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Jefferson et Ludwig avaient passé une partie de la soirée de la veille, et de la matinée ici présente pour mettre un point final à quelques outils qui pourraient certainement les aider à prendre l'avantage dans la bataille qu'ils auraient à mener. Artificiers et scientifiques à la frontière de la fin du monde... Avec de l'aluminium, des balles de ping-pong et d'autres petits objets -ainsi que le fameux salpêtre en suffisance, le nitrate de potassium étant l’ingrédient déterminant-  le geek fabriqua plusieurs bombes fumigènes qu'il disposa dans une grande caisse, à côté des plaques de tôle froissée, de zinc, de métal, recyclés, scotchées selon l'idée de Ludwig, car placées judicieusement, elles représenteraient une armure de fortune assez commode. Il y avait également des briquets et bouteilles dans lesquelles ils avaient glissé des chiffons, des piques de bois qui serviraient à former des pièges ou crever des pneus, le fameux cor, des kilos de savon noir, des filets... Le rouquin se demandait d'ailleurs si ils auraient le temps de tout mettre en place, alors qu'il se relevait de tout leur travail -et du foutoir qu'ils avaient mis- se massant le cou " Bon ... Et ensuite ? "

Le signal sonore serait un grand bruit de cor, comme un cri lointain pour signifier que la situation évolue sans plus de précisions, un coup de feu successif indiquerait un danger certain. Dans l'urgence du moment, impossible de penser à autre chose... Également armé sa fidèle clé à molette, et son arme à feu personnelle qu'il n'hésiterait pas à utiliser. L'arrivée soudaine de Caroline ainsi que les cris affolés qui se firent entendre au loin finit de mettre le feu aux poudres. " Ok, on y va !" il emporta alors la caisse, le libraire les suivant jusqu'à l'extérieur.

Une horde... Pas forcément discrets, certains tapis dans l'ombre, au delà des bois... Ashley, Carmen et Elena s'étaient proposés d'emblée pour un petit tour en voiture, Caroline semblait partante aussi. Le canadien regarda alors son ami en haussant le sourcil, espérant très fort que les morts au tournant seraient du côté des décharnés et pas des leurs avec des femmes au volant... Arleen semblait prête encore se chercher des raisons de rester. " Tu sais te servir de ton flingue non ? " largua-t-il sans amorce à l'attention de la Personnal Shopper " Alors prenez de la hauteur ! On garde notre position, sauf si c'est pour les éloigner ! Servez vous des piques qui sont ici au besoin ! " il déposa alors la caisse pleine d'arsenal près du porche du Ranch. " Les filles, je compte sur vous ! " il insista plus précisément sur Caroline, dont il pressa la main en captant son regard. " Ne prenez aucuns risques, on cherche toujours à gagner du temps ! "  Jefferson attrapa alors sa lourde clé à molette à deux mains, il resterait à pieds, parce qu'il n'y avait pas assez de véhicules et qu'il devrait pouvoir communiquer avec tout le monde : Aussi, il était temps de mettre toutes ses heures de footing matinal en pratique...

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« C'est eux... » souffla la grecque, les yeux rivés sur la horde qui perçait la lisière de la forêt. C'était l’œuvre de Zack et troupe de dégénérés, elle en était persuadée. Des mois qu'ils étaient installés ici, et jamais un nombre aussi important de rôdeurs n'était venu jusqu'au ranch, la densité de végétation y aidant pour beaucoup. « Ils veulent nous prouver qu'on a besoin d'eux. Ou nous punir... Enfoirés. » continua-t-elle de cracher, la colère répandant son poison sournois, battant entre ses tempes brûlantes. Peut-être qu'elle divaguait seulement, qu'il s'agissait d'un malencontreux concours de circonstances, mais tout lui soufflait de croire le contraire. C'était eux.

Elle jeta un regard autour, avisant chaque visage familier avec un air grave. Les cadavres se rapprochaient dangereusement, le temps pressait. « Ok, prend une voiture Caro, on prend la moto avec Carmen. » Elle agita machinalement la clé que lui avait passé la navajo, se mordant la lèvre, en proie à la réflexion. L'urgence de la situation n'aidait pas à se concentrer. Elle acquiesça aux consignes de Ashley, avant de lui tendre son arme. La plupart des membres du ranch avait fait enterrer leurs armes à feu, la brune n'en avait caché qu'une, gardant précieusement l'autre. La blonde en aurait plus besoin... « Prend ça. Nous attendez pas si vous êtes débordés.» Qu'ils se barricadent, les filles sauraient gérer de leur côté.

« Arleen, sonne l'alerte à l'intérieur et... Restes-y. » La quadragénaire serait sûrement bien plus à l'aise, planquée dans le bâtiment qu'en risquant sa vie à l'extérieur. Elle échangea un dernier regard avec ses partenaires, avant de s'élancer en direction des véhicules avec l'équipe chargée d'éloigner les créatures.« On doit en attirer le maximum.» Elle enfourcha rapidement la moto, imitée ensuite par son amie, et un quart de secondes plus tard, le moteur vrombissait déjà., et les trois femmes mettaient le cap dans la direction opposée à celle du ranch, faisant crier les klaxons.

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