Le deal à ne pas rater :
LEGO Icons 10331 – Le martin-pêcheur
35 €
Voir le deal

Re: These are dark times

Mar 6 Nov 2018 - 13:44

Il serra un peu les dents quand elle retira sa main de la sienne, pas tant vexé que triste qu'elle s'échappe comme ça. Au moins, elle n'avait plus l'air de vouloir lui crier dessus, ce qui était une petite compensation – mieux que ça, elle concéda finalement à lui donner quelques explications. Il avait vaguement entendu le nom du chef ennemi, mais il n'aurait pas imaginé qu'elle avait des griefs personnels contre lui. Et c'était pas rien, en plus... Il fronça un peu les sourcils quand elle lui dit qu'il l'avait torturée, et sentit une vague d'indignation grandir quelque part dans son ventre. Torturée ?! Putain. S'il y avait bien quelqu'un qui méritait pas un truc pareil à ses yeux, c'était bien elle. Enfin, personne méritait ça de toute façon. Simon avait toujours tout fait pour fuir les conflits, c'était un genre de pacifiste par défaut – ou par lâcheté ; si dans un univers parallèle improbable il avait été à la place de Selene à la tête d'un groupe, ça fait longtemps qu'il aurait suggéré une migration plutôt qu'une contre-attaque. S'il avait survécu jusqu'ici, ce n'était pas en cherchant à se battre. Aussi, il avait du mal à comprendre son besoin d'affrontement – mais seulement jusqu'à ce qu'elle lui révèle l'histoire de Gabriel. Là, Simon cilla, à la fois surpris et un peu gêné. Et triste, aussi. Il ne pouvait que comprendre ce qu'elle avait du ressentir. Si jamais quelqu'un avait fait une chose pareille à son ancienne partenaire... Il aurait immédiatement abandonné tout instinct de survie juste pour aller lui arracher les yeux.

Il ne la jugea pas. Certes, elle entraînait son groupe dans un conflit somme toute assez personnel, dans le sens où la vengeance avait l'air de guider ses actions plus que la raison elle-même, mais maintenant, il savait qu'il aurait fait la même chose. Ca aurait été débile de lui reprocher quoi que ce soit.

L'air un peu abattu, il hocha lentement la tête. Il regrettait de l'avoir provoquée, maintenant. Elle en imposait, elle avait une prestance qui l’impressionnait et elle semblait tellement solide par rapport à son âge ou à sa carrure, et pourtant pour la première fois il trouva qu'elle avait l'air... fragile. Elle ressemblait à nouveau à une gamine de vingt ans fatiguée et perdue – ce qu'elle était, au fond.

"Peut-être... Peut-être qu'il a menti ?... C'est pas comme si on pouvait croire sur parole un mec comme ça, non ?"

Il avait dit ça sans réfléchir, dans un réflexe pour la rassurer, mais il craignit aussitôt qu'elle l'envoie chier et ses joues se colorèrent un peu alors qu'il se détournait comme s'il réalisait qu'il venait de dire un truc stupide. Égoïstement, il se demanda ce qu'il adviendrait de lui si jamais Gabriel n'était pas mort, et qu'il finissait pas revenir. Elle le balaierait sans doute – il ne voyait aucune raison à ce qu'elle le garde dans ce cas-là – et ça le peinait pas mal. Beaucoup, en fait. Mais il espérait quand même que Zack avait menti. Il avait eu peur en voyant Selene réagir de façon aussi sanguine, et après tout, il aurait juste voulu qu'elle soit heureuse, un peu.

"Même si ils doivent mourir, ils le feront parce qu'ils croient en toi. Et ils ont raison." souffla-t-il alors, l'estomac un peu serré. "Moi aussi je veux me battre pour toi."
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: These are dark times

Sam 10 Nov 2018 - 13:02

La musicienne ne répondit pas tout de suite, préférant scruter le néant. Peut-être qu’il avait menti. Elle y avait pensé aussi, pourquoi n’y croyait-elle pas ? Parce que c’était plus fort qu’elle ; parce que rien n’aurait su retenir l’instituteur loin d’elle. Pourtant, Selene était à une croisée des chemins. Elle pouvait choisir de cultiver sa haine pour Zack ou bien conserver l’image d’un Gabriel disparu. Quelle différence ? Elle n’aurait jamais aucune preuve. Il n’y avait que dans sa tête que cet enjeu se disputait.

Ses yeux clairs se redressaient vers Simon qui affirmait que les gens avaient raison de croire en elle, que lui aussi voulait se battre pour elle. Elle entrouvrit la bouche mais ne su pas quoi dire tant elle était touchée. La colère s’était évaporée pour laisser place à un sentiment à mi-chemin entre la culpabilité et la reconnaissance. C’était comme ça. Lunatique. Instable. Ses émotions étaient versatiles et incontrôlables.

- Tu ne devrais pas te battre pour moi, répliqua-t-elle doucement, fais-le pour tous les autres, qui méritent de voir autre chose que… ça.

Elle avait levé vaguement les bras pour désigner ce qui les entourait. La désolation, les rôdeurs qui grognaient toujours prisonniers de l’école, les affrontements interminables. C’était la ligne de conduite qu’elle avait essayé de se donner en tout cas, une façon de ne pas définitivement sombrer dans la folie. L’esquisse d’un sourire d’ourla sur ses lèvres pâles. Ça aurait pu être le moment de parler au trentenaire des murmures dans sa tête et de ses chimères qui luttaient continuellement pour reprendre le pouvoir, mais elle ne le saisit pas.

- Mais merci, Simon, elle jeta un coup d’œil derrière elle, pour s’assurer notamment que les charognes ne parvenaient pas à se libérer seule, c’est… ça compte ce que tu dis.

Dans ses convictions, dans l’estime d’elle-même, dans ses efforts pour ne pas se laisser abattre. Elle était de nature pessimiste et auto-destructrice, ce n’était pas nouveau. Hier, aujourd’hui ou demain, sa vie ne serait jamais simple. Son sourire s’élargit alors qu’elle tirait son couteau de chasse de son étui, prête à continuer pour faire ce qu’ils étaient venus faire.

- Et tu es… surprenant, commenta-t-elle avec un brin de malice, il y a quatre mois, tu te battais surtout pour toi-même. C’est pas un reproche ! Le rassura-t-elle, c’est un constat.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: These are dark times

Mer 28 Nov 2018 - 21:36

"Mais toi aussi tu mérite de voir autre chose que ça."

Franchement, elle se trompait. Quatre mois plus tôt, il ne se battait pas non plus pour lui-même ; il aurait bien voulu dire qu'il ne se battait plus tout court, mais il ne s'était jamais vraiment laissé mourir, rétrospectivement. En fait, il se battait juste pour le maigre espoir qu'il avait alors encore de retrouver Liv, mais ça s'arrêtait là. Lui-même, sa propre existence, ça ne comptait alors pas plus que n'importe quoi d'autre. Il secoua légèrement la tête, n'ayant pas envie de parler de ça de toute façon. C'était pas le moment, et puis c'était pas non plus ce qu'elle avait besoin d'entendre en ce moment.

Il aimait ça, de vouloir se battre pour elle, et pour ses idées et ses ambitions, même s'il ne les comprenait pas encore toutes. Ca lui donnait un but. C'était plus flou que ça dans son esprit bien sûr, mais au moins, il avait une raison de se lever le matin et de se battre qui ne soit pas uniquement la survie pour la survie, et ça, ça changeait un peu tout.

Elle semblait vaguement moins triste à présent, ou en tout cas moins fermée, et il n'en demandait pas davantage. Du coup, il la suivit, bien décidé à lui prouver qu'il ne serait pas toujours aussi inutile que la dernière fois.

"Qu'est-ce qu'on pourrait trouver d'utile dans une école ?..." demanda-t-il quand même, à moitié pour lui même en s'approchant de la porte derrière laquelle les deux ou trois cadavres cognaient toujours mollement. C'est vrai, à part de la craie et des bouquins... Il voyait pas vraiment l'intérêt, mais il avait pas non plus envie de faire le connard en disant purement et simplement que c'était une idée pourrie, parce qu'après tout, c'était peut-être elle qui l'avait eue. Il regarda vaguement la porte qui semblait solidement fermée, heureusement pour eux, et son regard balaya ensuite le mur jusqu'aux fenêtres du rez-de-chaussée. Il avait emmené le flingue qu'elle lui avait donné, en plus d'un couteau, mais il aurait pu avoir un arsenal complet que ça ne lui aurait encore pas semblé assez. "Tu crois qu'il y a plein d'enfants-cadavres à l'intérieur ?" demanda-t-il un peu nerveusement en avançant cette fois vers la fenêtre.

Bon, en soi, il y avait quand même peu de chances que ce soit le cas, mais l'idée semblait quand même aussi glauque qu'effrayante. Simon essaya de se souvenir s'il y avait des distributeurs automatiques dans son école à lui, mais sans y parvenir. Il aurait donné n'importe quoi pour que Coca Cola ait financé la rénovation du gymnase et ait fait installer un distributeur là-dedans, putain. Il sortit sa lampe de poche, décidant de prendre des initiatives pour une fois, et il regarda à l'intérieur à travers la vitre. Enfin, il essaya, parce que c'était franchement crade. Résultat il ne vit pas grand-chose, mais au moins aucun marcheur ne s'approcha pour se coller à la vitre.

