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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...
Dim 16 Oct 2016 - 23:16
Face à cette porte que Josh avait accepté d'ouvrir, Malou ne se fit fit pas prier pour se décaler encore plus afin d'éclairer l'escalier mais la vue de cet homme grand et fort, hache brandie lui redonna un peu de courage et tandis que l'ami entrouvrait l'huisserie, elle allongea le cou pour juger par elle-même de quoi il en retournait.
Elle ne vit pas grand chose dans un premier temps car une odeur atroce de corps en décomposition plus qu'avancée la prit à la gorge. C'était ignoble au point qu'elle peinait à respirer; même les morts-vivants ne sentaient pas aussi mauvais.
Tandis que Josh se tournait pour vomir le peu qu'ils avaient ingurgité le matin, elle se plia en deux pour faire pareil tant la pestilence était insoutenable.
En cet instant, les deux compères étaient dans une telle position de faiblesse, plus concentrés à cracher qu'à se protéger que s'ils avaient eu affaire à des mangeurs d'hommes, ils n'auraient peut-être pas fait long feu.
Mais dans le couloir à peine éclairé par le halo de la lampe torche qui vacillait à cause des spasmes de l'adolescente, tout restait silencieux, figé, comme si le temps s'était arrêté pour toujours au point que leurs bruits et les excuses de l'ami résonnaient entre les quatre murs.
Sur les conseils de Josh, Malou s'empressa d'attraper sa vieille écharpe en laine et se la plaqua sur le nez avant d'avancer légèrement vers le palier.
Ce qu'elle découvrit était innommable. Une dizaine de corps amoncelés moitié au sol, moitié sur les premières marches étaient presque liquéfiés et baignaient dans des miasmes allant du verdâtre au noirâtre repoussant. Les corps boursoufflés mais intacts, verts eux aussi, parsemés de taches rouge sombres ou très pâles étaient recouverts d'asticots et d'insectes nécrophages que Malou ne connaissait pas.
Tout à coup, au moment où elle allait faire un pas de plus en avant, une nuée de mouches s'envola et l'entoura avant de se reposer sur la pourriture.
Poussant un léger cri, elle recula vivement et regarda l'ami avec de grands yeux horrifiés avant de braquer à nouveau la lumière sur les visages difficilement reconnaissables mais sans blessures.
Ce qu'elle pensa en cet instant ne pouvait pas être articulé, pas maintenant, peut-être une fois dehors à l'air pur...
Mais Josh n'avait pas l'intention de sortir; son idée était fixe: rejoindre le troisième étage où se trouvait l'appartement de ses soeurs avec ou sans lumière.
Malou le fixa un peu déstabilisée par la fébrilité qu'elle sentait poindre en lui et s'évertua à répondre dans l'ordre ou à peu près à ses questions.
Euh... Oui, passe devant, je t'éclaire... De toutes façons avec le boucan qu'on a fait s'il y avait eu des mangeurs d'hommes ils seraient devant nous...
Toujours indécise elle le laissa faire quelques pas et au moment où il semblait monter les premières marches, longeant le mur afin de ne pas marcher sur les corps étalés elle l'appela:
Josh ?
Ce qu'elle avait à lui soumettre était affreux, monstrueux, intolérable mais ne fallait-il pas qu'elle le dise ?
Ne devait-il pas aller jusqu'au bout de ses recherches ? Ou bien... Ou bien fallait-il se taire, esquiver l'insoutenable et continuer à faire semblant ? Là était le problème insoluble.
Que valait-il mieux pour l'ami ? Une vérité au risque de l'anéantir ou un mensonge omission pour le protéger ?
Lorgnant sur les corps, sur les chevelures éparses encore visibles elle finit par opter pour la deuxième alternative; elle n'avait pas le coeur à briser celui qu'elle considérait presque comme un frère en lui demandant de vérifier si parmi les cadavres il n'y avait pas ses deux soeurs.
Tout en relevant rapidement sa lampe dans la montée d'escalier elle répondit: non, rien; avance, je te suis.
Le tas informe de macchabées était à nouveau plongé dans le noir tandis qu'ils progressaient vers le premier étage.
Tout était propre malgré la poussière, aucune tache de sang indiquant qu'il aurait pu y avoir une bagarre ou une agression. Les gens avaient dû, peut-être, dévaler les étages tous ensembles avant de lâcher le dernier souffle dans le bas; pourquoi ? Comme dans le théâtre, tout n'était qu'énigme.
Malou soupira légèrement et continua son ascension.
Josh avait sensiblement accéléré l'allure c'est du moins l'impression qu'elle en avait et c'est haletante qu'elle s'arrêta d'un coup sur les dernières marches du deuxième.
Tendant l'oreille elle souffla: tu n'a rien entendu ?
Coeur battant elle attendit la réponse tout en constatant qu'il n'y avait que du silence. Pourtant elle n'était pas folle, elle avait bien perçut un bruit de frottement, à moins que ce ne fut un léger râle ?
Rien, absolument rien ne parvenait plus à l'ouïe pourtant bien aiguisée de l'adolescente.
Avec un geste d'excuse elle poursuivit sa route jusqu'au moment où elle sursauta; le même son venait à nouveau de se faire entendre, cela venait du bas, elle en était sûre.
Josh, souffla t-elle avant de s'immobiliser comme pétrifiée, j'ai peur...
Elle ne vit pas grand chose dans un premier temps car une odeur atroce de corps en décomposition plus qu'avancée la prit à la gorge. C'était ignoble au point qu'elle peinait à respirer; même les morts-vivants ne sentaient pas aussi mauvais.
Tandis que Josh se tournait pour vomir le peu qu'ils avaient ingurgité le matin, elle se plia en deux pour faire pareil tant la pestilence était insoutenable.
En cet instant, les deux compères étaient dans une telle position de faiblesse, plus concentrés à cracher qu'à se protéger que s'ils avaient eu affaire à des mangeurs d'hommes, ils n'auraient peut-être pas fait long feu.
Mais dans le couloir à peine éclairé par le halo de la lampe torche qui vacillait à cause des spasmes de l'adolescente, tout restait silencieux, figé, comme si le temps s'était arrêté pour toujours au point que leurs bruits et les excuses de l'ami résonnaient entre les quatre murs.
Sur les conseils de Josh, Malou s'empressa d'attraper sa vieille écharpe en laine et se la plaqua sur le nez avant d'avancer légèrement vers le palier.
Ce qu'elle découvrit était innommable. Une dizaine de corps amoncelés moitié au sol, moitié sur les premières marches étaient presque liquéfiés et baignaient dans des miasmes allant du verdâtre au noirâtre repoussant. Les corps boursoufflés mais intacts, verts eux aussi, parsemés de taches rouge sombres ou très pâles étaient recouverts d'asticots et d'insectes nécrophages que Malou ne connaissait pas.
Tout à coup, au moment où elle allait faire un pas de plus en avant, une nuée de mouches s'envola et l'entoura avant de se reposer sur la pourriture.
Poussant un léger cri, elle recula vivement et regarda l'ami avec de grands yeux horrifiés avant de braquer à nouveau la lumière sur les visages difficilement reconnaissables mais sans blessures.
Ce qu'elle pensa en cet instant ne pouvait pas être articulé, pas maintenant, peut-être une fois dehors à l'air pur...
Mais Josh n'avait pas l'intention de sortir; son idée était fixe: rejoindre le troisième étage où se trouvait l'appartement de ses soeurs avec ou sans lumière.
Malou le fixa un peu déstabilisée par la fébrilité qu'elle sentait poindre en lui et s'évertua à répondre dans l'ordre ou à peu près à ses questions.
Euh... Oui, passe devant, je t'éclaire... De toutes façons avec le boucan qu'on a fait s'il y avait eu des mangeurs d'hommes ils seraient devant nous...
Toujours indécise elle le laissa faire quelques pas et au moment où il semblait monter les premières marches, longeant le mur afin de ne pas marcher sur les corps étalés elle l'appela:
Josh ?
Ce qu'elle avait à lui soumettre était affreux, monstrueux, intolérable mais ne fallait-il pas qu'elle le dise ?
Ne devait-il pas aller jusqu'au bout de ses recherches ? Ou bien... Ou bien fallait-il se taire, esquiver l'insoutenable et continuer à faire semblant ? Là était le problème insoluble.
Que valait-il mieux pour l'ami ? Une vérité au risque de l'anéantir ou un mensonge omission pour le protéger ?
Lorgnant sur les corps, sur les chevelures éparses encore visibles elle finit par opter pour la deuxième alternative; elle n'avait pas le coeur à briser celui qu'elle considérait presque comme un frère en lui demandant de vérifier si parmi les cadavres il n'y avait pas ses deux soeurs.
Tout en relevant rapidement sa lampe dans la montée d'escalier elle répondit: non, rien; avance, je te suis.
Le tas informe de macchabées était à nouveau plongé dans le noir tandis qu'ils progressaient vers le premier étage.
Tout était propre malgré la poussière, aucune tache de sang indiquant qu'il aurait pu y avoir une bagarre ou une agression. Les gens avaient dû, peut-être, dévaler les étages tous ensembles avant de lâcher le dernier souffle dans le bas; pourquoi ? Comme dans le théâtre, tout n'était qu'énigme.
Malou soupira légèrement et continua son ascension.
Josh avait sensiblement accéléré l'allure c'est du moins l'impression qu'elle en avait et c'est haletante qu'elle s'arrêta d'un coup sur les dernières marches du deuxième.
Tendant l'oreille elle souffla: tu n'a rien entendu ?
Coeur battant elle attendit la réponse tout en constatant qu'il n'y avait que du silence. Pourtant elle n'était pas folle, elle avait bien perçut un bruit de frottement, à moins que ce ne fut un léger râle ?
