Et voilà pour l’enfer sur terre.

De toutes les issues possibles à ce qui ressemblaient à un conflit, Casey se rendit compte que le retour de karma pour les siens avait ceci d’ironique qu’il était particulièrement rude. Elle lâcha un cri venu du cœur en voyant le corps de Michelle s’effondrait au sol, incapable de réaliser ce qu’il venait de se produire. Peut-être à la merci de ces gens, qui avaient pourtant prévenu de ce qu’ils allaient faire. Maddie chercha à la tirer en arrière pour la mettre à l’abri, mais la petite blonde fut presque incapable de le faire tant son aînée eut l’impression de s’ancrer au sol.

Si Michelle était capable de s’effondrer, alors peut-être que Stanley serait le suivant. Cette idée obsédante tourna dans sa petite tête étriquée, jusqu’à ce qu’on s’y mette à deux pour la ramener méchamment en arrière. Casey manqua de se vautrer, hurla, se débattit comme une brute, pour tenter de rejoindre Stanley. La dernière chose qu’elle vit de lui, fut lorsqu’il attrapa le lance-roquette à son tour. Il y eut un instant de flottement, la chaleur, la détonation, l’explosion…

Du reste, elle fut ramenée ailleurs, contrainte en tout cas. Son ventre lui fit si mal à cause du stress qu’elle eut l’impression que ses organes étaient en train de descendre de son corps. Maddie l’amena jusqu’à l’intérieur d’une maison – un abri – et la força à s’asseoir, et à se calmer. Mais Casey ne le pourra pas. Pas tant que Stanley ne la retrouverait pas, vivant.

Spoiler:

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La place où ils se réunissaient d'ordinaire pour les événements avait effectivement des allures de champs de bataille. Les débris du premier appareil crêpitaient encore pour certains au sol et un petit groupe essayait de maîtriser les incendies allumés par les roquettes manquées.

- ça va se propager sur la maison voisine ! Alors ils étaient quelques uns à s'activer pour essayer de diminuer les flammes.

Un peu plus loin, galvanisé par sa réussite, Stanley ne s'imagina pas refiler maintenant l'arme à quelqu'un d'autre. Il entendit quelques cris enthousiastes dans son dos et n'eut pas à prier ses camarades cette fois-ci pour qu'ils remettent une nouvelle roquette à sa place. Pourtant Arizona déboula et le garçon la regarda une seconde circonspect quand elle lui réclama l'arme. Il eut envie de dire non. D'autant que le dernier hélicoptère ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire et prit pour cible les apprentis pompiers, en fauchant deux d'entre eux. Mais la jeune femme avait probablement plus d'expérience que lui avec ces armes là, alors il lui céda sa place.

- Le loupe pas ce con, dit-il sans savoir si la brune put l'entendre. Inutile de dire qu'il serra les dents quand la roquette propulsée par Arizona partit dans le décor après un virement brusque de l'helico, qui semblait enfin réaliser le danger et donna l'impression de vouloir se faire la malle. Laisse moi faire, dit-il sur un ton assez sec en récupérant l'arme après qu'elle reçut une nouvelle charge.

Honnêtement son précédent tir relevait certainement du miracle. Pourtant Stan se sentait surpuissant. Puis il ne voulait pas laisser un seul de ces merdeux partir d'ici vivants. Il devait réussir ! Il serra les dents en positionnant l'arme correctement. Douze secondes plus tard la roquette fusait pour se mêler aux pales de l'appareil et l'entraîner vers le sol.

Échec et mat.

Le jeune homme abaissa le lance-roquettes comme au ralenti, abasourdi par son incroyable réussite. Il sentit un type lui sauter sur le dos pour le féliciter. Puis un second. Ses lèvres s'étendirent. Il était fier. Et rassuré. La menace s'était envolée. Ses yeux se baisserent en direction du corps de Michelle et son sourire s'effaça.

Oui ils étaient sauvés. Enfin jusqu'ici. Mais surtout à quel prix...

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Arizona avait beau lui ordonner de rester à couvert, elle ne l’entendait pas de cette oreille. Soutenue par la russe, la rouquine ne fit que deux pas avant de se dégager de son étreinte. Elle avait mieux à que de se faire traiter comme une handicapée. Ses jambes tremblaient encore mais ça passerait. Elle avait vu pire. Après avoir massé sa gorge endolorie pour la énième fois, elle se mit à distribuer les instructions d’une voix cassée :

- Roza, Amelia, Jaimie, Ricardo, elle interpellait les personnes les plus proches, rassemblez des volontaires et occupez vous des flammes.

Le premier raté avait mis le feu à un jardin et que les autres explosifs subissent le même sort ou qu’ils fassent mouche, ils allaient avoir un problème d’incendie s’ils ne réagissaient pas assez vite. Ensuite, l’avocate se rapprocha de Denis, lui aussi dans le feu de l’action, pour lui demander de déjà écarter de la zone de tir les deux hommes qui avaient été assommés. Ils ne leur seraient utiles que vivants et là, ils risquaient trop de se prendre une balle perdue.

Même si ce combat était statistiquement gagné d’avance, ce fut la première destruction d’un hélicoptère qui souffla la réelle sensation de prendre le dessus. Donovan fit aussi du bon boulot, neutralisant un tireur et leur accordant à tous un répit pendant lequel June se mit définitivement à couvert, derrière l’une des maisons adjacentes à la place des discours. Elle put alors reprendre son talkie pour informer, les cordes vocales toujours abîmées :

- On a deux prisonniers.

Les autres pouvaient donc exploser. Ce ne serait qu’une victoire temporaire car à tous les coups, leur base savait où ils étaient partis, mais ça envoyait un message. Incapable de rester à attendre, elle prit le risque de revenir en visu du champ de bataille. A ce stade, les six inconnus au sol avaient été neutralisés. Elle allait prévenir les postes de surveillance de se préparer à couler l’hélicoptère restant s’ils fuyaient, mais Stan réussit à lui pulvériser les ailes. Il dégringola à son tour à s’écrasa lourdement, creusant une traînée dans la pelouse saccagée.

Le silence.

Il était revenu. Rompu par les clameurs de victoires, le crépitement des flammes et les souffles fatigués. Vivement, elle se rapprocha pour rejoindre Arizona – et tous ceux qui pourraient l’entendre.

- S’il y a des rescapés, tuez-les, elle réactionna alors son talkie pour ceux qui en avaient un l’entendent et passent le mot, besoin de pompiers supplémentaires sur la place principale.

D’ailleurs, elle retroussait ses manches pour s’y mettre aussi. S’ils voulaient espérer tirer quelque chose de l’appareil qui n’avait pas été réduit en miette, il fallait éviter qu’il explose.

Spoiler:

Arizona avait redonné le lance à Stanley, visiblement, l'arme ne trouvait aucune stabilité chez elle et ça semblait plutôt bien fonctionner pour ce dernier. Quand ça tapait l'hélico Arizona en resta bien évidemment bouchée-bée puis offrit à ce dernier un bonne tape sur l'épaule. De toute évidence, les autres militaires accueillaient cette bonne nouvelle à la bonne franquette, comme après la bonne victoire d'un match de foot. Malgré tout, durant la tape sur l'épaule elle lui précisa : 
- Tu l'as vengé. Bravo !
Ce n'était pas du genre à Arizona de faire des embrassades alors elle accourait vers l'extérieur pour s'assurer que tout le monde allait bien. Au mieux, en tout cas. 
Une fois à l'extérieur, les rafales de balle ne lui manquaient pas et peu à peu, son regard se porta sur les grosses fumées noirs. Le message passé dans le talkie-walkie n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd . Elle avait hâte d'en trouver un encore assez éveillé pour mettre à execution les ordres. Elle avait la rage, elle n'avait rien, étrangement, mais au fond son amour-propre était gravement touchée. Non pas que les réussites de Stan l'avait rendue mal non, bien au contraire. Il était doué et elle n'en démordait pas. Elle avait la rage contre elle-même, de les avoir tout simplement mené  jusqu'ici. 

Devant le corps de Mary-Ann, une civile  très probablement, elle s'accroupit et lui ferma les yeux. Le corps n'était pas encore assez raidis, ça lui donnait l'impression d'être endormie. Elle était devenue une victime d'une balle perdue. 

Elle se dirigea vers le dernier hélico que Stan avait touché aux hélices. Elle espérait que tout cette merde allait leur rapporter quelque chose. Elle avait déjà sortie sa machette, de son fourreau, meme si elle doutait qu'un mec pouvait encore vivre après cette chute.

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