"Y en a pas dans cette pièce-là... On pète la vitre ?" demanda-t-il en se tournant alors à nouveau vers Sélène, éludant complètement ce dont il était question à peine quelques instants avant. Il était pas courageux pour tout ce qui était missions, mais pour les discussions sérieuses c'était sûrement encore pire.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: These are dark times

Jeu 29 Nov 2018 - 20:44

Elle avisa les silhouettes à travers la partie vitrée de la porte. Pas plus de trois, pour l’instant. Serrant les doigts sur la poignée, elle essaya d’ouvrir. Verrouillée, bien sûr. Quoiqu’il se soit passé ici, quelqu’un avait pris le temps de fermer à clef. Machinalement, elle essayer de voir si cette dernière n’était pas dans le coin, bêtement posée sur une rambarde ou cachée sous le tapis. Echec, bien entendu.

- La cantine, répondit naturellement la musicienne, si jamais le personnel de restauration cuisinait lui-même, ils ont peut-être des pâtes, du riz ou des conserves en réserve, c’était une possibilité qu’ils ne pouvaient pas négliger ; quant au reste…, je ne sais pas, avoua sincèrement la jeune femme, j’espère pas.

Son rapport aux enfants avait changé depuis qu’elle était devenu maman. Elle avait eu de la chance de ne pas croiser énormément de charognes de bas âge mais celle qu’elle avait eu à abattre lui avait chaque fois fait un drôle d’effet. Comme si même dans une mort aliénée et bestiale, les plus jeunes avaient quelque chose d’innocent. Une indicible différence d’avec les adultes. Peut-être parce que si les grandes personnes avaient toutes une part de responsabilité dans la catastrophe, les enfants n’y étaient évidemment pour rien. Ils n’étaient que les victimes collatérales d’un mode de vie portée à son épuisement.

- On va devoir, oui, approuva-t-elle après avoir trituré la serrure avec son couteau sans grand succès, donne-moi la lanterne là, s’il te plait.

Elle lui désigna l’objet tombé dans un coin, plutôt bon marché et certainement acheté chez Ikéa. Une de ces espèces de lampes d’extérieur au charme rustique qui devait autrefois décorer le porche de la petite école. Aujourd’hui, ce dernier avait des allures d’antichambre d’une jungle ou d’un lieu hanté. Une fois son ustensile en main, Selene fracassa la vitre en y balançant la lanterne brisée de toutes ses forces. De l’autre côté, les rôdeurs n’en furent que plus excité et firent tomber les derniers morceaux de verre en essayant vainement de passer à travers. Ne restait plus qu’à s’approcher pour trépaner leurs crânes spongieux avec une méthode froide mille fois répétée. Une fois les dépouilles inertes sur le sol, elle fit signe à Simon de ne pas débloquer le verrou de l’intérieur pour l’instant.

- Attends…, souffla-t-elle en essayant de scruter la pénombre à l’intérieur.

S’il y en avait d’autre, le bruit les aurait attirés. Il était plus prudent d’attendre de les voir venir plutôt que de se jeter dans un potentiel nid de macchabés.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: These are dark times

Sam 15 Déc 2018 - 18:06

Simon lui obéit et recula en arrière quand elle cassa la vitre. Des morts-vivants sortirent alors leurs têtes répugnantes par l'ouverture et il regarda la jeune femme leur régler leur compte un par un. Il était content de ne pas avoir eu à le faire lui-même, mais il savait pertinemment qu'il allait sans doute devoir s'y mettre aussi, et dans sûrement pas longtemps du tout. Il se rapprocha quand le calme sembla revenu, et fit ce qu'elle disait, encore une fois, se figeant sur place pour attendre de voir si la voie était libre.

Ils attendirent comme ça pendant un petit instant, mais on entendait plus rien à part le vent qui secouait la végétation et le portail principal qui grinçait légèrement au bout de l'allée qu'ils avaient empruntée pour venir ici. S'il y avait d'autres marcheurs, ils étaient enfermés ailleurs.

Simon repris alors sa lampe de poche et il dépassa Sélène pour entrer par la fenêtre en passant par-dessus les corps décomposés, qui dégageaient une odeur ignoble mais malheureusement assez habituelle.

