Re: A nice way to meet your special one
Dim 17 Déc 2017 - 21:33
Encore une fois, Sacha semblait se sentir coupable, et encore une fois, elle essayait tant bien que mal de le rassurer. C'était sûrement pour cette raison qu'il continuait encore et encore à lui raconter des bribes de sa vie. Il se montrait autant bavard parce qu'il était alcoolisé, certes. Mais avec n'importe qui d'autres comme interlocuteur, la conversation aurait très certainement tourné court. Pas avec elle. Parce qu'elle se montrait douce, rassurante. Parce qu'elle ne le regardait pas avec pitié ou dédain malgré son état. Parce qu'il semblait n'y avoir rien de mauvais dans ses réactions, juste de la pure gentillesse. Takeo avait l'alcool bavard, mais il pouvait aussi avoir l'alcool mauvais, très mauvais. Avec quelqu'un d'autre, cela aurait vite pu dégénérer. Mais avec cette rousse qu'il venait à peine de rencontrer, il ne ressentait pas l'envie de se mettre en colère, à aucun moment. Et c'était quelque chose qui ne lui était plus arrivé depuis bien longtemps.
« J'pouvais pas... » répéta t-il après elle, comme pour se convaincre lui-même. Il savait qu'il ne pouvait pas prévoir, mais il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Les protéger, cela aurait du être son objectif numéro un, à tout instant. Et il avait la sensation d'avoir trop laissé le quotidien prendre le dessus sur cela. Ici, avec leur nouvelle vie, il avait peu à peu relâché sa vigilance. Et il avait trop fait confiance dans la solidité de leur camp. Il se disait qu'il aurait dû être là pour eux, et ne pas compter uniquement sur leurs murs pour les protéger. Et pour cela, il culpabilisait. Et puis, que cela soit de sa faute ou non, le résultat était le même : il avait échoué. Encore.
Puis elle le prit par le bras pour lui indiquer qu'ils feraient mieux de rentrer. « T'inquiètes, je gèèère » assura t-il face aux inquiétudes de la rousse, alors qu'il n'était même plus capable de mettre un pied devant l'autre sans tituber. C'était un miracle qu'il n'avait pas encore vomi sur elle ! Ou peut-être était-ce parce qu'il l'avait déjà fait il n'y a pas si longtemps chez les Summer... « Moi ça va... niquel ! C'est eux qui vont pas ! » déclara t-il en indiquant l'étage de la maison de son index.
Par 'eux', il voulait dire les deux civils qu'il avait été obligé d'héberger suite aux pertes matérielles du au séisme. Deux gars dont il ne connaissait même pas le nom, d'ailleurs. Mais eux avaient un rythme de vie bien sérieux et encadré, qu'ils estimaient trop souvent dérangé par celui plus compliqué du japonais. Il faut dire qu'il rentrait souvent tard, et souvent plein, et qu'il ne cherchait pas vraiment à se montrer discret. Et puis, quand il a trop bu, il ronfle paraît-il. Mais ça, il ne pourra jamais le confirmer.
Alors ils lui reprochaient souvent, et la maison n'était pas vide de tensions. Parce que tête dure comme il était, Takeo n'était pas prêt à faire le moindre effort. S'ils n'étaient pas contents, ils pouvaient partir. C'était chez lui, c'était à eux de s'adapter. « Ils font que râleeeer. Mais EH ! J'men fiche, j'les emmerde ! C'est chez moi, ah oui ? » jura-t-il, juste avant de remarquer le chien de Sacha qui se roulait à quelques mètres d'eux.
« Eeeeeh, mais c'est ton chien ! » hurla t-il comme s'il venait d'avoir une illumination. En même temps, il avait eu le loisir de voir la gueule de l'animal en zoom x5 quelques minutes auparavant, alors il n'était pas prêt d'oublier à quoi il ressemblait. « Viens, on rentre, t'as froid » indiqua t-il à la demoiselle, avant de préciser « Il peut v'nir aussi, ton chien. J'men fous s'il réveille les aut' nazes »
Une fois de retour dans la cuisine, il s'adressa de nouveau à elle « T'veux manger un truc ? » Ce n'était pas forcément l'heure pour ça, mais il n'avait plus la notion du temps de toutes façons. Il lâcha la rousse et reporta ensuite son attention vers le chien, et fut pris d'une soudaine envie de le caresser. Pas la meilleure des idées. C'était soit l'odeur de l'alcool qu'il n'appréciait pas, ou tout simplement sa dégaine, mais Hulk sembla mécontent et se mit à grogner et à lui aboyer dessus. Surpris, Takeo eut un mouvement de recul. Et comme il ne tenait déjà pas très bien sur ses appuis, il tituba et chuta au sol.
« Argh... » se plaignait-il, adossé contre un meuble de cuisine. La chute n'avait pas été si terrible, mais il était retombé sur son flanc, pile là où demeurait le gros hématome que lui avait infligé Duncan. Il passa sa main sous son T-Shirt et dévoila sa vilaine blessure à Sacha. « Tout ça c'est la faute du barbu... » marmonna t-il. Et voilà qu'il était reparti.
« J'pouvais pas... » répéta t-il après elle, comme pour se convaincre lui-même. Il savait qu'il ne pouvait pas prévoir, mais il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Les protéger, cela aurait du être son objectif numéro un, à tout instant. Et il avait la sensation d'avoir trop laissé le quotidien prendre le dessus sur cela. Ici, avec leur nouvelle vie, il avait peu à peu relâché sa vigilance. Et il avait trop fait confiance dans la solidité de leur camp. Il se disait qu'il aurait dû être là pour eux, et ne pas compter uniquement sur leurs murs pour les protéger. Et pour cela, il culpabilisait. Et puis, que cela soit de sa faute ou non, le résultat était le même : il avait échoué. Encore.
Puis elle le prit par le bras pour lui indiquer qu'ils feraient mieux de rentrer. « T'inquiètes, je gèèère » assura t-il face aux inquiétudes de la rousse, alors qu'il n'était même plus capable de mettre un pied devant l'autre sans tituber. C'était un miracle qu'il n'avait pas encore vomi sur elle ! Ou peut-être était-ce parce qu'il l'avait déjà fait il n'y a pas si longtemps chez les Summer... « Moi ça va... niquel ! C'est eux qui vont pas ! » déclara t-il en indiquant l'étage de la maison de son index.
Par 'eux', il voulait dire les deux civils qu'il avait été obligé d'héberger suite aux pertes matérielles du au séisme. Deux gars dont il ne connaissait même pas le nom, d'ailleurs. Mais eux avaient un rythme de vie bien sérieux et encadré, qu'ils estimaient trop souvent dérangé par celui plus compliqué du japonais. Il faut dire qu'il rentrait souvent tard, et souvent plein, et qu'il ne cherchait pas vraiment à se montrer discret. Et puis, quand il a trop bu, il ronfle paraît-il. Mais ça, il ne pourra jamais le confirmer.
Alors ils lui reprochaient souvent, et la maison n'était pas vide de tensions. Parce que tête dure comme il était, Takeo n'était pas prêt à faire le moindre effort. S'ils n'étaient pas contents, ils pouvaient partir. C'était chez lui, c'était à eux de s'adapter. « Ils font que râleeeer. Mais EH ! J'men fiche, j'les emmerde ! C'est chez moi, ah oui ? » jura-t-il, juste avant de remarquer le chien de Sacha qui se roulait à quelques mètres d'eux.
« Eeeeeh, mais c'est ton chien ! » hurla t-il comme s'il venait d'avoir une illumination. En même temps, il avait eu le loisir de voir la gueule de l'animal en zoom x5 quelques minutes auparavant, alors il n'était pas prêt d'oublier à quoi il ressemblait. « Viens, on rentre, t'as froid » indiqua t-il à la demoiselle, avant de préciser « Il peut v'nir aussi, ton chien. J'men fous s'il réveille les aut' nazes »
Une fois de retour dans la cuisine, il s'adressa de nouveau à elle « T'veux manger un truc ? » Ce n'était pas forcément l'heure pour ça, mais il n'avait plus la notion du temps de toutes façons. Il lâcha la rousse et reporta ensuite son attention vers le chien, et fut pris d'une soudaine envie de le caresser. Pas la meilleure des idées. C'était soit l'odeur de l'alcool qu'il n'appréciait pas, ou tout simplement sa dégaine, mais Hulk sembla mécontent et se mit à grogner et à lui aboyer dessus. Surpris, Takeo eut un mouvement de recul. Et comme il ne tenait déjà pas très bien sur ses appuis, il tituba et chuta au sol.
« Argh... » se plaignait-il, adossé contre un meuble de cuisine. La chute n'avait pas été si terrible, mais il était retombé sur son flanc, pile là où demeurait le gros hématome que lui avait infligé Duncan. Il passa sa main sous son T-Shirt et dévoila sa vilaine blessure à Sacha. « Tout ça c'est la faute du barbu... » marmonna t-il. Et voilà qu'il était reparti.
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Re: A nice way to meet your special one
Dim 17 Déc 2017 - 21:52
« Ah il y a des gens ici ? » Chuchota-t-elle soudainement en se tournant vers la maison, surprise par cette découverte. Elle fit les gros yeux, étonnée, avant de revenir vers Takeo. Lui s’en moquait visible, aussi monta-t-il rapidement le ton pour montrer qu’il était toujours chez lui ici et que ceux gens là n’étaient pas les bienvenus. Elle prit une mine crispée : c’était un peu sa faute si le japonais était aussi agité, au bout du compte. Elle essaya de se faire toute petite dans sa couverture, alors qu’il lui signifia qu’ils pouvaient rentrer et que le chien était aussi invité. « Bon… » Murmura-t-elle en attrapant Hulk par son collier, pour le traîner presque jusqu’à l’intérieur.
Elle réussit à refermer derrière eux, profitant de la chaleur du foyer. Il lui demanda si elle avait faim, et elle secoua la tête, déclinant poliment sa proposition. Distraite, elle s’avança du côté du salon pour lui faire face, détailler l’endroit malgré la pénombre ambiante imposée par l’électricité coupée par endroit. L’aboiement de Hulk la fit sursauter et se retourner, pour voir que Takeo avait été aussi surpris qu’elle par la réaction de l’animal, et en avait même fini par terre !
«Eh, ça va ? » Fit-elle en se précipitant pour voir s’il n’y avait pas de casse. Penchée, les genoux pliés, elle prit une mine sincèrement soucieuse en le regardant. Et elle eut toute l’occasion d’admirer le large hématome qui recouvrait ses côtes, et qui lui arracha un froncement de sourcil. Elle en avait rarement vu d’aussi conséquent ! Elle n’avait cependant pas fait médecine, alors… « C’est une vilaine blessure… » Constata-t-elle.
Takeo ne semblait pas décidé à se relever tout de suite. Elle ne l’y força pas, restant à proximité pour voir s’il n’y avait pas eu plus.
«Le barbu ? » Questionna-t-elle. « L’un de ceux que vous avez rencontré dehors, c’est ça ? » L’histoire était encore à recomposée pour sa part, elle n’avait eu que de vagues échos ci et là, rien de très concret : « J’en ai entendu parler. »
Se délestant momentanément de sa couverture, la rouquine dégagea ses épaules, avant de remonter ses lunettes sur son nez. Là, elle se remit sur ses jambes et se redressa, ne se penchant que pour tendre la main vers Takeo pour qu’il s’en saisisse :
«Tu devrais te ménager un petit peu… » Confia-t-elle. « Viens. » Ajouta-t-elle doucement pour l’inviter à attraper sa paume tendue vers lui.
