L'irruption soudaine de Loana une seconde seulement après avoir tambouriné sur sa porte fit sursauter la grecque. Elle darda ses yeux ronds sur la jeune femme, avant que la mention d'étrangers armés ne lui fasse froncer les sourcils. Elle laissa tomber son calepin sur le matelas, et récupéra son arme à feu rangée dans son armoire, alors que la psychologue s'était déjà éclipsée. Les récits de Roza et Andrea lui revinrent violemment à l'esprit, la forçant à envisager le pire avant même de découvrir l'identité des invités surprise. Sur le chemin de l'extérieur, Elena rencontra Quinn dont elle saisit rapidement le bras. « Garde les petits à l'intérieur. »

Dehors, la jeune femme accéléra l'allure jusqu'à parvenir à hauteur de l'attroupement. Quand elle croisa les regards graves de ses partenaires, la brune sentit un poids lui broyer l'estomac. C'était sérieux. Assez pour laisser l'inquiétude planer autour des habitants du ranch. Et comme Elena était arrivée à l'instant même où l'homme menant le groupe d'inconnus demanda à parler aux dirigeants, elle se faufila entre les siens et s'arrêta, le visage fermé, bien en évidence. Près de Carmen. « De quelle nature, cet accord ? » lança-t-elle en dévisageant tour à tour les silhouettes qui se tenaient près du blond. Ils ne lui inspiraient rien de bon, et quelque chose dans leur attitude lui soufflait qu'ils n'étaient pas ici pour leur proposer une alliance comme Sélène...

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Discuter... La voix de ce type lui fit une sale impression, néanmoins que pouvait-elle faire d'autre que le croire sur parole ? Se méfier en silence, se méfier pour la simple et bonne raison que ces cinq là n'avaient encore sorti d'armes, ni ne les avaient menacé et elle ne lancerait guère les hostilités. Reyns dépeignait leurs traits pour se les remémorer plus tard car elle espérait les voir partir. Les sourires de certains invitaient déjà son échine à se couvrir de frissons. Légèrement en retrait, l'épaule d'Axel devant elle, simplement ses cils suivaient le mouvement des lèvres du grand blond aux yeux de givre. Elle ne pipait mot, préférant laisser faire les têtes pensantes de son groupe, elle imprimait simplement ce qui s'échangeait et fixait ces invités jusqu'à ce que le vent soulève les cheveux bruns d'une d'entre elle.

Son cœur loupa de multiples battements, ses jambes semblaient ne plus la soutenir si bien qu'elle agrippa le bras de Finan à ses côtés avant de détourner brièvement le regard pour croiser le sien. Les mots ne sortaient pas, pourtant maints flashs désagréables lui assaillaient l'esprit à la cadence trop brusque de son cœur et du sang qui déjà battait entre ses tempes.

- C'est.....c'est elle. Souffla-t-elle si peu fort que Finan aurait sans doute du mal à comprendre.

La pression qu'elle exerçait contre le bras de son ami, ses ongles qui rentraient presque dans les fibres de sa manche pour rencontrer son épiderme, suffisaient sans doute pour l'éclairer. Meg voulut prononcer son prénom mais rien ne sortit de ses lèvres sinon des inspirations saccadées. Discuter...... c'était ce qu'avait soutenu ce qui semblait être leur chef, néanmoins cette fille.... cette brune, Meg savait qui elle était et se souvenait qu'elle n'avait pas conversé longuement avec elle avant de la démolir. Rien ne sortait néanmoins, rien ne lui venait, sinon l'alarme assourdissante qui hurlait dans son crâne à peine l'avait-elle reconnu, à peine osait-elle maladroitement croiser ses billes sombres.

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Certains regards ne trompaient pas. Et l'expression d'Ashley ou la petite crise de panique qu'était en train de couver Meg n'auguraient rien de bon. D'un geste de bras, elle parvint à atteindre cette dernière qui se cramponnaient à l'Irlandais alors qu'Elena exigeait de connaître la nature de l'accord. Profitant que personne n'observait son comportement, elle parvint à attirer l'attention de la métisse. Reprends toi immédiatement. murmura t-elle d'une voix si basse qu'elle seule put l'entendre. Ne montre jamais tes émotions comme ça. Sinon, tu pars perdante. exigea t-elle d'une voix un peu sèche, avant de lui offrir tout de même un regard lourd d'empathie. Elle ne pouvait que supposer qu'il s'était passé quelque chose de grave mais dans tous les cas, ils ne risquaient pas de la toucher avec les deux tanks qu'elle pouvaient former Elena et elle si les choses tournaient mal.

D'ailleurs, elle revint rapidement aux côté de sa soeur d'arme, lui murmurant brièvement en Navajo. Je n'aime pas ça. Elle avait beau cracher sur cette langue, elle devait bien admettre que pour dialoguer sans se faire comprendre, c'était du luxe. D'autant maintenant qu'Elena en connaissait certaines bases...

Elle n'aimait pas leur tête, très clairement. Entre le présentateur télé qui leur servait de chef, les renfrognés et la tête de psychopathe que pouvaient arborer certain, c'était d'avantage le genre de situation qui lui donnait envie de leur fendre le crâne avec son arme et de poser les questions ensuite.

Entendre les messes basses des deux zozos pas loin lui courait fortement sur le harricot. mais elle restait calme, observant simplement de son regard impassible, les détaillant tous, passant au crible chacun d'eaux, leurs réactions, leurs mimiques, ce que pouvait dire leurs âmes au travers de leurs regards.
Un petit troupeau de moutons, c'était ça qu'elle voyait en face d'eux, un petit troupeau amassé pour ne pas perdre une miette de ce qu'il se dit avant la tonte. Toujours aussi silencieuse elle écouta l'aîné parler, leur proposer un deal, leur transmettre ce qu'ils désiraient au fur et à mesure.

Acte 1: se présenter, ou non. Mais demander à voir les responsables, ça c'était fait et ces derniers semblaient venir au fur et à mesure, et qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit des visages qu'elle ne connaissait que trop bien.

Glissant son regard vers le blond lorsqu'il s'adressa rapidement à elle, la rousse esquissa un millième de seconde un très très vague sourire en coin. Ashley. Ashley était donc là, et en vie, si ça se trouve sa gosse était morte... Elle n'en savait rien, mais débarqua ensuite une autre tête qu'elle avait croisé il y a plus d'un an, la navajo. Elle ne s'en souvenait guère en fait, mais elle avait ce visage assez atypique qui marque les esprits. .C'était toujours étrange de revoir certains visage après tant de temps. Des gens qui jadis elle avait peut-être sut apprécier.

Croisant alors les bras elle les scrutait toujours, avant de soupirer légèrement, patientant qu'ils se bougent le cul pour causer ou du moins fasse un truc pas trop con. Ou pas.
Une jeune femme pris alors la parole et l'ancienne barmaid darda son regard glacial sur elle. Tiens donc une qui semblait sortir du lot, avec ce qu'il semblerait de l'éloquence. Peut-être était-elle le berger du troupeau !?

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Pia, pia, pia. Ça avait l’air de pinailler comme dans un poulailler en face. En même temps, ils avaient tous bien l’air d’une bande de poules mouillées. Au moins, ils étaient assez malins pour ne pas se montrer hostiles et oh : une brune au visage fermé et au regard perçant s’adressait enfin aux arrivants. Sérieusement ? Elle était putain d’intense. Si ce jour était celui où Victoria décidait de virer sa cuti, c’était elle qu’elle se taperait jusqu’à la fin des temps. Jetant un œil en biais à la rouquine, la pigiste constata que cette dernière n’avait pas l’air de desserrer les mâchoires. Peut-être que Zack lui avait collé les molaires à la glue pour qu’elle ne fasse par tout capoter en l’ouvrant ? Raaah… heureusement qu’elle était là.

- L’genre d’accord qui va changer vot’vie ! Prit-elle l’initiative de répondre.

Un grand sourire égaya son visage laiteux, un vrai contraste avec toutes ces tronches de constipés. Une expression totalement surjouée mais avec autant d’année de pratique, son jeu d’actrice méritait au moins un oscar. Vu que visiblement, la tête de hibou fâché du big boss n’inspirait pas confiance, il fallait essayer avec quelqu’un qui avait un peu plus le sens des relations humaines. Après tout, de manière générale : c’était elle qui rencontrait les groupes étrangers.

- Z’affolez pas dès le réveil, poursuivit-elle en décroisant les bras, on veut vraiment pas d’problèmes. Si vous n’avez pas eu vot’ café du matin, cet homme se f’ra un plaisir d’tout vous expliquer autour d’une tasse, conclut Victoria en désigna Zack.

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Déciment, ils ne risquaient pas de se taire derrière, songea Carmen en écoutant les multitudes de murmure dans son dos. C'était quoi cette manie de chuchoter constamment de la sorte ? Une seconde, il lui sembla que la rouquine lui disait quelque chose bien qu'elle ne s'attarda pas d'avantage sur son visage. Chacun de ses muscles se tendait naturellement, prête à l'attaque au moindre mouvement brusque de l'un d'entre eux, bien qu'elle ne paraisse relativement décontractée d'apparence.
En face, une brune prit la parole avec le même sourire hypocrite que le leader, parlant même d'un café pour en discuter, de cette fameuse proposition qui changerait leur vie. Ben voyons. Carmen fit un effort surhumain pour ne pas lever les yeux au ciel face à cette remarque, et parvint même à écouter sagement le ton enjouée de la femme qui semblait elle, en revanche avoir bu beaucoup trop de caféine pour être aussi survoltée dans sa façon de parler.

Elle n'eut même pas besoin d'échanger un regard avec Axel, Ashley ou Elena pour savoir qu'ils pensaient tous la même chose de leur idée de café. Isha éventuellement aurait été capable de dire oui et encore... Au vu de l'affolement de certains elle doutait fort que l'idée soit approuvée par qui que ce soit. Un infime sourire en coin naquit sur ses lèvres l'espace d'une seconde, avant qu'elle ne prenne à son tour la parole pour calmer tout de même les ardeurs de ceux d'en face.

Il s'avère que nous sommes tous présents, alors ne faites pas durer le suspense. Nous vous écoutons.

Sa voix s'était élevée, calme et avec cette assurance à toute épreuve qu'elle parvenait à maintenir. Sans pour autant sourire, elle détourna le regard de la brune pour ramener ses yeux noirs vers le dénommé leader, attendant la suite. Ce n'était certainement pas elle qui ferait les présentations la première. Mais au moins, on ne pourrait pas lui reprocher de les avoir regardé de travers.

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