Rien, absolument rien ne parvenait plus à l'ouïe pourtant bien aiguisée de l'adolescente.
Avec un geste d'excuse elle poursuivit sa route jusqu'au moment où elle sursauta; le même son venait à nouveau de se faire entendre, cela venait du bas, elle en était sûre.
Josh, souffla t-elle avant de s'immobiliser comme pétrifiée, j'ai peur...
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...
Mar 18 Oct 2016 - 21:57
Infect ? Immonde ? Je sais pas quel est le meilleur mot pour définir ce qu'on a devant les yeux. Il faudrait peut-être en inventer un nouveau. Les cadavres sont pourris de chez pourris. Il y en a partout sur le sol. Je n'ai pas le cœur a compter le nombre exact de monstres définitivement mort étalés devant nous. La vision de ces corps en plus que décomposition ne me retourne pas plus que ça l'estomac, c'est surtout l'odeur. Même s'il n'est pas agréable de voir une orbite d'où sort un paquet d'asticots. J'ai quelques relents. Je sens que je suis pas loin de rendre le reste du petit-déjeuner. Mais au final fausse alerte. Je respire doucement par la bouche mais même comme ça j'ai l'impression que la mort pénètre en moi. La mort et tout ce qui vient ensuite. Le bourdonnement d'une multitude de mouche vient rompre le silence. Ce qui fait sursauter Malou. Ce qui me fait sursauter. Je prends une grande inspiration. Mauvaise idée. Je sens mon estomac se plier en quatre et me retient in extremis de dégobiller. Nous nous échangeons un regard. Je peux lire la peur dans ses yeux. Elle peut lire le dégoût dans les miens. Peur de quoi ? Nous n'avons rien à craindre d'eux. Peut-être de celui, de ceux qui ont fait ça ? D'un autre cadavre qui serait « vivant » ? Le faisceau lumineux se reporte sur les monstres. J'espère ne jamais finir comme eux. En groupe, au pied d'un escalier, dans un mélange plus que putride. Mais on ne choisit pas sa mort. Enfin certains la choisissent oui. Comme probablement ces pendus au théâtre. Mais je dois retrouver ma famille, hors de question que je finisse dans cet état. Pas maintenant. Jamais.
Bonne nouvelle Malou est d'accord avec moi. Elle ne semble pas à cent pour cents sûre d'elle mais je pense que c'est la meilleure des choses à faire. Direction l'appartement d'Amy et Lucy. Plus vite arrivé là-bas et plus vite fixé. Et alors ... Alors elles pourront nous rassurer sur la situation de l'immeuble. Le pourquoi de ces corps là. Ou ... ou alors nous repartirons aussi vite que nous sommes arrivés. Il n'y a personne au rez-de-chaussée. Il est temps de voir si la même conclusion s'applique au troisième étage. Je contourne les cadavres, veille à ce que Malou me suive et entame l'ascension des premières marches. J'ai jeté un coup d’œil aux corps. A leur crâne. Au peu de visage qu'ils leur restent. Je n'ai reconnu personne. Je passe mes journées à observer des cadavres pour répondre à cette terrible question : « S'agit-il de ma famille ? ». La réponse a toujours été la même. Aujourd'hui on ne déroge pas à la règle. Ouf. La vérité c'est que ... Je n'en ai pas conscience. Ou alors seule une infime partie de moi connaît cette vérité mais ne la relâche pas au grand jour. La vérité c'est que je ne saurais dire si ce cadavre là ressemble à Jenny ou non. Si ça se trouve j'ai croisé ma sœur il y a une semaine, je lui ai ouvert le crâne et je ne l'ai pas reconnue. C'est une possibilité. C'est peut-être même fort probable mais c'est une chose enfouie au plus profond de mon cerveau et qui ne fera sans doute jamais surface.
Malou m'interpelle. Je me retourne. La regarde. L'air interrogateur. J'attends deux secondes. Je rétorque à voix basse. Quoi ? J'attends deux secondes supplémentaires. Je suis prêt à lui dire « Alors ? » mais c'est à ce moment là qu'elle me répond. Je la regarde en fronçant les sourcils. Je ne vais pas lui faire l'affront de lui demander si ça va ou non. Elle n'est pas à son aise. Ca se voit. Je ne le suis pas non plus mais l'excitation, l'impatience cache sans doute mon malaise. J'opine de la tête et nous voila reparti. L'odeur est toujours aussi répugnante mais on dirait qu'on commence à être l'habitué. J'engrange les marches rapidement. On est plus qu'à quelques pas alors je ne traîne pas. Arrivé au palier du deuxième étage je me rends compte que je n'ai plus autant de lumière qu'auparavant. Je me retourne. Malou semble avoir du mal à me suivre. Je suis stupide. Je fonce sans l'attendre. Je ne la ménage pas. J'attends qu'elle vienne à ma hauteur, qu'elle reprend une moitié de souffle et on continue. Continuer à monter c'est ce que je veux mais Malou me demande si j'ai entendu. Hein ? Je lui murmure. Entendu quoi ? A priori rien. Du moins c'est ce que je conclue de son geste de la main. On reprend notre ascension. Je ne repars pas sur les chapeaux de roues. Je monte patiemment. Deux marches. Trois. Je suis sans doute pas le plus attentif en ce moment. Si Malou n'était pas avec moi cela ferait deux minutes déjà que je serais arrivé devant leur porte. Mais si Malou n'avait pas été là je ne serais pas à Olympia. Elle murmure mon nom une nouvelle fois. Je me retourne. Elle a l'air terrorisée. Ses mots le confirme. Je redescends de deux marches pour me porter à sa hauteur. Je plonge mon regard dans le sien, lui pose une main sur l'épaule et lui parle sur un ton calme et protecteur.
Je suis là ... Tu ... tu as entendu quelque chose ? Ca doit probablement être rien. Des insectes ou des rats. Oups. J'espère qu'elle n'a pas horreur des rats. Ecoute on ... On continue. On fait vite. On fait vite mais on fait attention. Et si ... Si ... Si elles sont pas là alors on s'en va. On pourra aller se poser un peu dans un petit village, un coin reculé. Comme tu en avais envie. Mais je ... je peux pas faire demi-tour. Pas maintenant. Je ... je laisserai plus rien t'arriver. Ferme les yeux. Bof le conseil. Non non ferme pas les yeux. Regarde moi. Respire tranquillement. On sent encore l'odeur pestilentielle mais c'est plus bien respirable qu'en bas. Allez on y va. Prendre son courage à deux mains, affronter ses peurs. D'ici dix minutes tout ça sera terminé. D'une manière ou d'une autre. Faisant plus attention que jamais à ce qu'il y a devant. A Malou juste derrière moi. Je monte. Nous montons. Jusqu'à arriver devant la porte au palier du troisième étage. Je fais silence. J'écoute. Cette fois-ci je l'entends. Un infime bruit venant d'en bas. Je regarde Malou en lui faisant signe que ce n'est rien. Ce n'est certainement pas rien mais nous ne sommes en danger. Je pose la main sur la porte et la tire doucement. Je passe dans un premier temps la tête. A droite, à gauche. Rien. Je murmure. C'est bon. Et nous voila dans le couloir. Direction appartement 312. Aucun rayon d'une quelconque lumière au bas des portes. J'ai le cœur qui va exploser. Pourtant ... pourtant je sais. Elles ne seront pas là. Comment pourrait-il y avoir des gens ici ? Je ... Je crois qu'elles sont pas restées ici ... Mais je veux quand même voir leur appart ... Nous y sommes. Je porte la main sur la clinche. J'appuie dessus. C'est ouvert. Il ne nous reste plus qu'à entrer.
Bonne nouvelle Malou est d'accord avec moi. Elle ne semble pas à cent pour cents sûre d'elle mais je pense que c'est la meilleure des choses à faire. Direction l'appartement d'Amy et Lucy. Plus vite arrivé là-bas et plus vite fixé. Et alors ... Alors elles pourront nous rassurer sur la situation de l'immeuble. Le pourquoi de ces corps là. Ou ... ou alors nous repartirons aussi vite que nous sommes arrivés. Il n'y a personne au rez-de-chaussée. Il est temps de voir si la même conclusion s'applique au troisième étage. Je contourne les cadavres, veille à ce que Malou me suive et entame l'ascension des premières marches. J'ai jeté un coup d’œil aux corps. A leur crâne. Au peu de visage qu'ils leur restent. Je n'ai reconnu personne. Je passe mes journées à observer des cadavres pour répondre à cette terrible question : « S'agit-il de ma famille ? ». La réponse a toujours été la même. Aujourd'hui on ne déroge pas à la règle. Ouf. La vérité c'est que ... Je n'en ai pas conscience. Ou alors seule une infime partie de moi connaît cette vérité mais ne la relâche pas au grand jour. La vérité c'est que je ne saurais dire si ce cadavre là ressemble à Jenny ou non. Si ça se trouve j'ai croisé ma sœur il y a une semaine, je lui ai ouvert le crâne et je ne l'ai pas reconnue. C'est une possibilité. C'est peut-être même fort probable mais c'est une chose enfouie au plus profond de mon cerveau et qui ne fera sans doute jamais surface.
Malou m'interpelle. Je me retourne. La regarde. L'air interrogateur. J'attends deux secondes. Je rétorque à voix basse. Quoi ? J'attends deux secondes supplémentaires. Je suis prêt à lui dire « Alors ? » mais c'est à ce moment là qu'elle me répond. Je la regarde en fronçant les sourcils. Je ne vais pas lui faire l'affront de lui demander si ça va ou non. Elle n'est pas à son aise. Ca se voit. Je ne le suis pas non plus mais l'excitation, l'impatience cache sans doute mon malaise. J'opine de la tête et nous voila reparti. L'odeur est toujours aussi répugnante mais on dirait qu'on commence à être l'habitué. J'engrange les marches rapidement. On est plus qu'à quelques pas alors je ne traîne pas. Arrivé au palier du deuxième étage je me rends compte que je n'ai plus autant de lumière qu'auparavant. Je me retourne. Malou semble avoir du mal à me suivre. Je suis stupide. Je fonce sans l'attendre. Je ne la ménage pas. J'attends qu'elle vienne à ma hauteur, qu'elle reprend une moitié de souffle et on continue. Continuer à monter c'est ce que je veux mais Malou me demande si j'ai entendu. Hein ? Je lui murmure. Entendu quoi ? A priori rien. Du moins c'est ce que je conclue de son geste de la main. On reprend notre ascension. Je ne repars pas sur les chapeaux de roues. Je monte patiemment. Deux marches. Trois. Je suis sans doute pas le plus attentif en ce moment. Si Malou n'était pas avec moi cela ferait deux minutes déjà que je serais arrivé devant leur porte. Mais si Malou n'avait pas été là je ne serais pas à Olympia. Elle murmure mon nom une nouvelle fois. Je me retourne. Elle a l'air terrorisée. Ses mots le confirme. Je redescends de deux marches pour me porter à sa hauteur. Je plonge mon regard dans le sien, lui pose une main sur l'épaule et lui parle sur un ton calme et protecteur.
Je suis là ... Tu ... tu as entendu quelque chose ? Ca doit probablement être rien. Des insectes ou des rats. Oups. J'espère qu'elle n'a pas horreur des rats. Ecoute on ... On continue. On fait vite. On fait vite mais on fait attention. Et si ... Si ... Si elles sont pas là alors on s'en va. On pourra aller se poser un peu dans un petit village, un coin reculé. Comme tu en avais envie. Mais je ... je peux pas faire demi-tour. Pas maintenant. Je ... je laisserai plus rien t'arriver. Ferme les yeux. Bof le conseil. Non non ferme pas les yeux. Regarde moi. Respire tranquillement. On sent encore l'odeur pestilentielle mais c'est plus bien respirable qu'en bas. Allez on y va. Prendre son courage à deux mains, affronter ses peurs. D'ici dix minutes tout ça sera terminé. D'une manière ou d'une autre. Faisant plus attention que jamais à ce qu'il y a devant. A Malou juste derrière moi. Je monte. Nous montons. Jusqu'à arriver devant la porte au palier du troisième étage. Je fais silence. J'écoute. Cette fois-ci je l'entends. Un infime bruit venant d'en bas. Je regarde Malou en lui faisant signe que ce n'est rien. Ce n'est certainement pas rien mais nous ne sommes en danger. Je pose la main sur la porte et la tire doucement. Je passe dans un premier temps la tête. A droite, à gauche. Rien. Je murmure. C'est bon. Et nous voila dans le couloir. Direction appartement 312. Aucun rayon d'une quelconque lumière au bas des portes. J'ai le cœur qui va exploser. Pourtant ... pourtant je sais. Elles ne seront pas là. Comment pourrait-il y avoir des gens ici ? Je ... Je crois qu'elles sont pas restées ici ... Mais je veux quand même voir leur appart ... Nous y sommes. Je porte la main sur la clinche. J'appuie dessus. C'est ouvert. Il ne nous reste plus qu'à entrer.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...
Dim 23 Oct 2016 - 9:55
Josh tentait coûte que coûte de rassurer Malou mais rien n'y faisait. Durant tout le temps de son discours elle passa son temps à secouer la tête négativement.
Non, ce n'était pas un bruit d'insectes ou de rats, non ils n'étaient pas à l'abri du danger dans cette cage d'escalier et non elle ne fermerait pas les yeux et ne se sentait pas tranquille mais l'ami avait décidé de poursuivre l'ascension alors, jetant des coups d'oeil réguliers derrière son épaule, rasant le mur, elle continua de monter.
L'adolescente était encore en état de choc; toutes ces mésaventures pesaient lourd sur ses frêles épaules. Blessée de la veille, traumatisée par ce qu'ils avaient vécu tant dans la jolie maison que dans le théâtre, ses forces s'amenuisaient, son mental était loin d'être au beau fixe et la peur à présent la submergeait car elle n'était pas encore folle, elle avait bien entendu du bruit en bas et ce qu'elle imaginait la terrorisait littéralement.
Heureusement ils arrivèrent très vite sans encombre au niveau du couloir du troisième et l'unique chose qui la rassura un peu fut la porte de palier qui la séparait désormais des corps en putréfaction gisant au rez-de-chaussée; d'autant qu'il fallait tirer l'huisserie et non la pousser pour aller plus loin.
C'est donc avec soulagement qu'elle s'engouffra dans le hall laissant la porte se refermer sur son passage.
Elle s'arrêta quelques instants et reprit son souffle non à cause de l'exercice physique qu'elle venait d'accomplir mais parce que son cerveau survolté avait collé à ce bruit un scénario immonde mais plausible.
Toujours silencieuse elle suivit docilement Josh jusqu'à l'appartement 312 mais au moment où il posa la main sur la clenche elle lui confia enfin ses angoisses:
les corps en bas étaient des vrais morts, n'est-ce-pas ?
Malgré l'évidence de la question, elle attendit que l'ami tombe d'accord avec elle comme si son affirmation avait quelque chose de cruciale pour elle et poursuivit:
alors je suis sûre que le petit bruit qu'on a entendu venaient d'eux. Ils sont en train de se réveiller et de se transformer, j'en suis sûr !
La fin de la phrase tomba comme un murmure tant sa gorge était serrée d'appréhension et après avoir dégluti plusieurs fois elle lança:
cela signifie que nous sommes coincés ici, nous ne pourrons plus jamais redescendre.
Comme Josh semblait marquer un désaccord ou de l'hésitation elle le regarda dans les yeux et exprima le fond de sa pensée:
comment vas-tu t-y prendre à toi tout seul avec ta hache contre une dizaine de mangeurs d'hommes ? Il y en a un qui va t'attraper quand tu seras occupé à tuer un autre et tu vas mourir !
Là-dessus des larmes commencèrent à rouler sur ses joues et pour clore la conversation dans une teinte aussi sombre que ses pensées elle ajouta:
en plus tu n'arrives pas à te contrôler quand tu es camouflé, ils vont te sentir et moi je ne sens plus assez mauvais, ils vont voir ma vie, c'est foutu...
Elle laissa un léger blanc avant de poursuivre sur une note de faux espoir:
sauf si tu t'es trompé et que tes soeurs sont là...
Elle n'y croyait pas vraiment, surtout après cet échange de paroles qu'elles auraient forcément entendues mais sait-on jamais; peut-être étaient-elles au fond de leur appartement bien insonorisé ?
La porte s'ouvrit sur une moquette gris clair, le reste était dans le noir total; les fenêtres avaient dû être obstruées.
L'intérieur avait l'odeur caractéristique des endroits encore habités ou abandonnés depuis peu; cela sentait un vague mélange de gâteaux secs, de produits d'entretiens et de bougie parfumée ou peut-être plutôt d'eau de toilette qui donnait une atmosphère féminine dès les premiers pas.
En relevant sa lampe torche à hauteur d'homme Malou ne désirait plus qu'une chose: qu'elles soient là; qu'ils les découvrent toutes les deux, vivantes, armées, confortablement installées dans leur chambre qui devait être la pièce tout au fond de ce petit couloir propret où couraient des affiches de spectacles punaisées aux murs, de travers, pour donner un style.
Sur un petit meuble contemporain, les clés du logement trônaient dans une jolie coupelle de terre cuite et deux vestes colorées étaient accrochées aux patères fixées à leur gauche.
L'ensemble était petit; trois portes se présentaient à leurs yeux: une à gauche qui devait être celle des WC, salle de bain, une à droite, légèrement entre-ouverte, la cuisine, salle de séjour ? Et celle du fond, fermée. Sur cette dernière s'étalait un poster en couleurs représentant un clown qui en portait un autre dans se bras. Les deux étaient souriants, cocasses et celui qui était transporté faisait un petit bonjour de la main, donnant à l'ensemble un petit air joyeux, sympathique et coquin.
Malou n'osa pas faire un pas de plus ni même appeler. Ils étaient chez les soeurs de Josh, c'était à lui de faire cette démarche.
Non, ce n'était pas un bruit d'insectes ou de rats, non ils n'étaient pas à l'abri du danger dans cette cage d'escalier et non elle ne fermerait pas les yeux et ne se sentait pas tranquille mais l'ami avait décidé de poursuivre l'ascension alors, jetant des coups d'oeil réguliers derrière son épaule, rasant le mur, elle continua de monter.
L'adolescente était encore en état de choc; toutes ces mésaventures pesaient lourd sur ses frêles épaules. Blessée de la veille, traumatisée par ce qu'ils avaient vécu tant dans la jolie maison que dans le théâtre, ses forces s'amenuisaient, son mental était loin d'être au beau fixe et la peur à présent la submergeait car elle n'était pas encore folle, elle avait bien entendu du bruit en bas et ce qu'elle imaginait la terrorisait littéralement.
Heureusement ils arrivèrent très vite sans encombre au niveau du couloir du troisième et l'unique chose qui la rassura un peu fut la porte de palier qui la séparait désormais des corps en putréfaction gisant au rez-de-chaussée; d'autant qu'il fallait tirer l'huisserie et non la pousser pour aller plus loin.
C'est donc avec soulagement qu'elle s'engouffra dans le hall laissant la porte se refermer sur son passage.
Elle s'arrêta quelques instants et reprit son souffle non à cause de l'exercice physique qu'elle venait d'accomplir mais parce que son cerveau survolté avait collé à ce bruit un scénario immonde mais plausible.