C'était une ancienne salle de classe, avec des affiches aux murs et un tableau où il n'y avait plus rien d'écrit. Il se retourna vers Sélène en attendant qu'elle le rejoigne, et il commença à tendre la main pour l'aider avant de se raviser, craignant qu'elle ne lui dise qu'elle pouvait très bien se débrouiller toute seule, ou quelque chose du même genre. Il ne savait pas vraiment à quoi s'en tenir vis-à-vis d'elle, malgré ce qu'elle venait de lui avouer à demi-mots, mais c'était aussi parce qu'il n'était franchement pas doué en relations lui non plus. Il n'avait pas envie qu'elle le jette. Du coup, il s'avança un peu entre les bureaux encore alignés les uns à côté des autres, tout en se disant que dans ses souvenirs, son école à lui lui avait alors semblé beaucoup plus grande que ça. La porte donnant sur le couloir était ouverte, et c'était manifestement de là qu'étaient venus les marcheurs, aussi s'avança-t-il assez prudemment pour aller voir. Là aussi tout était sombre, mais encore une fois, il n'entendait plus rien.

"C'était peut-être les seuls..." dit-il avec une pointe d'espoir non dissimulée. La perspective de trouver à manger dans la cantine l'avait pas mal motivé, et il aurait été assez fier de réussir à rapporter des trucs encore comestibles au camp, même si c'était avec quelqu'un d'autre. Enfin, c'était pas comme si c'était n'importe qui non plus. Et si elle pouvait être un peu fière de lui, elle aussi, ça serait encore mille fois mieux.

Simon regarda à droite, puis à gauche, sans parvenir à se décider. Le bâtiment était quand même assez grand.

"Me dis pas qu'on doit se séparer, hein ?" demanda-t-il un peu nerveusement en balayant le sol avec sa lampe. Et puis, il repris rapidement : "Je veux dire, pour trouver la cantine, hein, pas pour... Enfin, t'as compris."

Putain, il se sentait vraiment stupide parfois.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: These are dark times

Lun 17 Déc 2018 - 11:31

- Peut-être, souffla-t-elle.

En tout cas pour l’instant, autres rôdeurs ou non, la voix était libre. Couteau prêt à frapper, la jeune femme s’avança dans l’école murée dans le silence. Elle aimait encore moins ce genre d’endroit que la fois où elle avait inspecté un groupe scolaire avec William. Toutes ces tables, ces chaises, tous ces porte-manteaux à taille d’enfant lui faisaient froid dans le dos. Elle ne pouvait pas ne pas imaginer les dizaines de petites victimes, innocentes sans défense ; alors par la même, elle imaginait Elizabeth. Plus vite ils en auraient fini, mieux ce sera pour elle. Selene s’était débrouillée seule pour entrer, sans même voir que son ami avait amorcé un geste pour lui tendre la main. Avec la même indépendance, elle s’approcha du couloir et regarda à droite et à gauche, d’un même mouvement de tête que son aîné. Rien. Si elle était toujours rongée par son spleen de la prison, sa colère était retombée. Un sourire triste fleurit alors sur ses lèvres après la question de Simon, dont elle avait bien saisi l’inquiétude.

- J’ai compris, et on ne se sépare pas.

Il était adorable. Dans sa manière de s’attacher à elle et sa manière de ne pas vouloir le montrer. C’était un personnage très différent de Gabriel et Eli, qui était, chacun à leur façon, bien plus directs ou espiègles. La pianiste ne pouvait pas avorter toutes les comparaisons, elles venaient d’elle-même. Toutefois, elles ne portaient pas de jugement, elles étaient juste… comme des indices pour décrypter ce qui se passer dans sa tête.

Pendant les longues minutes qui suivirent, elle ne dit plus rien. Concentrée, occupée à épier chaque recoin dans la pénombre plus ou moins épaisse. Il y avait peu de classe et la porte de secours ouverte donna une bonne explication à la présence de deux rôdeurs à l’intérieur. Pour le reste, rien. Les lieux étaient déserts, plongés dans un mutisme macabre. Selene ferma l’issue pour éviter d’avoir de la visite plus tard – avec toutes ces fenêtres au rez-de-chaussée, ils ne manqueraient pas de point de sortie si besoin d’une percée en urgence.

- Ça doit être ici, dit-elle alors qu’ils poussaient la double porte d’un réfectoire.

Facile à deviner : les tables rondes dispatchées dans la petite pièce étaient clairement prévues pour les repas. C’était aussi la seule salle qu’ils n’avaient pas encore visité dans la petite école – ou peu s’en fallait. Toujours pas de trace d’un danger quelconque, alors la musicienne rompit le silence en essayant par la même occasion de renouer le dialogue privilégier qu’ils avaient construit à la prison.  

