« Putain de bordel de merde ! Est-ce que ce truc va enfin tenir en place ? » Si cette tente semblait idéale sur le papier, c’était en réalité un enfer à monter chaque soir. Après quatre jours, je pensais avoir fini par m’habituer, mais il y avait toujours quelque chose qui allait de travers. « Je suppose que le gosse de riche serait infoutu de m’aider ? » La pique, envers Yuan, était parfaitement gratuite. En vérité, je n’étais pas plus débrouillard que lui à ce sujet. J’étais un pur citadin depuis toujours. Et ce n’était pas en Ecosse qu’on dormait sous des tentes, tellement le vent menaçait de tout faire s’envoler. « Pourquoi on n’a pas pris un van ? » Lâchai-je, d’un ton frustré, sachant très bien la réponse qu’on allait me servir. Et pourquoi tu n’avais pas embarqué tout le parking véhicule de Fort Ward dans ta poche aussi, Locklan ?

Dans un grognement irrité, j’abandonnai la lutte et récupérai mes armes. « Je vous laisse finir de monter le camp, je vais faire un rapide tour pour voir ce qui nous attend ici. Allez viens, Tommy. » Le berger allemand répondit aussitôt à l'inclinaison, la langue pendante, bien trop joyeux à mon goût.

Nous n’avions fait que rouler, du matin au soir, sur des routes mal entretenues et désertes. J’avais encore du mal à comprendre pourquoi Layla avait jeté son dévolu sur cette baie éloignée de tout. On se rapprochait des Oblivions, ce qui me plaisait assez peu. Mais en vérité, mes pensées étaient ailleurs. Je n’étais même pas certain que ce sursis serait vraiment profitable. Les contaminés de la Peste Rouge allaient mourir à petits feux. Nous ne faisions que repousser l’échéance.

Nous étions cernés de part et d’autre par une forêt dense, d’où la nécessité du camping sauvage. Les villages étaient rares et disséminés, difficilement exploitables. « On est vraiment paumé au milieu de nulle part, à se demander vraiment l’intérêt… » Au moins, même si je n’appréciais pas tellement le grand air, je n’avais pas à dormir à côté de quelqu’un qui risquerait de me croquer un bout dans la nuit. Après plus d’une heure à rôder aux alentours, ma lampe-torche mit en évidence le cadavre d’un cerf, mordu à plusieurs reprises en contrebas d’une bute, pris dans une flaque de boue. Celui qui s’est déjà servi dessus devait être un rôdeur, il y avait quelques jours déjà. J’abandonnai aussitôt l’idée de récupérer l’animal pour faire demi-tour et rejoindre les autres au camp. « J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Il y a du gros gibier dans le secteur, par contre… il y a aussi des rôdeurs qui les chassent avant nous. »

Spoiler:

Occupé à mettre le feu en route, c’est à peine s’il relève la tête en entendant Locklan râler dans son coin alors qu’il monte la tente. Finalement, il se fait alpaguer par le motard et c’est un sourire poli qu’il lui rend avant de souffler, d’une voix tout à fait cordiale. « Et bien, vu qu’hier vous avez affirmé que c’était un jeu d’enfant de monter cette tente, je me voyais difficilement remettre vos compétences en question. Mais je peux m’en occuper si vous voulez. » De fait, il en a passé des heures dans ce type de tente, tout gosse de riche qu’il soit. Même si ça ne valait pas les hôtels de luxe qui avaient, ne nous leurrons pas, sa préférence.

Soufflant sur les braises pour faire démarrer le feu, il pose quelques cailloux pour bien le limiter, alors que Locklan continue, comme presque tous les soirs depuis leur départ, de se plaindre. Il se retient de lui répondre qu’ils n’ont jamais eu de van et que s’il y en avait un, celui-ci aurait probablement brûlé avec le reste du campement, ce genre de répartie n’ayant, à ses yeux aucune pertinence.

Et s’il n’aime pas l’endroit, ce n’est pas le cas de l’asiatique qui trouve un certain apaisement à être au milieu de nulle part. Même si l’endroit est tout sauf accueillant, autant être honnête. Relevant la tête en direction des deux femmes alors que le motard part faire une ronde, Yuan finit par reprendre, non sans un sourire à l’attention de la plus jeune. « Je proposerais bien de faire à manger, mais j’en connais une qui va avoir toutes les objections du monde à propos. » Alors, autant que Zelda se dévoue après tout. De son côté, il fait chauffer de l’eau avec un ersatz de café qui leur restait encore, son attention détournée au moment où Locklan revient. Une grimace en réponse à la nouvelle. « Au moins, nous sommes prévenus. »

C’est à son tour de faire une ronde et il attrape son arme, inspirant longuement avant de commencer à marcher dans la nuit. Le feu n’est bientôt plus qu’un point lumineux et les bruits de la nuit commencent à le cerner de toutes parts. La bruine rajoute une couche à un tableau déjà inquiétant et il resserre les pans de sa veste avant de s’arrêter un instant, le faisceau de sa lampe balayant une volée de champignons dont l’aspect lui est totalement inconnu. Un froncement de sourcils alors qu’il rebrousse chemin et souffle, alors que les autres sont installés autour du feu. « Il y a quelques champignons, mais je ne m’y connais pas assez pour imaginer qu’on puisse les manger. » Et il avise les autres, attendant de voir si l’un d’eux est plus calé que lui, ce qui ne serait pas difficile.

Spoiler:

- Le mâle lance à présent toutes ses forces dans la bataille. Le duel est épique, le résultat... incertain !

C'est dingue, elle ne pensait pas se souvenir de la voix monocorde, presque robotique, des présentateurs télé. Mais en pointant la caméra numérique sur Locke, forcément, elle s'est rapidement sentie investie par une mission sacrée d'information. Le Locklan est étudié pour se battre et râler, par pour monter des tentes sur des bagnoles. Ses griffes préhensiles ne sont pas adaptées à un tel travail de minutie. Clairement, Zelda, elle se régale. Elle s'est trouvée une petite souche à l'écart et c'est les jambes allongées, croisées, qu'elle observe la scène qui se déroule devant elle. Oh oh ! C'est à présent Yuan qui est la cible de l'ire de leur camarade. L'australienne hésite. Elle doit intervenir ?

Naaaan, pas besoin !

De dépit, notre homme des bois s'en prend à un chinois de passage. Car oui, chers téléspectateurs... Dans la nature aussi le capitalisme et le communisme se livrent une lutte à mort. Ce ne sont pas seulement deux regards qui s'affrontent, mais deux styles de vie ! L'Asie contre l'Amérique, le riz contre les hamburger, le gangnam Style contre le rock'n'roll ! Ils vont se battre ? Zelda détache les yeux de l'appareil pour le poser sur le duo lorsque Yu' annonce qu'il sait monter une tente de camping. Et qu'il est même prêt à le faire à la place de Reid. Coupez ! Ca va pas du tout ! Yu', il vient de t'envoyer une vanne et tu lui proposes de faire son boulot à sa place ! Sérieux ?! Mais où est l'amour propre dans tout ça ? Locke, Yu était p't-être riche mais j'te jure qu'il a une chiée d'points communs avec les pauvres ! Donc pas la peine de se moquer. Même s'il s'est défendu en le vouvoyant et que ça, ouais, ça fait un peu mal à la fierté de l'adolescente.

Finalement le duel s'achève sans la moindre goutte de sang, l'australienne repose le caméscope et se relève pour s'étirer. Monter un camp, même pour une nuit, c'est pas son délire. Et elle ne compte pas non plus se bouger le cul pendant que Locke s'amuse à chasser, lui. Zelda le regarde d'ailleurs s'en aller, envieuse. Puis hoche la tête quand quelques instants plus tard Yu' affirme que quelqu'un émettra des objections s'il se mettra à cuisiner. Il parle de moi ! confie-t-elle à Layla, un petit sourire amusé aux lèvres. Il la connait si bien... Mais non, t'inquiètes. On est des SDF en pleine nature, j'vais plus trop faire la difficile pour la bouffe ! J'm'adapte, t'as vu ? Elle espère qu'il est fier, et qu'il ne comprendra pas vraiment qu'elle tente surtout d'esquiver cette tâche ingrate. Si Yu' peut monter une tente, il peut bien faire cuir la bouffe qu'ils ont emportée. Ou Layla, non ? Elle était intendante quand même... Donc c'est un peu son boulot quand on y pense, de gérer la popotte? Elle, en tout cas, elle passe pour ce soir !

Il y a quelque chose d'autre qui la perturbe. Et son attention se dirige de plus en plus vers l'extérieur de leur petite campement à mesure que le temps passe, et que l'absence de Locke se prolonge. Ouais, un truc la travaille. On est trop cons, on aurait dû l'accompagner ! peste-t-elle. Ca aussi, elle aurait dû y penser. Rien d'étonnant à ce qu'elle soit soulagée de voir revenir leur camarade sain et sauf. Même bredouille, et porteur d'une mauvaise nouvelle. Des vrais rôdeurs ? questionne-t-elle aussitôt. Ou une d'leurs évolutions ? La famille cadavre s'agrandit de jours en jours. Et de toute évidence elle évolue plus vite, même si elle n'est pas sûre que les pestiférés puissent être considérés comme des bouffeurs de cervelle, en soi. Pas encore en tout cas. J'en connais un ou deux, pas plus ! complète-t-elle au sujet des champignons. Mais dans l'doute j'propose qu'on évite d'en bouffer, non ? C'est pas l'moment d's'empoisonner, quoi, on est un peu l'seul espoir des débilos ! Les débilos... Le dernier qualificatif qu'elle a trouvé à tous ces responsables qui n'ont même pas été foutus de séparer les infectés des sains alors que c'était la plus élémentaire des mesures de prudence à prendre...

À part ça... J'suis la seule à m'dire qu'c'est pas une bonne idée d'se poser aussi près d'Ocean Shore ? demande-t-elle après quelques secondes supplémentaires, quand le calme est revenu. On est vraiment sûrs qu'l'infection a été maîtrisée, là-bas ? Parce que si c'est les mêmes qui leur assurait que tout irait bien à Belfair qui s'en sont chargés, elle le sent plutôt moyen. Et comme elle avait déjà été renvoyée de l'armée à ce moment-là, elle ne sait même pas qui blâmer. Si y'en a genre un seul qui s'est enfuit et qu'il a répandu c'te merde dans les environs, cette nuit risque d'être un peu sportive... Non, vraiment, son intuition lui souffle qu'ils ont pas fait le meilleur move sur ce coup-là. Et j'crois pas qu'on sera en sécurité dans c'te tente, hein ! Contre des rôdeurs, sans doute. Mais contre des infectés... Enfin, peut-être qu'elle est juste un peu sur les nerfs. Ou que le pessimisme la domine. Après j'suis là pour vous protéger mais bon, quand même... Elle va pas pouvoir veiller sur eux pendant un mois, chaque heure.

C'est bon rhoo, elle rigole ! sauf pour cette histoire d'infection, Ca, ça la travaille beaucoup !

Spoiler:

Layla s’assurait qu’ils n’avaient rien oublié depuis leur dernier arrêt, pendant que les autres préparaient le campement de ce soir. La nourriture, l’eau, les munitions, l’équipement… hmmm… Tout semblait correct fort heureusement. Elle n’était pas de sortie avec n’importe qui non plus et il s’agissait d’une certaine chance. Outre Zelda qui était toujours un peu imprévisible, Layla se sentait en sécurité avec les gens présents. Observant encore une fois la carte des environs, elle relevait ses yeux clairs sur Locklan qui perdait patience avec la tente, avant de s’en prendre à Yuan, pendant que Zelda narrait la scène. C’était bien un petit sourire qui étirait les lèvres de l’Anglaise. Amusée, elle se levait finalement pour finaliser l’installation de leur tente, pendant que Yuan s’occupait du feu.

S’installant à son tour près du feu pour se réchauffer un peu, il semblait que l’on ne voyait pas l’utilité de se rapprocher d’Ocean Shore.

- L’endroit a été complètement bombardé et nos pilotes ont confirmé les morts. En toute logique, l’endroit n’est plus porteur. L’idée n’est pas non plus de s’y installer. Disons que cette mission nous permettra de faire d’une pierre deux coups. Si le virus ne s’est bel et bien pas propagé dans la région, car nous y avons mis fin, n’est-ce pas l’endroit le plus sécuritaire pour s’installer ?