Toujours silencieuse elle suivit docilement Josh jusqu'à l'appartement 312 mais au moment où il posa la main sur la clenche elle lui confia enfin ses angoisses:
les corps en bas étaient des vrais morts, n'est-ce-pas ?
Malgré l'évidence de la question, elle attendit que l'ami tombe d'accord avec elle comme si son affirmation avait quelque chose de cruciale pour elle et poursuivit:
alors je suis sûre que le petit bruit qu'on a entendu venaient d'eux. Ils sont en train de se réveiller et de se transformer, j'en suis sûr !
La fin de la phrase tomba comme un murmure tant sa gorge était serrée d'appréhension et après avoir dégluti plusieurs fois elle lança:
cela signifie que nous sommes coincés ici, nous ne pourrons plus jamais redescendre.
Comme Josh semblait marquer un désaccord ou de l'hésitation elle le regarda dans les yeux et exprima le fond de sa pensée:
comment vas-tu t-y prendre à toi tout seul avec ta hache contre une dizaine de mangeurs d'hommes ? Il y en a un qui va t'attraper quand tu seras occupé à tuer un autre et tu vas mourir !
Là-dessus des larmes commencèrent à rouler sur ses joues et pour clore la conversation dans une teinte aussi sombre que ses pensées elle ajouta:
en plus tu n'arrives pas à te contrôler quand tu es camouflé, ils vont te sentir et moi je ne sens plus assez mauvais, ils vont voir ma vie, c'est foutu...
Elle laissa un léger blanc avant de poursuivre sur une note de faux espoir:
sauf si tu t'es trompé et que tes soeurs sont là...
Elle n'y croyait pas vraiment, surtout après cet échange de paroles qu'elles auraient forcément entendues mais sait-on jamais; peut-être étaient-elles au fond de leur appartement bien insonorisé ?
La porte s'ouvrit sur une moquette gris clair, le reste était dans le noir total; les fenêtres avaient dû être obstruées.
L'intérieur avait l'odeur caractéristique des endroits encore habités ou abandonnés depuis peu; cela sentait un vague mélange de gâteaux secs, de produits d'entretiens et de bougie parfumée ou peut-être plutôt d'eau de toilette qui donnait une atmosphère féminine dès les premiers pas.
En relevant sa lampe torche à hauteur d'homme Malou ne désirait plus qu'une chose: qu'elles soient là; qu'ils les découvrent toutes les deux, vivantes, armées, confortablement installées dans leur chambre qui devait être la pièce tout au fond de ce petit couloir propret où couraient des affiches de spectacles punaisées aux murs, de travers, pour donner un style.
Sur un petit meuble contemporain, les clés du logement trônaient dans une jolie coupelle de terre cuite et deux vestes colorées étaient accrochées aux patères fixées à leur gauche.
L'ensemble était petit; trois portes se présentaient à leurs yeux: une à gauche qui devait être celle des WC, salle de bain, une à droite, légèrement entre-ouverte, la cuisine, salle de séjour ? Et celle du fond, fermée. Sur cette dernière s'étalait un poster en couleurs représentant un clown qui en portait un autre dans se bras. Les deux étaient souriants, cocasses et celui qui était transporté faisait un petit bonjour de la main, donnant à l'ensemble un petit air joyeux, sympathique et coquin.
Malou n'osa pas faire un pas de plus ni même appeler. Ils étaient chez les soeurs de Josh, c'était à lui de faire cette démarche.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...
Mar 25 Oct 2016 - 13:22
Je suis à deux doigts d'ouvrir la porte. D'entrer. De me précipiter dans leur appartement que je sais malheureusement vide. Qu'est-ce que j'espère y trouver au juste ? Des souvenirs de mes sœurs ? A quoi bon ? Découvrir une vérité qui serait bien trop dure pour moi ? Je suis à deux doigts d'ouvrir la porte. Mais Malou me stoppe dans mon élan. Je me retourne pour entendre ce qu'elle a à me dire. Son inquiétude ne s'est pas dissipé je ne crains. Venir ici n'était pas une mauvaise idée n'est-ce pas ? ... Des vrais morts. Qu'entend-elle par là ? Et puis je crois comprendre où elle veut en venir. Ce qu'elle pense. Ce que je refusais de voir sans doute ? Des vrais morts. Morts comme dans abattus par de cruelles personnes ? Non. Il doit y avoir une autre explication tout aussi logique. Je pense oui. Ou des tout juste transformés. Enfin je ... je sais pas. J'hausse les épaules. Et puis de toute façon qu'est-ce que ça change ? Cela change que Malou pense que ces morts seraient en train de se relever. Ce ... ce ne doit pas être possible si ? Enfin techniquement ils peuvent se relever, s'ils ont encore le cerveau intact. Mais ils l'auraient fait lorsque nous sommes passés à côté d'eux. Je prends le temps de réfléchir quelques petites secondes. Pour savoir quoi lui répondre. Pour ne pas la faire paniquer davantage. Sauf que c'est une fois de plus Malou qui parle la première. J'aurais presque envie de rire à sa remarque. Sans vouloir me vanter, je pense pouvoir arriver à bout des monstres sans mettre nos vies en grand danger.
Mais non enfin on est pas bloqué ici. Ne ... Ne t'en fais pas pour ça. Nous ne sommes visiblement pas sur la même longueur d'onde. Nous nous parlons les yeux dans les yeux et je vois bien que quelque chose la chiffonne. Un petit chose qu'elle s'empresse de me dire. Au moins le dialogue semble facile avec Malou. Elle ne me cache rien. Je ne lui cache rien. Je crois. Et je ne me trompe pas en disant qu'on peut se faire confiance tous les deux. Qu'on ne s'abandonnera pas en cas de danger. Même si je préférerais qu'elle s'enfuit plutôt que sacrifier sa vie pour la mienne. Elle ne me croit pas capable de tuer les dix monstres du bas de l'escalier. Ils ont l'avantage du nombre c'est vrai. Mais ils n'ont que celui-là. Elle se met à pleurer. Ce qui me touche énormément. Je me penche vers elle et pose la main sur son épaule. Elle doute de moi et de mes capacités. Il est vrai que ... Que je n'ai pas fait preuve de finesse au théâtre. Que j'ai bien failli nous tuer tous les deux. C'est tellement ... contre nature? de se balader, camouflé, parmi les monstres. D'agir comme eux. Ce n'est pas quelque chose qui « s'apprend » en un jour je suppose. Ecoute ... Je vais la rassurer quand elle termine sur une note d'espoir. Un mirage. A moins qu'elle n'ai raison. J'espère tellement que mes sœurs soient là. Qu'elles auront la réponse à toutes nos questions. Qu'elles prendront Malou dans leurs bras et elles parleront dessin toutes les trois. Elles évoqueront des anecdotes me concernant et même si son frère ne sera pas avec nous, Malou aura retrouvé un semblant de famille. La quatrième sœur que je n'ai jamais eu.
Malou ... Je sais que ... j'ai merdé toute à l'heure. Mais on est pas coincé ici. J'ai de longs bras et la hache est assez grande. Ce qui me fait une bonne allonge. Je peux rester à moyenne distance et les abattre un par un et reculant progressivement. Parce que oui ... Je ne pense pas pouvoir me camoufler, faire comme eux, et errer à travers leur groupe. Passer au milieu d'une horde comme si de rien n'était. Je ... J'ai trop peur. Je ne doute pas de ta technique qui est absolument fantastique mais je ... Je suis trop tendu et j'ai trop peur qu'ils me mordent. Que je fasse une connerie et que je me révèle aux yeux des monstres. Je ... Je suis désolé ... Et si ... Si tu ne penses pas que je puisse les tuer de manière « classique ». Il suffira par exemple que je prépare plusieurs petits meubles que je balancerai dans les escaliers. Ca fera effet bowling ou domino et ils auront à peine le temps de se relever qu'ils auront déjà ma hache dans leur crâne. Ou alors je peux prendre une table et la bloquer dans les escaliers, sur un palier. Ils viendront se bloquer contre elle et je n'aurais qu'à les tuer sans prendre aucun risque. Ca me semble être des plans tout à fait raisonnables. Je la regarde toujours dans les yeux pour lui montrer un peu d'assurance. Et puis ... Je ne doute pas une seule seconde que si tu y réfléchis ne serait-ce qu'une minute tu trouveras un plan purement intelligent. Un plan infaillible. Je suis peut-être grand et costaud de corps mais toi tu es immense la-dedans. Je lui tape doucement la tête de l'index. En lui envoyant un petit sourire. Et je pense véritablement ce que je dis. Elle s'en sortirait très bien sans moi. Elle s'en sortirait même mieux.
Il est maintenant temps. Temps d'ouvrir cette porte. Je me redresse. Main sur la poignet. Je prends une bonne inspiration et j'ouvre. Malou éclaire l'appartement. L'entrée. Et là mon cœur se remet à battre plus vite que jamais. A voir le couloir c'est comme si ... Comme si l'appartement est habité. Inconsciemment je laisse échapper un murmure Sœurettes ? Je n'attends pas de réponse. Je n'entends pas de réponse. Viens Malou. Je ... Je vais ouvrir cette porte. Porte qui donne sur la pièce principale du logement. Salon, salle à manger, cuisine. Salle de séjour pour résumer. Je tiens la hache me place à moitié en décalé pour la lumière et ouvre. Je retiens mon souffle. Le faisceau lumineux parcours la pièce et ... rien. Bien sûr. Je pousse un léger soupir. J'entre dans la pièce. Une pièce assez rangée. Hormis le bazar habituel. Surtout que les jumelles ne sont pas hyper soigneuses, maniaques. La décoration est à leur image. Colorée. Des bibelots posés sur les étagères, les meubles. Des cadres avec des photos de nous. Sur la gauche un divan en L avec une petite table basse en verre juste devant celui-ci. Deux poufs disposés un peu n'importe comment. Un petit bureau faisant office d'espace de travail ou pour poser leur ordinateur portable. Télévision, ... Tout ce qu'on trouve dans un salon. Au milieu de la pièce une table normale pour accueillir quatre personnes. Une nappe encore présente sur celle-ci. Un vase avec quelques fleurs fanées depuis des lustres sans doute. Une autre petite décoration en verre et une grosse bougie à l'intérieur de celle-ci. Quatre chaises. Et un cahier avec un crayon posé à coté. Un cahier dans lequel elles dessinent je pense. Je m'approche doucement et m'en empare. On n'y voit pas très clair. J'ouvre un tiroir d'un petit meuble et bingo je trouve une boite d'allumettes. J'en craque une pour allumer la bougie. Ca ne va pas éclairer toute la pièce mais c'est déjà ça. Je regarde le cahier. Ce n'est pas un dessin. Des mots. Je fronce les sourcils.
Je me suis affalé sur la chaise. Mes yeux se sont embués dès la deuxième phrase. J'ai bougé la tête de droite à gauche en signe de négation, de refus, de rejet de cette vérité. Une larme a ruisselé sur ma joue peu après. J'ai laissé échapper un « Je vous aime » dans un murmure en réponse à leurs mots. Et puis le vide. Tout ce temps passé à Seattle. A la recherche des cinq membres de ma famille. En vain. Personne ne les a jamais vu. Ni elles, ni mes parents, ni Jenny. Tout ça pour ça ... Je dépose le cahier. J'ai l'impression que le poids du monde me tombe sur les épaules. Et plus que jamais je me sens seul. Comme une âme perdue. Une âme en peine. Et l'espoir disparaît.
Mais non enfin on est pas bloqué ici. Ne ... Ne t'en fais pas pour ça. Nous ne sommes visiblement pas sur la même longueur d'onde. Nous nous parlons les yeux dans les yeux et je vois bien que quelque chose la chiffonne. Un petit chose qu'elle s'empresse de me dire. Au moins le dialogue semble facile avec Malou. Elle ne me cache rien. Je ne lui cache rien. Je crois. Et je ne me trompe pas en disant qu'on peut se faire confiance tous les deux. Qu'on ne s'abandonnera pas en cas de danger. Même si je préférerais qu'elle s'enfuit plutôt que sacrifier sa vie pour la mienne. Elle ne me croit pas capable de tuer les dix monstres du bas de l'escalier. Ils ont l'avantage du nombre c'est vrai. Mais ils n'ont que celui-là. Elle se met à pleurer. Ce qui me touche énormément. Je me penche vers elle et pose la main sur son épaule. Elle doute de moi et de mes capacités. Il est vrai que ... Que je n'ai pas fait preuve de finesse au théâtre. Que j'ai bien failli nous tuer tous les deux. C'est tellement ... contre nature? de se balader, camouflé, parmi les monstres. D'agir comme eux. Ce n'est pas quelque chose qui « s'apprend » en un jour je suppose. Ecoute ... Je vais la rassurer quand elle termine sur une note d'espoir. Un mirage. A moins qu'elle n'ai raison. J'espère tellement que mes sœurs soient là. Qu'elles auront la réponse à toutes nos questions. Qu'elles prendront Malou dans leurs bras et elles parleront dessin toutes les trois. Elles évoqueront des anecdotes me concernant et même si son frère ne sera pas avec nous, Malou aura retrouvé un semblant de famille. La quatrième sœur que je n'ai jamais eu.
Malou ... Je sais que ... j'ai merdé toute à l'heure. Mais on est pas coincé ici. J'ai de longs bras et la hache est assez grande. Ce qui me fait une bonne allonge. Je peux rester à moyenne distance et les abattre un par un et reculant progressivement. Parce que oui ... Je ne pense pas pouvoir me camoufler, faire comme eux, et errer à travers leur groupe. Passer au milieu d'une horde comme si de rien n'était. Je ... J'ai trop peur. Je ne doute pas de ta technique qui est absolument fantastique mais je ... Je suis trop tendu et j'ai trop peur qu'ils me mordent. Que je fasse une connerie et que je me révèle aux yeux des monstres. Je ... Je suis désolé ... Et si ... Si tu ne penses pas que je puisse les tuer de manière « classique ». Il suffira par exemple que je prépare plusieurs petits meubles que je balancerai dans les escaliers. Ca fera effet bowling ou domino et ils auront à peine le temps de se relever qu'ils auront déjà ma hache dans leur crâne. Ou alors je peux prendre une table et la bloquer dans les escaliers, sur un palier. Ils viendront se bloquer contre elle et je n'aurais qu'à les tuer sans prendre aucun risque. Ca me semble être des plans tout à fait raisonnables. Je la regarde toujours dans les yeux pour lui montrer un peu d'assurance. Et puis ... Je ne doute pas une seule seconde que si tu y réfléchis ne serait-ce qu'une minute tu trouveras un plan purement intelligent. Un plan infaillible. Je suis peut-être grand et costaud de corps mais toi tu es immense la-dedans. Je lui tape doucement la tête de l'index. En lui envoyant un petit sourire. Et je pense véritablement ce que je dis. Elle s'en sortirait très bien sans moi. Elle s'en sortirait même mieux.
Il est maintenant temps. Temps d'ouvrir cette porte. Je me redresse. Main sur la poignet. Je prends une bonne inspiration et j'ouvre. Malou éclaire l'appartement. L'entrée. Et là mon cœur se remet à battre plus vite que jamais. A voir le couloir c'est comme si ... Comme si l'appartement est habité. Inconsciemment je laisse échapper un murmure Sœurettes ? Je n'attends pas de réponse. Je n'entends pas de réponse. Viens Malou. Je ... Je vais ouvrir cette porte. Porte qui donne sur la pièce principale du logement. Salon, salle à manger, cuisine. Salle de séjour pour résumer. Je tiens la hache me place à moitié en décalé pour la lumière et ouvre. Je retiens mon souffle. Le faisceau lumineux parcours la pièce et ... rien. Bien sûr. Je pousse un léger soupir. J'entre dans la pièce. Une pièce assez rangée. Hormis le bazar habituel. Surtout que les jumelles ne sont pas hyper soigneuses, maniaques. La décoration est à leur image. Colorée. Des bibelots posés sur les étagères, les meubles. Des cadres avec des photos de nous. Sur la gauche un divan en L avec une petite table basse en verre juste devant celui-ci. Deux poufs disposés un peu n'importe comment. Un petit bureau faisant office d'espace de travail ou pour poser leur ordinateur portable. Télévision, ... Tout ce qu'on trouve dans un salon. Au milieu de la pièce une table normale pour accueillir quatre personnes. Une nappe encore présente sur celle-ci. Un vase avec quelques fleurs fanées depuis des lustres sans doute. Une autre petite décoration en verre et une grosse bougie à l'intérieur de celle-ci. Quatre chaises. Et un cahier avec un crayon posé à coté. Un cahier dans lequel elles dessinent je pense. Je m'approche doucement et m'en empare. On n'y voit pas très clair. J'ouvre un tiroir d'un petit meuble et bingo je trouve une boite d'allumettes. J'en craque une pour allumer la bougie. Ca ne va pas éclairer toute la pièce mais c'est déjà ça. Je regarde le cahier. Ce n'est pas un dessin. Des mots. Je fronce les sourcils.
Maman, papa, petite sœur, frangin,
Si vous lisez ces mots sachez que nous avons pris la décision de partir pour Seattle. Nous ne sommes pas seules. Andrew, le petit copain de Lucy, et Maya, une collègue comédienne, nous accompagnent dans notre voyage. Au vu de la situation nous pouvons estimer que nous allons « bien » toutes les deux. Nous espérons de tout cœur vous revoir et vous serrer dans nos bras le plus vite possible, surtout les bras de notre gros ourson ! Vous nous manquez terriblement et nous sommes fières et heureuses de faire partie de la meilleure famille du monde.
Dans l'espoir que vous n'ayez jamais à lire ce message.
On vous aime plus que tout.
A & L, vos pestes préférées ♥
Je me suis affalé sur la chaise. Mes yeux se sont embués dès la deuxième phrase. J'ai bougé la tête de droite à gauche en signe de négation, de refus, de rejet de cette vérité. Une larme a ruisselé sur ma joue peu après. J'ai laissé échapper un « Je vous aime » dans un murmure en réponse à leurs mots. Et puis le vide. Tout ce temps passé à Seattle. A la recherche des cinq membres de ma famille. En vain. Personne ne les a jamais vu. Ni elles, ni mes parents, ni Jenny. Tout ça pour ça ... Je dépose le cahier. J'ai l'impression que le poids du monde me tombe sur les épaules. Et plus que jamais je me sens seul. Comme une âme perdue. Une âme en peine. Et l'espoir disparaît.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...
Sam 29 Oct 2016 - 23:48
Malou écoutait à présent les explications de Josh, yeux baissés, en opinant de la tête de temps à autres.
Il avait raison, elle s'inquiétait pour peu de chose; ils avaient connus pire et le discours de l'ami prouvait par A plus B qu'il avait largement la capacité de fendre dix crânes sans l'aide d'une adolescente blessée.
Quand enfin il avoua avoir un peu merdé dans le théâtre, elle le regarda à nouveau rassurée. Pour elle, quelqu'un qui était conscient de ses erreurs avait forcément la tête bien posée sur ses deux épaules et pouvait repartir vers un nouveau combat avec sang-froid.
Du coup, c'est même avec un large sourire qu'elle accueillit l'idée des meubles à balancer dans la cage d'escalier ! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé elle-même ? Il avait raison, d'habitude c'était plutôt elle qui proposait ces genres de subterfuges...
C'était tout simple: elle était exténuée au point que si elle s'écoutait elle dormirait debout et son cerveau était aussi ramolli que son corps.
Elle n'osa pas confier sa faiblesse à l'ami et étouffa un bâillement le plus discrètement possible.
Josh avait appelé les soeurs.
L'oreille tendue la jeune fille espérait de tout coeur une réponse, pour lui d'abord; elle aurait tellement aimé découvrir sur son visage l'illumination du bonheur sans borne, puis les embrassades, suivies de rires et de pleurs de soulagement.
Pour elle-même ensuite qui aurait senti la lourde tension s'envoler soudain comme des oiseaux de mauvais augures rappelés par le maître des enfers, qui enfin se serait vu offrir une place sur un canapé confortable dans lequel elle se serait enfoncé avec plaisir tout en écoutant les souvenirs de famille fuser de toutes part dans une bonne humeur enfin retrouvée.
Seul un silence à la limite du supportable répondit en écho.
Malou en ressentit comme une chute de tout son être dans un trou noir et béant au point que tout courage sembla l'abandonner subitement.
Comme une automate elle suivit Josh dans la salle de séjour, prenant soin d'en éclairer la moindre parcelle avec une lampe torche qui faiblissait à vue d'oeil. Sa déprime était telle qu'elle ne regarda même pas la décoration de la pièce et suivit d'un regard morne la main de l'homme qui allumait la bougie colorée.
C'est alors qu'elle vit le cahier ouvert à côté duquel était posé un crayon.
Contrairement à Josh elle ne pensa pas un instant aux dessins mais à un mot laissé sciemment pour qui pénètrerait ici.
Ce nouvel espoir fit bondir Malou qui accourut à ses côtés afin de lire en même temps que lui l'écriture ronde et belle qui s'étalait sur la page.
Quand elle en fut arrivée à la dernière lettre, une joie incroyable l'envahit au point qu'elle s'apprêtait à sauter au cou de l'ami mais quand elle le vit s'effondrer lourdement sur la chaise les yeux plein de larmes, elle réfréna son élan et le dévisagea sans comprendre avant d'oser émettre son opinion:
mais... Je ne comprends pas... Tu devrais être joyeux au contraire, elles sont sauvées !
Comme Josh semblait ne pas vraiment réagir à son point de vue elle expliqua:
elles ont réussit à s'enfuir d'ici avec deux amis pour aller à Seattle, cela veut dire qu'elles sont en vie !
Seattle est immense et ce n'est pas parce que tu ne les a pas trouvées qu'elles ne sont pas en sécurité; elles ont l'air malines, elle ont dû se cacher ou alors des gens les auraient recueillies et emmener dans un endroit sûr, loin de la ville ? Imagine... Laissa t-elle traîner comme des points de suspension afin que Josh réalise enfin la bonne nouvelle qu'elle avait envisagée à la lecture du petit paragraphe.
Afin de laisser le temps à l'ami de retrouver un peu d'énergie, elle s'installa sur le canapé en soupirant et attendit qu'il réagisse un peu.
Elle aimerait tant l'entendre dire qu'elle avait raison, que rien n'était perdu, qu'il fallait encore chercher ou bien passer à autre chose en laissant faire le hasard; n'importe quoi mais pas ces larmes de désespoir.
Moi, mon frère, tant que je l'aurais pas vu mort devant mes yeux, je me dirai qu'il est vivant; j'ai confiance en lui. Conclut-elle.
Elle avait quelqu'un d'autre à retrouver aussi d'ailleurs; où était-il ? Que faisait-il ?
Nounours...
Mais ça, c'était Sa Quête personnelle; elle ne voulait pas en parler, pas même à l'ami; ce chemin devait se faire seule et l'appel de Brinnon se fit soudain entendre comme une sirène d'alarme quelque part au fond de son cerveau.
Elle attendrait encore quelques jours planquée dans la montagne que son bras cicatrise un peu et elle retournerait là-bas. Il faudrait qu'elle en parle à Josh quand se serait le bon moment et... Qu'elle lui dise au revoir.
Cette pensée lui serra le coeur tellement elle s'était attachée à cet homme mais l'amour en cet instant était plus fort, plus impétueux que l'amitié.
Il avait raison, elle s'inquiétait pour peu de chose; ils avaient connus pire et le discours de l'ami prouvait par A plus B qu'il avait largement la capacité de fendre dix crânes sans l'aide d'une adolescente blessée.
Quand enfin il avoua avoir un peu merdé dans le théâtre, elle le regarda à nouveau rassurée. Pour elle, quelqu'un qui était conscient de ses erreurs avait forcément la tête bien posée sur ses deux épaules et pouvait repartir vers un nouveau combat avec sang-froid.
Du coup, c'est même avec un large sourire qu'elle accueillit l'idée des meubles à balancer dans la cage d'escalier ! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé elle-même ? Il avait raison, d'habitude c'était plutôt elle qui proposait ces genres de subterfuges...
C'était tout simple: elle était exténuée au point que si elle s'écoutait elle dormirait debout et son cerveau était aussi ramolli que son corps.
Elle n'osa pas confier sa faiblesse à l'ami et étouffa un bâillement le plus discrètement possible.
Josh avait appelé les soeurs.
L'oreille tendue la jeune fille espérait de tout coeur une réponse, pour lui d'abord; elle aurait tellement aimé découvrir sur son visage l'illumination du bonheur sans borne, puis les embrassades, suivies de rires et de pleurs de soulagement.
Pour elle-même ensuite qui aurait senti la lourde tension s'envoler soudain comme des oiseaux de mauvais augures rappelés par le maître des enfers, qui enfin se serait vu offrir une place sur un canapé confortable dans lequel elle se serait enfoncé avec plaisir tout en écoutant les souvenirs de famille fuser de toutes part dans une bonne humeur enfin retrouvée.
Seul un silence à la limite du supportable répondit en écho.
Malou en ressentit comme une chute de tout son être dans un trou noir et béant au point que tout courage sembla l'abandonner subitement.
Comme une automate elle suivit Josh dans la salle de séjour, prenant soin d'en éclairer la moindre parcelle avec une lampe torche qui faiblissait à vue d'oeil. Sa déprime était telle qu'elle ne regarda même pas la décoration de la pièce et suivit d'un regard morne la main de l'homme qui allumait la bougie colorée.
C'est alors qu'elle vit le cahier ouvert à côté duquel était posé un crayon.
Contrairement à Josh elle ne pensa pas un instant aux dessins mais à un mot laissé sciemment pour qui pénètrerait ici.
Ce nouvel espoir fit bondir Malou qui accourut à ses côtés afin de lire en même temps que lui l'écriture ronde et belle qui s'étalait sur la page.
Quand elle en fut arrivée à la dernière lettre, une joie incroyable l'envahit au point qu'elle s'apprêtait à sauter au cou de l'ami mais quand elle le vit s'effondrer lourdement sur la chaise les yeux plein de larmes, elle réfréna son élan et le dévisagea sans comprendre avant d'oser émettre son opinion:
mais... Je ne comprends pas... Tu devrais être joyeux au contraire, elles sont sauvées !
Comme Josh semblait ne pas vraiment réagir à son point de vue elle expliqua:
elles ont réussit à s'enfuir d'ici avec deux amis pour aller à Seattle, cela veut dire qu'elles sont en vie !
Seattle est immense et ce n'est pas parce que tu ne les a pas trouvées qu'elles ne sont pas en sécurité; elles ont l'air malines, elle ont dû se cacher ou alors des gens les auraient recueillies et emmener dans un endroit sûr, loin de la ville ? Imagine... Laissa t-elle traîner comme des points de suspension afin que Josh réalise enfin la bonne nouvelle qu'elle avait envisagée à la lecture du petit paragraphe.
Afin de laisser le temps à l'ami de retrouver un peu d'énergie, elle s'installa sur le canapé en soupirant et attendit qu'il réagisse un peu.
Elle aimerait tant l'entendre dire qu'elle avait raison, que rien n'était perdu, qu'il fallait encore chercher ou bien passer à autre chose en laissant faire le hasard; n'importe quoi mais pas ces larmes de désespoir.
Moi, mon frère, tant que je l'aurais pas vu mort devant mes yeux, je me dirai qu'il est vivant; j'ai confiance en lui. Conclut-elle.
Elle avait quelqu'un d'autre à retrouver aussi d'ailleurs; où était-il ? Que faisait-il ?
Nounours...
Mais ça, c'était Sa Quête personnelle; elle ne voulait pas en parler, pas même à l'ami; ce chemin devait se faire seule et l'appel de Brinnon se fit soudain entendre comme une sirène d'alarme quelque part au fond de son cerveau.
Elle attendrait encore quelques jours planquée dans la montagne que son bras cicatrise un peu et elle retournerait là-bas. Il faudrait qu'elle en parle à Josh quand se serait le bon moment et... Qu'elle lui dise au revoir.
Cette pensée lui serra le coeur tellement elle s'était attachée à cet homme mais l'amour en cet instant était plus fort, plus impétueux que l'amitié.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...
Lun 31 Oct 2016 - 20:23
Seul. Comme à chaque fois où je me rends dans un endroit et que je ne trouve personne. Que je ne les trouve pas. Des endroits où il y avait de fortes chances qu'ils aient trouvé refuge. Les barricades sur les portes de l'immeuble. Ca m'avait redonné un tel espoir. Surtout après cette scène au théâtre. Les retrouver dans leur appartement … Un doux rêves. Brisé. Et je me retrouve seul. Et comme à chaque fois je me mets à penser de mauvaises choses. Abandonner les recherches. Je ne les trouverai jamais. Ca irait mieux dans quelques minutes. Je le sais. J'ai l'habitude. Mais cette fois-ci je ne suis pas seul. J'en ai presque oublié mon amie. Mon amie à mes côtés qui essaie de me remonter le moral. C'est vrai. Je devais être content. Une preuve qu'elles ont du passé les premières semaines de l'épidémie. Mais … Mais il n'y a aucune date. Depuis combien de temps ce message traîne sur la table ? Cinq ? Six ? Sept mois ? C'est vrai qu'elles ne sont pas seules. Je suis content pour ma sœur qui traverse tout cela avec sa jumelle mais aussi avec un homme sur lequel elle peut compter. Et cette Maya … Je pense de voir de qui il s'agit. Une femme qui me semblait forte. Un peu un caractère de mec je crois. J'apprécie vraiment les mots de mon amie. J'essaye d'écouter attentivement sans rester focaliser sur mon désespoir.
Oui mes sœurs sont intelligentes. Et courageuses. Elles vont se protéger l'une et l'autre. Elles vont se tenir les coudes. Et si elles sont parties assez tôt, je suis certain qu'elles ont retrouvé les parents et Jenny. Et ensuite … ? Comment puis-je les retrouver si elles sont perdues en campagne ? Pourquoi chercher ? Pourquoi chercher pendant des jours, des semaines, des mois pour ne jamais les trouver ? Me tuer à la tâche ? J'entends Malou aller s'asseoir. Je me frotte les yeux. Je prends une grande inspiration et lis les quelques mots une deuxième fois. Y'a-t-il un message caché ? Une destination cachée ? Je suis presque parano. Non il n'y a rien à lire entre les lignes. Pas de code. De nouveau les mots de Malou me parviennent. Moi aussi … Moi aussi, tant que je n'ai pas vu leurs … leur cadavre, ou leur transformation, je les considère comme vivant et vivantes. Evidemment j'ai confiance. J'ai confiance en ma famille. Parce que c'est notre valeur première. Loyauté. Je reprends peu à peu mon calme. Allez. Ca va aller. Je me lève et viens m'installer aux côtés de mon amie.
Merci … Je sais bien Malou. Que c'est plutôt une bonne nouvelle. Mais … Je n'ai rien trouvé à la maison familiale, à mon appartement, chez les voisins, à la maison de la meilleure amie de Jenny, au bureau de mon père, … Et je ne dis pas avoir trouvé « personne ». Je dis n'avoir « rien » trouvé. Pas de message, de mot comme celui-là. Tu crois pas que … Qu'elles auraient fait pareil si elles avaient visité ces endroits ? En laissant une indication sur où elles allaient ensuite. « Nous sommes passés, il n'y avait personne, nous partons pour ... ». Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire que … ? Et s'ils se sont rassemblés tous ? Et s'ils ? Je regarde sol. Mes larmes recommencent à couler. Ma voix vibre. Et s'ils ont voulu partir à ma recherche parce qu'ils ne me voyaient pas arriver ? Et si on s'est presque croisé sur la route sans se voir ? On était peut-être à trois cents mètres les uns des autres ?
Tellement de possibilités. Tellement de choses qui me viennent en tête. Dans n'importe quel sens. Repensant à ce que je me suis déjà dit auparavant. Et si elles sont loin ? Si elles sont dans les montagnes ? Comment je peux le savoir ? J'ai cherché pendant plus d'un mois et demi ! Cinq personnes Malou ! Cinq ! Et personne ne les a jamais vu ? Tu penses pas que … Qu'au moins une personne les aurait aperçu s'ils étaient en vie ? Et y'a même pas de date ! Si ça se trouve elles sont parties en novembre de l'année dernière ! Pour moi aussi … Tant que … tant que le doute persiste, je les considère en vie. Il ne peut en être autrement ! Mais je vais où maintenant ? Je fais quoi ? Je renifle. Une pensée noire s'immisce dans mon esprit. Et je l'énonce à voix haute. C'est la première fois que je le dis à quelqu'un. La première fois que j'ose véritablement y penser. Parfois j'aimerais juste qu'on me dise qu'elles sont mortes et qu'on me montre leur corps. Pour que j'arrête de chercher. Tu te rends compte ? Quel genre de frère peut penser ça ? Je mérite tellement pas leur amour en ce moment … Les larmes ne font que couler de plus belle. Je ne suis pas seul. Et pourtant …
C'est la première fois que je me laisse autant aller. Et inconsciemment je sais pourquoi. Parce que je sais que Malou est là. D'ordinaire, je ne peux compter que sur moi. Et si je flanche, je ne pourrais me relever seul. Là, je pense pouvoir compter sur elle. Même si ses mots ne sont qu'à moitié rassurants, je sais que je vais remonter la pente. Et puis je lui ai promis qu'on se protégerait. Je ne peux pas l'abandonner. Je n'ai pas besoin qu'elle me redonne de l'espoir. Qu'elle me dise qu'elles vont bien et que, OUI, elles m'aiment. J'ai juste besoin d'entendre une voix. Peut-être sentir une main sur mon épaule. Je n'ai jamais été aussi fébrile que ces derniers mois. Mais ça va aller. Ca ira déjà mieux d'ici quelques minutes.
Oui mes sœurs sont intelligentes. Et courageuses. Elles vont se protéger l'une et l'autre. Elles vont se tenir les coudes. Et si elles sont parties assez tôt, je suis certain qu'elles ont retrouvé les parents et Jenny. Et ensuite … ? Comment puis-je les retrouver si elles sont perdues en campagne ? Pourquoi chercher ? Pourquoi chercher pendant des jours, des semaines, des mois pour ne jamais les trouver ? Me tuer à la tâche ? J'entends Malou aller s'asseoir. Je me frotte les yeux. Je prends une grande inspiration et lis les quelques mots une deuxième fois. Y'a-t-il un message caché ? Une destination cachée ? Je suis presque parano. Non il n'y a rien à lire entre les lignes. Pas de code. De nouveau les mots de Malou me parviennent. Moi aussi … Moi aussi, tant que je n'ai pas vu leurs … leur cadavre, ou leur transformation, je les considère comme vivant et vivantes. Evidemment j'ai confiance. J'ai confiance en ma famille. Parce que c'est notre valeur première. Loyauté. Je reprends peu à peu mon calme. Allez. Ca va aller. Je me lève et viens m'installer aux côtés de mon amie.
Merci … Je sais bien Malou. Que c'est plutôt une bonne nouvelle. Mais … Je n'ai rien trouvé à la maison familiale, à mon appartement, chez les voisins, à la maison de la meilleure amie de Jenny, au bureau de mon père, … Et je ne dis pas avoir trouvé « personne ». Je dis n'avoir « rien » trouvé. Pas de message, de mot comme celui-là. Tu crois pas que … Qu'elles auraient fait pareil si elles avaient visité ces endroits ? En laissant une indication sur où elles allaient ensuite. « Nous sommes passés, il n'y avait personne, nous partons pour ... ». Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire que … ? Et s'ils se sont rassemblés tous ? Et s'ils ? Je regarde sol. Mes larmes recommencent à couler. Ma voix vibre. Et s'ils ont voulu partir à ma recherche parce qu'ils ne me voyaient pas arriver ? Et si on s'est presque croisé sur la route sans se voir ? On était peut-être à trois cents mètres les uns des autres ?
Tellement de possibilités. Tellement de choses qui me viennent en tête. Dans n'importe quel sens. Repensant à ce que je me suis déjà dit auparavant. Et si elles sont loin ? Si elles sont dans les montagnes ? Comment je peux le savoir ? J'ai cherché pendant plus d'un mois et demi ! Cinq personnes Malou ! Cinq ! Et personne ne les a jamais vu ? Tu penses pas que … Qu'au moins une personne les aurait aperçu s'ils étaient en vie ? Et y'a même pas de date ! Si ça se trouve elles sont parties en novembre de l'année dernière ! Pour moi aussi … Tant que … tant que le doute persiste, je les considère en vie. Il ne peut en être autrement ! Mais je vais où maintenant ? Je fais quoi ? Je renifle. Une pensée noire s'immisce dans mon esprit. Et je l'énonce à voix haute. C'est la première fois que je le dis à quelqu'un. La première fois que j'ose véritablement y penser. Parfois j'aimerais juste qu'on me dise qu'elles sont mortes et qu'on me montre leur corps. Pour que j'arrête de chercher. Tu te rends compte ? Quel genre de frère peut penser ça ? Je mérite tellement pas leur amour en ce moment … Les larmes ne font que couler de plus belle. Je ne suis pas seul. Et pourtant …
C'est la première fois que je me laisse autant aller. Et inconsciemment je sais pourquoi. Parce que je sais que Malou est là. D'ordinaire, je ne peux compter que sur moi. Et si je flanche, je ne pourrais me relever seul. Là, je pense pouvoir compter sur elle. Même si ses mots ne sont qu'à moitié rassurants, je sais que je vais remonter la pente. Et puis je lui ai promis qu'on se protégerait. Je ne peux pas l'abandonner. Je n'ai pas besoin qu'elle me redonne de l'espoir. Qu'elle me dise qu'elles vont bien et que, OUI, elles m'aiment. J'ai juste besoin d'entendre une voix. Peut-être sentir une main sur mon épaule. Je n'ai jamais été aussi fébrile que ces derniers mois. Mais ça va aller. Ca ira déjà mieux d'ici quelques minutes.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...
Mer 2 Nov 2016 - 16:49
Malou resta silencieuse un moment afin de laisser à Josh le temps de s'extraire de son chagrin, par pudeur, par amitié, parce ce qu'elle le comprenait.
Elle aussi était déçue que l'appartement soit vide, elle aurait tant aimé participer aux joies des retrouvailles, se glisser enfin dans une douceur de vivre même pour quelques instants.
A la place la grisaille, les pleurs, la fatigue et la peur...
Et puis l'ami se mit à parler. Les paroles coulaient à flots comme ses larmes et ne s'arrêtaient plus que par brèves intermittences.
L'adolescente écoutait sans broncher, il avait besoin de vider son sac, d'évacuer tout ce stress, toute cette peine, tout ce désarroi.
Tandis qu'il posait à haute voix entrecoupée de sanglots toute une multitude de questions auxquelles la jeune fille n'avait pas vraiment de réponse, elle avança son bras valide et pris la main épaisse et ferme de l'homme dans la sienne, minuscule et maigrichonne et la serra fortement afin de lui prouver qu'elle était là, qu'elle compatissait, qu'elle ne l'abandonnerait pas avec ses tourments.
C'était rien, c'était si peu et c'était peut-être beaucoup à la fois. Sur l'instant elle était même prête à abandonner son projet de retrouver Nounours, elle ne pouvait pas laisser l'ami seul pour un amour chimérique, cela aurait été inhumain.
Se calant tout contre lui afin de lui procurer un peu de chaleur elle accusa la dernière phrase sombre sur un soupir. Josh culpabilisait, Josh craquait, il fallait qu'elle trouve au moins un argument pour contrer son esprit défaitiste.
Quand enfin le silence s'installa à nouveau juste ponctué par des reniflements sonores, elle tenta quelques mots avec hésitation:
Tu sais... Disons... Les choses ne sont peut-être pas aussi simples ni même pas aussi noires que tu le penses...
Elle laissa un blanc et reprit doucement:
comment expliquer... Il y a tellement d'hypothèses...
Elle laissa courir des yeux vagues sur les murs comme si elle cherchait un souvenir, ravala sa salive et se lança:
toi non plus tu n'as pas pensé à laisser un mot sur le bureau de ton père; pourtant il y avait des feuilles et des stylos, cela ne signifie pas que tu es mort, la preuve !
Qu'est-ce qui te dis qu'elles sont allées dans les mêmes lieux que toi après être sorties de leur appartement ? Peut-être ont-elles eu des nouvelles de vos parents avant d'avoir à mettre les pieds dans les différentes habitations ?
Tandis qu'elle tentait de rassurer l'ami, de lui faire entrevoir de nouveaux espoirs, elle le regardait intensément comme pour lui insuffler une dose d'optimisme à défaut de vérités.
Peut-être qu'ils te cherchent, oui... Peut-être vous êtes vous croisés sans vous voir ou peut-être qu'en ce moment ils se posent les mêmes questions que toi: pourquoi n'a t-il pas laissé un mot ?
Posant à nouveau les yeux dans la pièce, elle vit une bouteille en plastique à moitié remplie d'eau à côté de la télévision. Elle se leva, la prit, bu un coup et la tendit à Josh en se rasseyant sans même penser que le breuvage avait pu stagner là depuis plusieurs mois.
Quand elle poursuivit, le ton était plus assuré car il n'y avait aucune preuves à ce qu'il avait dit:
oui, ils ou elles sont peut-être loin dans les montagnes, au bord de la mer ou même dans un autre Etat et effectivement tu ne peux pas le savoir mais ce n'est pas parce que personne ne les a vus qu'ils sont morts !
Souviens-toi, on a davantage rencontré de mangeurs d'hommes que de vivants depuis qu'on est ensemble et les rares à qui tu as posé cette question ne les ont pas rencontrés, cela me semble normal. Là aussi ta famille peut se dire la même chose si par exemple ils te cherchent dans le sud alors que tu es dans le nord, si elle te cherchent dans la forêt alors que tu es en ville !
Le mieux serait que tu fasses comme moi, laissa t-elle tomber d'un coup, tu vis, ou plutôt tu survis, tu traces ton chemin et au hasard de tes pas tu te renseignes mais ne passe plus tout ton temps à chercher sans répit car tu vas t'épuiser et broyer du noir constamment.
Elle soupira; elle avait beaucoup parlé et elle espérait que ses propos lui avait un peu remonté le moral.
Posant la main sur l'épaule de l'ami elle conclut dans un murmure:
moi aussi pour mon frère je pense comme toi dès fois. C'est humain, cela ne veut pas dire que je ne l'aime pas... Ne pas savoir est parfois tellement horrible que pour se débarrasser de ce fardeau, on en vient à vouloir le pire qui nous obligerait à passer à autre chose... Je suis sûre que si tes soeurs sont encore en vie, elles ont pensé pareil à un moment donné.
Elle laissa à nouveau le silence s'installer afin que Josh digère tout cela et qu'il reprenne des forces puis, soudain, elle eut une idée qu'elle s'empressa de partager:
tu devrais peut-être écrire un mot dans ce cahier toi aussi ? Pour leur dire qu'on est passé là, que tu les cherches et que tu les aimes ? Sait-on jamais...
Elle aussi était déçue que l'appartement soit vide, elle aurait tant aimé participer aux joies des retrouvailles, se glisser enfin dans une douceur de vivre même pour quelques instants.
A la place la grisaille, les pleurs, la fatigue et la peur...
Et puis l'ami se mit à parler. Les paroles coulaient à flots comme ses larmes et ne s'arrêtaient plus que par brèves intermittences.
L'adolescente écoutait sans broncher, il avait besoin de vider son sac, d'évacuer tout ce stress, toute cette peine, tout ce désarroi.
Tandis qu'il posait à haute voix entrecoupée de sanglots toute une multitude de questions auxquelles la jeune fille n'avait pas vraiment de réponse, elle avança son bras valide et pris la main épaisse et ferme de l'homme dans la sienne, minuscule et maigrichonne et la serra fortement afin de lui prouver qu'elle était là, qu'elle compatissait, qu'elle ne l'abandonnerait pas avec ses tourments.
C'était rien, c'était si peu et c'était peut-être beaucoup à la fois. Sur l'instant elle était même prête à abandonner son projet de retrouver Nounours, elle ne pouvait pas laisser l'ami seul pour un amour chimérique, cela aurait été inhumain.
Se calant tout contre lui afin de lui procurer un peu de chaleur elle accusa la dernière phrase sombre sur un soupir. Josh culpabilisait, Josh craquait, il fallait qu'elle trouve au moins un argument pour contrer son esprit défaitiste.
Quand enfin le silence s'installa à nouveau juste ponctué par des reniflements sonores, elle tenta quelques mots avec hésitation:
Tu sais... Disons... Les choses ne sont peut-être pas aussi simples ni même pas aussi noires que tu le penses...
Elle laissa un blanc et reprit doucement:
comment expliquer... Il y a tellement d'hypothèses...
Elle laissa courir des yeux vagues sur les murs comme si elle cherchait un souvenir, ravala sa salive et se lança:
toi non plus tu n'as pas pensé à laisser un mot sur le bureau de ton père; pourtant il y avait des feuilles et des stylos, cela ne signifie pas que tu es mort, la preuve !
Qu'est-ce qui te dis qu'elles sont allées dans les mêmes lieux que toi après être sorties de leur appartement ? Peut-être ont-elles eu des nouvelles de vos parents avant d'avoir à mettre les pieds dans les différentes habitations ?
Tandis qu'elle tentait de rassurer l'ami, de lui faire entrevoir de nouveaux espoirs, elle le regardait intensément comme pour lui insuffler une dose d'optimisme à défaut de vérités.
Peut-être qu'ils te cherchent, oui... Peut-être vous êtes vous croisés sans vous voir ou peut-être qu'en ce moment ils se posent les mêmes questions que toi: pourquoi n'a t-il pas laissé un mot ?
Posant à nouveau les yeux dans la pièce, elle vit une bouteille en plastique à moitié remplie d'eau à côté de la télévision. Elle se leva, la prit, bu un coup et la tendit à Josh en se rasseyant sans même penser que le breuvage avait pu stagner là depuis plusieurs mois.
Quand elle poursuivit, le ton était plus assuré car il n'y avait aucune preuves à ce qu'il avait dit:
oui, ils ou elles sont peut-être loin dans les montagnes, au bord de la mer ou même dans un autre Etat et effectivement tu ne peux pas le savoir mais ce n'est pas parce que personne ne les a vus qu'ils sont morts !
Souviens-toi, on a davantage rencontré de mangeurs d'hommes que de vivants depuis qu'on est ensemble et les rares à qui tu as posé cette question ne les ont pas rencontrés, cela me semble normal. Là aussi ta famille peut se dire la même chose si par exemple ils te cherchent dans le sud alors que tu es dans le nord, si elle te cherchent dans la forêt alors que tu es en ville !
Le mieux serait que tu fasses comme moi, laissa t-elle tomber d'un coup, tu vis, ou plutôt tu survis, tu traces ton chemin et au hasard de tes pas tu te renseignes mais ne passe plus tout ton temps à chercher sans répit car tu vas t'épuiser et broyer du noir constamment.
Elle soupira; elle avait beaucoup parlé et elle espérait que ses propos lui avait un peu remonté le moral.
Posant la main sur l'épaule de l'ami elle conclut dans un murmure:
moi aussi pour mon frère je pense comme toi dès fois. C'est humain, cela ne veut pas dire que je ne l'aime pas... Ne pas savoir est parfois tellement horrible que pour se débarrasser de ce fardeau, on en vient à vouloir le pire qui nous obligerait à passer à autre chose... Je suis sûre que si tes soeurs sont encore en vie, elles ont pensé pareil à un moment donné.
Elle laissa à nouveau le silence s'installer afin que Josh digère tout cela et qu'il reprenne des forces puis, soudain, elle eut une idée qu'elle s'empressa de partager:
tu devrais peut-être écrire un mot dans ce cahier toi aussi ? Pour leur dire qu'on est passé là, que tu les cherches et que tu les aimes ? Sait-on jamais...
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