Et ils tournaient en rond, encore et encore… Elena comprenait pourquoi cet endroit peinait à se défendre contre les envahisseurs. Aucune décision ne pouvait être prise. Et du coup, elle comprenait pourquoi Jarod voulait déguerpir d’ici… Elle eut un soupir discret. Et rapidement, Duncan l’avait rejoint, elle lui adressa d’ailleurs un sourire reconnaissant. Son discours, elle le comprenait. Bien sûr la mission initiale c’était de retrouver Markus, d’en savoir plus sur Roza. Mais la situation avait changé, sans qu’ils n’aient rien demandé. Cet hélicoptère tombé du ciel, c’était peut-être la réponse à toutes leurs questions. C’était peut-être aussi un danger. Un danger que la grecque voulait être en mesure d’appréhender. Elle ne voulait pas revivre l’épisode du ranch. Elle ne voulait pas prendre le risque de négliger des informations et se retrouver un matin avec deux appareils survolant le Fort et une armée devant chez eux prête à leur arracher tout ce qu’ils peinaient à construire.

« Je sais… » Souffla la grecque avec une expression las. « Mais il faut qu’on sache ce qui nous attend au tournant. Si ces gens se rapprochent de Seattle… On doit savoir qui ils sont, combien ils sont, ce qu’ils veulent. On doit à tout prix éviter… de se laisser surprendre. » Comme la dernière fois, en dépit des avertissements de Roza. « Reste ici pour le pilote. Interroge le et éloigne les nôtres d’ici. » Ramène les à la maison. « Je vais aller surveiller cette zone. On ne sait pas où chercher ensuite, c’est notre seule piste pour le moment. Je ne veux pas passer à côté d’informations à leur sujet. S’ils sont nos ennemis, on doit le savoir et je veux garder une longueur d’avance sur eux. » S’ils étaient une menace, la grecque ne se fiait qu’à elle-même et les siens pour en juger. Elle ne se voyait pas récolter des infos peu fiables auprès du pilote, rentrer chez eux, puis attendre tous les jours des signes de vie, surveiller qu’ils se ramènent un beau matin quelque part. C’était leur occasion. Peut-être la seule.

Duncan pouvait ramener les leurs au camp, en sécurité et prévenir Selene s’il estimait que c’était la meilleure solution. La grecque, en revanche, avait pris sa décision. Qui n’engageait qu’elle. Pour le bien commun. Elle lança un regard curieux au brun qui déboula au milieu de la conversation, et son attention fut immédiatement happée par l’homme qu’il désigna. À travers l’ouverture de l’entrepôt, ses iris se figèrent sur une silhouette. Elle plissa les yeux. Le brun en question, en pleine conversation avec Daniella et d’autres, la ramenait des années en arrière. Qui était ce fantôme d’un autre temps ? Non… La brune secoua légèrement la tête, gênée d’être si distraite en pareil contexte. C’était impossible. Absolument impossible. « On y va » répondit-elle à Aodhan, en adressant un regard à Jarod, puis Salem. Chacun était libre de faire ce qu'il voulait.

Spoiler:

Résumé:

Valérian avait finalement laissé partir Elena en compagnie de quelques survivants, incapable de trouver le courage nécéssaire pour la confronter. À dire vrai, il avait sérieusement envisagé de disparaitre avant qu’elle ne revienne. Ce qu’il pouvait être lâche. Cette vérité lui crevait les yeux, même à lui, d’ordinaire si fier. Son orgueil s’avérait d’ailleurs en grande partie responsable de cette débandade : s’il était heureux d’avoir découvert la jeune femme en vie, Valérian redoutait cependant de lui révéler ce qu’il était devenu. Ces dernières années n’avaient en effet pas été tendres avec lui : de sa personne, autrefois si soignée, il ne subsistait que le fantôme d’un sourire qui avait depuis longtemps perdu son éclat. Son visage s’était en effet amaigri et ses yeux assombris. À dire vrai, il ne restait plus grand chose du Valérian qu’Elena avait connu. Juste des miettes, perdues au vent. Et le fait d’en prendre conscience l’effrayait. Par ailleurs, s’il avait changé, la jeune femme devait en avoir fait tout autant. Qui était-elle, désormais ? Valérian l'ignorait.

Le grec était toutefois resté, retenu au No Man’s Land par un sentiment qu’il peinait à identifier. Probablement un soupçon de sentimentalisme, ou une bêtise dans le genre. Toujours est-il, qu’à l’appel tonitruant de Kassius, Valérian fut aussitôt sur ses pieds, son arme en main et prêt à en découdre. Ils s’étaient tous attendus à avoir de la visite, l’arrivée des hommes en tenues anti-émeutes ne surprit donc personne.        

Valérian grimpa aussitôt sur le toit de l’entrepôt, de sorte à disposer d’une meilleure perspective et d'un petit avantage en cas de confrontation. Son arme en main, il observait, vigilant, les nouveaux venus progresser et haussa un sourcil circonspect à la vue du drapeau blanc. Sur le qui-vive, il ne fit cependant pas un geste lorsque les autres déposèrent leurs armes et annoncèrent le but de leur visite.

Jetant un coup d’oeil autour de lui pour consulter ses voisins, Valérian prit finalement la parole : « Je suis désolé pour votre homme. » Le grec ne donna cependant aucune indication quant-au fait qu’ils l’avaient effectivement trouvé : « Nous avons effectivement été témoins du crash de votre appareil. Ça a créé une sacrée pagaille par ici. Je crois comprendre que vous êtes tombés sur les responsables de celle-ci. » Leur état était en effet assez parlant : « J’aimerais cependant vous poser des questions on ne peut plus simples, avant d’aller plus loin : Qui êtes vous ? Et d’où venez vous ? »

résumé:

Spoiler:

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Résumé: