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Re: Nouvelle rencontre
Mar 13 Sep 2016 - 14:22
Une chance, le Néandertal avait peut-être le cerveau ramolli par ses nombreuses années de sénilité mais il avait du réflexe et un brin de bon sens; elle n'eut pas à lui dire deux fois de monter qu'il était déjà le cul sur le siège à gueuler comme un blaireau après la manette de recul soi disant introuvable alors qu'elle était sous son nez.
Sous le siège connard ! Beugla t-elle, tu ne la sens pas là avec ta main ?
Si, il l'avait senti; pas trop tôt ! Le fauteuil recula en même temps qu'il passait la première en appuyant sur le champignon.
C'était couru d'avance, la camionnette dérapa par à coups tandis que les pneus patinaient dans le vide en crissant de colère.
Fallait passer la seconde, putain... Maugréa t-elle entre ses dents en cachant ses yeux d'une main afin de ne plus assister à une scène aussi pitoyable.
Heureusement Satanas trouva rapidement une parade digne de la patauge dans la choucroute et s'extirpa des immondices tout en écrasant un nombre respectable de mangeurs d'homme.
D'instinct, les yeux de l'adolescente se posèrent sur son rétroviseur et elle contempla avec tristesse et effroi le carnage.
La route était rouge de sang et jonchée de corps en lambeaux; des mangeurs d'hommes arpentaient les trottoirs dominés par des bâtisses fracassées; des carcasses de voitures noircies rouillaient sur place dans une flaque d'huile. Pas un humain, pas un moineau. Les corbeaux s'abattaient sur les charognes comme des crevards, les rats se faufilaient par tribus entières et des nuées de mouches noires, bleues ou vertes remplissaient leur office dans un ordre post-mortem inébranlable.
A croire que ce nouveau monde se résumait à cela: des cadavres, des corbeaux, des rats et des mouches.
Combien de temps leur resterait-il à survivre dans de telles conditions ? À quand l'épidémie de choléra ou de peste face à tant d'immondices pathogènes ? A quand le dernier souffle du dernier des humains ?
Malou prenait une nouvelle fois l'image apocalyptique de son avenir en pleine tronche; pour un peu elle en aurait balancé son désormais inutile cahier de croquis au travers du carreau en hurlant de colère et de terreur mais n'en fit rien.
A la place elle se cala dans son siège et répondit d'une voix atone:
ouais, une sale journée de merde...
Comme hier, comme demain, « jusqu'au jour où blessée, après avoir gémi en une unique plainte, elle tomberait à terre et se laisserait crever ». Mais elle était Américaine et ne connaissait pas Trust, qu'importe, l'idée était la même; que pouvait-on penser d'autre face à la barbarie de son époque ?
Elle resta encore quelques instants songeuse avant de tourner la tête vers son partenaire d'infortune.
A voir sa gueule moche, elle aurait bien eu envie de le traiter de bouffon des cavernes, de gros beauf du paléolithique ou de paranthropus attardé mais elle n'avait pas le vocabulaire et surtout, elle n'avait plus le coeur à ça.
Elle venait de réaliser qu'elle avait à ses côtés une espèce en voie de disparition: un être humain fait de chair chaude et de sang palpitant dans les veines; un mec avec un coeur qui bat et un esprit qui pense; tant pis si c'était un adulte, ce n'était pas sa faute après tout.
Le jaugeant à nouveau d'un coup d'oeil elle finit par décider qu'il était beau. Il n'avait pas l'air méchant donc il était précieux.
Sur un soupir lourd de signification elle s'adoucit et dit: chapeau, tu as été un as ! Puis, fouillant dans son sac, elle sortit une bouteille d'eau et lui lança: t'en veux ?
Elle n'avait pas trouvé mieux comme introduction, elle n'avait pas beaucoup d'imagination pour la sociabilité.
Enfin, changeant de sujet elle repensa au combat. La dextérité de cet homme à manier le bâton l'intriguait; si seulement elle savait faire pareil avec son rouleau à pâtisserie ! Elle avait aussi remarqué la souplesse du corps qui lui faisait conclure que la force physique n'était peut-être pas l'unique clé de la survie.
Pleine d'espoir, elle se mit à imaginer qu'elle pourrait être capable de faire comme lui si elle savait comment s'y prendre.
Une fois de plus elle lança un coup d'oeil vers l'homme. Oserait-elle ?
Tout à coup, bravant sa soudaine timidité, elle demanda:
comment tu as fait avec ton bâton et ton corps pour mettre KO les deux tarés ?
Puis, après un temps de silence elle ajouta:
tu crois que tu pourrais m'apprendre ?
Sous le siège connard ! Beugla t-elle, tu ne la sens pas là avec ta main ?
Si, il l'avait senti; pas trop tôt ! Le fauteuil recula en même temps qu'il passait la première en appuyant sur le champignon.
C'était couru d'avance, la camionnette dérapa par à coups tandis que les pneus patinaient dans le vide en crissant de colère.
Fallait passer la seconde, putain... Maugréa t-elle entre ses dents en cachant ses yeux d'une main afin de ne plus assister à une scène aussi pitoyable.
Heureusement Satanas trouva rapidement une parade digne de la patauge dans la choucroute et s'extirpa des immondices tout en écrasant un nombre respectable de mangeurs d'homme.
D'instinct, les yeux de l'adolescente se posèrent sur son rétroviseur et elle contempla avec tristesse et effroi le carnage.
La route était rouge de sang et jonchée de corps en lambeaux; des mangeurs d'hommes arpentaient les trottoirs dominés par des bâtisses fracassées; des carcasses de voitures noircies rouillaient sur place dans une flaque d'huile. Pas un humain, pas un moineau. Les corbeaux s'abattaient sur les charognes comme des crevards, les rats se faufilaient par tribus entières et des nuées de mouches noires, bleues ou vertes remplissaient leur office dans un ordre post-mortem inébranlable.
A croire que ce nouveau monde se résumait à cela: des cadavres, des corbeaux, des rats et des mouches.
Combien de temps leur resterait-il à survivre dans de telles conditions ? À quand l'épidémie de choléra ou de peste face à tant d'immondices pathogènes ? A quand le dernier souffle du dernier des humains ?
Malou prenait une nouvelle fois l'image apocalyptique de son avenir en pleine tronche; pour un peu elle en aurait balancé son désormais inutile cahier de croquis au travers du carreau en hurlant de colère et de terreur mais n'en fit rien.
A la place elle se cala dans son siège et répondit d'une voix atone:
ouais, une sale journée de merde...
Comme hier, comme demain, « jusqu'au jour où blessée, après avoir gémi en une unique plainte, elle tomberait à terre et se laisserait crever ». Mais elle était Américaine et ne connaissait pas Trust, qu'importe, l'idée était la même; que pouvait-on penser d'autre face à la barbarie de son époque ?
Elle resta encore quelques instants songeuse avant de tourner la tête vers son partenaire d'infortune.
A voir sa gueule moche, elle aurait bien eu envie de le traiter de bouffon des cavernes, de gros beauf du paléolithique ou de paranthropus attardé mais elle n'avait pas le vocabulaire et surtout, elle n'avait plus le coeur à ça.
Elle venait de réaliser qu'elle avait à ses côtés une espèce en voie de disparition: un être humain fait de chair chaude et de sang palpitant dans les veines; un mec avec un coeur qui bat et un esprit qui pense; tant pis si c'était un adulte, ce n'était pas sa faute après tout.
Le jaugeant à nouveau d'un coup d'oeil elle finit par décider qu'il était beau. Il n'avait pas l'air méchant donc il était précieux.
Sur un soupir lourd de signification elle s'adoucit et dit: chapeau, tu as été un as ! Puis, fouillant dans son sac, elle sortit une bouteille d'eau et lui lança: t'en veux ?
Elle n'avait pas trouvé mieux comme introduction, elle n'avait pas beaucoup d'imagination pour la sociabilité.
Enfin, changeant de sujet elle repensa au combat. La dextérité de cet homme à manier le bâton l'intriguait; si seulement elle savait faire pareil avec son rouleau à pâtisserie ! Elle avait aussi remarqué la souplesse du corps qui lui faisait conclure que la force physique n'était peut-être pas l'unique clé de la survie.
Pleine d'espoir, elle se mit à imaginer qu'elle pourrait être capable de faire comme lui si elle savait comment s'y prendre.
Une fois de plus elle lança un coup d'oeil vers l'homme. Oserait-elle ?
Tout à coup, bravant sa soudaine timidité, elle demanda:
comment tu as fait avec ton bâton et ton corps pour mettre KO les deux tarés ?
Puis, après un temps de silence elle ajouta:
tu crois que tu pourrais m'apprendre ?
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Re: Nouvelle rencontre
Sam 17 Sep 2016 - 20:51
Duncan roulait à vive allure traversant carrefours et routes à vitesse grand V. Scrutant du mieux qu’il pouvait à travers la vitre qui était recouverte d’éclaboussures de sang et de morceaux de bidoche. Il voulait à tout prix éviter tout obstacle susceptible de ralentir leur fuite. Le magasinier n’eut même pas le temps de regarder à quoi ressemblait la braillarde qui l’avait foutue dans ce pétrin. Depuis le commencement elle ne cessait de lui crier dessus et de l’enguirlander. Et à peine à l’intérieur voilà que cela recommençait. Cette petite teigne était vraiment insupportable. C’était presque à en préférer les morts. Au moins eux ils ne l’insultaient pas.
Après plusieurs minutes de route et de silence de la part de la morveuse, le musicien entendit un soupir et s’attendit à ce que les insultes recommencent de plus bel. Mais cette fois ci il fut quelque peu surprit par la réaction de la jeune femme. C’était la première fois quelle se comportait normalement en lui proposant à boire en le félicitant.
- « Oui, merci ! » Répondit il d’un ton sec. Plusieurs minutes de calme entre les deux protagonistes firent planer un ange dans l’habitacle de la camionnette. Le seul bruit perceptible étant celui du véhicule roulant sur le bitume. Regardant de temps à autre dans les rétroviseurs, le manutentionnaire put constater qu’ils étaient apparemment hors de danger puisque aucun poursuivants ne semblait être derrière eux. La jeune fille en profita pour enfin parler de manière polie. Se garant sur le bas côté il arrêta la moteur et là dévisageant de haut en bas. Avant de lui répondre :
- « C’est tout ce que tu as à me dire ? Tu pourrais me remercier au moins ! A cause de toi je me suis retrouvé dans le pétrin. J’allais simplement chez le barbier pour trouver du matériel adapté pour enfin tailler cette satanée barbe et par ta faute il a fallut que je me taille ! Et en plus tu n’arrêtes pas de m’insulter ! » Duncan avait enfin réussit à dire ce qu’il avait sur le cœur depuis qu’il avait rencontré la jeune fille. S’attendant à une nouvelle attaque verbale de sa part il riposta aussitôt avec plus de calme :
- « Bon laissons tomber cette histoire. Moi c’est Duncan mais tu peux m’appeler « Dunk » si tu veux ? Et toi tu t’appelles comment ? » Le musicien lui tendit aussitôt une main ferme en signe d’amitié avant de reprendre : - « Tu te demandes comment j’ai fait hein ? » Le grand gaillard se mit à rire avec prétention.
- « C’est très simple en fait mais il faut des années de pratique. C’est maintenant devenu instinctif pour moi. J’ai utilisé tout le poids de son corps pour le faire basculer ensuite j’ai retourné la prise contre lui. Et puis j’ai utilisé ma force et une technique bien connue pour le faire sombrer dans un état comateux. Il n’était pas mort tout à l’heure seulement dans les vapes. Bon j’avoue que j’ai du lui briser un bras mais quelque fois j’ai du mal à me maîtriser.» Il se remit à rire.
- « L’autre gars je lui ai simplement donné un bon coup de matraque c’est tout. » Il s’arrêta un instant et questionna la jeune fille : - « Tu voudrais que je t’apprennes à faire ça ? Hum … Tu me donnes quoi en échange ? » Passant ses doigts dans sa barbe il reprit son monologue :
- « Je veux bien t’apprendre mais il faudrait déjà que tu apprennes la politesse. Tout enseignement d’un sport de combat en corps à corps à un code de conduite et de respect mutuel entre l’élève et son professeur alors oui je veux bien mais sera tu capable d’être à l’écoute ? La balle est dans ton camps gamine ! »
Après plusieurs minutes de route et de silence de la part de la morveuse, le musicien entendit un soupir et s’attendit à ce que les insultes recommencent de plus bel. Mais cette fois ci il fut quelque peu surprit par la réaction de la jeune femme. C’était la première fois quelle se comportait normalement en lui proposant à boire en le félicitant.
- « Oui, merci ! » Répondit il d’un ton sec. Plusieurs minutes de calme entre les deux protagonistes firent planer un ange dans l’habitacle de la camionnette. Le seul bruit perceptible étant celui du véhicule roulant sur le bitume. Regardant de temps à autre dans les rétroviseurs, le manutentionnaire put constater qu’ils étaient apparemment hors de danger puisque aucun poursuivants ne semblait être derrière eux. La jeune fille en profita pour enfin parler de manière polie. Se garant sur le bas côté il arrêta la moteur et là dévisageant de haut en bas. Avant de lui répondre :
- « C’est tout ce que tu as à me dire ? Tu pourrais me remercier au moins ! A cause de toi je me suis retrouvé dans le pétrin. J’allais simplement chez le barbier pour trouver du matériel adapté pour enfin tailler cette satanée barbe et par ta faute il a fallut que je me taille ! Et en plus tu n’arrêtes pas de m’insulter ! » Duncan avait enfin réussit à dire ce qu’il avait sur le cœur depuis qu’il avait rencontré la jeune fille. S’attendant à une nouvelle attaque verbale de sa part il riposta aussitôt avec plus de calme :
- « Bon laissons tomber cette histoire. Moi c’est Duncan mais tu peux m’appeler « Dunk » si tu veux ? Et toi tu t’appelles comment ? » Le musicien lui tendit aussitôt une main ferme en signe d’amitié avant de reprendre : - « Tu te demandes comment j’ai fait hein ? » Le grand gaillard se mit à rire avec prétention.
- « C’est très simple en fait mais il faut des années de pratique. C’est maintenant devenu instinctif pour moi. J’ai utilisé tout le poids de son corps pour le faire basculer ensuite j’ai retourné la prise contre lui. Et puis j’ai utilisé ma force et une technique bien connue pour le faire sombrer dans un état comateux. Il n’était pas mort tout à l’heure seulement dans les vapes. Bon j’avoue que j’ai du lui briser un bras mais quelque fois j’ai du mal à me maîtriser.» Il se remit à rire.
- « L’autre gars je lui ai simplement donné un bon coup de matraque c’est tout. » Il s’arrêta un instant et questionna la jeune fille : - « Tu voudrais que je t’apprennes à faire ça ? Hum … Tu me donnes quoi en échange ? » Passant ses doigts dans sa barbe il reprit son monologue :
- « Je veux bien t’apprendre mais il faudrait déjà que tu apprennes la politesse. Tout enseignement d’un sport de combat en corps à corps à un code de conduite et de respect mutuel entre l’élève et son professeur alors oui je veux bien mais sera tu capable d’être à l’écoute ? La balle est dans ton camps gamine ! »
- Duncan Donhadams
The Hallows | Conseil
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Re: Nouvelle rencontre
Dim 18 Sep 2016 - 15:33
L'homme avait accepté l'eau, ok.
Puis il l'avait remercier, pourquoi pas... Mais voilà qu'à présent il demandait aussi des remerciements de sa part parce que soit-disant il était dans le pétrin par sa faute ?
Le gus ne manquait pas d'air !!!
Malou fit un bond sur son siège et, visage outré, s'apprêtait à répondre des plus vertement mais il avait dû pressentir l'orage car il continua plus calmement, allant jusqu'à lui tendre la main en signe de réconciliation.
C'était sans compter le caractère belliqueux de la môme qui sans réfléchir rendit le geste amical tout en gardant la large paluche masculine dans sa petite main fluette durant tout le temps de sa rétorque:
Te remercier ???? mais tu peux toujours crever !!!
Je t'ai rien demandé, je ne t'avais même pas vu; c'est toi avec tes yeux de taupe qui a cru que j'étais embourbée alors que j'avais juste dérapé, j'avais pas besoin de toi, je sais conduire t'es qu'une victime !
T'aurais fait quoi si j'avais pas été là avec mon blindé pour sauver ta carcasse ? t'abuse le bâtard !
Comme tous les jeunes de son quartier d'enfance, l'adolescente parlait vite autant avec sa main libre qu'avec sa bouche et continua sans laisser de répit:
Sérieux, chez ton barbier devait y en avoir une centaines des mangeurs d'hommes, il te l'auraient bouffée ta barbe de Père-Noël alors arrête de faire le relou, je te l'ai sauvé ta vie, le mito !
Se calmant d'un coup, elle lâcha enfin la poignée de main, fouilla dans sa poche de blouson et en ressortit un rasoir coupe-choux.
Le tendant vers Duncan, elle précisa:
je ne peux pas te le donner, je m'en sers pour découper du mort vivant, d'ailleurs faudra le désinfecter avant de t'en servir, j'ai ce qui faut, tiens, prends-le !
Puis répondant aux présentations elle laissa tomber sans aucune animosité particulière: je m'appelle Malou... Et pour toi ce sera Duncan, Dunk' c'est nul à chier.
Fier de sa personne il avait rit avec suffisance à l'évocation du combat. Malou qui s'était à nouveau calée dans son siège n'y prit pas garde; orgueilleuse comme elle était, il aurait pu lui arriver d'avoir une telle réaction et trouvait cela des plus normales: il avait du savoir faire, il avait assuré, il pouvait s'en vanter sans problème, l'important n'était pas là. Ce qui n'avait pas échappé à ses oreilles c'est qu'il était presque prêt à l'initier à condition qu'elle donne quelque chose en échange.
Malou avait certes beaucoup de défauts mais elle était généreuse.
Elle allait s'élancer à l'arrière du fourgon pour faire toute une pile de cadeaux quand elle entendit l'homme continuer son monologue.
Très intéressée, elle écouta avec concentration chacun des mots avec la plus grande attention.
Putaaaiiin... ne put-elle s'empêcher de laisser traîner en ponctuation finale.
Il était en train de lui demander l'impossible: causer comme une bourgeoise en dernière année fac de littérature comparée à elle qui était en échec scolaire, entourée d'une mère alcolo qui ne parlait qu'en borborygme et d'un père analphabète !
Boudeuse, elle tourna son visage vers son carreau, la main enfoncée dans son menton à regarder sans le voir un paysage des plus insane.
Comment faire comprendre à un adulte qu'il y avait une différence entre son caractère et son langage et que le fait même qu'elle soit capable d'affronter ainsi un inconnu baraqué prouvait par A + B qu'elle n'était pas une mauviette et qu'elle avait tout ce qu'il fallait pour être une apprentie combattante modèle ?
Elle poussa un soupir de découragement. Tous les adultes, tous, étaient bornés, hypocrites, lâches, mauvais, prétentieux, donneurs de leçons, vicieux, stupides, injustes, humiliants, coléreux, sournois, agressifs, sans imagination, matérialistes, radins, malhonnêtes, jamais contents de rien, louvoyeurs, égoïstes, distants, etc, etc... On ne pouvait pas leur faire confiance, comment allait elle bien pouvoir parler à celui-ci ? C'était impossible ! Il ne comprendrait rien et lui rirait au nez...
Mais Duncan avait l'air de ne pas vouloir en rajouter davantage; si elle tenait à son enseignement, il fallait qu'elle se jette à l'eau, qu'elle lui déballe ce qu'elle avait dans le coffre.
Prenant une inspiration elle dit en bougonnant:
la politesse c'est une invention d'adulte pour faire chier les gosses; je cause comme je pense: si t'es un con je te le dis, si t'es cool je te le dis aussi, franco; y'a pas de blême avec moi.
Ce qui était vrai. L'esprit sauvage et instinctif de l'adolescente était brut de décoffrage et elle était loyale. Incapable de concevoir intellectuellement une stratégie élaborée, l'homme pouvait être à l'abri d'une quelconque entourloupe de sa part.
Lui jetant son regard direct à la figure, elle continua plus sérieusement:
je suis capable de m'exercer sur des années entières.
Quand Mani l'Indien m'a appris la démarche silencieuse, à sentir d'où vient le vent et à poser des collets, je me suis exercée toutes les minutes de ma salope de vie et maintenant je sais le faire; ça m'a même sauvée plusieurs fois... Toni aussi m'a appris des trucs, j'ai tout écouté et crois moi si tu veux et ben j'avais le respect, j'ai jamais dit de gros mots pendant les leçons. Aujourd'hui si tu veux je pourrai t'apprendre à marcher comme le chat, à te camoufler comme le caméléon, à avancer contre le vent comme le renard, à regarder comme l'aigle et à courir comme le loup solitaire; c'est tout ça qu'il m'a donné Mani, vu que je voulais pas utiliser la hache... Et je ne suis pas une gamine ! Ça te fais quoi d'imaginer que je suis inférieure à toi, ça te fais bander ?
Puis baissant les yeux elle ajouta en se levant:
je vais te donner des choses.
Se dirigeant à l'arrière de l'ambulance, elle attrapa des draps, un oreiller, une couverture, des boites de conserves, des bandages, pansements, désinfectant, un fond de café en poudre, un grand tee-shirt propre, des CD de hard rock et de bal musette, un jeu de cartes, son livre intitulé « Kama Soutra », un grand couteau de cuisine, posa le tout sur le siège avant puis allant jusqu'à sa boite à outil, elle sortit une hache de pompier toute neuve, la posa sur le tas et demanda anxieusement: ça te va comme deal ? Tout ça pour des leçons, t'es ok ?
Puis il l'avait remercier, pourquoi pas... Mais voilà qu'à présent il demandait aussi des remerciements de sa part parce que soit-disant il était dans le pétrin par sa faute ?
