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Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase

Mer 10 Fév 2016 - 19:17



When Freedom calls



   
   
   

Nous avons tous perdu quelque chose, tous. Et le monde a changé, emportant avec lui les vestiges de ce que nous avons pu être, une grande partie de ce qu'il y avait de beau en notre humanité. Heureusement, une grande partie de ce qu'il y avait de plus laid en nous a disparu, ou disparaîtra.

Un silence habituel sans pour autant être agréable règne sur l'ancien lycée, rythmé par le pas des militaires qui montent la garde afin d'assurer votre sécurité. Votre sécurité. Elle est toute relative, ces derniers temps. C'est une impression en tout cas, une impression qui se renforce de jour en jour puisque la rudesse de ceux censés vous protéger se fait de plus en plus sentir. C'est dans les petites choses du quotidien que leur violence se fait ressentir, dans leur brusquerie, les regards agressifs qu'ils lancent aux hommes et les autres types de regard, plus pervers et vicieux, qui glissent de plus en plus souvent sur le corps des jeunes filles de vos rangs. Ils ont la main mise sur vous, vous leur devez tout ou presque. Et ils le savent. C'est ce sentiment de redevance qui scellent vos lèvres, certainement.

Il y a autre chose toutefois, d'autres cas de figure. On dit souvent par exemple que c'est la culpabilité qui empêche les victimes de confesser ce qui a pu leur arriver. Cette dernière a une fâcheuse tendance à s'infiltrer dans la tête de ses hôtes et à leur chuchoter à l'oreille que tout leur est imputable. C'est ce qui a empêché Victoria, 16 ans, de raconter l'impensable. Qu'un soir de beuverie, 3 militaires qui avaient ouvertement flirté avec la bouteille avait flirté avec elle, que son refus les avait mis dans une colère dans laquelle seuls les hommes sans principe savent se mettre. Que les mains de ces hommes se sont pressées, empressées sur elle dans un ballet qui n'avait rien de gracieux, ce qui ne les a toutefois pas empêchés de la faire tournoyer. Que l'homme est devenu pire qu'animal, triste prédateur. Et que de l'innocence plus ou moins intacte de la  Victoria qui s'était levée ce matin là, il ne reste plus grand chose. Ce petit rien est déjà plus conséquent que l'existence de ses parents, qui a été réduite à néant quelques semaines à peine plus tôt.  

Une semaine a passé, une semaine pendant laquelle elle a tout gardé pour elle comme une vaillante petite soldate. La digue a craqué un soir où Abigael, une vieille femme dont la douceur n'est plus à prouver, a compris que quelque chose avait changé dans sa jeune amie, que c'était une fêlure qui la défigurait et non pas une maladie dont on aurait la chance de pouvoir guérir. Victoria a raconté. Son aïeule a compris, cette petite bonne femme toute ridée qui avait manifesté dans les années 60 pour l'égalité de tous a senti son passé de revendicatrice rejaillir en elle.

La poudre se dépose depuis quelques temps déjà sur l'ancien lycée, timide toutefois, fine. Et Victoria, sans le savoir, vient de craquer l'allumette pour y mettre le feu. Les morts se sont relevés et l'oasis que vous croyiez avoir trouvée pour échapper au désert et à la désolation qui règne au dehors est en fait une vaste illusion qui causera votre perte. 14h45. Le gymnase du lycée vous accueille, vous et votre colère, dans une ambiance que vous tentez de garder sereine pour tromper vos gardiens. De vos lèvres gercées s'échappent de petits nuages de buées, en contre jour des maigres rayons de soleil qui percent à travers les fenêtres crasseuses. Bientôt, vous réclamerez justice.


Informations

♦ Il est donc 14h45, le 10 février 2016. La météo n'est pas plus clémente que d'habitude, Seattle est toujours sous la neige et la température avoisine les 4°C. S'il ne fait pas spécialement froid dans le gymnase, c'est uniquement dû aux quelques trois cents personnes qui s'y trouvent.

♦ Votre réunion s'est faite dans le plus grand secret et doit rester discrète. Les hurlements, crises et autres effusions en tout genre sont donc à éviter pour ne pas attirer l'attention. Dans la même logique, tout les civils ne sont pas présents. Quelques uns vaquent à leurs occupations à l'extérieur afin de maintenir les apparence et monter la garde mais aucun d'entre vous n'en fait partie.

♦ Comme expliqué plus haut, vous êtes environ trois cents. N'hésitez donc pas à faire intervenir des pnjs créés de toutes pièces au cours de vos posts pour donner vie à tout ce beau monde.

♦ L'organisation a changé, le flood et les réservations sont maintenant deux sujets bien distincts. Comme son nom l'indique, le sujet des réservations vous permettra de réserver votre tour dans l'event, le flood sera à utiliser si vous avez besoin de vous organiser.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase

Mer 10 Fév 2016 - 19:52

Ian était debout complètement sonné de cette rencontre. Il n’aurait jamais pensé que les militaires auraient été capables d’une telle horreur. Il se demandait logiquement si c’était la seule à avoir subi un traitement aussi horrible. Il faisait partie de ses hommes qu’il ne comprenait pas comment l’homme pouvait agir de la sorte. Boire n’excuse pas tout, il avait fait des faux pas alors qu’il était alcoolisé, comme mettre enceinte sa copine sans même le savoir. Cependant, un acte de la sorte n’est pas comparable avec le viol d’une enfant de seize années.

Elle avait seulement un an de plus que son fils. Il avait du mal à imaginer l’horreur qu’elle avait subie. C’était facile d’être un homme, on n’avait pas ou peu de souci à se faire sur le sujet. Jared était installé à côté de lui, pour la première fois, il ne faisait chier personne. Comme s’il avait compris que la situation était compliquée et que quelques choses se tramaient. C’était peut-être simplement aussi dû au fait qu’il connaissait plutôt bien la victime vu qu’il avait eu l’occasion de sympathiser. Il n’avait jamais osé lui demander jusque-là s’il était très proche. Il se demandait un instant si le moment était bien choisi avant de se pencher vers lui et lui demander. « Tu es proche d’elle, je veux dire c’est ton amie ? » Il était incapable de me répondre, l’information l’avait bien plus choqué que moi. Il hocha la tête en guise d’affirmation. S'il voulait plus d’information, il faudrait qu'il pose cette question à quelqu’un d’autre, mais il n’en fis rien. Ce n’était pas le moment.

Il aurait pu ouvrir la bouche, être le premier à parler, mais rien qu’à l’idée d’avoir les regards de toutes les personnes présentes braqués sur lui suffisait pour lui confirmer que c’était une mauvaise idée. Surtout qu’il fallait bien l’avouer, il n’avait rien d’important à dire. Il pourrait proposer un soutien psychologique à Victoria, sa formation de médecin lui avait appris les bases, mais c’était uniquement des connaissances théoriques vieilles de dix ans. Une fois de plus, il était perdu et ne savait absolument pas quoi faire, il gardait une main sur l’épaule de son fils qui bientôt serait plus grand que lui tout en jetant des regards sur les personnes présentent dans la pièce.

Il ne savait pas vraiment ce qu’il cherchait, il n’était certainement pas en train de compter vu le nombre qu’ils étaient. Il ne put s’empêcher de sourire et d’avoir les joues qui rougissaient légèrement quand son regard se posait sur Rosaleen. Lorsqu’elle croisa son regard, il baissa d’un coup les yeux pour regarder ses chaussures, il avait l’air d’un adolescent de quinze ans. Surtout qu’il y avait plus important que ça à l’heure actuelle. Il reprit ses esprits et fit de son mieux pour être attentif à tout ce qui se passait autour de lui.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase

Mer 10 Fév 2016 - 20:12


Il semblait que tout se dégradait au lycée, l'ambiance était de plus en plus tendue et malgré les efforts de la rousse pour ne pas tenir compte de l'attitude exécrable des militaires, c'était de plus en plus difficile. Elle tentait néanmoins de toujours leur trouver une excuse, quelque chose qui expliquerait cette tension ; comme par exemple le fait qu'ils soient sans nouvelles de leurs familles pouvaient potentiellement expliquer le fait qu'ils aient gâché la fête de Noël. Mais comment pouvait-on être ainsi ? Elle même était loin des siens et ça ne l'empêchait pas de rester fidèle à elle-même.

Rosaleen avait été nerveuse toute la matinée, toute la nuit à dire vrai. La veille, avant le couvre-feu, la jeune femme avait eut une discussion rapide avec Sally qui l'avait informée de la réunion qui aurait lieu le lendemain ; la brune n'en avait pas dit plus mais ça avait largement suffit pour que les interrogations arrivent. La galloise avait donc passé la nuit à cogiter, regardant le plafond du gymnase, à peine éclairé par le croissant de lune qui se cachait derrière des nuages sombres. Quand elle s'était réveillée ce matin là, elle avait ressenti le besoin de s'isoler, la jeune femme avait comme le mauvais pressentiment que quelque chose se préparait, quelque chose qu'elle pensait ne jamais avoir à affronter. Elle était alors montée sur le toit du bâtiment afin de profiter du jour et de méditer avant d'avoir à affronter ce qui l'attendait.

Au moment donné, elle se dirigea vers le gymnase, croisant quelques militaires au passage à qui elle se contenta de sourire ; comme d'habitude. Mais en entrant dans le gymnase, le calme et la tension étouffante s'abattirent sur elle. La masse de monde était impressionnante, bien plus que d'habitude, mais malgré la foule elle croisa le regard de Ian à qui elle sourit légèrement. Elle s’apprêtait à s'approcher de lui quand elle entendit les murmures par-ci par-là, elle crut entendre des mots atroces ; viol, militaire, jeune fille. Il ne lui en fallu pas plus pour comprendre le fond de l'histoire, et elle se figea. Était-ce possible ? Ces hommes faisant parti du corps armé, ceux qui étaient censés les protéger de ce qui se tramait là dehors, avaient-ils vraiment pu faire une chose pareil ? Mettant une main sur sa bouche, l'autre entourant la pierre autour de son cou, elle se remis en marche, se dirigeant vers le centre du gymnase. Elle aperçut Jaden et sa femme, ne changeant pas de direction elle posa une main sur le bras de l'homme, le regard un peu affolé.

« C'est... c'est vrai ce qu'on entend ? Ce qu'il s'est passé ? C'est pas possible, pas vrai ? »

Elle parlait peut-être un peu vite, mais c'était égal. C'était lui qu'elle était venue voir, parce-qu'il était lui aussi militaire avant tout ça, il devait forcément en savoir plus qu'elle. La rousse refusait d'y croire, pas ici, pas par ceux qui se devaient de les défendre ; ceux qui commettaient cela étaient des âmes en peine, ils pouvaient être aidés. Mais si effectivement c'était arrivé, âme en peine ou quoi que ce soit d'autre, la rousse ne pourrait pas passer l'éponge. Pas cette fois.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase

Mer 10 Fév 2016 - 20:57

Il n'y avait pas à être surpris... Depuis qu'ils étaient ici, les militaires étaient les rois et agissaient comme ils le souhaitaient. Par de pure instinct de domination et de pulsions animales, ils s'étaient assis sur tout le monde, et avait même commis l'irréparable.

Quand Sally était venue lui siffler aux oreilles la nouvelle du viol d'une jeune fille de seize ans par une partie du corps militaire, son sang n'avait fait qu'un tour dans son cerveau. Il s'était sentie porter par une colère nouvelle, et ses mains s'étaient mises à trembler. Il avait eu un mal fou à remballer sa rage en rasant quelques groupes militaires qui agissaient comme si de rien ne s'était passé. Ils se permettaient tout... Se servaient comme si le buffet était à volonté. Et quand ce genre d'agissements commençaient, ils ne s'arrêtaient jamais en si bon chemin. L'âme et le coeur de certaines personnes changent en même temps que le monde.

