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Re: Tout mon capharnaüm
Ven 12 Mai 2017 - 23:16
My veins are made of ice
Where worlds collide, blood divides. When darkness falls, fate calls. This winter breath, taste of death... Where iron meets flesh : we'll take it all.
My veins are made of ice
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Re: Tout mon capharnaüm
Mer 17 Mai 2017 - 8:50
23 ans ≡ americain ≡ étudiant (??)≡ The Remnants
Avant-apo : Swann vient d'une famille plutôt aisée, résidant au sud de Bainbridge Island. Parents très peu présents car consacrant la plupart de leur temps à leur travail, il grandit surtout avec la nounou et sa grande sœur (+2 ans) Joy Elisabeth. Tous les deux sont opposés : là où Swann était un enfant calme et frêle, elle était agitée et dominante ; là où il était un adolescente réservé et introverti, elle était extraverti et bagarreuse ; il a très vite su ce qu'il voulait faire de sa vie, elle n'a jamais su se fixer et naviguait de petits boulots en jobs d'appoint en profitant du confort de papa-maman. On ne pouvait pas dire qu'ils ne s'entendaient pas, ils vivaient juste dans deux mondes séparés, partageaient peu et pendant leur jeunesse, se sont beaucoup battu (surtout à l'initiative de Joy).
Swann allait à l'université de Washington et habitait dans un appartement loué par les parents néanmoins, il revenait dès que son emploi du temps le permettait (trou dans la semaine, week-end, vacances, ...). Très attaché au foyer familiale, il était le genre d'adolescent et d'étudiant à part, qu'on ne voyait pas, qui allait et venait en cours sans attiré l'attention. Il n'avait eu que de brève relation, ses petites-amies se lassant généralement de sa réserve et de son manque de folie. Une fois le mystère de l'étudiant intello retombé, il n'y avait plus grand chose...
Post-apo : Dans un sens, on peut pratiquement dire que le camp s'est construit autour de la famille Blackmore. La famille était au complet lorsque les militaires sont arrivés, ont monté leur première base, et il n'a pas fallu longtemps pour que le père de famille y envoie sa femme et ses enfants. Lui bien sûr, tradeur drogué au travail, refusa de les rejoindre tout de suite, aveugle à l'ampleur de ce qui se passait. Ils ne l'ont jamais revu, sans doute était-il mort à Seattle.
Ils s'installent avec les civils, suivent les règles, vivent autant "comme avant" que ne le permette la situation. C'est là que Swann rencontre Apple Mayweather. Elle était la fille unique d'un homme politique, sa famille descendait de nobles britanniques ayant quitter l'Angleterre du XXè siècle, devenue trop dure pour leur classe, pour se former au nouveau monde. Avant, rien n'aurait permis qu'ils ne se croisent. Dans un sens, on pouvait dire que ça aidait Swann à supporter les changements. Apple aussi était timide, calme, préférant ses soirées à étudier ou lire que la tournée des bars. Ses parents n'étaient pas trop pour cette relation, Joy se défoulait en raillant son frère, mais ça ne les empêcha pas de rester ensemble.
Lors de l'attaque d'août 2016, la famille d'Apple ainsi que la mère de Swann sont tués. Ils restent sous le choc, Joy aussi mine de rien, leur monde désormais entaché par la violence de la réalité. Ils s'intéressent de plus près aux discours politiques du sénateur qu'ils ignoraient jusque là. Ils sont le futur, la relève, etc... ça leur parle. Ça les séduit. Après tout, ils valaient mieux que les barbares qui les avaient attaqué ?
fin septembre 2016, un rôdeur déferlant dans le camp acculent Swann, Apple et Joy. Cette dernière, la plus bagarreuse des trois, finit par le neutraliser mais le pire était arrivé : Apple a été mordue.
L'horreur a définitivement était marquée dans l'esprit de Swann. Jusqu'à lors préservé de l'extérieur, l'été lui a donné une leçon accélérée (les rôdeurs, les pillards, ...). Il se renseigne alors sur leur fonctionnement, ce qu'ils sont, ce qui se passe "dehors". Plus ça va, plus les discours politiques l'enrôlent. Oui, il est la relève ; oui, ils survivront. Et les autres groupes doivent le comprendre, doivent l'accepter. Sans quoi, ils ne valent pas mieux que des sauvages et les sauvages, on sait ce qu'ils sont devenus dans l'histoire. Ils ont disparu.
Peu à peu, il va donc se rapprocher des ravitailleurs, ceux qui sortent et soumettent les autres groupes. Malgré l'entrainement, il ne sera jamais un excellent combattant mais avec sa bonne tête et sa rhétorique, il saura bien convaincre ou amadouer certaines personnes. Et s'ils ne coopèrent pas, il les trahira sans trop de peine.
HRP :
Elisabeth, je pense la mettre en scénario, et j'hésite avec ces deux personnalités : Cara Delevingne ou Lily Loveless. Est-ce que je peux les réserver svp ?
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Re: Tout mon capharnaüm
Jeu 25 Mai 2017 - 11:16
23 ans ≡ Américain ≡ étudiant ≡ The Remnant
Déjà très jeune, il s’illustrait par son calme et sa patience. Que ce soit pour faire un puzzle, attendre l’heure du goûter ou recevoir une récompense, Swann n’était pas pressé – ou du moins, il savait dompter le mal. Il observait beaucoup, les gens comme les objets, les comportements comme les mécanismes. Ce n’était pas le genre à prendre les devants dans un groupe – si tant est qu’il s’intégrait à plusieurs personnes. Il préférait rester passif, analyser, calculer, pour savoir qui suivre, à qui vouer son allégeance.
Avant, c’était simple : c’était son père. Mr Stuart Blackmore était son modèle et il s’appliquait à vouloir lui ressembler, marcher dans ses traces, faire mieux ? Swann voyait grand, faisait de son mieux. Il ne s’imaginait pas faire moins bien que ses parents et à ce titre, toutes les astuces auraient été permises. Quitte à faire preuve d’arrivisme pour se glisser dans une faille au bon moment ; après tout, toutes les réussites étaient dues à une part d’audace et de chance.
Au camp, après la chute du monde et les horreurs qu’il a fini par découvrir, le jeune homme s’est rallié à la cause défendu par le senateur Chambers. Corps et âme, docilement, sans difficulté. Il avait raison après tout ? Et le pragmatisme était quelque chose qu’il appréciait – dont il avait besoin pour trouver des repères dans cette époque flou. « Avec eux ou contre eux », réalisme simple et efficace. On pouvait alors compter sur lui pour fidèlement mettre au service de la cause son esprit malin, à défaut de sa force.
Pour le reste, dans ses relations privées, il restait globalement assez distant avec les gens. On pouvait l’approcher et avoir la sensation de ne pas l’atteindre, comme si un mur invisible séparait Swann du reste de ses semblables.
Avant, c’était simple : c’était son père. Mr Stuart Blackmore était son modèle et il s’appliquait à vouloir lui ressembler, marcher dans ses traces, faire mieux ? Swann voyait grand, faisait de son mieux. Il ne s’imaginait pas faire moins bien que ses parents et à ce titre, toutes les astuces auraient été permises. Quitte à faire preuve d’arrivisme pour se glisser dans une faille au bon moment ; après tout, toutes les réussites étaient dues à une part d’audace et de chance.
Au camp, après la chute du monde et les horreurs qu’il a fini par découvrir, le jeune homme s’est rallié à la cause défendu par le senateur Chambers. Corps et âme, docilement, sans difficulté. Il avait raison après tout ? Et le pragmatisme était quelque chose qu’il appréciait – dont il avait besoin pour trouver des repères dans cette époque flou. « Avec eux ou contre eux », réalisme simple et efficace. On pouvait alors compter sur lui pour fidèlement mettre au service de la cause son esprit malin, à défaut de sa force.
Pour le reste, dans ses relations privées, il restait globalement assez distant avec les gens. On pouvait l’approcher et avoir la sensation de ne pas l’atteindre, comme si un mur invisible séparait Swann du reste de ses semblables.
1m78 pour 70kg, Swann n’est pas vraiment quelqu’un de corpulent ou de bien taillé. Il avait la silhouette lambda d’un jeune homme qui passait le plus clair de son temps en bibliothèque, en cours, ou chez lui. Il n’avait pas changé de coupe depuis le lycée, ses cheveux bruns juste assez long pour que quelques mèches effleurent ses sourcils. Ses yeux étaient d’un bleu froid qui tiraient vers le gris, très peu expressifs, comme s’ils étaient déconnectés de ce qui animait son visage imberbe d’éternel grand enfant.
Il n’a jamais vraiment porté de vêtements à la mode. Bien qu’ayant conscience que pour travailler dans le même domaine que ses parents, il allait devoir se mettre aux costumes corporate, Swann se plaisait avec un style standard parfois même un peu vieillot. Pantalon, tee-shirt, pull, chemise, chaussure… il n’aimait pas ce qui ressortait, portait plutôt des couleurs ternes ou qui se fondaient dans la masse.
N'ayant pas d’équipement dédié à proprement parler, il s’arme de ce qu’on lui indique lorsqu’il est amené à sortir. Le reste du temps, quand il se déplace dans le camp, il porte toujours une grande sacoche en bandoulière faite dans un cuir rétro. A L’intérieur : un livre, de quoi grignoter, une photo d’Apple et un sifflet. Oui, un sifflet… pour signaler à Joy que ça n’allait pas s’il avait besoin d’aide – on ne sait jamais.
Il n’a jamais vraiment porté de vêtements à la mode. Bien qu’ayant conscience que pour travailler dans le même domaine que ses parents, il allait devoir se mettre aux costumes corporate, Swann se plaisait avec un style standard parfois même un peu vieillot. Pantalon, tee-shirt, pull, chemise, chaussure… il n’aimait pas ce qui ressortait, portait plutôt des couleurs ternes ou qui se fondaient dans la masse.
N'ayant pas d’équipement dédié à proprement parler, il s’arme de ce qu’on lui indique lorsqu’il est amené à sortir. Le reste du temps, quand il se déplace dans le camp, il porte toujours une grande sacoche en bandoulière faite dans un cuir rétro. A L’intérieur : un livre, de quoi grignoter, une photo d’Apple et un sifflet. Oui, un sifflet… pour signaler à Joy que ça n’allait pas s’il avait besoin d’aide – on ne sait jamais.
Swann est né le 9 mai 1994. Ses parents, Stuart et Lilian étaient deux trentenaires, travailleurs acharnés du monde de la finance et de la spéculation. Ils évoluaient dans la même entreprise mais dans deux secteurs différents : il était l’un des meilleurs tradeurs, elle était assistante au service juridique. Deux carrières déjà vouées à décoller, à peine ralenties par la naissance de leur fille Joy deux ans plus tôt, en octobre 1992.
D’aussi loin qu’il se souvenait, les Blackmore habitaient un charmant pavillon de la Douglas Drive, sur Bainbridge Island, non loin du Fort Ward. Une maison typique d’une classe américaine jeune et aisée. Déjà financièrement confortable, le couple payait une femme pour s’occuper du ménage, une autre se chargeait de l’éducation des enfants. Joy donnait le plus de difficultés : turbulente, bruyante, indomptable. Aussi blonde que Swann fût brun, calme et réservé. Un mouton noir, un peu. Le bruit courait d’ailleurs, des rumeurs de voisinages, qu’il était le fruit d’un adultère habilement dissimulé par Lilian, car il ne ressemblait pas vraiment à son père, mais puisqu’il avait beaucoup pris du côté maternel… on se disait que les traits de Stuart étaient simplement bien cachés.
Swann ne vit alors de ses parents que des silhouettes pressées, des baisers jetés à la va-vite, des absences, des retards, des promesses au téléphone jamais tenues. Normal après tout : ils avaient pris du galon. Chef d’opération pour le mari, responsable du service juridique pour la femme, le couple Blackmore était un modèle. Bien entendu, les deux enfants allaient à l’école privée, là où l’inscription était suffisamment onéreuse pour garantir qu’ils ne fréquenteraient pas n’importe qui. Si le cadet s’y intégrait très bien, calme et appliqué en primaire et en maternelle, l’aînée était restée un cas difficile. Elle était devenue bagarreuse, vindicative, rebelle. L’une de ses activités préférées était de se moquer de son petit frère en le couvrant de sarcasme ou en le ridiculisant d’un coup de pied dans les parties. L’affrontement physique, ce n’était pas son truc.
Au début du secondaire, les choses se poursuivirent de cette manière. Swann était réservé, introverti, faisait ses devoirs et allait se coucher tôt. Il n’avait pas vraiment d’amis, seulement des gens avec lesquels il faisait des travaux de groupe, sans jamais un écart, une cigarette, une sortie improvisée. A côté, Joy avait eu ses 13, ses 14 puis ses 15 ans. Son corps de femme s’était développé, elle le mettait en avant avec des chemisiers mal boutonnés, des shorts trop courts, des salopettes déchirées et des tee-shirts provocants. Elle fumait, séchait les cours, s’évadait vers le monde populaire duquel ses parents essayaient de la garder coupée.
Ça avait été quelque chose d’ailleurs, quand elle avait été renvoyée de l’école privée. Il fallait bien ça pour que Lilian et Stuart daignent portée leur attention sur leur fille. Une – trop – longue engueulade où Swann était pris à partie malgré lui. « Au moins, lui il travaillait ; il réussirait dans la vie » et autres comparaisons qui n’aidèrent pas vraiment à réconcilier les deux frères et sœurs. Ils ne se détestaient pas pourtant, il était même arrivé à Joy de se montrer gentille, à sa manière. Maladroite et imprévue. Simplement, leurs mondes étaient différents ; certainement deux conséquences opposées de parents trop absents. L’un beaucoup trop sage qui épousait le modèle dessiné par ses géniteurs, l’autre qui défonçait les limites à coups de pieds pour sortir du moule.
La deuxième partie du secondaire, pour Swann, se résuma à bachoter ses cours. Il voulait lui aussi travailler dans la finance, fasciné par l’aura presque mystique qui entourait les tradeurs et autre géants financiers. On ne comprenait pas vraiment ce qu’ils faisaient, leurs poids, leurs limites, mais on savait qu’ils géraient le monde. Son père l’avait emmené sur son lieu de travail une fois, fier de voir son fils s’intéresser à son domaine, et là, il était resté en admiration devant les employés qui carburaient, les écrans qui clignotaient, les chiffres qui dégringolaient, remontaient, ondulaient au rythme des appels téléphoniques et des martèlements de clavier.
Les filles ? Les soirées ? Pas vraiment. Pas trop. Bien sûr, la puberté fit son travail, l’adolescent se surprit à se rendre compte que certaines choses avaient tendance à capter son attention. Les fesses bien esquissées, les épaules graciles, le creux des seins suggérés, la peau des cuisses qui luisaient au soleil d’été, les longues chevelures reflétant la lumière… comme beaucoup des jeunes de son époque – pour ne pas dire tous – il avait fait son éducation sur internet. Quand la maison dormait, très souvent vide d’ailleurs, il s’aventurait sur des sites abondant de XXX dans leurs titres, sans qu’il ne perçoive tout de suite qu’il s’agissait d’un domaine bien connoté.
Ses tentatives dans le monde réel ne s’étaient pas forcément bien soldées. L'une des très rares fois où il avait accepté de sortir dans une soirée, il avait perdu sa virginité avec une fille soûlée au champagne qui l’avait oublié le lendemain. Par la suite, RAS. Néant. Tant pis. Ce n’était pas une obsession : ses examens de fin de secondaire l’étaient ; ceux que sa sœur avait bâclés pour se contenter d’enchaîner les petits boulots.
18 ans : le voilà à l’université de Washington. Il avait un logement sur le campus, en collocation avec un étudiant aussi discret que lui, mais rentrait à Bainbridge Island dès que l’emploi du temps le lui permettait. Va savoir ce qui l’attachait tant à cette maison familiale désunie : les parents étaient plus que jamais absorbés par leur travail, Joy profitait simplement d’avoir le gîte et le couvert sans avoir à payer pour. On était en 2012, Swann était plutôt mignon maintenant que la crise d’acné s’apaisait, alors quelques regards se tournaient vers lui.
