Bouarf, une excursion dehors, ça faisait un moment que je n’avais pas mis les pieds vers l’extérieur. J’aimais bien aller dehors, il y avait toujours des trucs marrants à faire. J’avais pris mon sac à dos qui ne contenait en soi pas grand-chose, un briquet, une corde et une lampe torche. Je n’avais de toute façon pas besoin de beaucoup plus. J’avais regardé mon fusil à lunette un moment avant de prendre la décision de le laisser derrière moi. Autant il était intéressant pour aller chasser, autant aujourd’hui je ne savais pas s’il serait vraiment utile. Je l’avais vite abandonné, me concentrant alors sur le reste.

Je me regardais dans le miroir devant l’entrée. J’avais bien mon chapeau sur la tête, mon couteau sur le côté droit et mon magnum du côté gauche. J’étais paré pour sortir. Il ne me manquait rien de plus. Enfin pas à ma connaissance en tout cas. Je choisis le silence pendant le voyage en zodiac, je n’avais pas vraiment d’affinité avec les autres personnes présentes et il m’était alors évident que le plus sage de ne pas envenimer la situation plus que nécessaire. Une fois arrivée sur la terre ferme une voiture fut prise d'assaut pour arriver jusqu'à la destination prévu.

Arrivé sur place, j’étais sans doute le premier à sortir du véhicule pour m’avancer dans le parking de l’hôpital, il y avait pas mal de morts, mais pour le coup c’était sans doute un détail sans importance. Déjà je sortais mon couteau pour aller les affronter. Pas question de faire dans la dentelle, pas question non plus de les esquiver. Enfin du moins, ma façon de voir les choses était simple. Foncer dans le tas sans réfléchir. Enfin les créatures étaient encore relativement loin et je n’étais pas vraiment partie en courant s’ils ne voulaient pas s’en prendre à eux, il faudra me rappeler assez vite. Mais pour moi c’était important de les tuer, il fallait leur permettre de retrouver la paix. Avant d’être des monstres, c’étaient des humains et ils méritaient de quitter ce monde pour de bon, que ce soit pour l’enfer ou le paradis.

Stan lui avait  posé la question concernant une sortie. De quoi ravitailler l'infirmerie. Joann n'avait pas refusé, ce n'était clairement pas son genre, là où certains préféraient se prélasser entre les murs plutôt que d'affronter la mort, elle n'avait aucun souci avec l'action. C'était dangereux, et alors ? Franchement on avait rien sans rien et il valait mieux se bouger par les temps qui courraient.

Ce fut dans cette optique qu'elle avait fait son sac, y enfouissant des balles et une lampe torche. Les cheveux noués en une queue de cheval haute, qui lui permettrait d'y voir plus claire, Cain avait préparé ses armes. Sa Winchester fétiche, cette dernière accrochée dans le dos, son 9mm, bien à l'abris du holster d'épaule qu'elle possédait, puis son couteau de survie qui avait rejoint l'étui ceinturant sa cuisse. Ce fut après avoir enfilé ses mitaines, et fermer sa veste de cuir, qu'elle avait pris place à bord d'un zodiac pour traverser la baie.

Durant le trajet, elle observa ses partenaires, un sourire particulier aux lèvres. Stan était bien évidement de la partie, Swann tout autant, quant à Merl, sans doute détonnait-il dans cette équipe. Qu'il fut présent ne la dérangeait guère, il tirait assez bien, savait se démerder et on avait beau dire c'qu'on voulait sur lui, s'il fallait choisir entre le redneck et un bleu pour mettre dans le mille d'une cible, Joe aurait bien évidemment parié sur Rogers.

Une fois sur la terre ferme, après avoir trouvé un véhicule, les minutes défilèrent. Une fois sur place, elle quitta l'habitacle comme les autres. L'hôpital était immense, qui disait immense disait ressources bien évidement, mais pas que.... Ce genre d'endroit était bien souvent le territoire des parasites mités par la mort. En pensant à eux d'ailleurs, - en foulant le parking vide de vie - alors qu'elle replaçait le scratch d'un de ses gants, la brunette ne tarda plus à en voir approcher. Elle avait le choix, nettoyer, comme Rogers était déjà entrain de le faire, ou attendre les directives pour mieux passer son chemin. Une chose était sûre néanmoins, hors de question pour elle de tirer, non seulement ça en attirait plus, secundo, les balles étaient au moins aussi précieuses que l'or autrefois.

Deux dévièrent, attirés par le moteur de la bagnole, pas le choix donc. Ses doigts glissèrent à la garde de la lame, ôtant cette dernière de l'étui, puis elle logea une jambe contre celles du premier qui se présenta. Le rôdeur au sol, ses phalanges agrippèrent ce qui lui restait de mèches et le couteau rejoignit la cervelle. Pour l'autre, il lui suffit de se décaler au moment où ses bras se tendirent vers elle, chose faîte, Cain profita de son déséquilibre pour l'achever et se redresser en essuyant sa lame à même le jeans qu'elle portait...

- Merde, Rogers ? Oh non, t'es pas sérieux ?! Le garçon avait soupiré en levant la tête vers le ciel, désespéré.

Cette nouvelle avait anéanti tout l'enthousiasme qu'il avait pu avoir de sortir avec Joann et Swann. Mince, il avait été à ÇA – trois fois rien - de constituer une équipe du tonnerre ! Et voilà que Merl les accompagnait aussi du côté de Port Orchad. Et on ne lui demandait même pas vraiment son avis... On lui soutint que sa gâchette pourrait leur être d'une bonne aide, tout comme son expérience. Expérience de mes deux, ouais ! Stan redoutait davantage son manque de jugeotte ! Il était donc d'une sale humeur en partant ce jour-là. Ainsi depuis les baraquements et l'artillerie, où ils s'étaient équipés, le jeune homme avait pris son poulain un brin à part.

- J'ai une mission supplémentaire pour toi, Swann... garde un œil sur Rogers pour moi, ok ? Qu'il fasse rien de complètement con. Ça posait le truc et montrait bien toute l'estime qu'il avait pour le moustachu. Ils avaient alors rejoint les deux autres, pour convenir avec eux des dernières directives.

Un bidon d'essence à la main, il avait pris place avec la bande à bord du zodiac militaire qui les amènerait de l'autre côté du bras de mer. Il portait son 9mm à la ceinture et un chargeur de rechange dans une poche de sa veste. Ainsi que son couteau commando, qui serait clairement son meilleur ami encore aujourd'hui. Par habitude, il avait aussi vêtu un gilet par balle sur son T-shirt et avait enfilé par dessus sa vieille veste d'Academi. Elle regorgeait de rangement, c'était pratique, et il y avait glissé tout le matos qu'il prenait d'habitude. Notamment une lampe bien sûr, mais aussi une version miniature d'un pied de biche pour fracasser éventuellement quelques portes verrouillées.

Le trajet se fit globalement dans le silence. Concentré et irrité, Stanley n'était pas vraiment d'humeur à badiner. Ils passèrent tout près de la base navale de Bremerton et accostèrent sur la berge d'en face, en sortant les rames sur les derniers mètres. Il récupérèrent alors une voiture qui leur sembla en état et lui filèrent un peu d'essence. Ils en avaient pour moins de deux miles, ce ne serait pas long. L'ancien hôpital se dressa ainsi en quelques minutes seulement devant eux.

- On s'arrête là, ordonna le garçon au plus jeune de l'équipe à qui il avait confié le volant. La voiture fit demi-tour et se figea sur la rue. Le parking était encore encombré par les restes d'un ancien bastion militaire. Quelques vestiges de tentes leur barraient légèrement la vue, mais les silhouette de plusieurs macchabées se devinaient. Sans demander son reste, Merl sortit en premier pour s'avancer vers ces derniers. Ouais, on s'occupe d'eux, déclara Stan, en serrant les dents. Déjà excédé par le vieux. Swann, prends ceux là.

Il pointa quelques morts sur la gauche. Joann était déjà en train de se charger de ceux qui se trouvaient de son côté. Aussi le soldat rattrapa le cowboy en dégainant son couteau, qu'il planta dans la gueule d'un mort. Puis deux, puis trois.

quotat rôdeurs:

Personne pour râler sur moi, du moins pas encore, je savais que ce n’était que partie remise de toute façon. Tant mieux, j’allais pouvoir m’amuser, est-ce que dans mon subconscient j’avais décidé d’être chiant aujourd’hui ? Peut-être un peu. Mais en même temps, il n’y avait que ça de drôle. Peut-être qu’il me détesterait tous après, mais je m’en foutais royalement. J’étais de bonne humeur tant qu’il était question de massacrer des monstres. Il ne me fallut pas bien longtemps pour sortir mon couteau et commençais à taper dans le tas. Pas de pitié pour les monstres, il finirait tous par terre parole de Rogers.

J’avais sans doute un petit sourire nier sur le visage alors que j’étais en train de prendre un malin plaisir à planter le premier qu’il venait devant moi. Pas question de réfléchir de toute façon, j’aurais du sang sur la gueule, peut-être même le chapeau, mais c’était un peu devenue une marque de fabrique sur ceux derniers. Depuis que la tache du sang d’Alec était restée encrée dessus, je m’étais dit que c’était une façon de se remémorer les batailles importantes et j’avais arrêté de me prendre la tête avec ça. Tant que j’avais un couvre-chef, j’étais content de toute façon.

