Joy était déterminée à retrouver le gamin avant leurs camarades. Il faut dire que les cris qui résonnaient, de l'autre côté de la porte d'ou ils étaient arrivés, étaient inquiétants et ne présageaient rien de bon quand à l'avenir du gamin, s'il tombait entre les mains de Jason ou de Jenna. Alors, après avoir examiné le plan, le duo se précipita vers la seconde porte qui se trouvait à quelques pas. Le routier, s'était, bien évidemment, préparé à se retrouver face à face avec le gosse. Mais, il avait toujours cette angoisse quand à savoir comment celui-ci réagirait ? En fait, tout dépendait de s'il était armé ?

En réalité, le brun n'espérait qu'une seule chose : que le gamin se soit tiré loin d'ici. De cette manière, ils n'auraient pas de choix cornéliens à faire. Mais, quand Joy déverrouilla la porte et l'ouvrit, le barbu resta immobile tout en apercevant le gosse qui se tenait devant lui avec une arme à la main. En fait, il ne savait plus ce qu'il devait faire et resta sans voix à observer le môme. Ce temps d'hésitation, fut bref mais, il fut suffisamment long pour que le gamin appuie sur la détente.

Quand la détonation résonna, Clayton pensa tout de suite que sa dernière heure était arrivée. Mais, heureusement, la balle se logea dans le mur qui se trouvait derrière lui. En tout cas, Joy fut réactive car la jeune femme se jeta immédiatement sur lui, le désarma et l'immobilisa sur le champ. Le cœur battant, Clay déclara alors : - « Putain de merde ! J'ai bien cru que j'allais y passer ! » Et puis, il jeta un rapide coup d'oeil vers le lieu ou était leurs amis. Ils avaient très certainement entendu le coup de feu et ils ne tarderaient sans doute pas à arriver pour s'occuper du gosse ? Alors, il déclara aussitôt à Joy : - « Ils vont arriver ! On va l'attacher et on va les convaincre de ne pas y toucher ! Ok ? »

Une fois Jason soigné, je me redressais pour aller voir le dernier vivant des cannibales. Il ne nous était plus vraiment d’une utilité capitale maintenant qu’il était totalement dans les foins à cause de l’action de Jenna. La douleur de son doigt en moins en plus du trou qu’il avait dans dos avait eu raison de lui. C’était visiblement une petite nature, enfin, je ne me posais pas la question plus longtemps.

- Ce connard est tombé dans les vapes. Il faudrait attendre qu’il se réveille pour qu’il nous soit utile alors, je pense que la décision le concernant est prise.

Je sortais mon couteau que j’avais rangé pendant que je soignais son frère pour lui planter dans la tempe, pas raison d’y passer plus de temps de toute façon, il n’allait pas hurler à la mort et il avait déjà assez souffert comme ça. Alors que je faisais ça, je me retournais vers mon frère alors qu’un coup de feu se fit entendre, je ne savais pas ce qui était en train de se passer maintenant, mais c’était le bordel en tout cas. J’étais toujours ne train de le regarder avant de prendre dans mes bras la femme qui était toujours en train de trembler.

- T’en fais pas tout ira bien, on devrait bientôt sortir d’ici. Tu vas revoir la lumière du jour.

Peut-être qu’il faisait déjà nuit dehors, je n’en savais rien. En tout cas, je la portais en direction du coup de feu. Jason devant moi et Jenna déjà partie devant ou encore derrière, j’avoue que je n’en avais rien à foutre d’elle à cet instant présent. C’était comme si elle n’existait plus. J’arrivais rapidement devant la bonne porte. Remarquant le gamin dans la pièce, c’était un truc de régler. Je ne savais pas trop ce qui allait se passer maintenant, mais il était évident que je ne voulais pas qu’on ramène ça avec nous dans la voiture peut être qu’il se jetterait sur nous pour nous manger. Je regardais le gamin puis les deux autres. Je ne savais pas trop quoi dire ou faire pour le coup. J’aurais pu faire une remarque, mais je n’en savais trop rien en cet instant. C’était clairement un truc que je n’avais pas envie de gérer.

- Vous savez quoi, je vous laisse gérer ça, je veux ne rien savoir, moi je vais aller me chercher des fringues qui ne puent pas et à elle aussi.

Ou comment refiler la patate chaude aux autres, d’après une des cannibales, il n’y avait personne d’autre ici alors autant en profiter et commencer les fouilles. C’était ce qui était prévu de toute façon.

Jenna était haletante. D’accord elle avait manqué de sang-froid et avait dégoupillée complètement en essayant de faire bouffer un doigt de l’homme à une des femmes mais ce n’était pas cela qui la mettait sur les nerfs à cet instant. Comment Merl avait osé la gifler et la plaquer contre le mur ? Comment avait-il osé la toucher ? Elle avait serré son couteau si fort entre ses doigts que ma main lui faisait un mal atroce. Elle avait repoussé une envie monstrueuse de s’en prendre à lui, de lui montrer une bonne fois qu’on ne la touchait pas. Elle s’était vue l’espace d’un instant lui enfoncer la lame à travers le ventre mais l’assaut soudain des deux femmes sur les frères Rogers l’avait tirée de cette pensée et fait un peu redescendre sur terre.

Cependant elle n’avait pas bougé d’un millimètre, laissant les Rogers se débrouiller seuls face à leurs assaillantes. De toute façon ils pouvaient assurer sans problème. Deux hommes face à deux femmes le débat serait vite réglé et puis de toute façon elle n’avait pas l’envie de les aider à ce moment-là. Elle fixait les deux frères des yeux alors qu’ils étaient en train de mettre fin à la vie de ces saloperies de cannibales. Alors que Merl se décidait à quitter la pièce pour rejoindre sûrement Joy et Clayton plus loin, Jenna se retrouvait seule avec Jason et les trois cadavres.

« Tu diras à ton frère que j’l’aime bien mais prochaine fois qu’il me touche … » Elle laissait la phrase en suspens comme pour faire planer une menace sérieuse sur la situation. Remettant le couteau dans son dos bien harnaché Jenna s’équipait de son arme à feu en vérifiant auparavant les balles restantes dans le chargeur « On me touche pas … j’déconne pas ! »

Lorsque le coup de feu retentit un peu plus loin dans la direction de Joy et Clayton, Jenna soupira lourdement avant de partir les rejoindre « Putain … ça va jamais s’arrêter ce merdier » Elle avait le regard noir et était à bout de nerf. Dans son esprit, faire la différence entre les amis et les ennemis devenait de plus en plus compliqué.

La nouvelle porte enfin passée, le duo fit enfin face à l'enfant. Entre eux se dressent deux canons, celui de Joy et celui de l'enfant. Impossible pour la blonde de tirer, alors elle leva simplement une de ces paumes en l'air en signe de paix. Ce qui n'eut pas du tout l'effet escompté, le jeune en panique tira dans la direction de Clayton et la furieuse en manqua en battement de cœur. La seconde d'après elle sauta sur le gamin pour attraper son poignet et le tordre pour y faire tomber l'arme lourdement au sol. Suite à quoi, elle amena la main saisit dans le dos du protagoniste en une clé de bras bien maîtrisée.  Ce pauvre Swann avait tellement subi cette technique pendant sa jeunesse que la prise fut parfaitement réalisée et sous la douleur provoquée l'enfant posa les deux genoux à terre.

"Sssshhhtt... Du calme putain... on va pas te faire de mal." Le bras libre de la blonde - blonde qui se trouvait maintenant dans le dos de l'enfant - passa à la naissance de son cou, juste au dessus du torse pour parfaire son emprise. "Mais bordel on va pas attacher un gosse Clayton ! Il est terrifié et c'est bien normal, tu en aurais fait autant à sa place !" Pas question de le ligoter pour le traumatiser davantage, cependant l'idée de le protéger de la bande de psychopathes qu'ils traînaient, ça, c'était bien vu. "Je vais rester dans cette pièce et le calmer, tu peux continuer les fouilles et fermer la porte derrière toi." Elle n'en relâcha pas pour autant le gamin, c'était trop tôt encore mais desserra tout de même sa prise en libérant un peu plus son bras. Elle vint ensuite approcher ses lèvres de la petite oreille pour y murmurer quelques mots : "Comment tu t'appelles Rambo ? Moi c'est Joy et le grand c'est Clayton." Les présentations faites, elle n'insista pas et le laissa répondre à son rythme en espérant qu'il veuille bien coopérer.

Jason ne broncha pas en voyant son frère abattre le dernier cannibale, alors inconscient. Ils ne pouvaient de toute façon pas en laisser un seul en vie. Il était bien plus occupé à vérifier l'état de sa blessure, que son aîné venait de traiter. Il faudrait vraiment qu'il essaie de se tenir tranquille ces prochains temps, surtout après avoir vu un docteur en rentrant. Tout aurait pu se passer tranquillement lorsque Merl prit sa protégée dans ses bras pour l'emmener en direction du coup de feu. Le blond s'apprêtait à lui emboîter le pas lorsque l'intervention de Jenna l'interrompit net. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle avait choisi les pires propos du monde à lui tenir. Il ne fallait jamais menacer un Rogers devant l'autre Rogers. C'était une règle primaire de survie, aussi essentielle que de ne pas se mettre à courir nue et désarmée devant une horde de rôdeurs pendant la mauvaise période du mois. Une question de bon sens, en somme. Alors comme ça, cette nana se croyait trop sacro-sainte pour être touchée ? Le jeune homme lutta avec une véritable flambée de colère, et il serra les poings si fort que ses jointures en blanchirent. Il dut lutter contre une envie souveraine de l'attraper par la gorge pour la plaquer contre le mur sans que ses pieds ne touchent le sol. Et de serrer, serrer, serrer encore... jusqu'à ce que l'air lui manque et que les yeux lui sortent de la tête. Jusqu'à ce que la marque de ses doigts reste imprimée comme un tatouage indigo sur la chair blanche et délicate de sa gorge. Il se contenta finalement de la toiser de toute sa hauteur en se rapprochant dangereusement d'elle, et de lui lancer un regard glaçant, lourd de menaces.

« Si tu touches à un cheveu de mon frère... Ce que j'ai fait à cette salope sera une partie de plaisir en comparaison de ce que je vais te faire subir.

Jason n'ajouta rien, et il suivit son frère d'un air décidé, tâchant d'évacuer sa colère. Jenna lui avait donné une excellente raison de vouloir se débarrasser d'elle. En arrivant auprès de Clayton, Joy et du gamin, il resta un moment silencieux. Puis, il alla prendre Clayton à part pour lui grogner quelques mots à voix basse.

- On a fait la peau à tous les cannibales. Et ce gosse... on peut pas le laisser partir vivant. Il est pas mieux que les autres. »