Une fille plus audacieuse que lui l’aborda à la bibliothèque pendant sa deuxième année. Elle s’appelait Mei-Lin, une minuscule brunette aux traits coréens hérités de sa mère. Ses yeux étaient d’un noir de jais, son sourire solaire. Elle étudiait l’histoire politique, avait toujours un livre dans ses bras et chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, Swann avait l’impression qu’elle disait quelque chose de trop intelligent pour lui. Tous les deux, ça avait duré un peu. Jusqu’à l’été 2014 en fait. La jeune fille avait souscrit à un module pour aller finir sa licence en Grande-Bretagne et une relation à distance, avec autant d’heures de décalage… ça n’emballait pas vraiment l’étudiant Blackmore qui rompit après 1 mois sans elle.
L’année suivante fut un peu plus morose. L’absence de Mei-Lin pesait, sa sœur ne manquait pas de lui lancer une pique dès qu’elle le voyait, mais il réussit son diplôme. L’été 2015, au lieu de partir en vacances, Swann réalisa un court stage d’observation dans l’entreprise de ses parents, aux côtés des tradeurs, pour se « mettre dans l’ambiance ». Il posait un pied sur la dernière ligne droites des études quand tout a commencé…
D’aussi loin qu’il se souvenait, les Blackmore habitaient un charmant pavillon de la Douglas Drive, sur Bainbridge Island, non loin du Fort Ward. Une maison typique d’une classe américaine jeune et aisée. Déjà financièrement confortable, le couple payait une femme pour s’occuper du ménage, une autre se chargeait de l’éducation des enfants. Joy donnait le plus de difficultés : turbulente, bruyante, indomptable. Aussi blonde que Swann fût brun, calme et réservé. Un mouton noir, un peu. Le bruit courait d’ailleurs, des rumeurs de voisinages, qu’il était le fruit d’un adultère habilement dissimulé par Lilian, car il ne ressemblait pas vraiment à son père, mais puisqu’il avait beaucoup pris du côté maternel… on se disait que les traits de Stuart étaient simplement bien cachés.
Swann ne vit alors de ses parents que des silhouettes pressées, des baisers jetés à la va-vite, des absences, des retards, des promesses au téléphone jamais tenues. Normal après tout : ils avaient pris du galon. Chef d’opération pour le mari, responsable du service juridique pour la femme, le couple Blackmore était un modèle. Bien entendu, les deux enfants allaient à l’école privée, là où l’inscription était suffisamment onéreuse pour garantir qu’ils ne fréquenteraient pas n’importe qui. Si le cadet s’y intégrait très bien, calme et appliqué en primaire et en maternelle, l’aînée était restée un cas difficile. Elle était devenue bagarreuse, vindicative, rebelle. L’une de ses activités préférées était de se moquer de son petit frère en le couvrant de sarcasme ou en le ridiculisant d’un coup de pied dans les parties. L’affrontement physique, ce n’était pas son truc.
Au début du secondaire, les choses se poursuivirent de cette manière. Swann était réservé, introverti, faisait ses devoirs et allait se coucher tôt. Il n’avait pas vraiment d’amis, seulement des gens avec lesquels il faisait des travaux de groupe, sans jamais un écart, une cigarette, une sortie improvisée. A côté, Joy avait eu ses 13, ses 14 puis ses 15 ans. Son corps de femme s’était développé, elle le mettait en avant avec des chemisiers mal boutonnés, des shorts trop courts, des salopettes déchirées et des tee-shirts provocants. Elle fumait, séchait les cours, s’évadait vers le monde populaire duquel ses parents essayaient de la garder coupée.
Ça avait été quelque chose d’ailleurs, quand elle avait été renvoyée de l’école privée. Il fallait bien ça pour que Lilian et Stuart daignent portée leur attention sur leur fille. Une – trop – longue engueulade où Swann était pris à partie malgré lui. « Au moins, lui il travaillait ; il réussirait dans la vie » et autres comparaisons qui n’aidèrent pas vraiment à réconcilier les deux frères et sœurs. Ils ne se détestaient pas pourtant, il était même arrivé à Joy de se montrer gentille, à sa manière. Maladroite et imprévue. Simplement, leurs mondes étaient différents ; certainement deux conséquences opposées de parents trop absents. L’un beaucoup trop sage qui épousait le modèle dessiné par ses géniteurs, l’autre qui défonçait les limites à coups de pieds pour sortir du moule.
La deuxième partie du secondaire, pour Swann, se résuma à bachoter ses cours. Il voulait lui aussi travailler dans la finance, fasciné par l’aura presque mystique qui entourait les tradeurs et autre géants financiers. On ne comprenait pas vraiment ce qu’ils faisaient, leurs poids, leurs limites, mais on savait qu’ils géraient le monde. Son père l’avait emmené sur son lieu de travail une fois, fier de voir son fils s’intéresser à son domaine, et là, il était resté en admiration devant les employés qui carburaient, les écrans qui clignotaient, les chiffres qui dégringolaient, remontaient, ondulaient au rythme des appels téléphoniques et des martèlements de clavier.
Les filles ? Les soirées ? Pas vraiment. Pas trop. Bien sûr, la puberté fit son travail, l’adolescent se surprit à se rendre compte que certaines choses avaient tendance à capter son attention. Les fesses bien esquissées, les épaules graciles, le creux des seins suggérés, la peau des cuisses qui luisaient au soleil d’été, les longues chevelures reflétant la lumière… comme beaucoup des jeunes de son époque – pour ne pas dire tous – il avait fait son éducation sur internet. Quand la maison dormait, très souvent vide d’ailleurs, il s’aventurait sur des sites abondant de XXX dans leurs titres, sans qu’il ne perçoive tout de suite qu’il s’agissait d’un domaine bien connoté.
Ses tentatives dans le monde réel ne s’étaient pas forcément bien soldées. L'une des très rares fois où il avait accepté de sortir dans une soirée, il avait perdu sa virginité avec une fille soûlée au champagne qui l’avait oublié le lendemain. Par la suite, RAS. Néant. Tant pis. Ce n’était pas une obsession : ses examens de fin de secondaire l’étaient ; ceux que sa sœur avait bâclés pour se contenter d’enchaîner les petits boulots.
18 ans : le voilà à l’université de Washington. Il avait un logement sur le campus, en collocation avec un étudiant aussi discret que lui, mais rentrait à Bainbridge Island dès que l’emploi du temps le lui permettait. Va savoir ce qui l’attachait tant à cette maison familiale désunie : les parents étaient plus que jamais absorbés par leur travail, Joy profitait simplement d’avoir le gîte et le couvert sans avoir à payer pour. On était en 2012, Swann était plutôt mignon maintenant que la crise d’acné s’apaisait, alors quelques regards se tournaient vers lui.
Une fille plus audacieuse que lui l’aborda à la bibliothèque pendant sa deuxième année. Elle s’appelait Mei-Lin, une minuscule brunette aux traits coréens hérités de sa mère. Ses yeux étaient d’un noir de jais, son sourire solaire. Elle étudiait l’histoire politique, avait toujours un livre dans ses bras et chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, Swann avait l’impression qu’elle disait quelque chose de trop intelligent pour lui. Tous les deux, ça avait duré un peu. Jusqu’à l’été 2014 en fait. La jeune fille avait souscrit à un module pour aller finir sa licence en Grande-Bretagne et une relation à distance, avec autant d’heures de décalage… ça n’emballait pas vraiment l’étudiant Blackmore qui rompit après 1 mois sans elle.
L’année suivante fut un peu plus morose. L’absence de Mei-Lin pesait, sa sœur ne manquait pas de lui lancer une pique dès qu’elle le voyait, mais il réussit son diplôme. L’été 2015, au lieu de partir en vacances, Swann réalisa un court stage d’observation dans l’entreprise de ses parents, aux côtés des tradeurs, pour se « mettre dans l’ambiance ». Il posait un pied sur la dernière ligne droites des études quand tout a commencé…
9 octobre 2015, quelques cas de violences étranges étaient signalés à Seattle. Swann ne s'en préoccupait pas. Il n’avait pas encore repris les cours, s'occupait comme il pouvait. Stuart avait décidé, comme il en avait l'habitude, de rester quelques jours sur la métropole pour préparer une grosse période annoncée par les analystes de l'entreprise. Trois jours plus tard, on confisquait les communications, bloquait les transports. Joy s’insurgeait, la mère cherchait à comprendre, mais rien ne changea. En explication au défilé des véhicules militaires qui se rendaient à Fort Ward, on lui apprit que le fort était réhabilité. C’était pourtant la première fois qu’on en voyait autant dans le coin, laissant la sensation que quelque chose se passait.
La semaine suivante, aucune nouvelle. Les Blackmore étaient dans le flou le plus total. L’armée surveillait leur quartier, Lilian ne pouvait plus se rendre sur Seattle et les communications n’étaient pas rétablies. Quand elle interrogeait leurs voisins, personne ne savait ce qui se passait réellement. La loi martiale était déclarée, ils étaient reclus sur l’île, l’approvisionnement était géré par les forces armées… on croirait que le monde s’effondrait et Stuart ne revenait pas.
Novembre 2015. La vie continuait, presque normalement. Joy devenait de plus en plus imbuvable, torturée par l’isolement. La responsable juridique faisait son possible pour gratter des informations, donnait de la voix, allait au fort, citait des textes de loi… c’était son boulot après tout, de savoir soutirer/bricoler/établir la vérité. Elle n’obtenait rien de satisfaisant. Swann, lui, prenait son mal en patience. Quoiqu’il se passe réellement en dehors de l’île, ça devait être sérieux… alors ils étaient mieux ici.
Décembre, janvier, février, mars… les mois filaient, rien n’évoluait. C’était même pire : on s’habituait à cette semi-vie, ersatz de ce qu’ils connaissaient avant, les liaisons avec le monde en moins. Stuart n’était pas revenu et l’idée qu’il ne repasserait jamais les portes de la maison s’était finalement glissée dans les esprits de la famille, qui s’appliquait à faire son deuil. Dans les rues, en plus des patrouilles de militaires et des citoyens de Bainbridge Island, on pouvait désormais rencontrer quelques pièces rapportées d’un autre monde. Comme Apple Mayweather, fille unique d’un homme politique, la chevelure flamboyante et les yeux couleur ambre.
Swann apprit qu’elle descendait d’une de ces nombreuses familles nobles britanniques qui, au début du XXè siècle, avait choisi d’affronter le nouveau monde à défaut de s’adapter aux changements qui secouaient l’Europe. Elle était discrète, délicate, parlait quatre langues et pouvait s’oublier des heures dans des livres à l’apparence compliquée. Un peu maniérée, née avec une cuillère en argent dans la bouche et éduquée à domicile, la jeune femme était un étonnant mélange de savoir et de candeur. Avec l’étudiant, elle découvrit la complexité des relations de couple, que ce soit à cause de ce qui se passait dans le cœur que des réactions extérieures. Ses parents n’étaient pas bien ravis qu’elle fréquente un garçon d’une classe inférieure, notamment dans une situation pareille. Qu’importe ?! Une barricade était érigée pendant qu’ils s’épanouissaient dans leur relation. Il n’y avait rien de mieux pour supporter le quotidien et même les railleries de Joy ne les affectaient pas.
L’été 2016 arriva et avec lui : les premières horreurs. Le camp fut attaqué par des hommes que Swann aurait jurés revenu à l’état sauvage. Pour lui, une telle violence – gratuite ? – n’existait que dans les films ou les romans. Dans la confusion des affrontements, il parvint à se mettre à l’abri avec Apple mais quand les détonations cessèrent, le tableau était sanglant. De nombreuses pertes, dont les parents Mayweather et Lilian Blackmore.
Le jeune homme restait traumatisé par cette vision. Celle de la déferlante brutale, des hommes ayant perdu leur civilité, du corps mutilé de sa mère. Qu’est-ce qui se passait ?! Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dehors ? Ces interrogations masseraient dans son esprit, de plus en plus lugubres avec le temps qui passait et l’absence de réponse. Apple était ternie par le deuil, elle emménagea dans le pavillon des Blackmore et même Joy semblait calmée.
Octobre 2016. Ça faisait un an que leur notion de liberté était altérée et Swann n’avait toujours pas oublié l’attaque qui avait fait plusieurs morts. Quand le hurlement glaçant de sa petite-amie résonna sur le perron de la maison, il s’était précipité comme un héros, ouvrit la porte à la volée, pour voir une femme au teint cadavérique lui arracher un lambeau de chair de l’épaule à coup de dents. Horrifié, il figea une seconde avant d’essayer de les séparer, hurlant à l’inconnue de lâcher Apple, tirant sur ses bras aussi glacés que la mort. L’étudiant se résolu à un coup d’épaule qui renvoya l’hystérique en arrière et guida expressément la rouquine à l’intérieur.
Il avait bien sûr oublié de fermer l’entrée. Une silhouette instable aux yeux blancs se dessina dans l’encablure de la porte, poussant des râles qui l’avaient rien d’humain. Joy arriva à son tour, découvrit la scène et commença à défendre son foyer. L’intruse était sourde aux sommations, aux menaces, aux mises en garde, aux insultes. Elle se jeta simplement sur la blonde qui eut l'heureux réflexe de l’envoyer au sol. Swann ne vit pas le reste de la lutte : il accompagna Apple dans leur salle de bain, essayait de dénicher de quoi la soignée. Elle était déjà blafarde, couverte de sueur. Des bruits leurs parvenaient, effrayant : des cris, des jurons, des grognements, des chocs. Le cadet Blackmore ne réalisait pas qu’il tremblait, que son cœur s’affolait, qu’il avait les mains moites. Il s’inquiétait, pour sa petite-amie, mais pour sa sœur aussi. Cette sœur qui lui en avait fait voir de belle mais qui était sa seule famille désormais.
Soudain, le silence. Swann était occupé à presser des compresses sur la plaie de la rouquine, il lui demanda de le remplacer, juste le temps qu’il aille voir. Ce qu’il découvrit ? Joy à genoux, les mains couvertes de sang. Sa victime avait un couteau planté dans la poitrine et plusieurs autres marques laissés par les assauts d'une lame. Les doigts de l’aînée étaient crispés sur une poêle, enduite d’hémoglobine elle aussi, et qui correspondait étrangement à la déformation du crâne du cadavre maintenant inerte.
Swann ne saurait dire ce qui l’avait le plus profondément marqué. L’état de sa sœur ? Le fait qu’elle ait tué quelqu’un ? Le fait qu’un corps ait souillé leur cuisine ? Le fait qu’Apple soit morte ? Lui qui voulait suivre son père, devenir un magnat de la financer, contrôler les foules à coup de chiffre et de courbes… voilà qu’il ne maîtrisait plus rien. Les gens mourraient, les temps devenaient sombres. Joy était bien moins sarcastique avec lui, traumatisée sans doute, et lui était une espèce de fantôme.
Janvier 2017, le discours du sénateur projeta une lumière dans les ombres qui rongeaient son crâne. Le monde devenait fou, il avait pu le voir de ses yeux ! Leur île était peut-être tout ce qui restait de la civilisation passée. Ils seraient attaqués, jalousé, mais la certitude balancée par l’homme politique résonnait en lui : ils étaient l’avenir. Ça paraissait tellement évident. Voilà à quoi il devait servir, voilà ce qui était la porte de sortie au bout de ce tunnel. Swann était galvanisé, persuadé, convaincu, conquis.
Les mois suivants alors, il s’appliqua à se rapprocher des civils autorisés à sortir, demanda à être formés, mis au courant. Il voulait aider, sortir, convaincre les survivants qu’ils étaient la meilleure des solutions. Dans son crâne, les images de la souffrance d’Apple et du dernier visage de sa mère aidaient sa motivation à rester intact. Jamais il n’autoriserait ça. Que les morts, ou d’autres vivants, s’emparent du monde.
La semaine suivante, aucune nouvelle. Les Blackmore étaient dans le flou le plus total. L’armée surveillait leur quartier, Lilian ne pouvait plus se rendre sur Seattle et les communications n’étaient pas rétablies. Quand elle interrogeait leurs voisins, personne ne savait ce qui se passait réellement. La loi martiale était déclarée, ils étaient reclus sur l’île, l’approvisionnement était géré par les forces armées… on croirait que le monde s’effondrait et Stuart ne revenait pas.
Novembre 2015. La vie continuait, presque normalement. Joy devenait de plus en plus imbuvable, torturée par l’isolement. La responsable juridique faisait son possible pour gratter des informations, donnait de la voix, allait au fort, citait des textes de loi… c’était son boulot après tout, de savoir soutirer/bricoler/établir la vérité. Elle n’obtenait rien de satisfaisant. Swann, lui, prenait son mal en patience. Quoiqu’il se passe réellement en dehors de l’île, ça devait être sérieux… alors ils étaient mieux ici.
Décembre, janvier, février, mars… les mois filaient, rien n’évoluait. C’était même pire : on s’habituait à cette semi-vie, ersatz de ce qu’ils connaissaient avant, les liaisons avec le monde en moins. Stuart n’était pas revenu et l’idée qu’il ne repasserait jamais les portes de la maison s’était finalement glissée dans les esprits de la famille, qui s’appliquait à faire son deuil. Dans les rues, en plus des patrouilles de militaires et des citoyens de Bainbridge Island, on pouvait désormais rencontrer quelques pièces rapportées d’un autre monde. Comme Apple Mayweather, fille unique d’un homme politique, la chevelure flamboyante et les yeux couleur ambre.
Swann apprit qu’elle descendait d’une de ces nombreuses familles nobles britanniques qui, au début du XXè siècle, avait choisi d’affronter le nouveau monde à défaut de s’adapter aux changements qui secouaient l’Europe. Elle était discrète, délicate, parlait quatre langues et pouvait s’oublier des heures dans des livres à l’apparence compliquée. Un peu maniérée, née avec une cuillère en argent dans la bouche et éduquée à domicile, la jeune femme était un étonnant mélange de savoir et de candeur. Avec l’étudiant, elle découvrit la complexité des relations de couple, que ce soit à cause de ce qui se passait dans le cœur que des réactions extérieures. Ses parents n’étaient pas bien ravis qu’elle fréquente un garçon d’une classe inférieure, notamment dans une situation pareille. Qu’importe ?! Une barricade était érigée pendant qu’ils s’épanouissaient dans leur relation. Il n’y avait rien de mieux pour supporter le quotidien et même les railleries de Joy ne les affectaient pas.
L’été 2016 arriva et avec lui : les premières horreurs. Le camp fut attaqué par des hommes que Swann aurait jurés revenu à l’état sauvage. Pour lui, une telle violence – gratuite ? – n’existait que dans les films ou les romans. Dans la confusion des affrontements, il parvint à se mettre à l’abri avec Apple mais quand les détonations cessèrent, le tableau était sanglant. De nombreuses pertes, dont les parents Mayweather et Lilian Blackmore.
Le jeune homme restait traumatisé par cette vision. Celle de la déferlante brutale, des hommes ayant perdu leur civilité, du corps mutilé de sa mère. Qu’est-ce qui se passait ?! Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dehors ? Ces interrogations masseraient dans son esprit, de plus en plus lugubres avec le temps qui passait et l’absence de réponse. Apple était ternie par le deuil, elle emménagea dans le pavillon des Blackmore et même Joy semblait calmée.
Octobre 2016. Ça faisait un an que leur notion de liberté était altérée et Swann n’avait toujours pas oublié l’attaque qui avait fait plusieurs morts. Quand le hurlement glaçant de sa petite-amie résonna sur le perron de la maison, il s’était précipité comme un héros, ouvrit la porte à la volée, pour voir une femme au teint cadavérique lui arracher un lambeau de chair de l’épaule à coup de dents. Horrifié, il figea une seconde avant d’essayer de les séparer, hurlant à l’inconnue de lâcher Apple, tirant sur ses bras aussi glacés que la mort. L’étudiant se résolu à un coup d’épaule qui renvoya l’hystérique en arrière et guida expressément la rouquine à l’intérieur.
Il avait bien sûr oublié de fermer l’entrée. Une silhouette instable aux yeux blancs se dessina dans l’encablure de la porte, poussant des râles qui l’avaient rien d’humain. Joy arriva à son tour, découvrit la scène et commença à défendre son foyer. L’intruse était sourde aux sommations, aux menaces, aux mises en garde, aux insultes. Elle se jeta simplement sur la blonde qui eut l'heureux réflexe de l’envoyer au sol. Swann ne vit pas le reste de la lutte : il accompagna Apple dans leur salle de bain, essayait de dénicher de quoi la soignée. Elle était déjà blafarde, couverte de sueur. Des bruits leurs parvenaient, effrayant : des cris, des jurons, des grognements, des chocs. Le cadet Blackmore ne réalisait pas qu’il tremblait, que son cœur s’affolait, qu’il avait les mains moites. Il s’inquiétait, pour sa petite-amie, mais pour sa sœur aussi. Cette sœur qui lui en avait fait voir de belle mais qui était sa seule famille désormais.
Soudain, le silence. Swann était occupé à presser des compresses sur la plaie de la rouquine, il lui demanda de le remplacer, juste le temps qu’il aille voir. Ce qu’il découvrit ? Joy à genoux, les mains couvertes de sang. Sa victime avait un couteau planté dans la poitrine et plusieurs autres marques laissés par les assauts d'une lame. Les doigts de l’aînée étaient crispés sur une poêle, enduite d’hémoglobine elle aussi, et qui correspondait étrangement à la déformation du crâne du cadavre maintenant inerte.
Swann ne saurait dire ce qui l’avait le plus profondément marqué. L’état de sa sœur ? Le fait qu’elle ait tué quelqu’un ? Le fait qu’un corps ait souillé leur cuisine ? Le fait qu’Apple soit morte ? Lui qui voulait suivre son père, devenir un magnat de la financer, contrôler les foules à coup de chiffre et de courbes… voilà qu’il ne maîtrisait plus rien. Les gens mourraient, les temps devenaient sombres. Joy était bien moins sarcastique avec lui, traumatisée sans doute, et lui était une espèce de fantôme.