Il y avait bien plus encore qui avait fait en sorte que les responsables avaient arrêté leur choix sur cette région, ne serait-ce que pour s’assurer de l’éradication de la souche d’Ocean Shore et la jolie brune répondrait aux questions de l’équipe sans broncher.

Pour l’heure cependant, tout était si… calme. Cela en était presque étrange. Layla ne percevait aucun prédateur dans les environs. Aucun grognement, aucun râle, aucune respiration suspecte… La localisation de leur camp était assez secrète pour ne pas attirer l’attention. Excellent.

Locklan revenait d’une première ronde, puis Yuan partait. Layla servait du café aux gens présent, jusqu’au retour de l’Asiatique.

- Je prends le prochain tour, la nuit tombe doucement, reposez-vous.

S’armant, l’intendante partait à son tour pour surveiller les environs, revenant lorsque la nuit était tombée pour échanger avec le prochain garde, comme ils avaient l’habitude de le faire depuis les derniers jours.

Spoiler:

L’asiatique se contente de lever les yeux au ciel à la réaction de Zelda, se demandant vaguement à quel point il se doit de réagir ou non. Mais, comme bien souvent, il laisse glisser, sachant que l’adolescente se lassera avant lui faute de prises où s’accrocher. Il a tout de même un sourire amusé, se gardant bien de lui donner le fond de la pensée, bien conscient que ça frustrera et l’adolescente et le motard. « Tu ferais une excellente journaliste. Voilà une bonne reconversion. » Un clin d’œil lancé en direction de la jeune femme alors que la routine qu’ils ont mise en place voilà quatre jours continue, jusqu’à ce qu’il aille lui-même se coucher après avoir repéré les champignons.

Secoué par Layla quelques heures plus tard, il lui faut quelques secondes pour reprendre ses esprits et se rappeler où il est, tant il était profondément endormi. Se frottant le visage à deux mains, il se relève, les vieux réflexes reprenant rapidement le pas sur les quelques années passées derrière les murs sécuritaires de Fort Ward. Attrapant son arme et enfilant sa veste, il se retrouve à monter de nouveau la garde, reprenant le tour qu’ils ont déjà tous fait au moins une fois.

Avant de se figer quand il entend un gémissement à travers le bois. Qui lui glace le sang, alors qu’un frisson lui parcourt l’échine. Le bruit est bien trop étrange pour qu’il se permette de l’ignorer, mais il préfère aller aviser les autres avant de vérifier ce que c’est. D’un pas rapide, il retourne vers la tente et secoue Locklan doucement, un index sur les lèvres. Avant de faire de même en direction de Zelda. Layla vient à peine de s’endormir, inutile de la réveiller pour rien.

Et il attend que tous les deux l’aient rejoint auprès du feu. « J’ai entendu un bruit inhabituel dans la forêt. Je propose qu’on y aille à deux. Celui ou celle qui reste là prévient Layla si nous ne sommes pas revenus d’ici… 30 minutes ? » Un regard interrogateur en direction de Locklan principalement. Il est plus au fait que lui de ce genre de situation et, en tant que civil, il a eu l’habitude de se référer aux militaires encadrant ses sorties. Difficile de se défaire de ce genre d’habitude. « Alors ? Qui vient ? » Mais il veut savoir de quoi il en retourne rapidement.

Spoiler:

- Et elle ? Pourquoi on la réveille pas ?!

Au début Zelda pensait que c'était simplement à son tour de monter la garde. Mais les rouages de ses pensées se mettant peu à peu en branle, elle se rappelle que c'était Locke qui devait la réveiller. Puis la voici qui constate que Layla est encore endormie, contrairement à eux. D'où sa question parfaitement légitime : pourquoi Layla a le droit de dormir, elle !

Bon, après, c'est pas non plus comme si elle avait le choix. Et puisque Yu' les attend déjà à l'extérieur, si elle veut des réponses, il va bien falloir qu'elle aille les chercher. Ce qu'elle fait en tirant la gueule, pour la forme. Voir même en jurant lorsqu'elle se prend les pieds dans une branche et manque de s'étaler. Clairement, l'australienne, elle n'est pas du matin. Et encore moins du réveil.

Y'a toujours des bruits chelous dans les forêts, Yu'... C'est pour ça qu'elles existent ! Pour faire flipper ! Ce n'est pas non plus un hasard si on en trouve dans plein de films d'horreur. C'est angoissant, épais, sombre. C'est la nature qui veut ça. Après Zelda sait aussi que son tuteur n'est pas du genre à inventer des trucs. Ou encore que la prudence ordonne au moins de vérifier que les parages sont sûrs. Y'a aucun monde où j'vous laisse partir les deux dans la forêt interdite, les gars ! Vraiment aucun. Ils trouveraient le moyen de se foutre sur la gueule même derrière un buisson ces deux-là. Et on devrait déjà réveiller Layla, si vous voulez mon avis ! Parce qu'à deux on est toujours plus qu'à deux et qu'il reste toujours une injustice flagrante à corriger.

Dans tous les cas l'adolescente termine de s'équiper, active la lampe de sa carabine et la pointe en direction des bois proches. J'dormais grave bien, juste comme ça ! grogne-t-elle à son tuteur en passant devant lui. Alors elle espère qu'il n'a pas l'ouïe trop défaillante. Oh et perso à partir d'maintenant, j'ai décidé que j'tirais pour tuer ! Tu sauras ! La chute de Fort Ward et leur mission ne leur laisse pas vraiment l'occasion de faire dans la dentelle, ou de prendre le moindre risque. Le premier crétin qui pointe ses dents ou son arme dans sa direction, elle le fume ! L'âge avant la beauté ? l'invite-t-elle à reprendre la tête. Elle aime bien l'idée de garder les arrières de son attachant grand dadet de tuteur...

Bref !

Le duo pénètre dans la forêt et si dans un premier temps rien ne semble anormal aux yeux ou aux oreilles de l'australienne, les choses ne tardent pas avant d'évoluer. Elle les entend aussi, maintenant, ces beuglements sourds.  Okay... Ca, c'était vraiment chelou ! concède-t-elle enfin à son camarade. Son premier réflexe est de perdre son air blasé, le second consiste à épauler son arme pour parer à l'arrivée d'une menace qui ne se concrétise pas. Et vers laquelle ils se risquent même à aller. Au final il suffit au duo de suivre ces bruits inquiétants.

Pour découvrir ce qui semble être un cerf dans le faisceau de leurs lampes torches. Coincé dans un mélange de ce qui semble être de la bouh, et même pas de la mousse. Bah putain... lâche la jeune femme, perplexe. Ca fait ce bruit-là, un cerf ? Mais c'est bien vite le dernier de ses questionnements lorsqu'elle remarque l'état de l'animal global de l'animal. Des plaques de chair pourrissante, la gorge éclatée, les yeux laiteux, le flanc ouvert... Autant d'indicateurs que quelque chose ne tourne vraiment pas rond. Il devrait être mort ! note l'australienne. Seulement voilà l'animal bouge encore. De manière étrange, certes. L'virus a commencé à s'transmettre aux animaux ? Ben il ne manquait plus que ça, tiens ! C'est la meilleure ! Super ! Même les vaches vont commencer à nous bouffer ! Et il est tout simplement hors de question qu'elle se fasse bouffer par une putain de vache, Zelda ! Oh ça non !

Avertis les autres, tu veux ? J'vais filmer ça ! Et la voici qui retire son sac, toujours à bonne distance de la bestiole, pour en extirper son camescope et filmer son visage. Ici Zelda Lane, en direct de Metropoglauque ! Eh, les scientifiques, si vous vous êtes pas tous bouffés d'ici notre retour j'suis à peu près sûre qu'vous voudrez voir notre p'tite trouvaille ! Et la voici qui oriente l'objectif de sa tête jusqu'à l'animal. J'vous présente l'dernier né des usines d'l'apocalypse: le putain d'cerf mort-vivant ! Autant dire qu'ils auront du boulot. Et s'ils veulent des échantillons, ben... Qu'ils viennent les chercher eux-mêmes. Elle, elle s'approche pas d'ce machin. Fuck la science, on va l'fumer ! conclue-t-elle en coupant l'enregistrement. Et la voici qui décoche un regard à son tuteur. Tu t'en charges ? Elle préfère regarder, et monter la garde pendant qu'il fait le sale boulot.

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