Wade était vraiment sur le point de craquer, de tenter l'irréparable quitte à projeter en arrière ou se faire jeter dehors. Il était tout bonnement incapable d'en regarder un seul dans les yeux. Déjà la soirée de noël qu'ils avaient saboter pour faire cesser les chants et ce moment de bonheur. Il avait pris ça pour de la jalousie pure, avait même calmé son gamin avec Sally, il avait été presque inconsolable... Mais là, c'était de trop. La vieille dame qui avait transmis la nouvelle était aussi bien décidée à faire entendre justice.

Le temps était interminable, il avait passé beaucoup de temps à regarder l'heure tourné avant que sonne le moment d'y aller, à cette réunion. D'un commun accord avec sa femme, ils avaient décidé de ne pas prendre leur bout de chou avec et l'avait laissé à la voisine Lara qui y était plutôt habitué. Les enfants n'étaient du genre, pas spécialement bienvenue à ce genre d'assemblée...

« Et après, ça sera quoi ? Ils vont prendre nos filles, nos femmes comme si ça leurs étaient dû ... ? »
Chuchoter n'avait jamais été son fort, mais pour cette fois il avait fait l'effort. Pour préserver cette réunion et éviter d'éveiller les soupçons... Il avait baissé le ton, pris la parole dans les premiers tout en regardant tout le monde réunit, le regard grave. Il savait très bien que le dialogue avec les militaires seraient impossibles. Certains d'entre eux avaient fait explosé un truc là-haut, ils étaient givrés... Et c'était pas le genre de chose qui se soignait. Ils avaient profiter d'une jeune fille qui avait à peine compris ce qui lui était arrivé...

« Et discuter avec eux... On a bien vu ce que ça avait donné la dernière fois pendant la soirée de Noël... Ils profitent trop de leurs positions. » C'était peu dire même. Et il en avait déjà vu, des gens profiter des autres sans scrupule. Une mise en bouche ne leurs suffisaient jamais.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase

Mer 10 Fév 2016 - 21:17

L'ambiance est pesante en ce début d'après-midi. On est en plein hiver, et la neige tombe déjà sur Seattle depuis un long moment. Il fait froid, humide. Mais la grise mine de certains habitants du lycée n'est pas à imputer au ciel, pâle et menaçant. La réalité est bien plus sordide. Et ça devait arriver.
Nous, civils, avons trop courbé l'échine sous couvert du respect de l'autorité. Quand j'ai cru comprendre ce qui était arrivé à cette pauvre fille, ma première rencontre avec Ian m'est revenue comme une gifle en pleine figure. Un rappel au goût amer. « J'espère que ça finira par se tasser, mais, en toute franchise, j'ai du mal à y croire...  »

J'ai grincé des dents. Du mal à y croire, hein. Nous l'avons tous vu venir, et en bons moutons que nous sommes, nous avons regardé la catastrophe nous foncer droit dessus sans ciller. L'indifférence d'abord, puis Vaughn qui bat un enfant, le réveillon... Autant de signes avant coureur auxquels nous aurions du mieux prêter attention. Nous n'avons jamais été en sécurité. Et bien que nous ayons tous attendu depuis le drame du stade que le mal de dehors vienne nous atteindre, c'est de l'intérieur qu'il a fini par arriver.

Je m'en veux.

Victoria n'est pour moi qu'une inconnue, et je rechigne à faire dans les sentiments. Mais, l'identité de la victime m'affecte peu et n'en rend pas moins l'acte abjecte à mes yeux. C'est trop. Les réprimandes, pas concernée. Les représailles musclées, pas concernée. Mais ça. C'est l'atteinte de trop, celle qui aura su convaincre même les plus frileux d'entre nous – dont j'ai fait parti, guidée par un instinct de conservation visiblement défaillant – de se joindre à ceux dont les esprits ont été déjà suffisamment échauffés, trop éprouvés pour baisser les yeux de nouveau.
Pour la première fois, je me suis sentie concernée, peut-être même touchée par ce qu'il pouvait bien se passer entre les murs de ce lycée. Et j'ai changé de camp. Fini de chercher des chercher des excuses à nos geoliers en uniforme et fini de leur obéir pour avoir la paix, espérer obtenir des faveurs. La roue tourne, ou va tourner sous peu.

Emboîtant le pas à Valeria, qui tient son fils tout contre elle alors qu'elle entre dans le gymnase, je constate avec un semblant de satisfaction que celui-ci est bondé mais calme. Bien, j'ai voulu participer à la mise en place de cette réunion clandestine, prévenir autant que possible de sa tenue et rappeler que la discrétion était de mise. Le message est visiblement passé.
Mais même pour moi, l'heure n'est pas à se jeter des fleurs parfumées.
Pour l'instant, tout ce que je peux sentir, c'est la tension. Elle est palpable, certains savent, d'autres ne tarderont plus à apprendre. Et ensuite...
Ensuite nous aviserons, mais je doute que notre rassemblement se terminera dans le calme religieux sur lequel il s'ouvre, parce que le peuple est en colère, qu'il réclamera justice, vengeance. Et ça devait arriver.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase

Mer 10 Fév 2016 - 21:29

Combien de fois Ayden avait dit à son frère qu'il devait arrêter d'être en compagnie des hommes de Moore ? Combien de fois avait-il tenter de faire comprendre à Seth qu'il faisait le mauvais choix en préférant largement la compagnie de ses anciens camarades à celle des autre survivants ? Combien de fois avait-il prévenu son aîné que toute cette histoire de camp, confiné dans une établissement scolaire, ça sentait le pâté et que ça finirait mal ? Et combien de fois Super Soldat avait dit à l'illustrateur qu'il devenait parano parce qu'il n'aimait tout simplement pas se retrouver privé de liberté ? C'est vrai, le français n'aimait pas du tout l'idée d'être bloqué là, avec les autres survivants. Pas qu'il ait quelque chose contre les autres, mais il n'en pouvait plus. Il venait doucement à bout de sa tolérance concernant cet enfermement forcé. Pourtant, ce n'était pas réellement ça le problème. Non. Il était tout autre. Il était complexe. Imposant. Armé.

Ces militaires. C'était eux le cancer du groupe. Certes, ils étaient utiles à la survie de chacun, assurant protection et ravitaillements, entraînés, et presque rassurant mais non. Ils accumulaient toujours plus les boulettes et le bourdonnement de rage se faisait entendre ici et là dans les rangs de réfugiés, tel un essaim d'abeilles, menaçantes, montrant le dard sans pour autant attaquer. Déjà que ces imbéciles en uniforme avaient foutu les pieds dans le plat à Noël, pendant l'interruption des festivités, après ça, ils n'avaient pas ratés les occasions de cracher dans la soupe. Est-ce qu'ils foutaient volontairement à mal les relations entre eux et les citoyens lambda ? Dans tous les cas, le français prenait bien souvent sur lui pour ne pas cogner sur les premiers soldats qui s'approchaient, les airs supérieurs qu'ils se donnaient l'agaçant toujours plus, et ces manies de donner des ordres, de montrer qu'ils avaient le pouvoir et d'en abuser... Rah ! Bon sang oui, qu'il s'était retenu.

Mais pas cette fois. Pas après les actes immondes de ces porcs qui clamaient être des "héros". Son cul, au muet. Des héros ? Quel genre de héros osait bafouer l'honneur d'une fillette de seize ans ? D'une gamine à qui on arrachait le peu d'innocence que ce nouveau monde pouvait encore tolérer. Lorsqu'on lui rapporta cette vérité, il ne fallut pas longtemps à Ayden pour aller trouver son frère et lui mettre son poing en pleine figure, sans plus un mot. Il ne faisait pas parti de ces criminels mais il les connaissait forcément. C'en était trop pour le dessinateur. Là, il s'agissait du vase qui faisait déborder le château d'eau. Ayant assistée à la scène, Bernadette vint à lui, le mettant au courant du rassemblement qui se tiendrait sous peu.

Le jour de la réunion, soit, ce 10 février, le muet vint, comme beaucoup, gonfler les rangs de ceux qui réclamaient justice. En jetant quelques coups d’œil, il pu aisément voir des visages familiers qu'il salua d'un mouvement de tête lent, quand les regards se croisaient. Même s'il tentait de contenir la colère en lui, Ayden ne pouvait contrôler le tremblement de ses mains, ni la crispation de sa mâchoire, le sujet à traiter étant bien trop important pour calmer son esprit en ébullition. Il devait respirer. La rencontre n'avait pas commencer, il devait se calmer. Patience. Il ne fallait pas attirer l'attention sur lui. Normal, il fallait rester normal.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase

Mer 10 Fév 2016 - 21:47

Cela fait quelques semaines maintenant que nous avons eu le privilège d'être secourues par les uniformes et les armes. Au début, c'était plutôt sympathique. Entourée de soldats. Du béton entre les Eddies et moi. Des grilles. Des flingues. Des hommes prêts à tout pour nous protéger. Mais quand le monde s'écroule, les masques tombent bien vite, et bien bas...

Le regard de nos protecteurs a changé. Autrefois bienveillant, ils me donnent aujourd'hui l'impression d'être un morceau de viande, à leur merci. Je sens leurs pupilles détailler mes vêtements - qui sont bien plus chauds que sexy -, à la recherche du soupçons de mes formes, pour mieux les imaginer. J'entends leurs voix, leurs rires de prédateurs de plus en plus en accord avec leurs désirs. Ces désirs, je peux les comprendre. C'est humain d'avoir envie de l'autre.. Mais je sens bien que quand ils me matent, comme les mâles qu'ils sont, mon avis sur la question n'a aucune importance. Je commence à avoir peur d'eux. Meg' me dit que je suis bête, qu'ils ne feront rien de mal. Mouais..

Une rumeur s'est élevée depuis le peuple des survivants. Des murmures, portés de bouches à oreilles. Des " on dit ". Qui malheureusement me confortent dans mes idées. Dans mes impressions. Les chuchotements accusent.. Oui, ils accusent ! Des militaires auraient abusé d'une pauvre gamine. Mon sang se glace à chaque fois que j'entend parler de cette histoire. Je les imagine.. J'ai cette vision de leurs regards, les mêmes qu'ils me lancent. Je sens leurs forces, guidées par leurs esprits embrumés par l'alcool. Je sens leurs insultes en réponse aux tentatives de la pauvre fille.. Je les vois la.. Mon dieu, j'en ai mal au ventre. J'ai envie de vomir. Ils me dégoûtent. Ce sont des porcs, des monstres, ils ne valent pas mieux que ces choses hirsutes dehors. Quel plaisir ont ils bien pu prendre ?

Les murmures planent autours de moi. Est ce bien réel ? Est ce un simple malentendu ? La vérité n'est pas si loin.. Meg' et moi sommes au point de rendez vous. L'information est sortie de l'ombre, par la bouche de Bernie. Je cherche une présence rassurante.. Quelqu'un derrière qui me cacher. Car oui, j'ai peur.. J'ai peur de devenir, encore une fois, une vulgaire proie.

" Lysbeth ! Mais reviens ! "

Meg' tente de me retenir par le bras, mais je me libère. Les sourcils froncés, je lui répond par un hochement de la tête. Je VEUX être cachée. Je me faufile à travers la foule, une adorable moue aux lèvres, car je ne trouve pas mon protecteur. Hum. Soufflant un léger grognement, j'aperçois finalement Kendale ! Eh ben.. ce sera LUI mon HÉROS ! Je m'empresse de le rejoindre, malgré les miaulements aigus de Meg' qui veut, pour je ne sais quelle raison, squatter ailleurs.

" PSHHHTTT !! Moi j'vais derrière lui ! C'est un mec et... et c'est un MEC ! "

Lui tirant la langue, je m'éloigne d'elle, qui finit par me suivre en soupirant.
Arrivée derrière Kendale, je tapote doucement son épaule gauche, pour lui signifier ma présence. Je cligne des yeux en le regardant, un sourire aux lèvres, comme pour lui annoncer qu'il va devoir s'occuper de moi, maintenant ! Pourtant, je ne lui offre qu'un petit
" Salut ! "
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase

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