l'air sombre qui va avec et l'enthousiasme clairement modéré vu la situation. Un soupir m'échappe, je suis d'autant plus contrariée qu'Lex soit pas là pour faire des merveilles. En gros, si tu fais de la merde avec eux, ceux sont les otages qui prennent pour tes conneries, que j'ajoute en haussant les épaules.

Et puis ils reviennent se servir régulièrement, pour vivre généreusement sur le fruit de ta besogne, sinon c'est pas marrant... bref, dans le genre fils de pute, on a trouvé le haut du panier quoi. Les démangeaisons me reprennent, à travers mon pull, j'ai envie de me gratter à sang. Les idées fusent déjà : Mettre les faibles à l'abri, chercher des alliés, et piéger la zone entière, que je leur conseille simplement : Faut rendre la zone tellement hostile qu'ils voudront pas venir vous visiter...

Franchement quitte à faire ça, autant les emmerder un maximum. Et puis arrangez-vous pour qu'ils s'empalent sur tout ce qu'ils peuvent en recouvrant ça de saloperies pour qu'ils crèvent derrière d'infections, mais surtout : qu'ils souffrent. Ils viennent par la mer ? Je veux couler leurs navires. Et je veux pas faire semblant. Si y'a un pauvre mec qui reste dessus, je veux le faire sauter avec, jusqu'à ce que la quille finisse dans son cul et qu'on puisse plus le reconnaitre sans un plan de montage, que j'ajoute.

L'inquiétude l'étrangle, elle porte une main sur son ventre déjà rond en regardant le sol. Tout ça l'inquiète beaucoup, elle n'a pas plus envie que les autres de perdre cet endroit. Pas encore. Evidemment, la culpabilité s'ajoute à cette histoire : sans les Sinners pour les chasser de leur précédent domaine, c'est sûr qu'ils n'en seraient pas rendus là à nouveau. Mais au moins, ils ne parlent pas de partir en abandonnant encore derrière tout ce qu'ils ont.

Surtout en plein hiver, dans leur situation, c'est... Suicidaire, elle le réalise. On peut aussi se servir des planques sous l'infirmerie pour cacher certaines de nos ressources, ou ceux qui devront rester en arrière, signe-t-elle alors, à ceux qui peuvent la comprendre. Tout le monde ne communique pas comme elle, au pire, ils se chargeront de la traduire. A côté de Peter, elle saisit son bras un instant. Elle sait ce qu'il va faire : Je ne partirais pas d'ici sans vous, assume-t-elle simplement.

En retrait avec sa soeur, elle sait exactement ce que ce regard qu'elle lui lance veut dire. Même si l'idée de laisser son père ici lui fait mal au ventre, elle soupire et doit se résigner. Il n'est pas question qu'elle se mette, apparemment, de nouveau en danger. C'est déjà bien qu'ils soient prévenus. La zone devenue hostile doit être déserté, surtout pour un conflit qui n'est pas pour eux.

Mais pour elle, c'est surtout de la résignation. Les bras croisés sur sa poitrine, la blonde a conscience que cette violence est une part d'elle. Elle peut entendre encore la voix de James qui l'encourage à l'épouser, la cultiver. Est-ce la solution ? Nous on partira, mais on peut escorter des gens jusqu'à Gig Harbor si vous voulez, ajoute-t-elle alors en haussant les épaules. Elle ne peut pas proposer mieux que ça...

Elena écoutait, acquiesçait, et planta son regard dans celui de Peter « On est d’accord qu’il n’est pas question d’abandonner Telve derrière nous. On ne fuit plus. » affirma-t-elle avec une détermination qui faisait vibrer ses cordes vocales. Les langues se déliaient et les idées fusaient. Toutes pertinentes. La jeune femme fit une rapide synthèse en conjuguant les suggestions de chacun.

« Ok, déjà en priorité, on écarte les enfants et ceux qui ne sont pas en mesure de se battre. La planque de l’infirmerie peut servir pour certaines ressources difficiles à transporter, mais s’ils venaient à incendier les habitations… » Ils ne savaient pas de quoi ils étaient capables ; ou plutôt si, ils le savaient grâce à Yulia… « Hors de question d’y mettre les enfants. » Ses orbes cuivrés s’arrêtèrent un moment sur Johanna à qui elle offrit un hochement de tête. « Isaiah vous accompagnera. Une fois les enfants à l’abri, il faudra aller prévenir les Expendables. » fit-elle en s’adressant cette fois au trappeur. Elle lui faisait confiance pour tout ça. Elle lui confierait sa propre vie sans la moindre hésitation.