Janvier 2017, le discours du sénateur projeta une lumière dans les ombres qui rongeaient son crâne. Le monde devenait fou, il avait pu le voir de ses yeux ! Leur île était peut-être tout ce qui restait de la civilisation passée. Ils seraient attaqués, jalousé, mais la certitude balancée par l’homme politique résonnait en lui : ils étaient l’avenir. Ça paraissait tellement évident. Voilà à quoi il devait servir, voilà ce qui était la porte de sortie au bout de ce tunnel. Swann était galvanisé, persuadé, convaincu, conquis.
Les mois suivants alors, il s’appliqua à se rapprocher des civils autorisés à sortir, demanda à être formés, mis au courant. Il voulait aider, sortir, convaincre les survivants qu’ils étaient la meilleure des solutions. Dans son crâne, les images de la souffrance d’Apple et du dernier visage de sa mère aidaient sa motivation à rester intact. Jamais il n’autoriserait ça. Que les morts, ou d’autres vivants, s’emparent du monde.
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Re: Tout mon capharnaüm
Jeu 25 Mai 2017 - 14:44
Malgré son âge, Selene a prouvé qu’elle était capable d’organiser le camp. Jeune louve protectrice, elle a fait passer la sécurité des siens avant toute chose, au détriment de sa santé, pendant un peu plus d'un an. Aujourd'hui, elle se sent trop fatiguée, trop abîmée, trop fragilisée pour continuer à exercer ce rôle. Elle reste symboliquement celle qui a rassemblé ce groupe et conserve son mot à dire sur les décisions importantes, mais ce n'est plus elle qui porte le fonctionnement du groupe sur ses épaules. |
Elle est là depuis le départ et a toujours veillé, à sa manière, au bien-être du groupe. Celle qui s'assurait que circulent les bonnes énergies, que l'humanité survive à la violence. Attachée à Selene et ayant observé depuis le début l'évolution du camp, Breann a pris la relève lorsque la pianiste à manifester son besoin de se retirer du devant de la scène. Moins guerrière mais plus sage et plus diplomate, la journaliste est maintenant le vrai leader ; un changement qui renouvellera forcément son fonctionnement. |
Duncan connait Selene depuis la fin de l'hiver en début 2016. Solide, expérimenté, expert en self-défense, il se joint régulièrement aux expéditions. Mais une fois bien installé dans la prison, la jeune leader n'hésite pas à lui confier un autre rôle : responsable de sa sécurité. Il organise et supervise les tours de garde, l'inspection du grillage, le nettoyage des rôdeurs qui approchent, et contrôle le stock d'armes. La musicienne ne doute pas qu'il a la rigueur nécessaire pour ce genre de tâche. |
Une chose est sûre : Sarah ne tient pas en place. On la trouvera notamment aux rondes autour du grillage et en expédition de ravitaillement. C'est d'ailleurs elle qui, après le départ d'Hernando, prend en main l'organisation des sorties en extérieur. Elle a l'habitude de l'exercice et sait se défendre, la candidate toute désignée pour cette responsabilité. |
Andy est une nana méfiante et renfermée, qui peut paraître un peu trop sérieuse quand on la rencontre pour la première fois. Elle met du temps à sortir de sa coquille, mais à côté de ça, c'est une bricoleuse utile qui fait le nécessaire pour améliorer la vie au campement. |
Dernière arrivée, recueillie par la force des choses, l'adolescente est encore farouche voire agressive et peine à s'intégrer. Elle s'isole beaucoup et passe plus de temps avec ses chevaux, héritée du ranch d'Isaac, qu'avec les autres membres de la faction. Petit à petit néanmoins, elle apprendra à s'ouvrir et à participer notamment aux tâches domestiques. De son côté, William cherche un(e) apprenti(e) à qui transmettre le métier et qui sait ? Elle pourrait être une excellente élève. |
Un gamin dévoué, un peu renfermé, il aime être utile parce qu'il ne veut plus voir qui que ce soit mourir. Ruben est très proche de sa tante qui est sa dernière famille et qui lui rappelle sa mère, il s'entendra bien avec tout le monde en général et cherchera à apprendre des autres. |
William a désormais parfaitement gagné sa place au sein du groupe. Élément central et indispensable, il est non seulement le second de Breann quand il s'agit de raisonner ses comparses les plus impulsifs mais prend aussi son rôle de médecin très au sérieux. Il ne soigne pas que les corps mais aussi les âmes : il essaye de comprendre les autres et d'apaiser leurs ressentis en souffrance. En dépit de la tâche que cela représente, il s'est même mis en tête de mettre Selene sur la voit de la guérison. |
Agé aujourd'hui de 7 ans, cela fait 1 an qu'il habite avec le groupe et encore plus longtemps qu'il a perdu sa vraie mère. Adopté par Flann et Aori, c'est Breann qui a hérité de son éducation après les décès consécutifs du couple. Arun parle anglais, mais n'est pas très bavard pour autant. Il est terrifié par les rôdeurs au point de se figer sur place dès qu'il en voit un. |
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Re: Tout mon capharnaüm
Dim 28 Mai 2017 - 23:15
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Suis les pas de la bête aux invariables messes ; d'un carnassier d'espèces en carnage de nos chairs ♪ Balayant ces membres amants, ces corps maigres affamés préféraient la douleur à la mort.
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Re: Tout mon capharnaüm
Jeu 20 Juil 2017 - 23:24
Never win and never lose, there's nothing much to choose between the right and wrong ♪ Nothing lost and nothing gained, still things aren't quite the same between you and me.
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Re: Tout mon capharnaüm
Dim 30 Juil 2017 - 19:39
19 juin 2016 - 11 mars 2017 • Messiah
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