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Résumé:

Résumé:

Kaycee se recula quand Eli grimaça. Il lui montra sa clavicule.

- On va te soigner, lui dit-elle. En même temps, le graffeur lui posait quelques questions. Oui, avec ma mère. Elle devina sa surprise. Aux dernières nouvelles, la blondinette avait fui le joug parental. Mon père aussi. C'est une longue histoire. Enfin je suis sûre que d'ton côté aussi...

Ils prendraient le temps de se les raconter plus tard. Car pour l'heure, l'agitation restait à son comble et une bonne partie de la population s'était migree vers la fameuse tente médicale. Avant de s'en faire éjecter. Kaycee n'était pas vraiment en mesure d'aider pour le pilote, avec ses mains souillées, mais elle conduisit Eli à l'intérieur. Juste avant de se faire inviter par sa mère à fouiller les affaires de ce dernier. Sans s'attarder sur son attirail, elle commença par fouiller les poches. Elle en sortit en plaque militaire, qui répétait le nom du bonhomme et son régiment. Ainsi que son groupe sanguin.

- Il est A+, répondit-elle ainsi du tac-au-tac à Lisandro, quand ce dernier leur demanda de chercher un donneur universel dans l'assemblée.
- Je m'en charge, répondit le graffeur tout en ressortant de la tente. Qui est A ou O par ici ?! Demanda-t-il rapidement d'une voix forte, pour couvrir le débat en cours.

Kaycee poursuivit sa fouille, juste avant le délire du blessé et son arrêt cardiaque. Elle venait de sortir un carnet d'une poche intérieure, quand elle se recula pour laisser les autres essayer de sauver ce gars. Ses sourcils se froncèrent quand elle ouvrit le carnet. Il était rempli de gribouillis et de dessins. Il lui rappela les pages qu'elle avait elle-même remplies de la sorte quand elle était encore au lycée. Pour la première fois, elle éprouva une sorte de compassion pour cet homme. La photo d'une femme tenant une fillette dans ses bras s'échappa alors des pages du carnet. Kaycee la ramassa pour lire l'inscription au derrière.

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C’est du gâchis. Pesta-t-elle en tentant d’inoculer au pilote les préparations d’Hannah. Après sa pique de fièvre qui l’avait laissé pantoise, étonnée, elle avait fixé un long moment Hannah puis Lisandro pour essayer de comprendre. Probablement un délire, un retour de souvenir, quelque chose de ce genre. C’était cependant perturbant… Il va faire arrêt sur arrêt jusqu’à mourir. Au mieux, nous pourrons le stabiliser pour quelques heures, mais ce n’est même pas sûr qu’il parvienne à parler. La transfusion prolongera son temps de vie, leur donneront peut-être une occasion à ne pas louper. Tout ce qu’on va faire, c’est utiliser des ressources que nous gâcherons probablement pour rien.

Parce que l’avis d’Emerson était tranché : ils s’échinaient pour pas grand-chose sur un homme clairement en sursis. Ils pourraient y passer des heures, alors que même avant, ils n’auraient eu que très peu de chance de le remettre sur pied.

Nous n’avons pas le matériel qu’il faut pour le maintenir vivant. Avant, nous aurions eu du mal, nous aurions même probablement échoué vu son état. Aujourd’hui, c’est mission impossible. Appuya-t-elle. Tout ce que je suis prête à faire, c’est lui offrir des derniers instants sans trop de douleurs jusqu’à ce qu’il s’éteigne. Peut-être qu’il reprendra conscience entre temps, peut-être pas. La contribution d’Hannah aiderait. C’est ma position. Si tu me suis, je l’annoncerais aux autres.

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Dans l’assemblée, la petite voix de Mina me fige. J’émerge pas de la foule, mais je me penche pour mieux la voir. Capter qu’elle fuit les regards, qu’elle vide son sac avec parcimonie, comme une enfant prise en faute après avoir piqué dans la boite à biscuits. Sauf que là, le crime est quand même bien plus grave que son BN entre le goûter et le diner. J’garde mes sarcasmes, j’crois que si j’pète pas un gros câble sur elle tout de suite, c’est parce que j’ai l’impression qu’on me réserve mieux. Et j’ai raison : Markus prend la parole, et là, j’ai un grand sourire qui perce, le genre mauvais qu’on aime pas croiser.

Les gens sont tellement doux avec lui, là. Ils sont tellement compréhensifs, patients, parce qu’ils doivent pas réaliser c’qu’il a fait. Moi j’réalise, et si j’ai les poings serrés, c’est parce que j’ai très envie de les lui coller sur sa p’tite face d’abruti :

T’as un sacré culot pour t’montrer alors que j’t’avais prévenu... J’ai pas de question à lui poser. Tout ça, là, TOUT CA ! C’est d’ta putain d’faute ! Et j’aurais pas la patience de faire le tri, alors il est responsable de tout sans distinction. J’t’avais dit qu’t’avais aucune idée de ce qui viendrait à nous, hein ? Et maintenant quoi ?! Tout ça pour quoi ?! Roza. Pour une personne qui est MORTE, bordel ! T’as failli tous nous faire tuer avec tes conneries, t’es au courant ?! T’as attiré l’groupe qui a probablement flingué Roza directement ici, plus un autre à priori qui ont des PUTAINS D’HELICOPTERES ! Si eux sont là avec un Pilote en train d’crever dans une tente - j’désigne de l’index Elena et sa troupe - c’est parce que t’es un putain d’égoïste incapable de faire son deuil !

Ohoh. J’m’en suis pas rendue compte mais j’me suis rapprochée d’un pas plutôt décidé à lui faire la peau. J’suis tellement furieuse que mes ongles sont en train d’entamer la paume de mes mains, et qu’maintenant que j’lui fais face, j’me demande c’qui me retient vraiment de lui faire bouffer le bitume en le raclant avec ses dents.

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L'inscription derrière la photo ne lui apprit pas grand chose. Des noms, une date. Elle se souvient toutefois des mots du mourrant, et elle dit machinalement à Hannah :

- Il t'a prise pour sa fille, je crois. Elle présenta alors la photo à la jeune femme, qui s'affairait autour de ses plantes. Avant de la poser n'importe où, puisque cette dernière ne relevait pour elle aucune importance.

Emerson annonça alors que pour elle tous ces efforts étaient vains. L'homme était condamné, et gâcher des ressources n'avait aucun sens. Kaycee ne dit rien, sa mère savait qu'elle la suivait sur sa position. La gamine posa ses yeux clairs un instant sur le pauvre type, sans compatir outre mesure. Elle avait vu trop de gens mourir pour ça. Elle baissa le regard sur le carnet qu'elle feuilleta une nouvelle fois. Quel mystère renfermait-il ? Elle déchiffra quelques mots, sans sens, obversa une partie des dessins. Il lui semblait que certains revenaient régulièrement sur les pages.

- Y a rien de vraiment exploitable... déclara-t-elle, pour signifier qu'elle ne leur ferait aucune grande révélation. Du moins pour l'instant, car elle avait bien l'intention d'essayer de le déchiffrer...

De l'autre côté de la toile de tente, le ton était sacrément monter !

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