- Je réalise… tu ne m’as jamais dit ce qu’était devenu ton frère.

Il lui en avait parlé un peu pourtant, à travers le tragique épisode de l’incendie.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: These are dark times

Lun 14 Jan 2019 - 22:16

Finalement, mis à part pendant la bataille où il l'avait vue foncer assez hystériquement sur le chef ennemi (il se demandait encore franchement comment elle avait pu s'en sortir vivante), c'était la première fois qu'il la voyait en mode mission. La fois dans la cabane où ils avaient du observer les alentours tous les deux ne comptait pas non plus, ils n'avaient eu alors affaire à rien d'autre qu'à leurs propres instincts, et il n'y avait rien eu de menaçant là-dedans. Non, en fait il ne s'était jamais seul avec elle dans quelque chose qui puisse se révéler dangereux, et il l'observait avec curiosité tandis qu'elle inspectait scrupuleusement les couloirs, devant lui. C'était pas tellement qu'elle soit devenue une meneuse, même en était aussi jeune. Simon n'était pas assez prétentieux pour croire qu'il aurait pu remplir le rôle qu'elle assurait ; les responsabilités ça n'avait jamais été son truc, et même en temps normal il avait déjà du mal à prendre soin uniquement de lui-même. Mais elle, c'était complètement l'inverse. Elle savait prendre des décisions efficaces, et quand elle ordonnait quelque chose, il n'avait pas envie de lui dire non.

Comme il s'y attendait, il ne trouvèrent rien d'intéressant dans l'école, en tout cas pas avant d'arriver enfin au réfectoire. Et franchement, toutes ces petites tables dispersées dans l'obscurité poussiéreuse, c'était sans doute le truc le plus glauque qui lui ait été donné de voir depuis un bon moment, et pourtant il en avait vu pas mal.

Et il s'attendait à tout sauf à ce que Selene lui pose des questions personnelles maintenant. Aussi tourna-t-il la tête vers elle pour la regarder avec hésitation, et son coeur s’emballa un peu sans qu'il ne puisse rien y faire. Elle ne le savait pas, mais elle venait sans doute de toucher au sujet le plus sensible de tous.

"C'est... un peu compliqué."

Il aurait pu lui mentir, ou au moins s'esquiver; il savait qu'elle n'était pas du genre à insister lourdement et qu'elle aurait sûrement respecté ça, mais il n'avait pas non plus envie de lui cacher des choses, peut-être aussi un peu pour se faire pardonner de l'avoir énervée un peu plus tôt, peut-être aussi parce que l'idée même de lui cacher des choses le dérangeait. Il soupira et se détourna légèrement pour balayer le sol avec sa lampe, comme si ce qu'il allait dire n'était qu'un détail parmi d'autres.

"Après l'incendie on est allés dans un genre de prison pour mineurs. Mais Alex lui, il était... Violent. Enfin, plus que les autres, je veux dire. Un jour il a presque arraché l'oeil d'un gars alors ils l'ont envoyé ailleurs."

Il marqua une pause, l'air sombre quoi qu'il devait être difficile de voir son visage de toute façon.

"Quand il a finit par sortir, il est revenu à Seattle. C'est un malade, il est dangereux. Mais ça se voit pas forcément. Je veux dire, il a l'air sympa jusqu'à ce qu'il s'énerve... Il a soit-disant fini par se calmer, il a eu une femme et des gosses, mais je les ai jamais vus."

Leur relation avait toujours été difficile, mais rien n'était allé mieux en grandissant. C'était même devenu bien pire, et Simon était bien content de ne pas avoir eu à le fréquenter régulièrement. Alex exerçait une sorte d'emprise sur lui qu'il était incapable de reconnaître, et il le détestait au moins sûrement autant qu'il était attaché à lui, ce qui n'arrangeait rien.

"Après l'épidémie... Je l'ai revu, une fois."

Sa voix baissa encore un peu plus, et là c'était clair qu'il n'osait plus la regarder directement.

"Il était à la tête d'un genre de camp. Enfin, beaucoup plus petit que le ranch ou la prison, mais tout le monde lui obéissait. Ils ont fait des trucs assez horribles, je les ai vus. Il voulait nous garder là-bas avec Liv, mais on s'est enfuits, et après, je sais pas ce qu'il est devenu... Ca fait un moment, déjà."

Il semblait perturbé, et il avait même un peu envie de vomir en se souvenant de tout ça.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: These are dark times

Contenu sponsorisé
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Page 2 sur 4 Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum