Spoiler:

Peut-être que Lisandro se montrait trop compatissant. Il fallait dire que jusqu’ici, l’homme n’avait jamais soigné que les siens. A cette heure, l’homme n’était peut-être pas un allié, mais il n’était pas encore un ennemi non plus. Alors Lisandro hésitait oui. Mais bientôt les paroles d’Emerson firent sens pour lui, puis celles d’Hannah. « Je… Oui. Désolé, je n’ai encore jamais abandonné personne avant d’avoir essayé. » Emerson avait plus de recul que lui, puis c’était réellement son métier à la base, contrairement au croque-mort. Pour autant, il ne savait pas quoi faire de ses mains. Le pilote était stabilisé, mais pour combien de temps ? L’ampleur des dégâts était trop énorme pour leurs moyens. Il était forcé de l’admettre. « Il n’y a rien qu’on puisse… ? » Il n’eut pas vraiment le temps d’achever le fond de sa pensée qu’Hannah s’agita à côté d’eux.

Ses paroles l’aidèrent à se reconnecter à leur situation précaire, à le sortir de son statut de médecin pour le remettre dans son rôle de survivant. Elle avait raison, elles avaient raison toutes les deux. Il fallait lui soutirer toutes les informations possibles, pour protéger les leurs.Le chilien s’écarta du pilote, pour laisser la place à la brune. Surveillant ses constances de loin, il la regarda faire et attendit, attentif la réaction du pilote. A l’intérieur, il se sentait tiraillé. Il n’avait encore jamais laissé tomber. Que ce soit un parfait inconnu et un potentiel danger. Il se sentait un peu coupable. Pourtant, Emerson avait raison… Ils ne pourraient rien pour lui. Le réaliser lui fit pris conscience de sa propre douleur à l’épaule qui lui l’essoufflait et lui donnait le vertige, il prit le plis de s’assoir et d’attendre de voir ce qu’il se passait.

Résumé:

Le message de la petite et le sien avait fait des vagues à priori parce que les individus présents réagissaient les un après les autres. Il fut un peu surpris lorsqu'une jeune femme posa sa main sur son bras pour l'interpeller. Il scruta son visage pour le reconnaître vaguement, il avait dû la voir dans une vie passée, à Renton peut-être ou au ranch? Il y avait croisé tellement de gens qu'il ne saurait dire exactement son nom, mais elle avait des questions en lien avec la disparition de Roza et par eux, il était évident qu'elle parlait de l'attaque du ranch. Je... Je saurais pas dire, j'ai reconnu personne et je sais pas si je...peux leur faire confiance, ils ont dit qu...qu'il la tenait." Sauf que Markus ne savait plus, ça ne pouvait être qu'une ruse pour l'attirer hors de sa cachette, il n'avait aucune preuve qu'elle était en vie.

Un autre homme semblait vouloir en savoir plus, et lui, il ne le connaissait pas. Enfin, l'avait-il déjà croisé au No Man's Land? Ça n'était pas impossible sauf qu'il ne connaissait pas son nom et ce qu'il voulait, l'ingénieur ne pouvait pas lui donner. "Je sais rien d'autre dé...désolé... mais je suis sûr qu'ils nous ont pas sui...suivi."

Il tenta de s'écarter alors des gens qui l'encerclaient pour en savoir plus. Pouvait-il leur en vouloir vraiment? Qu'est-ce qu'il avait causé exactement? Avait-il attiré tout cela sur eux? En tout cas, la brunette russe ne se gêna pas pour lui mettre tout le poids de la faute sur ses épaules. L'épidémie était aussi de sa faute tant qu'à y être. Il soutenu tout de même son regard alors qu'elle lui tapait un monologue digne de Mina, mais avec de la rage dans la voix ou presque. Sauf que ses émotions à lui aussi était au bord de l'explosion, mélange d'adrénaline, d'incompréhension et de deuil justement.

"Oui! T'av...avais raison sur toute la ligne... Absolument toute la ligne. Je suis venu jusqu'ici pour te... te le dire que tu avais raison. Et tu sais quoi, la vé...vérité c'est que je le referais d'accord? Je le fe...ferais pour toi aussi! Parce que je de...deviens un abruti pour les g....g...gens que j'aime..." Il la fixait d'un regard vide et un peu luisant sous l'émotion qu'il ravalait bien au fond de lui. "Je sais p...pas comment faire autrement que d'ut...utilisé mon cerveau d'accord? J'ai ja...jamais eu à faire face à cela av...ant..." Était-elle contente maintenant? Il avait craché ses émotions sur la table, il n'avait jamais apprécié personne avant. Les gens mourraient et il en avait absolument rien à foutre. Même la perte de son groupe le pesait, mais jamais autant que ce qu'avait déclenché la rencontre de Roza. Elle avait fait quoi? Elle lui avait appris que les gens pouvaient être cool? Que ça valait la peine de se battre pour les autres? Il savait pas... Il ne savait même pas pourquoi la brunette en face de lui faisait parti des gens importants. Elle le détestait après tout.

Spoiler:

Après avoir doucement reprit ses esprits, Valérian esquissait un pas en direction d’Elena lorsque surgirent sans crier gare deux nouveaux gus, en la personne d’une jeune fille blonde et d’un homme à l’air penaud. Si le grec écouta d’une oreille distraite leurs timides déclarations, il n’en fit cependant pas grand cas et conserva les yeux rivés dans la direction de la brune dont il dévorait littéralement la silhouette. Il n’osait cependant pas se révéler à Elena en la présence d’autant de témoins : la situation semblait en effet suffisamment grave pour qu’il y ajoute sa goutte d’eau. Elena, qui s’était approchée du dénommé Markus pour l’interroger, était en effet au centre de l’attention tandis que tous retenaient leur souffle après que soient tombées comme un couperet de nouvelles révélations. D'après les dires des nouveaux arrivants, le groupe auquel appartenait le pilote avait d’ores et déjà été aperçu en ville, qui plus est pour y rencontrer une autre bande de survivants. En temps normal, Valérian aurait accordé un minimum d’attention à ces informations ; il n’en fit cependant rien ce jour-là.

L’air morose, le grec tourna en effet les talons pour se diriger vers la sortie du No Man’s Land. Il était bien trop bouleversé par la découverte d’Elena pour s’avérer d’une quelconque utilité dans ce débat. Mieux valait pour lui s’éclipser et faire profil bas le temps de reprendre pleinement possession de ses moyens. Fin prêt, il irait alors confronter la jeune femme. Avec une pointe d’appréhension, Valérian réalisa à quel point tous deux avaient changé ; s’il avait longuement hésité avant de reconnaître Elena, il était probable que la brune peine également à l’identifier derrière ses loques et sa barbe. L’air sombre, le grec eut alors honte de ce qu’il était devenu. À tel point qu’il souhaita, l’espace d’un instant, prendre la poudre d’escampette et disparaitre de la vue de tous.

Parvenu à l’extérieur, Valérian eut la surprise d’y découvrir un visage connu en la personne de Daniella. Décidément peu causant, le grec la salua d’un simple signe de la tête : « S’lut » marmonna t-il finalement en sortant un paquet de cigarettes de sa poche. Il hésita un instant, puis en proposa une à la brune.

résumé:

Résumé:

Le pire dans tout ça, c’est qu’j’ai même pas la satisfaction qu’il reconnaisse que j’ai raison. Ça m’bouffe qu’il m’tienne tête, et qu’il ose assumer l’refaire si c’était à refaire. J’ai envie d’l’emplâtrer comme j’ai rarement eu envie d’faire du mal à quelqu’un. Il s’rend pas compte que j’suis qu’à deux doigts d’le tabasser, et qu’y’aura pas grand-chose pour me retenir. Je percute seulement quand il dit pouvoir faire ça pour les gens qu’il aime, pouvoir le faire comme un idiot, et que j’en fais partie. Mais ça excuse pas tout, ça justifie pas son comportement, ça l’excuse même pas de nous mettre tous en danger :

OH OUAIS, TU DEVIENS UN ABRUTI, OUAIS ! Alors j’passerais peut-être pour une fille qu’a pas de sentiments, mais j’m’en cogne. Je pousse Markus avec violence, les deux mains contre son torse, et j’suis prête à le refaire plus fort encore. C’est pas mon problème ça ! C’est pas mon putain de problème qu’tu saches pas comment faire ! On a pas à subir ses tracas du quotidien sous prétexte qu’il sait pas comment les gérer : T’aurais pu demander ! T’aurais pu juste m’écouter ! T’aurais pu faire autrement que comme ça, et maintenant QUOI ?! Et sur chaque mot, c’est une nouvelle bousculade. Ton gros cerveau va nous servir à quoi quand ils débouleront avec leurs autres hélicos ?!

C’est un soupir de rage qui sort d’ma gorge, si j’en ai les larmes aux yeux, c’parce que je me retiens d’être encore plus violente envers lui. J’me retiens de le frapper pour de bon cette fois, de lui coller une droite.

Alors, hein ? Qu’est-ce que tu vas faire pour réparer tes conneries maintenant ?

Voilà, grande question.

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