Je relève les yeux vers Logan, d'abord inquiète pour lui avant de me reprendre. Eva a beaucoup d'informations, enfin... Au moins un sens de l'observation. Mais c'est quand Joséphine débarque que je me tends d'autant plus. Mary a sans doute été attaqué par ce rôdeur, ça expliquerait les cheveux blonds. Et si elle a été mordu, elle est probablement transformé. Alors trois, plus elle au moins, et on va vite se retrouver avec de sacrées emmerdes sur les épaules à ce rythme.

Putain... Que je grogne : Ces trois rôdeurs, ils courraient ? Si y'en a certains plus lent, ça nous offrira au moins quelques heures de rab, ils sont aussi moins forts, moins agiles, ça peut nous aider. Leurs morsures contaminent presque immédiatement, on ne peut pas laisser un carnage arriver, on va se faire décimer si on ne fait rien ! Que j'ajoute avant de me figer en entendant un cri. Immédiatement, mon instinct me hurle que c'est au cottage plus loin, et je retiens mon souffle avant d'en prendre la direction après avoir verifié que la porte où est ma fille est bien fermée.

OH PUTAIN ! Attention, (...) arrive dans votre direction, les mecs ! C'est la voix de Yann, je la reconnais. Il est parti avec Hayden pour aider, dieu sait s'ils sont encore ensemble tous les deux. Quoi qu'il en soit, je me démonte pas : Yann est là-bas, il va avoir besoin d'aide, sinon, il se permettrait sans doute pas ce genre de commentaires, faut qu'on soit prêt à tout.

Tout ça m’dit rien qui vaille… Mais alors, rien d’tout. P’tain, où qu’j’aille, faut toujours qu’ça parte en couille et pas qu’un peu ! Dans l’grandes largeurs, comme diraient certains fils d’putes qu’aiment bin’ parler pour ne rien dire…

Les informations données par Joséphine et l’aut’ qu’analyse l’rôdeur qu’j’ai buté, n’sont pas rassurantes… Et l’fait qu’déjà qu’qu’un s’soit fait attaquer, ça m’plaît pas non plus. D’puis qu’ques minutes, on a p’t’être perdu trop d’gens pour qu’on puisse conserver l’camp sans craindre s’de faire bouffer comme des merdes. En plus, ils n’savent pas combien d’ces supers rôdeurs nous attaquent, et ça, ç’m’emmerde grave…

En plus, l’voix qu’j’entends, et qu’Yulia entends, on sait d’où qu’elle vient et ça n’nous dit rien qui vaille ni à elle, ni à moi. Alors, tandis qu’Yu vérifie qu’la porte d’placard est bin’ fermée pour protéger Analya, moi, j’fermes les f’nêtres à double tours… Histoire qu’si elle crie, ou qu’un rôdeur plus malin qu’les autres passe par là, il n’puisse pas l’entendre… Et j’ferme la porte d’entrée, bin’ entendue.

« On reste groupé ! Vous v’nez avec Yu et moi, on verra c’qu’il s’passe là bas.

Spoiler:

Avec un hoquet de stupeur, Valérian ouvrit la porte à toute volée en reconnaissant la voix d’Hayden. « Hayden ! » s’écria-t-il, effaré. « Emilie est là-haut avec les enfants ! Il faut à tout prix que cette chose redescende ! » Et dire qu’il l’avait envoyée se mettre à l’abri à l’étage ! Une violente panique se répandait dans ses veines, embrasant son derme, affolant son palpitant qui cognait à un rythme effréné sur sa cage thoracique. Qu’avait-il fait ?!

« OH PUTAIN ! Attention, ce truc arrive dans votre direction, les mecs ! » Le cri de Yann ramena brutalement Valérian à l’instant présent : il fit volte-face, et eût tout juste le temps d’apercevoir une ombre immense qui escaladait le cottage avant qu’elle ne se jette sur Hayden. Le super-rôdeur, que le grec identifia, de par son impressionnante stature et le reflet blond de ses cheveux, comme étant Mary, poussa un cri inhumain : elle heurta de plein fouet l'apiculteur, le projetant violemment par terre.

« Non ! » Le sang du grec ne fit qu’un tour. Dans un réflexe salvateur, il brandit l’arme qu’il tenait à la main et pressa la détente : BLAM ! L’espace d’un millième de seconde, une déflagration crépita à la gueule du revolver et la balle fusa pour aller directement faucher le rôdeur en pleine tête. L’impact pulvérisa le crâne de Mary et projeta dans l’air une épaisse gerbe de sang et de morceaux de cervelle qui éclaboussa la peinture blanche du cottage. Avec un bruit mat, le corps inanimé de la femme s’effondra lourdement sur Hayden.

« Hayden ! » Valérian se précipita en avant et se laissa tomber à genoux auprès de lui, poussant sans ménagement le cadavre de côté. Il constata avec effroi que le crâne de son ami avait heurté une pierre au moment de sa chute ; mais, en appuyant deux doigts contre sa carotide, réalisa avec un puissant soulagement qu’il était encore en vie.