Le gus ne manquait pas d'air !!!
Malou fit un bond sur son siège et, visage outré, s'apprêtait à répondre des plus vertement mais il avait dû pressentir l'orage car il continua plus calmement, allant jusqu'à lui tendre la main en signe de réconciliation.
C'était sans compter le caractère belliqueux de la môme qui sans réfléchir rendit le geste amical tout en gardant la large paluche masculine dans sa petite main fluette durant tout le temps de sa rétorque:
Te remercier ???? mais tu peux toujours crever !!!
Je t'ai rien demandé, je ne t'avais même pas vu; c'est toi avec tes yeux de taupe qui a cru que j'étais embourbée alors que j'avais juste dérapé, j'avais pas besoin de toi, je sais conduire t'es qu'une victime !
T'aurais fait quoi si j'avais pas été là avec mon blindé pour sauver ta carcasse ? t'abuse le bâtard !
Comme tous les jeunes de son quartier d'enfance, l'adolescente parlait vite autant avec sa main libre qu'avec sa bouche et continua sans laisser de répit:
Sérieux, chez ton barbier devait y en avoir une centaines des mangeurs d'hommes, il te l'auraient bouffée ta barbe de Père-Noël alors arrête de faire le relou, je te l'ai sauvé ta vie, le mito !
Se calmant d'un coup, elle lâcha enfin la poignée de main, fouilla dans sa poche de blouson et en ressortit un rasoir coupe-choux.
Le tendant vers Duncan, elle précisa:
je ne peux pas te le donner, je m'en sers pour découper du mort vivant, d'ailleurs faudra le désinfecter avant de t'en servir, j'ai ce qui faut, tiens, prends-le !
Puis répondant aux présentations elle laissa tomber sans aucune animosité particulière: je m'appelle Malou... Et pour toi ce sera Duncan, Dunk' c'est nul à chier.
Fier de sa personne il avait rit avec suffisance à l'évocation du combat. Malou qui s'était à nouveau calée dans son siège n'y prit pas garde; orgueilleuse comme elle était, il aurait pu lui arriver d'avoir une telle réaction et trouvait cela des plus normales: il avait du savoir faire, il avait assuré, il pouvait s'en vanter sans problème, l'important n'était pas là. Ce qui n'avait pas échappé à ses oreilles c'est qu'il était presque prêt à l'initier à condition qu'elle donne quelque chose en échange.
Malou avait certes beaucoup de défauts mais elle était généreuse.
Elle allait s'élancer à l'arrière du fourgon pour faire toute une pile de cadeaux quand elle entendit l'homme continuer son monologue.
Très intéressée, elle écouta avec concentration chacun des mots avec la plus grande attention.
Putaaaiiin... ne put-elle s'empêcher de laisser traîner en ponctuation finale.
Il était en train de lui demander l'impossible: causer comme une bourgeoise en dernière année fac de littérature comparée à elle qui était en échec scolaire, entourée d'une mère alcolo qui ne parlait qu'en borborygme et d'un père analphabète !
Boudeuse, elle tourna son visage vers son carreau, la main enfoncée dans son menton à regarder sans le voir un paysage des plus insane.
Comment faire comprendre à un adulte qu'il y avait une différence entre son caractère et son langage et que le fait même qu'elle soit capable d'affronter ainsi un inconnu baraqué prouvait par A + B qu'elle n'était pas une mauviette et qu'elle avait tout ce qu'il fallait pour être une apprentie combattante modèle ?
Elle poussa un soupir de découragement. Tous les adultes, tous, étaient bornés, hypocrites, lâches, mauvais, prétentieux, donneurs de leçons, vicieux, stupides, injustes, humiliants, coléreux, sournois, agressifs, sans imagination, matérialistes, radins, malhonnêtes, jamais contents de rien, louvoyeurs, égoïstes, distants, etc, etc... On ne pouvait pas leur faire confiance, comment allait elle bien pouvoir parler à celui-ci ? C'était impossible ! Il ne comprendrait rien et lui rirait au nez...
Mais Duncan avait l'air de ne pas vouloir en rajouter davantage; si elle tenait à son enseignement, il fallait qu'elle se jette à l'eau, qu'elle lui déballe ce qu'elle avait dans le coffre.
Prenant une inspiration elle dit en bougonnant:
la politesse c'est une invention d'adulte pour faire chier les gosses; je cause comme je pense: si t'es un con je te le dis, si t'es cool je te le dis aussi, franco; y'a pas de blême avec moi.
Ce qui était vrai. L'esprit sauvage et instinctif de l'adolescente était brut de décoffrage et elle était loyale. Incapable de concevoir intellectuellement une stratégie élaborée, l'homme pouvait être à l'abri d'une quelconque entourloupe de sa part.
Lui jetant son regard direct à la figure, elle continua plus sérieusement:
je suis capable de m'exercer sur des années entières.
Quand Mani l'Indien m'a appris la démarche silencieuse, à sentir d'où vient le vent et à poser des collets, je me suis exercée toutes les minutes de ma salope de vie et maintenant je sais le faire; ça m'a même sauvée plusieurs fois... Toni aussi m'a appris des trucs, j'ai tout écouté et crois moi si tu veux et ben j'avais le respect, j'ai jamais dit de gros mots pendant les leçons. Aujourd'hui si tu veux je pourrai t'apprendre à marcher comme le chat, à te camoufler comme le caméléon, à avancer contre le vent comme le renard, à regarder comme l'aigle et à courir comme le loup solitaire; c'est tout ça qu'il m'a donné Mani, vu que je voulais pas utiliser la hache... Et je ne suis pas une gamine ! Ça te fais quoi d'imaginer que je suis inférieure à toi, ça te fais bander ?
Puis baissant les yeux elle ajouta en se levant:
je vais te donner des choses.
Se dirigeant à l'arrière de l'ambulance, elle attrapa des draps, un oreiller, une couverture, des boites de conserves, des bandages, pansements, désinfectant, un fond de café en poudre, un grand tee-shirt propre, des CD de hard rock et de bal musette, un jeu de cartes, son livre intitulé « Kama Soutra », un grand couteau de cuisine, posa le tout sur le siège avant puis allant jusqu'à sa boite à outil, elle sortit une hache de pompier toute neuve, la posa sur le tas et demanda anxieusement: ça te va comme deal ? Tout ça pour des leçons, t'es ok ?
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Re: Nouvelle rencontre
Sam 24 Sep 2016 - 19:08
Hé voilà que c’était repartit ! A peine avait il finit sa dernière phrase que la gamine recommençait à brailler de plus bel ! Duncan là regardait s’énerver toute seule sur son siége. Elle n’arrêtait pas de remuer, de gesticuler et au passage elle en profita même pour le traiter de bâtard. Ecoutant avec un sourire moqueur le magasinier ne décrocha pas un mot attendant qu’elle ai terminé sa petite crise de nerf.
Avachit dans le siége conducteur, un bras sur le volant et un autre se passant la main dans les cheveux le musicien écoutait attentivement tout ce qui sortait de la bouche de la petite teigne en furie. Quand elle lui tendit le rasoir il l’accepta en lui tendant une main virile sans broncher. Après un certain temps à déblatérer elle lui annonça enfin son prénom.
¤ Malou ? C’est pas mieux que Dunk ! ¤
La petite leçon de morale donnée par le manutentionnaire avait semblé ennuyer la jeune femme à mourir. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Elle soupirait et regardait au dehors attendant que son aîné ai terminé son discours. Quand elle recommença à parler c’était ensuite pour argumenter sur la politesse. Et on pouvait dire que cette jeune femme était pour le moins très franche. Qui plus est elle ne semblait pas avoir froid aux yeux. Duncan était tombé sur un sacré phénomène ! Elle continua à blablater pendant plusieurs minutes interminables toujours avec un air menaçant. Elle alla même chercher jusque dans les tréfonds de sa camionnette tout un tas d’objets qu’elle lui proposa en échange de leçons. Le magasinier contempla avec attention la pile de choses qu’elle avait déposé à ses côtés. Il y avait des vivres ainsi que bien d’autres objets.
Une fois ses dires terminés Duncan posa sur le tableau de bord le rasoir fraîchement prêté par la jeune femme puis fit un applaudissement de quelques secondes avant de reprendre sérieusement :
- « C’est bon tu as fini ? Bon alors primo ; merci pour le prêt du rasoir. Et j’insiste bien sur le mot prêt. Secundo ; tu as de la chance que je ne sois pas une personne malveillante ! Si je t’avais voulu du mal je t’aurais déjà collé une beigne et tu serais allongée sur ton siège la bave aux lèvres. Ou alors j’aurais pût te coller une balle dans la tête d’un simple claquement de doigt. J’aurais pût aussi abuser de toi et te dérober ton véhicule avec tout son contenu ! » Il là regarda fixement avec son petit sourire moqueur qui annonçait qu’il allait dire une plaisanterie :
- « Tertio tu es sûr que tu es bien une femme ? Non parce que vu comment tu me parles … hé bien … il faut en avoir une sacrée paire pour parler à un homme de mon gabarit sans aucun moyen de défense potable ! » Il se mit littéralement à éclater de rire. Sa plaisanterie était pour le moins déplacé. Il riait tellement que les larmes coulaient sur son visage de barbare. Le musicien s’attendait à tout moment à une réplique de la jeune Malou et il était persuadé que celle-ci serait certainement piquante. Alors il essuya rapidement les larmes de joie et reprit aussi vite et plus sérieusement :
- « Bon trêve de plaisanterie ! J’aime la franchise et tu es une jeune femme … très … très franche avec un caractère bien trempé ! Je veux bien t’apprendre ce que je sais en matière d’auto défense. Et en contrepartie … » Il marqua une pause avant de reprendre : - « La hache m’intéresse grandement et je ne serais pas contre quelques boîtes de nourriture. En plus si tu veux m’apprendre tes techniques indiennes … hé bien je ne suis pas contre. Qu’en penses tu ? »
Avachit dans le siége conducteur, un bras sur le volant et un autre se passant la main dans les cheveux le musicien écoutait attentivement tout ce qui sortait de la bouche de la petite teigne en furie. Quand elle lui tendit le rasoir il l’accepta en lui tendant une main virile sans broncher. Après un certain temps à déblatérer elle lui annonça enfin son prénom.
¤ Malou ? C’est pas mieux que Dunk ! ¤
La petite leçon de morale donnée par le manutentionnaire avait semblé ennuyer la jeune femme à mourir. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Elle soupirait et regardait au dehors attendant que son aîné ai terminé son discours. Quand elle recommença à parler c’était ensuite pour argumenter sur la politesse. Et on pouvait dire que cette jeune femme était pour le moins très franche. Qui plus est elle ne semblait pas avoir froid aux yeux. Duncan était tombé sur un sacré phénomène ! Elle continua à blablater pendant plusieurs minutes interminables toujours avec un air menaçant. Elle alla même chercher jusque dans les tréfonds de sa camionnette tout un tas d’objets qu’elle lui proposa en échange de leçons. Le magasinier contempla avec attention la pile de choses qu’elle avait déposé à ses côtés. Il y avait des vivres ainsi que bien d’autres objets.
Une fois ses dires terminés Duncan posa sur le tableau de bord le rasoir fraîchement prêté par la jeune femme puis fit un applaudissement de quelques secondes avant de reprendre sérieusement :
- « C’est bon tu as fini ? Bon alors primo ; merci pour le prêt du rasoir. Et j’insiste bien sur le mot prêt. Secundo ; tu as de la chance que je ne sois pas une personne malveillante ! Si je t’avais voulu du mal je t’aurais déjà collé une beigne et tu serais allongée sur ton siège la bave aux lèvres. Ou alors j’aurais pût te coller une balle dans la tête d’un simple claquement de doigt. J’aurais pût aussi abuser de toi et te dérober ton véhicule avec tout son contenu ! » Il là regarda fixement avec son petit sourire moqueur qui annonçait qu’il allait dire une plaisanterie :
- « Tertio tu es sûr que tu es bien une femme ? Non parce que vu comment tu me parles … hé bien … il faut en avoir une sacrée paire pour parler à un homme de mon gabarit sans aucun moyen de défense potable ! » Il se mit littéralement à éclater de rire. Sa plaisanterie était pour le moins déplacé. Il riait tellement que les larmes coulaient sur son visage de barbare. Le musicien s’attendait à tout moment à une réplique de la jeune Malou et il était persuadé que celle-ci serait certainement piquante. Alors il essuya rapidement les larmes de joie et reprit aussi vite et plus sérieusement :
- « Bon trêve de plaisanterie ! J’aime la franchise et tu es une jeune femme … très … très franche avec un caractère bien trempé ! Je veux bien t’apprendre ce que je sais en matière d’auto défense. Et en contrepartie … » Il marqua une pause avant de reprendre : - « La hache m’intéresse grandement et je ne serais pas contre quelques boîtes de nourriture. En plus si tu veux m’apprendre tes techniques indiennes … hé bien je ne suis pas contre. Qu’en penses tu ? »
- Duncan Donhadams
The Hallows | Conseil
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Re: Nouvelle rencontre
Mer 28 Sep 2016 - 22:57
Comment ça Malou c'était pas mieux que Dunk ???
Décontenancée, l'adolescente ne sut pas quoi répondre; c'était la première fois qu'un adulte jouait sur le même terrain qu'elle. N'importe quel autre en aurait profité pour lui faire la morale au sujet de son impertinence ou lui balancer une gifle « pour la peine » mais là...
C'est mieux quand-même... Maugréa t-elle entre ses dents histoire d'avoir le dernier mot, un peu moins sûre d'elle tout de même.
Par contre elle apprécia le fait que Duncan comprenne pour le rasoir et ne l'empoche pas sans le rendre. Il n'y paraissait pas comme cela mais l'objet était terriblement important; c'était peut-être même son arme principale, sans lui elle serait déjà morte depuis longtemps.
Non ! Répondit-elle sèchement du tac au tac en lui coupant la parole, si tu avais été un vrai méchant je l'aurais vu, tu ne serait jamais monté dans ma camionnette !
Elle semblait être à nouveau montée sur ses grands chevaux mais en réalité elle n'en menait pas large: elle tenait à l'ambulance comme à la prunelle de ses yeux et l'homme n'avait pas tout fait tort.
Tandis qu'il la fixait d'un air moqueur elle eut un haussement d'épaule et leva les yeux au ciel.
Pour le reste, elle n'écouta même pas tellement c'était stupide. Evidemment qu'elle n'était pas un mec, cela se voyait tout de même mais elle n'était pas une femme non plus. Les femmes avaient des gros nichons, passaient leur temps à faire du shopping en promenant leurs petits toutous et étaient connes à pleurer, pas elle !
Prenant un air des plus hautement méprisant, elle attendit qu'il ait fini de rire comme un âne, se demandant s'il pouvait être capable de passer à des choses plus sérieuses.
Enfin, essuyant ses larmes vu qu'il chialait comme une Madeleine racornie, il eut enfin une parole sensée et comme un professeur de littérature gâteux, il lui servit royalement une vérité de La Palisse: elle était franche, elle était jeune...femme et elle avait du caractère.
« Ok, ok... » songea t-elle, « et à part ça ? »
Malou faisait sa maline afin de ne pas perdre la face mais piaffait d'impatience devant son tas de trésors entreposé pour lui, pour qu'il dise oui, pour qu'il lui apprenne à survivre tandis qu'il avait l'air de prendre tout son temps sans même jeter un oeil sur les objets de grand luxe et de première nécessité dont elle se séparait avec noblesse et grandeur d'âme.
Quand enfin il annonça qu'il lui donnerait des leçons contre la hache et les conserves seulement, elle le regarda avec de grands yeux interloqués.
C'est tout ? Bafouilla t-elle mi surprise, mi déçue, tu ne veux pas du grand couteau, de la couverture et des CD ? Ajouta t-elle comme une marchande de tapis.
Mais il avait demandé autre chose.
Folle de joie, elle faillit se jeter sur lui pour l'embrasser mais se retint: c'était son futur professeur, il faudrait le respect, elle l'avait dit !
Oui ! S'écria t-elle avec un sourire jusqu'à ses oreilles décollées, je t'apprendrai tout ce que je sais ! Top la ! Ajouta t-elle en tendant la paume de sa main.
Trop cool... Murmura t-elle pour elle-même tandis qu'elle rangeait ce qui n'avait pas été choisi.
Tout à coup, elle se rappela quelque chose d'important.
Se rasseyant sur son siège, elle regarda Duncan avec un air sérieux et dit: mais avant il faut qu'on aille avenue Aurora devant un immeuble que je t'indiquerai.
Comme l'homme semblait la regarder sans comprendre elle ajouta: c'est pour cela que je suis venue jusqu'ici, j'ai un rencart avec un pote: Josh, ça ne durera pas longtemps, c'est juste pour se dire bonjour et voir si... Elle laissa un temps d'arrêt puis levant à nouveau un visage soudain assombri elle précisa: juste pour voir s'il est encore vivant... Après on pourra travailler.
Attendant la réponse du maître, elle tint toutefois à le prévenir: pour y aller ce ne sera pas de la tarte, toutes les rues avoisinantes sont encombrées de véhicules à l'abandon, il faudra faire un détour; tu veux bien quand-même ?
Décontenancée, l'adolescente ne sut pas quoi répondre; c'était la première fois qu'un adulte jouait sur le même terrain qu'elle. N'importe quel autre en aurait profité pour lui faire la morale au sujet de son impertinence ou lui balancer une gifle « pour la peine » mais là...
C'est mieux quand-même... Maugréa t-elle entre ses dents histoire d'avoir le dernier mot, un peu moins sûre d'elle tout de même.
Par contre elle apprécia le fait que Duncan comprenne pour le rasoir et ne l'empoche pas sans le rendre. Il n'y paraissait pas comme cela mais l'objet était terriblement important; c'était peut-être même son arme principale, sans lui elle serait déjà morte depuis longtemps.
Non ! Répondit-elle sèchement du tac au tac en lui coupant la parole, si tu avais été un vrai méchant je l'aurais vu, tu ne serait jamais monté dans ma camionnette !
Elle semblait être à nouveau montée sur ses grands chevaux mais en réalité elle n'en menait pas large: elle tenait à l'ambulance comme à la prunelle de ses yeux et l'homme n'avait pas tout fait tort.
Tandis qu'il la fixait d'un air moqueur elle eut un haussement d'épaule et leva les yeux au ciel.
Pour le reste, elle n'écouta même pas tellement c'était stupide. Evidemment qu'elle n'était pas un mec, cela se voyait tout de même mais elle n'était pas une femme non plus. Les femmes avaient des gros nichons, passaient leur temps à faire du shopping en promenant leurs petits toutous et étaient connes à pleurer, pas elle !
Prenant un air des plus hautement méprisant, elle attendit qu'il ait fini de rire comme un âne, se demandant s'il pouvait être capable de passer à des choses plus sérieuses.
Enfin, essuyant ses larmes vu qu'il chialait comme une Madeleine racornie, il eut enfin une parole sensée et comme un professeur de littérature gâteux, il lui servit royalement une vérité de La Palisse: elle était franche, elle était jeune...femme et elle avait du caractère.
« Ok, ok... » songea t-elle, « et à part ça ? »
Malou faisait sa maline afin de ne pas perdre la face mais piaffait d'impatience devant son tas de trésors entreposé pour lui, pour qu'il dise oui, pour qu'il lui apprenne à survivre tandis qu'il avait l'air de prendre tout son temps sans même jeter un oeil sur les objets de grand luxe et de première nécessité dont elle se séparait avec noblesse et grandeur d'âme.
Quand enfin il annonça qu'il lui donnerait des leçons contre la hache et les conserves seulement, elle le regarda avec de grands yeux interloqués.
C'est tout ? Bafouilla t-elle mi surprise, mi déçue, tu ne veux pas du grand couteau, de la couverture et des CD ? Ajouta t-elle comme une marchande de tapis.
Mais il avait demandé autre chose.
Folle de joie, elle faillit se jeter sur lui pour l'embrasser mais se retint: c'était son futur professeur, il faudrait le respect, elle l'avait dit !
Oui ! S'écria t-elle avec un sourire jusqu'à ses oreilles décollées, je t'apprendrai tout ce que je sais ! Top la ! Ajouta t-elle en tendant la paume de sa main.
Trop cool... Murmura t-elle pour elle-même tandis qu'elle rangeait ce qui n'avait pas été choisi.
Tout à coup, elle se rappela quelque chose d'important.
Se rasseyant sur son siège, elle regarda Duncan avec un air sérieux et dit: mais avant il faut qu'on aille avenue Aurora devant un immeuble que je t'indiquerai.
Comme l'homme semblait la regarder sans comprendre elle ajouta: c'est pour cela que je suis venue jusqu'ici, j'ai un rencart avec un pote: Josh, ça ne durera pas longtemps, c'est juste pour se dire bonjour et voir si... Elle laissa un temps d'arrêt puis levant à nouveau un visage soudain assombri elle précisa: juste pour voir s'il est encore vivant... Après on pourra travailler.
Attendant la réponse du maître, elle tint toutefois à le prévenir: pour y aller ce ne sera pas de la tarte, toutes les rues avoisinantes sont encombrées de véhicules à l'abandon, il faudra faire un détour; tu veux bien quand-même ?
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Re: Nouvelle rencontre
Sam 1 Oct 2016 - 18:01
Apparemment Malou était surprise que Duncan ne choisisse que la hache, quelques provisions et des leçons de pistage. Il est vrai que certaines personnes malhonnêtes en auraient profités pour se remplir les poches et dévaliser la jeune fille. Surtout en période de crise. Les moindres petites choses inutiles jadis semblaient maintenant nécessaire. Mais pas pour le musicien. Il était en effet inutile pour lui de s’encombrer avec une tonne de matériel à transporter. Non il ne lui fallait que le strict minimum. Des provisions et des armes. C’était les seules choses dont il avait besoin. Qu’aurait il bien put faire d’un grand couteau puisqu’il en avait déjà un ? Des CD ? Pourquoi faire ? La couverture à la rigueur mais c’était tout de même assez volumineux et lourd.
En signe d’approbation la jeune fille qui semblait heureuse du marché conclut lui tendit une minuscule main comparée aux paluches du magasinier. Celui-ci la serra avec délicatesse de peur de lui broyer les phalanges tout en ajoutant : - « Marché conclut partenaire ! »
Par contre la demande d’apprentissage de pistage de la part du musicien sembla quelque peu enthousiasmer Malou. Et au plus haut point. Le grand gaillard la regarda ensuite ranger tout son barda à l’arrière de sa camionnette tout sourire aux lèvres. C’était la première fois que Duncan voyait la jeune femme sourire. Il avait enfin réussit à lui décrisper le visage. Elle était bien plus agréable comme ça. C’était toujours ça de gagné.
La gamine était méfiante et Duncan ne lui en voulait pas un seul instant. Elle était jeune, seule et bien fragile face à ce monde où la confiance devenait rare. A y réfléchir elle s’était pas mal débrouillée. Elle avait un van qui lui servait de toit et de moyen de locomotion, une quantité indénombrable de provisions et bien d’autres choses encore dissimulé tout à l’arrière du véhicule. Non, Duncan était admiratif devant cette jeune femme. Cela n’était pas simple de s’en sortir et Malou l’avait fait.
Une fois revenue sur le siège passager la jeune femme sérieuse cette fois ci lui parla d’une certaine Aurora et d’un pote nommé Josh. Apparemment elle devait aller les voir pour prendre de leurs nouvelles et le trajet avait l’air d’être très dangereux.
- « On fait équipe non ? Cela ne me pose aucuns problèmes. Mais dit moi ils vivent ou exactement tes amis ? Dans un campement sécurisé ? Dans un appartement ? Pourquoi tu ne vis pas avec eux ? C’est pas mes oignons mais … » Duncan était à la fois curieux et intrigué. Pourquoi la jeune femme ne restait pas avec ses amis ? Pourquoi vivait elle seule et sans protection ? Le musicien vivait seul lui aussi mais c’était différent. Les personnes qu’il avait rencontrés et avec qui il avait sympathisé avaient été séparées de lui. C’était notamment le cas de Selene. Que pouvait elle être bien devenue depuis leur séparation ? Etait elle encore vivante ? Il l’espérait. Reprenant la fin de sa phrase il continua :
- « … mais cela me paraît étrange c’est tout. »
En signe d’approbation la jeune fille qui semblait heureuse du marché conclut lui tendit une minuscule main comparée aux paluches du magasinier. Celui-ci la serra avec délicatesse de peur de lui broyer les phalanges tout en ajoutant : - « Marché conclut partenaire ! »
Par contre la demande d’apprentissage de pistage de la part du musicien sembla quelque peu enthousiasmer Malou. Et au plus haut point. Le grand gaillard la regarda ensuite ranger tout son barda à l’arrière de sa camionnette tout sourire aux lèvres. C’était la première fois que Duncan voyait la jeune femme sourire. Il avait enfin réussit à lui décrisper le visage. Elle était bien plus agréable comme ça. C’était toujours ça de gagné.
La gamine était méfiante et Duncan ne lui en voulait pas un seul instant. Elle était jeune, seule et bien fragile face à ce monde où la confiance devenait rare. A y réfléchir elle s’était pas mal débrouillée. Elle avait un van qui lui servait de toit et de moyen de locomotion, une quantité indénombrable de provisions et bien d’autres choses encore dissimulé tout à l’arrière du véhicule. Non, Duncan était admiratif devant cette jeune femme. Cela n’était pas simple de s’en sortir et Malou l’avait fait.
Une fois revenue sur le siège passager la jeune femme sérieuse cette fois ci lui parla d’une certaine Aurora et d’un pote nommé Josh. Apparemment elle devait aller les voir pour prendre de leurs nouvelles et le trajet avait l’air d’être très dangereux.
- « On fait équipe non ? Cela ne me pose aucuns problèmes. Mais dit moi ils vivent ou exactement tes amis ? Dans un campement sécurisé ? Dans un appartement ? Pourquoi tu ne vis pas avec eux ? C’est pas mes oignons mais … » Duncan était à la fois curieux et intrigué. Pourquoi la jeune femme ne restait pas avec ses amis ? Pourquoi vivait elle seule et sans protection ? Le musicien vivait seul lui aussi mais c’était différent. Les personnes qu’il avait rencontrés et avec qui il avait sympathisé avaient été séparées de lui. C’était notamment le cas de Selene. Que pouvait elle être bien devenue depuis leur séparation ? Etait elle encore vivante ? Il l’espérait. Reprenant la fin de sa phrase il continua :
- « … mais cela me paraît étrange c’est tout. »
- Duncan Donhadams
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Re: Nouvelle rencontre
Lun 10 Oct 2016 - 17:50
Le Maître avait dit qu'ils faisaient équipe dorénavant; Malou en éprouva une pointe de fierté et de joie car même si elle ne l'avait pas bien traité au début, ce n'était pas n'importe qui, c'était un combattant du plus haut niveau !
Mais à la suite de sa phrase, elle le regarda avec des yeux ronds comme des soucoupes: qu'est-ce qu'il lui racontait là avec « ses amis » et les « camps sécurisés » ?
Interdite elle ne sut quoi répondre pendant quelques instants puis le dévisagea avec pitié mêlée d'effroi: se pouvait-il qu'il soit handicapé mental ? Du genre débile profond ?
Mais... Je n'ai pas plusieurs amis essaya t-elle de lui expliquer doucement comme s'il était un petit enfant, je n'en ai qu'un, il s'appelle Josh et il ne vit pas dans un camp ou un appart, il est comme toi, à pieds, avec un sac à dos et il cherche sa famille...
De toutes façons, je ne pourrais habiter dans un camps, ajouta t-elle un peu plus nerveusement, je ne suis pas assez sociable, je préfère être seule que de me taper la vaisselle et les corvées de chiottes !
Peut-être se trompait-elle mais Duncan n'avait toujours pas l'air de bien comprendre. Embêtée, elle se gratta la tête et tenta de récapituler comme une maîtresse d'école:
bon alors, j'ai rendez-vous avec Josh, tu me suis ? juste devant l'immeuble où il y a les bureaux de son père... Elle laissa un temps afin que l'information fasse le tour du cerveau assombri du pauvre homme et continua: … Et l'immeuble devant lequel j'ai rendez-vous avec ce fameux Josh se trouve avenue Aurora....
Aurora ?
Malou partit dans un grand éclat de rire, elle venait de percuter !
Tu as cru... Incapable de parler tant elle était prise de fou rire, elle ne pu laisser tomber que quelques mots entre deux hoquets: Josh... Aurora.... Aurora, Josh... Des amis !
Quand enfin elle fut calmée, elle répéta plus sérieusement le nom de l'avenue et annonça:
je vais reprendre le volant, je sais où est cette rue et je connais les détours qu'il faudra faire pour y arriver.
Ce qui fut dit fut fait. Elle redémarra la camionnette tout en expliquant: normalement c'est pas loin mais là, on va être obligés d'aller jusqu'à Green Lake et de longer un peu la rive avant d'y arriver.
Atteindre le bord du lac ne fut pas une mince affaire car même si la route restait à peu près praticable il fallait tout de même slalomer entre les véhicules abandonnés et les amoncellements de toutes sortes sans compter les petits morceaux de ferrailles pointus qui pouvaient crever les pneus.
Quant aux mangeurs d'hommes, ils se « promenaient » sur les trottoirs et la chaussée en nombre tout aussi important que jadis les badauds de chair et de sang, ce qui fit frissonner l'adolescente. D'une voix sombre elle fit remarquer à l'homme: tu as vu a quelle vitesse ces monstres ont remplacé les vivants ? Qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ?
Là-dessus elle en écrasa deux ou trois qui s'étaient avancés vers eux, suivis de quelques autres.
Elle faisait cela sans réfléchir à présent, c'était devenu une routine macabre.
Quand enfin ils pénétrèrent au début de l'avenue, ils ne purent que constater l'affluence encore plus spectaculaire de morts vivants; à croire qu'ils avaient investit le quartier par un jour de marché !
Malou roulait au pas à présent. Duncan semblait concentré et s'il lui soufflait quelques conseils pour avancer un peu mieux dans cette cohue, elle les suivrait sans broncher, son mauvais caractère n'avait plus sa place dans un tel merdier.
Le coeur de l'adolescente battait à tout rompre et sa gorge se serrait d'angoisse: comment Josh avait-il pu marcher jusqu'aux bureaux de son père dans de telles conditions ?
Enfin, elle aperçut l'immeuble et le pointa du doigt afin de le montrer au Maître avant de donner un dernier coup d'accélérateur qui fut peine perdue.
Tous les alentours de la bâtisse étaient envahis. Les mangeurs d'hommes entraient, sortaient, grouillaient de toutes part à tel point qu'il fut impossible d'aller plus loin; que se passait-il ici précisément pour qu'il y en ait autant ?
La jeune fille ne le saurait peut-être jamais. Une seule chose était sûre: l'ami n'attendait pas devant la porte comme prévu ou bien, il n'attendait plus... A sa place, une cinquantaine de puanteurs y étaient agglutinés.
Dévastée, de grosses larmes se mirent à glisser sur son visage tandis qu'elle jaugeait la situation avec des yeux paniqués.
Josh ? Souffla t-elle, immobile, mains crispées sur le volant.
Le Maître était-il encore en train d'expliquer la marche à suivre ? s'était-il mit à hurler des ordres afin de la faire réagir face au danger qui les encerclait ? Ou bien tentait-il de la consoler ?
En état second, effondrée par la peine immense, elle n'entendait plus rien, ne sentait plus rien. Perdant le contact elle s'était mise à sangloter de désespoir.
Mais à la suite de sa phrase, elle le regarda avec des yeux ronds comme des soucoupes: qu'est-ce qu'il lui racontait là avec « ses amis » et les « camps sécurisés » ?
Interdite elle ne sut quoi répondre pendant quelques instants puis le dévisagea avec pitié mêlée d'effroi: se pouvait-il qu'il soit handicapé mental ? Du genre débile profond ?
Mais... Je n'ai pas plusieurs amis essaya t-elle de lui expliquer doucement comme s'il était un petit enfant, je n'en ai qu'un, il s'appelle Josh et il ne vit pas dans un camp ou un appart, il est comme toi, à pieds, avec un sac à dos et il cherche sa famille...
De toutes façons, je ne pourrais habiter dans un camps, ajouta t-elle un peu plus nerveusement, je ne suis pas assez sociable, je préfère être seule que de me taper la vaisselle et les corvées de chiottes !
Peut-être se trompait-elle mais Duncan n'avait toujours pas l'air de bien comprendre. Embêtée, elle se gratta la tête et tenta de récapituler comme une maîtresse d'école:
bon alors, j'ai rendez-vous avec Josh, tu me suis ? juste devant l'immeuble où il y a les bureaux de son père... Elle laissa un temps afin que l'information fasse le tour du cerveau assombri du pauvre homme et continua: … Et l'immeuble devant lequel j'ai rendez-vous avec ce fameux Josh se trouve avenue Aurora....
Aurora ?
Malou partit dans un grand éclat de rire, elle venait de percuter !
Tu as cru... Incapable de parler tant elle était prise de fou rire, elle ne pu laisser tomber que quelques mots entre deux hoquets: Josh... Aurora.... Aurora, Josh... Des amis !
Quand enfin elle fut calmée, elle répéta plus sérieusement le nom de l'avenue et annonça:
je vais reprendre le volant, je sais où est cette rue et je connais les détours qu'il faudra faire pour y arriver.
Ce qui fut dit fut fait. Elle redémarra la camionnette tout en expliquant: normalement c'est pas loin mais là, on va être obligés d'aller jusqu'à Green Lake et de longer un peu la rive avant d'y arriver.
Atteindre le bord du lac ne fut pas une mince affaire car même si la route restait à peu près praticable il fallait tout de même slalomer entre les véhicules abandonnés et les amoncellements de toutes sortes sans compter les petits morceaux de ferrailles pointus qui pouvaient crever les pneus.
Quant aux mangeurs d'hommes, ils se « promenaient » sur les trottoirs et la chaussée en nombre tout aussi important que jadis les badauds de chair et de sang, ce qui fit frissonner l'adolescente. D'une voix sombre elle fit remarquer à l'homme: tu as vu a quelle vitesse ces monstres ont remplacé les vivants ? Qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ?
Là-dessus elle en écrasa deux ou trois qui s'étaient avancés vers eux, suivis de quelques autres.
Elle faisait cela sans réfléchir à présent, c'était devenu une routine macabre.
Quand enfin ils pénétrèrent au début de l'avenue, ils ne purent que constater l'affluence encore plus spectaculaire de morts vivants; à croire qu'ils avaient investit le quartier par un jour de marché !
Malou roulait au pas à présent. Duncan semblait concentré et s'il lui soufflait quelques conseils pour avancer un peu mieux dans cette cohue, elle les suivrait sans broncher, son mauvais caractère n'avait plus sa place dans un tel merdier.
Le coeur de l'adolescente battait à tout rompre et sa gorge se serrait d'angoisse: comment Josh avait-il pu marcher jusqu'aux bureaux de son père dans de telles conditions ?
Enfin, elle aperçut l'immeuble et le pointa du doigt afin de le montrer au Maître avant de donner un dernier coup d'accélérateur qui fut peine perdue.
Tous les alentours de la bâtisse étaient envahis. Les mangeurs d'hommes entraient, sortaient, grouillaient de toutes part à tel point qu'il fut impossible d'aller plus loin; que se passait-il ici précisément pour qu'il y en ait autant ?
La jeune fille ne le saurait peut-être jamais. Une seule chose était sûre: l'ami n'attendait pas devant la porte comme prévu ou bien, il n'attendait plus... A sa place, une cinquantaine de puanteurs y étaient agglutinés.
Dévastée, de grosses larmes se mirent à glisser sur son visage tandis qu'elle jaugeait la situation avec des yeux paniqués.
Josh ? Souffla t-elle, immobile, mains crispées sur le volant.
Le Maître était-il encore en train d'expliquer la marche à suivre ? s'était-il mit à hurler des ordres afin de la faire réagir face au danger qui les encerclait ? Ou bien tentait-il de la consoler ?
En état second, effondrée par la peine immense, elle n'entendait plus rien, ne sentait plus rien. Perdant le contact elle s'était mise à sangloter de désespoir.
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