« Yulia a raison. On a l’avantage du terrain. On n’est peut-être pas des grands guerriers, mais on est des sacrés emmerdeurs quand on s’y met. On peut leur faire passer l’envie de venir ici. La guerre, ce n’est pas que ce qu’on s’imagine : on peut la gagner en sapant le moral des troupes ennemies. On peut piéger les plages et la forêt, sans que ça nécessite de gros investissements. Il suffit d’un peu de bois pour faire des pieux -ce qu’ils avaient en quantité- et des saloperies pour l’empoisonner. » Sang de rôdeurs, excréments, ils ne manquaient pas de ressources de côte-là. « Et… On peut pousser le vice mais je sais déjà que certains ne vont pas aimer… » Son regard s’immobilisa quelques secondes sur Markus avant de croiser les autres. « Mais pour ce que j’ai en tête… Il va falloir une horde. Et pas avoir peur de se salir. »

J’me ronge l’ongle du pouce alors que j’écoute les différents échanges. J’ai pas eu besoin de dire quoi que ce soit à Joe pour qu’elle sache qu’il était hors de question pour nous d’rester ici. Même si j’peux piger pourquoi elle aurait envie de le faire et que la fuite est pas forcément la bonne option, même si j’ai pas envie de laisser Richard ici sans savoir ce qui va lui arriver, c’est juste que je refuse que Joe risque sa vie une fois de plus. Parce que ça finira par être la fois de trop.

Alors j’dis rien, les laissant s’organiser, avant de reprendre, faisant écho aux propos de ma sœur. « On peut aussi veiller sur eux si ça peut vous rassurer. Si vous avez peur qu’ils restent au bord de l’eau à Gig Harbor, on a d’autres endroits plus sécurisés où ils risqueront rien. Sans que vous ayez la localisation exacte… au cas où. A vous d’nous dire ce que vous préférez. » Ca, on peut le faire sans souci. Moi en tout cas, j’ai pas de problèmes à aider de cette façon.

J’ai une hésitation, avant de reprendre, fronçant le nez. « Et… s’ils sont focalisés sur vous, vos alliés pourraient ptet les prendre à revers on ? S’ils ont des bateaux aussi. » Genre en sandwichs, pendant qu’ils sont occupés à essayer d’accoster. Enfin, c’est juste une idée comme ça. « Dans tous les cas, on partira dès que possible. »

Tu n'as rien à excuser, Yulia. Assure t-elle fermement à la russe, hochant la tête à ses propositions. C'est notre endroit, notre terre. Il était hors de question de fuir d'ici. Pas encore une fois. Peter et Elena sont raccord sur leurs idées, alors que les propositions fusent ça et là.

Ok, dans l'ordre. Markus. Le brun se relève un peu vite, venant même surjouer en faisant un salut militaire. Prends un papier, et note. Sans fautes, sujet verbe et compléments. Clairement pas le couteau le plus avisé du tiroir, mais bon.

Prévenir les alliés. Les enfants et ceux qui ne sont pas en état de se battre à Gig Harbor. Dans un premier temps, pour avoir l'esprit plus libéré. Hochant la tête à la remarque d'Elena, avant de reprendre. Ca fait un moment que je n'ai plus mis les mains dans des tripes, mais selon à quoi tu pense, je ne dirais pas non à y participer. Les autopsies avaient fait partie de son cursus, après tout. Et les morts sentaient moins mauvais que certains vivants...

On à l'avantage du terrain. Poser des pièges, préparer des bombes. Trouver des rôdeurs, utiliser les plantes de Peter, et des excréments pour tout enduire. Humains, de préférence.   Et à l'air écoeuré général ? Elle hausse les épaules en les avisant tour à tour. Déformation professionnelle les enfants, mais si on peut leur refiler les pires infections possible, je ne me gênerai pas le moins du monde. Ici, c'est moi la salope de service. Pas ces pirates. Pour le moment, en tout cas.

Ils allaient donc passer un sale quart d'heure. Hochant la tête aux propositions de Joe et MA, esquissant un bref sourire de remerciement dans leur direction. Sûr que savoir leurs enfants bien entourés aiderait grandement à les rassurer, quelque part. Isaiah, tu pourras aller prévenir les alliés ? s'enquit-elle auprès du trappeur qui hoche brièvement la tête, annonçant déjà monter pour préparer son sac.

On à des lieux alentours du domaine. Le site d'excavation, l'institut de beauté et le cimetière. On pourra y trouver du matériel qui nous sera utile, non ?