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Sans un mot, comme une ombre, le professeur n'avait fait que suivre Zack dans toute sa préparation. Plus le temps passait, plus il devenait excédé par cet endroit, par ce lieu et par ces gens. Neil était mort et personne n'arrivait à les calmer une bonne fois pour toute. ça en devenait invivable, insupportable et Aodhan commençait à sérieusement remettre en doute sa vision de ne tuer personne pour en abattre un ou deux en plus pour l'exemple. Devait-il avouer que même s'il n'avait pas aimé voir Zack peinturlurer le sol avec l'intérieur du crâne de la charmante demoiselle du ranch, il était au fond de lui heureux de voir que le blond leur faisait payer le prix fort. D'autant plus que pour une fois rare fois, les cris des membres de son groupe ne lui firent rien, il avait déjà vu ça arriver et il n'en avait plus grand chose à faire. Le cadavre de la demoiselle n'était plus, de toute façon, qu'une peinture sur le sol dont l'intérieur recouvrait la terre aux alentours du ranch comme une toile. Fallait-il que le professeur avoue que Zack était un bel artiste lorsqu'il maniait l'arme de cette façon et esquissant l'ombre d'un sourire en coin, il darda son regard bleu sur les membres du ranch lorsque Zack leur fit part des intentions du petit groupe.

Autant pouvait-il crier comme des porcs qu'on égorge, autant Aodhan trouvait la proposition plus que juste envers eux. Elle était simple, ils reprenaient les petits et en échange ils envoyaient quelques adultes. Un moyen de les affaiblir en jouant sur la carte sentimentale, depuis son arrivée il avait rarement été si heureux d'être avec un stratège comme Zack. Malheureusement comme il s'y attendait, les membres du ranch se mirent à beugler pour un oui ou pour un non, principalement pour récupérer la gamine que Zack souhaitait garder et Aodhan ponctua les premières plaintes des quelques imbéciles d'un léger soupir. Ils étaient incapables de comprendre que plus ils se plaignaient plus ils donnaient raison à Zack de vouloir garder avec lui la gamine. Simplement parce qu'elle comptait pour eux, elle comptait aussi pour le chef d'American Dream maintenant.

Quant à la réaction des deux frères, le professeur se contenta d'un regard envers Morgan et son chef. Ces deux abrutis étaient en train de gâcher tout l'effort et toute la stratégie de Zack juste pour des questions de fierté ou de conneries du genre. Pour le coup ils ignoraient s'ils étaient stupides ou s'ils étaient victimes d'une sorte de syndrome de Stockholm à l'envers mais en plus de refuser les ordres, ils se montraient désobligeants envers Zack ce qui ne fit qu'accroitre l'agacement du professeur. La main serrée à un tel point que sa peau se marquait par l'ancienne arme à feu de Neil, il assistait sans un mot à une vulgaire tentative de rébellion basée sur le "Si tu fais pas ce qu'on te dit, on bouge pas" ce qui, si Aodhan le pouvait, aurait été réglé de deux balles bien placés et enfin d'un retour à la maison.

Massant rapidement son front, il jeta un regard vers Nathan qui s'amusait bien et vers ceux qui s'occupaient de tout ça jusqu'à l'intervention, enfin, d'un membre qui semblait ne pas trop être stupide du côté de leurs "alliés". Passant sa main sur son visage, il jeta ensuite un regard vers l'un des vieux qui s'était porté volontaire et qui maintenant jouait du violoncelle avec sa dulcinée avant de partir. Soufflant bruyamment, il laissa échapper pour les gens aux alentours quelques mots : "Ils veulent des putains de violon ? Vingt putain de minutes que tout le monde est en train de chialer pour une gamine inutile qu'ils récupéreront pas et maintenant on va devoir se taper les adieux de tout le monde façon Harry Stamper." Bon dieu qu'il espérait que Zack mette un terme à ça et que tout le monde puisse rentrer, que les membres de sa faction puisse enterrer Neil et qu'ils oublient tous ce lieu merdique avec tous ces cons qui refusaient simplement de se plier aux règles du jeu de l'apocalypse.

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