Première escapade, première mission et pour couronner le tout ! Première horde ! Norman sentait son cœur s'accélérait, le sang dans ses oreilles bourdonnaient. Mike avait suggéré de ne pas utiliser les armes à feux. Et c'était une décision sage, car ils se retrouveraient très vite submerger et il ne voulait pas mourir pour une histoire de dolîprane ! Ci-gît Norman Timothée Owens décédé d'un paquet de préservatif en main. Repose en paix.

Prenant une bonne respiration, il essayait de compter le nombre de rôdeur, mais l'adrénaline était trop forte et plus il réfléchissait, plus la horde approchait dangereusement. Il fallait agir vite pour ne pas perdre quelqu'un. Son premier Z s'approcha les bras tendu, prêt à lui arracher un morceau de chaire. Norman esquiva l'étreinte et lui planta le couteau dans l'oreille.

Moins un ! Maintenant fallait essayer de disperser le groupe, Norman s'approcha sur un côté de la horde et dit d'une voix forte et assurée "Venez me bouffer ! Par là !" l'électricien reculait à l'annonce de ses mots et le groupe de rôdeur qui s'était formé commençait à se déstructurer.

En ayant un peu trop sur lui, Norman enleva son mossberg autour du coup et poussa avec violence trois rôdeurs qui tombèrent à la renverse. Le premier avait attrapé l'arme mais Norman la récupéra en tuant celui-ci. La replaçant rapidement sur son épaule, il s'approcha de Maxine qui n'avait pas l'air en superbe forme et tua un rôdeur qui lui arrivait à sa droite.

"Vigilance Max' Ils n'en restent plus beaucoup ! Courage ! On va y arriver !"

Deux rôdeurs s'approchèrent de Mike et Norman lui hurla l'information. L'ambulancier les tua avec succès et lui fit un signe de tête pour le remercier. Il n'en restait plus beaucoup maintenant. Ils y voyaient déjà plus clair. Plus qu'une dizaine à en juger et c'était la fin de leur premier cauchemar.

Bien que l'extérieur signifiait forcément danger permanent, la métisse ne s'attendait pas à tomber sur une horde, bien que petite, dès le départ de cette expédition. Bon, il est vrai qu'il ne fallait pas se leurrer. En pleine grande ville, le danger était décuplé. Mike avait déjà commencé à agir quand un premier rôdeur s'approcha de lui. Les autres suivirent de très près et Maxine fit tombé le second.

La jeune femme sentit son cœur battre bien plus fort dans sa poitrine alors que la horde se dispersait grâce à l'intervention de Norman. D'autres infectés tombèrent de ses bons soins. Mais elle n'eut pas le loisir de l'observer qu'un marcheur se dirigea vers elle. Ni une, ni deux, guider par son instinct de suivit et l'absence de pitié pour ces anciens humains, Eva planta violemment son couteau dans l'oreille du mort vivant. Et de un. Un autre fit son apparition juste à coté de Norman et de Maxine qu'elle s'empressa de faire tomber d'un coup de pied dans les genoux et d'à nouveau planter sa lame dans sa chair.

Rester groupé !

Le sang bouillonnait dans les veines de la métisse alors qu'elle se relevait de son meurtre pour aller au côté de Michael, plus au devant du danger. Deux infectés s'approchèrent d'elle. Eva n'eut pas le temps de réfléchir et planta d'abord sa lame d'un large mouvement de bras dans la tête du premier et tomba à la renverse en trébuchant sur un mort. La gueule grande ouverte, le second se rua dangereusement sur elle. La métisse retira difficilement le métal de la tête du premier mort. Il approchait encore.

Puta...

La lame enfin retiré et prête à réarmer son bras, elle n'eut pas besoin de faire son geste que le rodeur tombait à ses pieds d'un violent coup de lame de la part de Michael.

   He bah, fait attention Eva !

Avant même qu'il ne se redresse un autre arrivait dans leur direction. Décidément, ils s'étaient donné le mot pour bouffer la latino. Le coeur battant à un rythme fou, Eva fit tomber l'humanoïde et planta une énième fois le tranchant dans l'oeil du mort vivant. Un bruit visqueux et désagréable retentit mais ne fit pas réagir la métisse qui se redressa à la hâte en entrainant son sauveur.

Merci.. L'en reste encore.

Les dernières silhouette n'allaient certainement pas durer longtemps alors que la jeune femme reprenait difficilement son souffle.

Dire que j’étais de bonne humeur, pour une fois…

« Bordel de… » Nous voilà face à une quinzaine de rôdeurs, visiblement affamés, comme toujours. Bah oui, forcément, tuer seulement trois rôdeurs aurait été bien plus simple. Mais là, c’est franchement risqué vu leur nombre. Malheureusement, nous n’avons plus le choix. Le claquement de leurs mâchoires, leurs râles sourds, leurs mines cadavériques, y’a pas à dire ces choses-là sont vraiment horribles. Mais je n’y porte pas vraiment attention, ne pas penser à la peur… Il faut y aller. Je fais un rapide signe de tête à Mike. Je suis du même avis que lui. Il ne faut pas utiliser nos armes à feu, nous allons devoir faire sans… Ce genre de combat rapproché n’est pas tellement ce que je préfère mais nous n’avons pas le choix.

Je m’avance, tout comme Mike, jusqu’à être suffisamment près d’une première silhouette chancelante. Ses bras se tendent vers moi, prête à m’attraper. Mais je ne lui laisse pas le temps de réagir, d’un coup sec la pointe de mon couteau vient se planter dans son crâne, au niveau de sa tempe. D’un geste aussi rapide, je retire la lame et laisse le corps putride s’effondrer à mes pieds. La voix de Norman se fait entendre un peu plus loin, je me retourne rapidement, cherchant également Maxine et Eva des yeux. Tout le monde à l’air d’aller bien pour le moment. Plusieurs corps sont étendus sur le sol, il faut continuer…

Personne ne doit être mordu. Me préoccuper des autres, ça a toujours été une fichue habitude. Et j’dois avouer que je ne peux pas m’empêcher de jeter un œil aux autres, pour m’assurer qu’ils vont tous bien. Rien qu’une fraction de seconde mais c’est suffisant pour laisser le temps à l’un des rôdeurs de s’approcher un peu trop près. Je n’ai pas le temps de réagir lorsqu’il s’agrippe à mon bras, me déséquilibrant légèrement. Faut dire que le type qui vient de m’attraper est plutôt costaud. Tout en essayant de me dégager, je lâche un râle puissant, pas vraiment contre la chose qui était autrefois un homme sûrement charmant, mais contre moi-même. Il ne faut pas que je relâche mon attention.

Maintenant mon assaillant de ma main gauche pour l’empêcher de mordre, je parviens enfin à me défaire de son emprise, lui plantant alors la lame aiguisée de mon couteau dans le crâne. La masse imposante tombe alors sur le sol. Ouais, pour le coup, j’viens d’avoir une belle frayeur… Je regarde autour de moi une nouvelle fois. J’ai perdu mon sourire et j’affiche un air peu agréable. Il m’a bien foutu les nerfs le gros là… Mon cœur bat suffisamment fort pour que je le sente presque tambouriner dans ma poitrine. Je souffle alors qu’au même moment Mike reprend « Il en reste une. » Je relève les yeux vers la dernière morte qui s’avance vers nous. Prêt à m’en charger, serrant mon couteau entre mes doigts, c’est finalement Mike qui s’en débarrasse. Tout redevient calme… Mais pour combien de temps ? « Ça va ? Tout le monde va bien ? »

Après un rapide coup d’œil autour d'eux, le regard de Maxine alla se poser sur les cadavres qui jonchaient le sol. Ils étaient venus à bout de toute cette horde sans même utiliser leurs armes à feu. Les entraînements portaient leurs fruits puisque aucun membre du groupe ne s'était fait mordre. Ils étaient entiers, intactes et prêts à continuer. Couteau à la main, l'institutrice se mit à trottiner derrière Michael. « Ce n'est plus très loin. » Souffla-elle au reste du groupe qui s'était également mis en mouvement.

Sans croiser un seul rôdeur sur leur trajet, le groupe arpenta la rue jusqu'à se trouver face à la devanture du Walgreens. Encore en retrait, Maxine laissa Michael passer la tête à l'intérieur alors qu'elle vérifiait l'état de son arme et la positionnait correctement au creux de sa main. La voix de son mari résonnait dans sa tête et silencieusement, elle répéta chaque consigne qu'il lui avait donné. « On est pas les premiers à venir ici... » Balança Michael. « Je viens avec toi. » Lança la brune en se mettant en marche tandis que Norman et Eva s'accordaient pour monter la garde dehors. « Reste sur tes gardes. » lui murmura le chauve alors qu'elle s'enfonçait à l'intérieur de la pharmacie tout en prenant soin de ne pas faire de bruit en écrasant quelque chose.

L'intérieur était littéralement retourné. L'espoir de trouver leur bonheur dans ce bordel sans nom s'épuisait au fur et à mesure qu'elle avançait dans la pièce mais, finalement, lorsque son pied heurta une boite en plastique encore parfaitement fermée et qui semblait contenir quelques produits intacts, Maxine réalisa qu'ils ne trouveraient peut-être pas tout ce qu'ils étaient venus chercher mais qu'au final, ils ne reviendraient quand même pas les mains vides. Avant de se baisser – et donc de disparaître du champ de vision de Michael – Maxine claqua des doigts à plusieurs reprises pour attirer l'attention de l'ambulancier. Un index levé pour lui faire signe d'attendre, elle plia les genoux, l'arme toujours pointée devant elle, pour récupérer la boite. D'un geste brusque elle retira le couvercle et examina le contenu. Même si la trouvaille s’avérait bonne, aucune expression ne vint s'installer sur son visage.  De nouveau debout, elle hocha la tête et s'adressa à Michael. « Du coton et des.. » Pour s'éviter de parler une nouvelle fois, elle leva le paquet de straps pour le montrer à son coéquipier.

Encore immobile, Maxine prit quelques secondes pour balancer ses trouvailles à l'intérieur de son sac à dos et le remettre en place sur ses épaules. Il fallait continuer. Ils n'allaient certainement pas rentrer avec quelques cotons et du rouleau adhésif.

Ils étaient enfin arrivés à destination, chance pour eux, la ruelle principale semblait vide de toute vie, Norman observait chaque endroit, chaque recoin, il analysait le terrain, au cas où il faudrait se mettre à l'abri. Ce n'était pas un commando, mais en tant que chef de chantier il avait une bonne vision d'ensemble des points stratégiques des bâtiments. Ils étaient à peu près tous agencé de la même manière, au fil du temps c'est ce qu'il avait pu remarquer.

Sa main cramponnait avec force son couteau, il n'avait aucune raison de faire ça, mais inconsciemment il avait peur de le perdre, de le faire tomber par mégarde et de se retrouver avec aucune arme au corps à corps. C'était la tension qui faisait parler son corps. Il voulait que tout ce passe bien, que tout le monde retourne au béecail en un seul morceau.

Norman s'arrêta devant la devanture de la pharmacie, il se proposa de rester à l'extérieur pour surveiller les environs. Il ne serait d'aucune utilité à l'intérieur. La métisse était elle aussi restée dehors. Dos à la façade, l'électricien attrapa son fusil à pompe qu'il examina un instant avant de le laisser retomber sur son flanc droit.

Son regard balayait la zone, concentré sur le moindre mouvement. Son sourcil gauche tiquait à chaque pas de ses partenaires qu'il entendait à l'intérieur, écrasant une boîte, ou un brie de glace. Il essayait de se rassurer de se dire que s'était seulement eux et pas ses monstres.

Un mouvement sur sa gauche lui fit rapidement tourner la tête et il aperçut un rôdeur, suivi rapidement d'un deuxième. Norman recula et tendit le bras vers Eva qu'il fit reculer aussi plus dans l'ombre de la devanture. "Il va falloir prévenir les autres..." murmura t'il "Tu t'en charges ? S'ils approchent trop, j'essaierai de les distraire" Comment ? Il n'en savait rien pour le moment mais il devait y réfléchir rapidement avant que la situation ne tourne plus en leur avantage.

Tout le monde allait bien et c'était le principal. Eva en avait fait un point d'honneur. Quitte à se blesser en route, ramener toute la petite bande au lycée était l'une de ses priorités. La métisse reprit son souffle et nettoya son couteau sur le vêtement d'un mort pour le ranger à sa place, bien que sa main ne trônait pas bien loin. Après tout, on ne savait jamais. La petite horde leur était tombé dessus sans prévenir alors pourquoi d'autres ne pourraient pas arrivés. Mais il n'en fut rien jusqu'à arriver devant le bâtiment tant attendu.

L'endroit était d'ailleurs plutôt tranquille ce qui ne rassurait pas beaucoup la jeune femme. Le silence n'était jamais bon dans ce genre de moment. Un rien pouvait cacher une catastrophe. Tous les cinq se regardèrent à l'entrée du magasin. L'infirmier proposa une tactique qui paressait plutôt logique aux yeux d'Eva. Monter la garder et laisser ceux qui avait plus de connaissance chercher de quoi renflouer les réserves du camp. Sans attendre, la latino se prononça.

J'reste à l'extérieur avec Norman. Fait' attention à l'intérieur. Sait jamais.

La métisse adressa un regard à son acolyte avant de reporter son attention sur l'horizon. Sans un bruits, sans un échange, elle observait. Si jamais les infectés débarquaient, ils étaient tout deux le premier rempart de leurs compagnons. Et cette expédition n'était pas des moindres. Ramener des fournitures médicales était plus qu'important. Elle regardait loin vers la droite, s'attendant à tout. C'est là que l’électricien l'attrapa pour la faire reculer. Eva sursauta presque et aperçu au loin de qui l'avait fait agir ainsi. Sa mâchoire se serra alors que sa main s'était précipité sur son coutelas. Merde, ça pouvait évidemment pas tourner sans le moindre problème. La jeune femme acquiesça à la suggestion de son ami et recula silencieusement vers l'intérieur du magasin.

Max'...Ken'... Micha'...Bougez vous... on a d'la visite. Tardez pas, aller !

La mécano revint vers l'extérieur pour assister son partenaire. Hors de question qu'elle le laisse seul face à ce merdier. Et ils s'étaient déjà rapprochés. Vite... vite... on avait pas le temps de traîner là...