Lorsqu’il le fit, elle l’aida à se remettre à son tour debout, et le ménagea pour ne pas qu’il tire sur ses plaies et ses hématomes. Sacha parvint à le conduire jusqu’à son canapé, là où elle le relâcha dans la foulée pour l’y installer. Ça serait bien plus confortable que le sol de la cuisine, non ? Elle retourna dans la cuisine pour récupérer la couette, qu’elle amena jusqu’à lui, et elle le recouvrit de cette dernière avec précaution avant de se glisser à ses côtés.
Un peu gênée, elle tapota sur l’assise du canapé pour inviter Hulk à se rapprocher. L’animal le fit, mais bien plus qu’elle ne l’imaginait à la base : l’animal se permit même de grimper dessus, et de s’installer confortablement. Sacha se retrouva piégée entre Hulk d’un côté, qui s’étala pour poser sa tête sur l’accoudoir, et Takeo de l’autre, qui donnait l’impression de se faire absorber autant par la couette que par le canapé…
«Bon bon bon… » Murmura-t-elle distraitement, riant de gêne à nouveau. Ses lèvres se pincèrent, elle évita soigneusement le regard de son voisin en relevant le nez vers le plafond. La nuit n’était visiblement pas terminée.
Elle réussit à refermer derrière eux, profitant de la chaleur du foyer. Il lui demanda si elle avait faim, et elle secoua la tête, déclinant poliment sa proposition. Distraite, elle s’avança du côté du salon pour lui faire face, détailler l’endroit malgré la pénombre ambiante imposée par l’électricité coupée par endroit. L’aboiement de Hulk la fit sursauter et se retourner, pour voir que Takeo avait été aussi surpris qu’elle par la réaction de l’animal, et en avait même fini par terre !
«
Takeo ne semblait pas décidé à se relever tout de suite. Elle ne l’y força pas, restant à proximité pour voir s’il n’y avait pas eu plus.
«
Se délestant momentanément de sa couverture, la rouquine dégagea ses épaules, avant de remonter ses lunettes sur son nez. Là, elle se remit sur ses jambes et se redressa, ne se penchant que pour tendre la main vers Takeo pour qu’il s’en saisisse :
«
Lorsqu’il le fit, elle l’aida à se remettre à son tour debout, et le ménagea pour ne pas qu’il tire sur ses plaies et ses hématomes. Sacha parvint à le conduire jusqu’à son canapé, là où elle le relâcha dans la foulée pour l’y installer. Ça serait bien plus confortable que le sol de la cuisine, non ? Elle retourna dans la cuisine pour récupérer la couette, qu’elle amena jusqu’à lui, et elle le recouvrit de cette dernière avec précaution avant de se glisser à ses côtés.
Un peu gênée, elle tapota sur l’assise du canapé pour inviter Hulk à se rapprocher. L’animal le fit, mais bien plus qu’elle ne l’imaginait à la base : l’animal se permit même de grimper dessus, et de s’installer confortablement. Sacha se retrouva piégée entre Hulk d’un côté, qui s’étala pour poser sa tête sur l’accoudoir, et Takeo de l’autre, qui donnait l’impression de se faire absorber autant par la couette que par le canapé…
«
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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Re: A nice way to meet your special one
Lun 18 Déc 2017 - 12:44
La chute en soi ne lui avait pas fait si mal que ça, mais elle avait réveillé les douleurs dues à son énorme hématome, ainsi que les souvenirs qui allaient avec. Sacha se précipita vers lui, l'air soucieuse. Takeo ne voulait pas la regarder en face, et il se contentait de plisser les yeux et de tourner sa tête de gauche à droite en signe de plainte. Il ne reporta son attention vers la rousse que lorsqu'elle le questionna à propos du fameux barbu. Ce maudit barbu. Il fixa les jolis yeux verts de son interlocutrice, l'air attristé.
« Oui... on d'vait juste aller chercher une famille, mais ils étaient là... » En effet, ils n'avaient pas prévu de tomber sur un tel groupe. C'est sûrement pour cela que les choses étaient parties en vrille si rapidement. Disons-le clairement, ils n'avaient pas la composition d'équipe la plus adaptée à des négociations tendues. « Et moi, j'étais énervé... déjà énervé... » Le japonais n'était effectivement déjà pas de bonne humeur avant même de partir en expédition, entre ce tremblement de terre et ses histoires avec Stanley et Casey. Il était déjà d'une humeur exécrable lorsqu'il était arrivé à la caserne, alors forcément, ça n'a pas facilité les choses. « Le barbu, il m'a cherché... alors j'ai foncé... » Il soupira. « Il était plus grand, et plus gros, et... » Takeo fit semblant de se frapper le visage pour lui faire comprendre qu'il s'était fait tabassé. Puis il désigna du doigt les traces de coups qu'il restait sur son visage. « J'ai échoué... comme avec Lya... et Casey... et... » Kevin et Tom, mais il ne prononça pas leurs noms.
Puis Sacha l'aida à se remettre debout et le dirigea avec délicatesse vers le canapé. Takeo s'y affala littéralement, avant de la voir s'éloigner de lui. « Eh, pars p... » voulut-il la retenir, craignant qu'elle ne le laisse tout seul. Mais elle n'était allée que jusqu'à la cuisine, et elle revint avec la couette pour s'installer à côté de lui. Il poussa alors un véritable soupir de soulagement. Sa compagnie lui était trop agréable pour qu'il songe à s'en passer. Certes, depuis le début, il était en train de passer en revue tous les souvenirs qui le torturaient. Mais c'est quelque chose qu'il faisait quotidiennement de toute façon, dans sa tête, même lorsqu'il était seul. Surtout lorsqu'il était seul. Avoir quelqu'un à qui en parler, et qui lui donnait l'impression d'être écouté et compris, ça faisait du bien.