Le premier était tombé devant moi et sans aucun ménagement je retirais ma lame pour faire la même chose avec un seconde, puis un troisième. C’était marrant, la lame rentrait toujours avec autant de facilité, ils étaient sans doute transformés depuis un moment ce qui était une bonne nouvelle pour nous, c’était vachement plus facile à gérer que s’ils étaient transformés depuis vachement moins longtemps. Un coup dans les rotules et ils se retrouvent par terre incapables de se relever avec leurs jambes fracasser. Comme pour me mettre en accord avec moi-même. J’envoyais mon pied gauche fracasser le genou du dernier monstre devant moi. Il s’effondra sous son poids et je le plantais alors qu’il venait de se fracasser contre le sol. J’étais content de moi, en me redressant je remarquais devant moi quatre silhouettes un peu plus loin.

- Il en reste quatre un peu plus loin…

Oui, j’ai ouvert la bouche pour la première fois depuis que j’avais rejoint cette expédition. Mieux vaut tard que jamais. Je regardais autour de moi jugeant les autres membres de ce groupe, pourquoi est-ce que je m’étais embarqué là-dedans déjà ? Je n’en avais plus la moindre idée, mais c’était de toute façon trop tard pour regretter.

Joann n'avait encore dit mot, à quoi cela aurait-il servi ? A part perturber le bon fonctionnement du nettoyage. Se redressant, Cain observa les autres une seconde, jaugeant rapidement le nombre de rôdeurs. Chacun s'en sortait sans encombre, néanmoins, ses pas la menant vers un nid, que Rogers paraissait n'avoir aucun mal à déglinguer, elle ne put s'empêcher de rouler des yeux. Soit ce type se prenait pour un super héro, tout droit sorti de sa cambrousse pour sauver le monde, soit la fournaise lui avait sacrément ravagé la cervelle au point de l'inviter à afficher ce sourire niais en bourinant du parasite. Dieu seul savait ce qui lui passait par la tête, et personnellement elle n'aurait même pas raqué pour y faire un petit tour. Cependant, lorsqu'il donna de la voix, elle observa "au loin". Un quatuor de traînes savates approchait.

- J'prends les deux de droite Smallville. Indiqua-t-elle.

C'était l'un de ses surnoms, entre autre, après tout elle appréciait aussi l'appeler tête de piaf, le gelé du bulbe, des petits noms ne manquant pas de lui rappeler que là, dans cette caboche couverte d'un Steston, le vide sidéral n'était certainement perturbé que par les mouches qui y volaient. D'ailleurs, le chapeau pensa-t-elle c'était sans doute pour éviter les mauvais courants d'air. Un rictus acide à la commissure des lèvres, Cain prit le chemin qui la mènerait vers le duo de sales gueules en approche et serra fermement la garde de son couteau. C'était toujours la même rengaine avec ces merdes, ils tendaient les bras, grognaient, et terminaient raides morts, leurs carcasses finissant par pourrir sous les intempéries.

Proche de l'un deux, Joann dut forcément le faire s'agenouiller, c'était facile, d'ailleurs même la tête de piaf savait s'y prendre pour y arriver. Sa rangers rencontra l'arrière de son genou et, en un rien de temps, son cas fut réglé. Quant à l'autre, elle recula, trop grand pour elle, trop baraqué aussi. Celui là, elle mettrait longtemps avant qu'il lui tire une jolie révérence. En un rien de temps, et parce qu'elle réfléchissait en battant en retraite, ses reins rencontrèrent le métal rouillé d'une bagnole vers laquelle elle jeta un rapide coup d’œil.

Coffre ouvert, bien... Inutile de jouer de la lame donc, celle ci rejoignit la loge à sa cuisse tandis qu'elle attendait sagement que le toutou enragé ne se ramène. A sa hauteur, il tendit les bras, avec vitesse et en espérant qu'il ne colle pas les griffes dans ses cheveux, elle passa dessous et le poussa brusquement vers la caisse. Du monstre, ne restaient que des jambes battants dans le vide, le buste prisonnier de l'épave. Cette fois, la situation l'amusait, c'était ingénieux en somme... Ni une ni deux, Joe contourna le train arrière de la goule et empoigna les rebords du coffre pour ensuite le claquer directement sur sa sale trogne de pestiféré. Il n'emmerderait plus personne.

- Y 'en a d'autres ? Interrogea-t-elle en croisant le regard de Swann à quelques mètres. Ils sauraient lui dire, et si tel était le cas, elle avait suffisament d'énergie pour continuer, ce n'était que le début.