Confortablement installé sur le sofa, réconforté par la chaleur de la couette et la présence de la rousse à ses côtés, Takeo commença à se laisser aller. La journée avait été épuisante, la soirée encore plus, et il était exténué. Mais il remarqua alors le petit rire gênée de Sacha qui lui rappela alors qu'il avait encore des choses à dire.
« J'ai pas réfléchi... le barbu... j'étais en colère... » reprit-il. C'était tout le problème de Takeo. Il était bien incapable de réfléchir lorsqu'il s'énervait. Et il n'avait pas peur non plus, ce qui était dangereux. Avec un peu plus de jugeote, il aurait pu s'y prendre autrement pour affronter le viking. Mais quand la colère s'emparait de lui, il était stupide. « Je suis tout le temps... en colère... » précisa-t-il. Et comme il était tout le temps énervé, relation de cause à effet, il était tout le temps stupide aussi. Eh oui. « Avant déjà, Lya elle avait peur de moi... » déclara-t-il d'une voix plus faible tout en cherchant à mieux se redresser sur le canapé. « Elle a raison... j'suis pas gentil... mais c'est pour elle... elle comprend pas... j'pouvais pas être gentil... dehors, j'pouvais pas... » Il avait toujours été comme ça, prompt à s'emporter rapidement. Mais avant de reprendre contact avec sa fille, après son séjour en prison, il s'était calmé. C'est depuis l'épidémie qu'il avait renoué avec sa colère et sa violence. Au début, c'était pour sa fille, comme il était en train de le dire. Pour ne pas qu'elle meure de faim, il était prêt à tout. Et puis, rapidement, on se laisse submerger. Et on ne le fait plus par besoin. Juste par habitude.
Il tapa un petit coup sur la cuisse de Sacha pour attirer son attention. Son geste n'avait rien d'ambigu à ses yeux. Il était bien trop torché pour penser à cela. Il la regarda une fois de plus dans les yeux. « J'en ai marre tu sais... d'être tout le temps... en colère... » lui confia-t-il.
« Oui... on d'vait juste aller chercher une famille, mais ils étaient là... » En effet, ils n'avaient pas prévu de tomber sur un tel groupe. C'est sûrement pour cela que les choses étaient parties en vrille si rapidement. Disons-le clairement, ils n'avaient pas la composition d'équipe la plus adaptée à des négociations tendues. « Et moi, j'étais énervé... déjà énervé... » Le japonais n'était effectivement déjà pas de bonne humeur avant même de partir en expédition, entre ce tremblement de terre et ses histoires avec Stanley et Casey. Il était déjà d'une humeur exécrable lorsqu'il était arrivé à la caserne, alors forcément, ça n'a pas facilité les choses. « Le barbu, il m'a cherché... alors j'ai foncé... » Il soupira. « Il était plus grand, et plus gros, et... » Takeo fit semblant de se frapper le visage pour lui faire comprendre qu'il s'était fait tabassé. Puis il désigna du doigt les traces de coups qu'il restait sur son visage. « J'ai échoué... comme avec Lya... et Casey... et... » Kevin et Tom, mais il ne prononça pas leurs noms.
Puis Sacha l'aida à se remettre debout et le dirigea avec délicatesse vers le canapé. Takeo s'y affala littéralement, avant de la voir s'éloigner de lui. « Eh, pars p... » voulut-il la retenir, craignant qu'elle ne le laisse tout seul. Mais elle n'était allée que jusqu'à la cuisine, et elle revint avec la couette pour s'installer à côté de lui. Il poussa alors un véritable soupir de soulagement. Sa compagnie lui était trop agréable pour qu'il songe à s'en passer. Certes, depuis le début, il était en train de passer en revue tous les souvenirs qui le torturaient. Mais c'est quelque chose qu'il faisait quotidiennement de toute façon, dans sa tête, même lorsqu'il était seul. Surtout lorsqu'il était seul. Avoir quelqu'un à qui en parler, et qui lui donnait l'impression d'être écouté et compris, ça faisait du bien.
Confortablement installé sur le sofa, réconforté par la chaleur de la couette et la présence de la rousse à ses côtés, Takeo commença à se laisser aller. La journée avait été épuisante, la soirée encore plus, et il était exténué. Mais il remarqua alors le petit rire gênée de Sacha qui lui rappela alors qu'il avait encore des choses à dire.
« J'ai pas réfléchi... le barbu... j'étais en colère... » reprit-il. C'était tout le problème de Takeo. Il était bien incapable de réfléchir lorsqu'il s'énervait. Et il n'avait pas peur non plus, ce qui était dangereux. Avec un peu plus de jugeote, il aurait pu s'y prendre autrement pour affronter le viking. Mais quand la colère s'emparait de lui, il était stupide. « Je suis tout le temps... en colère... » précisa-t-il. Et comme il était tout le temps énervé, relation de cause à effet, il était tout le temps stupide aussi. Eh oui. « Avant déjà, Lya elle avait peur de moi... » déclara-t-il d'une voix plus faible tout en cherchant à mieux se redresser sur le canapé. « Elle a raison... j'suis pas gentil... mais c'est pour elle... elle comprend pas... j'pouvais pas être gentil... dehors, j'pouvais pas... » Il avait toujours été comme ça, prompt à s'emporter rapidement. Mais avant de reprendre contact avec sa fille, après son séjour en prison, il s'était calmé. C'est depuis l'épidémie qu'il avait renoué avec sa colère et sa violence. Au début, c'était pour sa fille, comme il était en train de le dire. Pour ne pas qu'elle meure de faim, il était prêt à tout. Et puis, rapidement, on se laisse submerger. Et on ne le fait plus par besoin. Juste par habitude.
Il tapa un petit coup sur la cuisse de Sacha pour attirer son attention. Son geste n'avait rien d'ambigu à ses yeux. Il était bien trop torché pour penser à cela. Il la regarda une fois de plus dans les yeux. « J'en ai marre tu sais... d'être tout le temps... en colère... » lui confia-t-il.
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Re: A nice way to meet your special one
Lun 18 Déc 2017 - 14:36
C’était comme si Takeo ne voulait plus qu’elle s’en aille désormais. Sacha s’était trouvé une ombre, qui parlait – beaucoup, et qui avait besoin d’elle pour survivre. Elle ne savait pas si elle devait en être flatté, ou si elle devait essayer de l’abandonner dans un coin sombre quand l’occasion se présenterait. La vérité, c’était que la rousse était trop humaniste pour laisser qui que ce soit en arrière. Peu importait la quantité d’alcool qu’il avait par litre de sang. Sourire doux sur le visage, elle scruta l’homme un instant alors qu’il lui répondait, et lui racontait l’histoire de ses blessures.
Un grand barbu, donc. Qui lui était littéralement passé dessus comme une locomotive. La rouquine esquissa une petite grimace, sachant pertinemment que ça devait être douloureux. Elle n’était peut-être pas une grande combattante, mais des courbatures et des coups, elle en avait eu et reçu comme un peu tout le monde. Il y avait eu quelquefois où Elias ne s’était pas montré tendre par exemple, et où elle en avait gardé des marques. Takeo avait essuyé quelques défaites dernièrement, importantes pour la majorité, de quoi le démotiver.
Elle comprenait donc. Pourquoi l’alcool. Pourquoi le désespoir. C’était pour noyer son chagrin. L’homme n’était pas en colère : il était juste profondément malheureux. La rousse pinça les lèvres et prit le temps de la réflexion avant de lui répondre :
«Il était peut-être plus en colère ou préparé à ça que toi. » Souffla-t-elle timidement. « Ou alors, il avait une très bonne raison de se battre et de gagner. Tu vois ce que je veux dire ? »
Une raison pour vivre, donc. C’était de ça dont elle parlait. La colère était un carburant qui fonctionnait dans l’immédiat, mais qui se tarissait et qui épuisait tout le système. C’était ainsi qu’elle le voyait, et ainsi qu’elle sentait que c’était. Toujours pensive, elle n’ajouta rien d’autres. Mais ce groupe, là, ils avaient une raison de rester en vie. Et vu la confrontation, ils avaient surtout un motif légitime pour se déchaîner. C’était en ça qu’elle trouvait la marche à suivre du groupe grotesque. Sauf qu’il n’y avait légitimement personne pour l’écouter désormais, alors… Tant pis.
Elle fit le point sur elle-même. Avait-elle des raisons de se battre, elle ? Ses doigts passèrent dans le poil ras de son animal. Ce dernier poussa un soupir de satisfaction, venant grogner de plaisir juste après avant de s’étaler davantage. Toujours coincée, elle retint un soupir. Qu’avait-elle à dire ? C’était elle qui s’était condamnée en s’installant ici.
«Pourquoi tu es en colère ? » Lui demanda-t-elle en se tournant vers lui brièvement, captant son regard.
Avec ses lunettes, elle parvenait à le voir distinctement. Ses traits fatigués, ses cheveux décoiffés, la gueule de bois qui le guettait aussi. C’était à lui de composer avec, mais cette nuit était consacrée à autre chose : elle allait l’empêcher de noyer davantage sa peine. Il fallait l’exprimer.
Un grand barbu, donc. Qui lui était littéralement passé dessus comme une locomotive. La rouquine esquissa une petite grimace, sachant pertinemment que ça devait être douloureux. Elle n’était peut-être pas une grande combattante, mais des courbatures et des coups, elle en avait eu et reçu comme un peu tout le monde. Il y avait eu quelquefois où Elias ne s’était pas montré tendre par exemple, et où elle en avait gardé des marques. Takeo avait essuyé quelques défaites dernièrement, importantes pour la majorité, de quoi le démotiver.
Elle comprenait donc. Pourquoi l’alcool. Pourquoi le désespoir. C’était pour noyer son chagrin. L’homme n’était pas en colère : il était juste profondément malheureux. La rousse pinça les lèvres et prit le temps de la réflexion avant de lui répondre :
«
Une raison pour vivre, donc. C’était de ça dont elle parlait. La colère était un carburant qui fonctionnait dans l’immédiat, mais qui se tarissait et qui épuisait tout le système. C’était ainsi qu’elle le voyait, et ainsi qu’elle sentait que c’était. Toujours pensive, elle n’ajouta rien d’autres. Mais ce groupe, là, ils avaient une raison de rester en vie. Et vu la confrontation, ils avaient surtout un motif légitime pour se déchaîner. C’était en ça qu’elle trouvait la marche à suivre du groupe grotesque. Sauf qu’il n’y avait légitimement personne pour l’écouter désormais, alors… Tant pis.
Elle fit le point sur elle-même. Avait-elle des raisons de se battre, elle ? Ses doigts passèrent dans le poil ras de son animal. Ce dernier poussa un soupir de satisfaction, venant grogner de plaisir juste après avant de s’étaler davantage. Toujours coincée, elle retint un soupir. Qu’avait-elle à dire ? C’était elle qui s’était condamnée en s’installant ici.
«
Avec ses lunettes, elle parvenait à le voir distinctement. Ses traits fatigués, ses cheveux décoiffés, la gueule de bois qui le guettait aussi. C’était à lui de composer avec, mais cette nuit était consacrée à autre chose : elle allait l’empêcher de noyer davantage sa peine. Il fallait l’exprimer.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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Re: A nice way to meet your special one
Lun 18 Déc 2017 - 20:41
Une très bonne raison de se battre et de gagner ? Probablement. Enfin, oui, clairement. A ce moment là, Joann avait exécuté l'otage, et Adrian avait donné le signal à leur exécution. Ils devaient se battre pour leur survie, porté en plus de cela par la perte de l'un des leurs. Takeo écoutait Sacha qui essayait de le rassurer et de trouver une excuse à ce qu'il considérait comme un échec, mais ce n'était pas suffisant. Lui aussi avait une bonne raison de se battre et de gagner. Il devait survivre, peu importe le prix. Car s'il mourrait, qui s'assurerait que sa fille soit en sécurité ? Il avait la meilleure des raisons, la seule qui comptait, et il avait quand même échouer. C'était impardonnable.
Il ne répondit pas à Sacha sur ce sujet. Et bien évidemment, il ne comprit pas les allusions qu'elle pouvait faire à la politique du camp, trop concentré sur ses propres souvenirs et problèmes. La façon de faire du camp, il la trouvait idiote aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Il avait toujours jugé dangereux de proposer à des groupes d'inconnus de les rejoindre. Et l'objectif ultime de rebâtir la civilisation à partir de Bainbridge, il s'en foutait royalement. Mais c'était cette politique qui lui permettait de mener les recherches pour sa fille, et qui devait lui permettre de la mettre en sécurité une fois retrouvé. Alors, il s'y accoutumait.
Il ne remarqua pas non plus que la rousse était coincé entre lui et le chien, et il s'enfonça un peu plus dans le canapé, quitte à la pousser un peu au passage. Puis il croisa de nouveau son regard lorsqu'elle lui demanda pourquoi il était en colère. C'était une bonne question, tiens. Lentement, il cala sa tête contre le dossier, et se mit à fixer le plafond, comme s'il réfléchissait. Il se souvint du discours que lui tenait son psychologue, à l'époque, quand il était en prison. Lui, il disait que c'était parce qu'au fond, il avait une faible estime de lui-même et qu'il était trop sensible au jugement d'autrui. Que cela remontait à son enfance, lorsque ses parents avaient décidé de déménager en Amérique contre son gré. Qu'il se sentait comme dévalorisé parce que son opinion n'était pas prise en compte, et qu'il avait trouvé ce moyen de défense, qu'il n'avait jamais lâché depuis. Takeo n'avait jamais vraiment été convaincu par ce discours, mais il y avait sûrement une part de vrai. Que ce soit avec sa fille, ou avec Casey, il avait eu cette sensation d'être rejeté malgré les efforts qu'il faisait, et cela devait alimenter sa colère, en un sens.
« Baaaah ! En prison le psy m'disait que c'était passque j'me sentais rejeter et que j'voulais qu'on m'accepte blah blah blah... mais c'des conneries ! » assura t-il. « C'est juste que tout l'monde m'éneeeerve ! » Il s'interrompit pour toussoter. « Dès que j'veux m'calmer, POUF ! » Il tapa des mains. « On m'fait chier ! Alors j'ménerve, passqu'il faut qu'ils comprennent qu'ils ont pas le d-droit d'me faire chier ! » déclara t-il sur un ton un peu plus fort. « Casey, Stanley, Barbu... m'faites pas chier putain ! » hurla t-il comme un enfant.
Il serait bien incapable de donner plus d'explications. Et tout ça l'avait un peu fatigué, alors à la fin de son discours, il se mit à gigoter pour trouver une position encore plus confortable. C'est ainsi qu'il se retrouva à blottir sa tête contre l'épaule de sa voisine, sans chercher à comprendre si cela la gênait.
« Et toi ? » commença t-il à l'interroger « T'es jamais en colère ? Personne t'fait chier ? T'as d"la chance...»
Il ne répondit pas à Sacha sur ce sujet. Et bien évidemment, il ne comprit pas les allusions qu'elle pouvait faire à la politique du camp, trop concentré sur ses propres souvenirs et problèmes. La façon de faire du camp, il la trouvait idiote aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Il avait toujours jugé dangereux de proposer à des groupes d'inconnus de les rejoindre. Et l'objectif ultime de rebâtir la civilisation à partir de Bainbridge, il s'en foutait royalement. Mais c'était cette politique qui lui permettait de mener les recherches pour sa fille, et qui devait lui permettre de la mettre en sécurité une fois retrouvé. Alors, il s'y accoutumait.
Il ne remarqua pas non plus que la rousse était coincé entre lui et le chien, et il s'enfonça un peu plus dans le canapé, quitte à la pousser un peu au passage. Puis il croisa de nouveau son regard lorsqu'elle lui demanda pourquoi il était en colère. C'était une bonne question, tiens. Lentement, il cala sa tête contre le dossier, et se mit à fixer le plafond, comme s'il réfléchissait. Il se souvint du discours que lui tenait son psychologue, à l'époque, quand il était en prison. Lui, il disait que c'était parce qu'au fond, il avait une faible estime de lui-même et qu'il était trop sensible au jugement d'autrui. Que cela remontait à son enfance, lorsque ses parents avaient décidé de déménager en Amérique contre son gré. Qu'il se sentait comme dévalorisé parce que son opinion n'était pas prise en compte, et qu'il avait trouvé ce moyen de défense, qu'il n'avait jamais lâché depuis. Takeo n'avait jamais vraiment été convaincu par ce discours, mais il y avait sûrement une part de vrai. Que ce soit avec sa fille, ou avec Casey, il avait eu cette sensation d'être rejeté malgré les efforts qu'il faisait, et cela devait alimenter sa colère, en un sens.
« Baaaah ! En prison le psy m'disait que c'était passque j'me sentais rejeter et que j'voulais qu'on m'accepte blah blah blah... mais c'des conneries ! » assura t-il. « C'est juste que tout l'monde m'éneeeerve ! » Il s'interrompit pour toussoter. « Dès que j'veux m'calmer, POUF ! » Il tapa des mains. « On m'fait chier ! Alors j'ménerve, passqu'il faut qu'ils comprennent qu'ils ont pas le d-droit d'me faire chier ! » déclara t-il sur un ton un peu plus fort. « Casey, Stanley, Barbu... m'faites pas chier putain ! » hurla t-il comme un enfant.
Il serait bien incapable de donner plus d'explications. Et tout ça l'avait un peu fatigué, alors à la fin de son discours, il se mit à gigoter pour trouver une position encore plus confortable. C'est ainsi qu'il se retrouva à blottir sa tête contre l'épaule de sa voisine, sans chercher à comprendre si cela la gênait.
« Et toi ? » commença t-il à l'interroger « T'es jamais en colère ? Personne t'fait chier ? T'as d"la chance...»
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Re: A nice way to meet your special one
Mar 19 Déc 2017 - 10:17
« En prison ? » Répéta-t-elle sans pouvoir cacher sa surprise sur le moment. Elle observa longuement Takeo. « Tu as fait de la prison ? » Son ton pouvait donner l’impression qu’elle le jugeait mais au fond, elle essayait surtout de comprendre. « Pourquoi ? » Demanda-t-elle avant de se sentir rougir.
Quelle audace ! Elle n’avait pas l’impression qu’il lui en tiendrait rigueur, néanmoins elle sentait qu’elle s’aventurait sur un terrain glissant. Il était fort possible qu’elle n’aime pas les mots qu’elle entendrait à la suite, par exemple. Mais Sacha avait aussi parfaitement conscience qu’absolument tout le monde se fichait de savoir si elle aimait ce qu’il se déroulait ou non devant ses yeux. On lui donnait des choses, des mots, des situations, des faits, en attendant d’elle qu’elle les garde pour elle et puis c’était tout. Comme à son habitude, elle allait s’y plier, mais elle ne pouvait plus se mentir à elle-même : souvent, ça lui pesait.
De savoir que personne ne l’écoutait, que personne ne cherchait à la comprendre, alors qu’on lui demandait tout l’inverse. Sacha se sentait seule, et par-dessus tout, elle se sentait abandonnée. Il n’y avait bien que Beatriz pour vraiment la voir comme elle était, avec qui elle se savait suffisamment en sécurité pour parler librement, pour se laisser aller à des confessions. Mais Bea était une exception dans le campement, la plus notable et la plus douce d’entre elle, dont elle pouvait profiter – quand elle avait le temps. Ça ne suffisait pas toujours, mais la rousse essayait bon gré mal gré de s’en contenter.
De ce fait, les questions de Takeo la figèrent. Elle tourna un regard curieux vers lui, comme pour essayer de voir s’il était sérieux. Jamais en colère ? Si, ça lui arrivait. Mais Sacha ne savait pas gérer la colère, alors lorsqu’elle se sentait furieuse, elle pleurait. Personne pour la faire chier ? Elle était la victime de tellement de gens qu’elle ne parvenait même plus à en faire le tour ! La plus notable ? Joann. Non, elle n’avait pas de la chance. En fait, Takeo n’avait pas la moindre idée d’à quel point elle enviait sa place : pouvoir exprimer aussi librement sa colère, c’était une bénédiction quand on était incapable de se faire respecter.
«Non, je… » Même la, la rousse n’osa pas se plaindre alors que c’était une occasion immanquable. Mais ses petits tracas auraient l’air parfaitement ridicule à côté de ceux du japonais, et elle avait honte d’en profiter. « C’est pas pareil que pour toi… » Tenta-t-elle au moins pour délier ses mots, essayer de faire des phrases avec du sens… « Tout le monde se moque de savoir si… Si je suis en colère ou malheureuse ou… Ou des trucs comme ça. » Admit-elle avant de hausser les épaules. « C’est pas très important de toute façon. »
Voilà qui, malheureusement, résumait absolument toute sa vie.
Quelle audace ! Elle n’avait pas l’impression qu’il lui en tiendrait rigueur, néanmoins elle sentait qu’elle s’aventurait sur un terrain glissant. Il était fort possible qu’elle n’aime pas les mots qu’elle entendrait à la suite, par exemple. Mais Sacha avait aussi parfaitement conscience qu’absolument tout le monde se fichait de savoir si elle aimait ce qu’il se déroulait ou non devant ses yeux. On lui donnait des choses, des mots, des situations, des faits, en attendant d’elle qu’elle les garde pour elle et puis c’était tout. Comme à son habitude, elle allait s’y plier, mais elle ne pouvait plus se mentir à elle-même : souvent, ça lui pesait.
De savoir que personne ne l’écoutait, que personne ne cherchait à la comprendre, alors qu’on lui demandait tout l’inverse. Sacha se sentait seule, et par-dessus tout, elle se sentait abandonnée. Il n’y avait bien que Beatriz pour vraiment la voir comme elle était, avec qui elle se savait suffisamment en sécurité pour parler librement, pour se laisser aller à des confessions. Mais Bea était une exception dans le campement, la plus notable et la plus douce d’entre elle, dont elle pouvait profiter – quand elle avait le temps. Ça ne suffisait pas toujours, mais la rousse essayait bon gré mal gré de s’en contenter.
De ce fait, les questions de Takeo la figèrent. Elle tourna un regard curieux vers lui, comme pour essayer de voir s’il était sérieux. Jamais en colère ? Si, ça lui arrivait. Mais Sacha ne savait pas gérer la colère, alors lorsqu’elle se sentait furieuse, elle pleurait. Personne pour la faire chier ? Elle était la victime de tellement de gens qu’elle ne parvenait même plus à en faire le tour ! La plus notable ? Joann. Non, elle n’avait pas de la chance. En fait, Takeo n’avait pas la moindre idée d’à quel point elle enviait sa place : pouvoir exprimer aussi librement sa colère, c’était une bénédiction quand on était incapable de se faire respecter.
«
Voilà qui, malheureusement, résumait absolument toute sa vie.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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Re: A nice way to meet your special one
Mar 19 Déc 2017 - 19:15
Lorsqu'elle tiqua sur le fait qu'il avait fait de la prison, Takeo écarquilla les yeux. Comme s'il venait de se rappeler que c'était quelque chose dont il n'avait jamais parlé à personne ici, et qu'il venait de faire une bourde. Il fixa encore la rousse quelques secondes, se demandant s'il pouvait vraiment aller jusqu'au bout. Même bourré, il gardait encore de la retenue lorsque ce sujet venait sur la table. Parce que c'était quelque chose qui lui pesait, pour lequel il se sentait toujours coupable. Il savait que rien ne pouvait excuser ce qui s'était passé ce soir là. C'était de sa faute, totalement de sa faute. Ce qu'il avait fait était des plus détestables. Et vraiment, là tout de suite, il ne voulait pas que Sacha le déteste. Son jugement lui paraissait tellement important. Mais sans trop savoir pourquoi, il ne voulait pas lui mentir non plus.
« Il faut p... il faut pas que tu m'détestes, d'accord ? » voulut-il lui faire promettre comme si cela était suffisant pour le protéger. « Ma mère v'nait de mourir... ma copine me lâchait pas... drogue, alcool... je sors, pour changer les idées... et puis... » Il prit une petite pause, comme pour se donner du courage. « Dispute avec un inconnu... Il insulte moi, puis ma mère. On s'est battu et je l'ai... » Il n'avait pas besoin d'aller jusqu'au bout, le ton de sa voix parlait pour lui. « J'arrivais pas m'arrêter... mais j'voulais pas... »
Il baissa les yeux, honteux. Il n'était pas dans son état normal le soir de l'accident, et c'était tout un concours de circonstances qui l'avait poussé à péter un câble cette nuit là, mais il n'avait pas d'excuses. La culpabilité le rongeait, surtout depuis qu'il avait vu la famille du défunt en larmes lors de son procès. C'était un dérapage aux conséquences désastreuses. Il avait gâché la vie de cette famille, ainsi que la sienne. Takeo gigota encore quelques instants, avant de placer son index sur les lèvres de Sacha. « Mais shhhht ! Tu dois l'dire à personne, jamais ! » lui demanda-t-il d'une voix presque suppliante.
« Lya, elle est née quand j'étais en prison... elle avait 8 ans la première fois que j'lai v-vu... mais c'est ma fille, hein ? » La vérité, c'était que Stephan, le beau-père, était plus en droit d'être considéré comme le papa que lui. Il le savait, mais ça lui faisait tellement mal de devoir l'admettre.
Puis il écouta ce que Sacha avait à dire, concernant ses propres colères. Comme quoi tout le monde s'en fichait, que ce n'était pas important. Takeo se redressa, quittant l'épaule de la rousse sur laquelle sa tête se reposait jusqu'ici. Il tourna le visage vers elle, avant de lui faire le signe 'non' avec sa tête et son index en même temps.
« Si t'es triste, alors c'est important ! Tu dois pas les l-laisser t'faire chier... » assura-t-il « … quand ça t'énerve, il faut l'dire... personne doit t'faire chier, non non... » Puis il reposa sa tête sur le dossier comme s'il était en train de comater.
« Il faut p... il faut pas que tu m'détestes, d'accord ? » voulut-il lui faire promettre comme si cela était suffisant pour le protéger. « Ma mère v'nait de mourir... ma copine me lâchait pas... drogue, alcool... je sors, pour changer les idées... et puis... » Il prit une petite pause, comme pour se donner du courage. « Dispute avec un inconnu... Il insulte moi, puis ma mère. On s'est battu et je l'ai... » Il n'avait pas besoin d'aller jusqu'au bout, le ton de sa voix parlait pour lui. « J'arrivais pas m'arrêter... mais j'voulais pas... »
Il baissa les yeux, honteux. Il n'était pas dans son état normal le soir de l'accident, et c'était tout un concours de circonstances qui l'avait poussé à péter un câble cette nuit là, mais il n'avait pas d'excuses. La culpabilité le rongeait, surtout depuis qu'il avait vu la famille du défunt en larmes lors de son procès. C'était un dérapage aux conséquences désastreuses. Il avait gâché la vie de cette famille, ainsi que la sienne. Takeo gigota encore quelques instants, avant de placer son index sur les lèvres de Sacha. « Mais shhhht ! Tu dois l'dire à personne, jamais ! » lui demanda-t-il d'une voix presque suppliante.
« Lya, elle est née quand j'étais en prison... elle avait 8 ans la première fois que j'lai v-vu... mais c'est ma fille, hein ? » La vérité, c'était que Stephan, le beau-père, était plus en droit d'être considéré comme le papa que lui. Il le savait, mais ça lui faisait tellement mal de devoir l'admettre.
Puis il écouta ce que Sacha avait à dire, concernant ses propres colères. Comme quoi tout le monde s'en fichait, que ce n'était pas important. Takeo se redressa, quittant l'épaule de la rousse sur laquelle sa tête se reposait jusqu'ici. Il tourna le visage vers elle, avant de lui faire le signe 'non' avec sa tête et son index en même temps.
« Si t'es triste, alors c'est important ! Tu dois pas les l-laisser t'faire chier... » assura-t-il « … quand ça t'énerve, il faut l'dire... personne doit t'faire chier, non non... » Puis il reposa sa tête sur le dossier comme s'il était en train de comater.
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