Re: After all this time... Always

Lana me répond mais c'est pas la réponse que j'attendais, elle a raison bien sûr mais je suis trop butée pour le reconnaître. Je me met alors à bouder comme si j'avais encore 10 ans, en plus elle a osé faire référence à mon film de vampire préféré en me comparant à Edward. Je suis pas si voyante quand même ? Je suis sûr qu'elle exagère mais je sais aussi qu'elle peut être aussi têtue que moi, on est pas jumelles pour rien. La preuve en est dans sa façon de me donner d'autres fringues et de me regarder comme maman le faisait quand je lui demandais quelque chose qu'elle me refusait. J'attrape les fringues en lui tirant la langue et les enfiles. j'ai cédé la première mais seulement parce que sinon on est capable de rester toute la journée sur nos positions et n'avancerait à rien.

J'avoue que ce qu'elle m'a choisit est très joli et tout dans mon style. J'adore le nounours même si le haut est sur fond noir, les fleurs sur le slim sont tellement mignonnes. Et puis c'est une tenue qui va avec mes couettes, alors j'y touche pas et sourit devant le miroir, arrêtant de bouder Lana. Quand je me retourne sur elle d'ailleurs, je la vois avec tout ces bracelets et je ris parce que je suis pas sûr qu'elle porte tout ça par envie comme je le fais.La connaissant elle doit surtout voir le côté pratique.

Elle me propose un tour à la cuisine et j'acquiesce avec plaisir. J'espère vraiment qu'on va trouver quelque chose parce que j'ai faim et elle c'est sûr que c'est pareil. De toute façon ces dernières années on a pas arrêté d'avoir faim, c'est notre vie qui est comme ça maintenant c'est tout. J'attrape alors la robe en satin que j'aurais pris de toute façon, même si ma soeur me l'avait pas dit, et je la glisse dans mon sac avant de le remettre sur mon dos. Ensuite je souris à Lana et la rejoint à la porte de la chambre.

- J'ai bien envie de pêches au sirop... Mais même des sardines feront l'affaire.

Je plaisante mais ça reste sérieux de toute façon, on mange ce qu'on trouve sans faire les difficiles. C'est un luxe qu'on ne peut pas avoir dans ce monde. Et puis j'ai dis ça en souvenir du port où on s'est retrouvé au début de notre expédition et j'espère qu'elle a comprit.

On descend ensemble, Loki collé à ma jambe gauche, sur le qui vive. Il doit probablement y avoir des Abominaffreux dehors dans la rue pour qu'il soit méfiant comme ça. On a fait le tour de la maison de toute façon... Alors c'est sans trop d'inquiétude qu'on se dirige vers la cuisine, enjambant les corps dégueu des deux autres de tout à l'heure et on commence à fouiller la cuisine. Je me rappelle de la nôtre, moderne, en inox avec un bar. Cette cuisine là, elle n'a rien à avoir avec la nôtre, elle est pas si grande, les placard sont en bois brut avec des enluminures... bref le truc de vieux quoi !

Elle fait entassée je trouve, je n'aime pas du tout, mais les placards ne sont pas ouverts alors j'ai de l'espoir. Un espoir qui disparait après trois portes que j'ouvre. Un petit bidon de liquide vaisselle, utile pour se laver après tout, on n'a pas toujours ce luxe, une boite de pâté pour chien. Au mon dieu leur chien est-ce qu'il... ? Je préfère pas y penser non ! De toute façon, j'aime pas les animaux ! Mes yeux s'abaissent vers mon Loki et un pincement se fait ressentir. Je continue... Des pâtes ! " Lila ! Guette ! Des pâtes ! " Ça peut paraître une réaction forte pour de simples pêtes, mais au fond, c'est le saint Graal. Il y a trois kilos au moins, ça sera lourd, mais ça va nous durer un petit moment vu comment on mange peu, et puis ça périme pas !

Loki s'éloigne de moi, je pensais que c'était pour manger, depuis quelques temps il s'est rabattu sur les morts qu'on tue par manque de nourriture saine. J'aime pas ça parce que j'ai peur que ça le rende malade, mais je vois qu'il maigrit et qu'il doit se nourrir un peu. Cherchant un peu plus je trouve un fond de croquettes que je mets dans un saladier, mais il ne vient pas et il ne mange pas non plus. Il est devant une porte qui mène probablement à un jardin. Je m'approche et la vue me fait sourire. J'ai envie de faire une connerie... Je reviens dans la cuisine et prends une pile d'assiette sans rien dire, avant de ressortir.

J'ouvre la porte et découvre le spectacle le plus ridicule en cette apocalypse, mais là, il y a une piscine, remplie... des morts-vivants... ils pataugent dans l'eau croupie, ils sont répugnants et ils râlent. Ce serait effrayant s'il y avait une escalier, mais apparemment il n'y a que des échelles, ils sont piégés. Je prends alors une assiette, la mets à l'envers et la lance comme un frisbee, visant les crânes des prédateurs décharnés qui ont envie de me manger. La première éclate sur le visage de l'un d'eux, lui arrachant la moitié du visage sans le tuer. La deuxième se fracassa par terre après un ricochet sur un crâne.

J'hallucine quand Lana trouve des pâtes, et 3 kilo en plus ! Ca devient rare aujourd'hui alors c'est carrément un trésor qu'elle a trouvé. Sur le coup je pense au festin qu'on va pouvoir se faire et je nous imagine manger comme des goinfres avec un immense sourire. J'ai pas eu la banane comme ça depuis un bout de temps alors ça fait mal aux joues. Mais après je me dis qu'on peut pas, qu'il faut économiser le peu qu'on trouve ... Et puis ça fait si longtemps qu'on ne mange plus grand chose que ça m'étonnerait qu'on arriverait à manger plus que la quantité qu'on avale depuis ces dernières années.

Cette idée est frustrante d'ailleurs, alors que je pense à avant tout ça. A papa et maman et la vie de riche qu'on avait. Bon on était pas si riche que ça, mais assez pour que je sois capricieuse parfois en oubliant les limites du raisonnable. une fois j'avais carrément demandé à avoir un cheval, ou ma futur voiture en avance genre cabriolet robe Barbie. Pendant que je rumine ma frustration et ma nostalgie je fouille de mon coté dans d'autres placards, et j'y trouve des pots de confitures complètement moisit. Après une grimace de dégoût je continue ma fouille et trouve du chocolat blanc. Là c'est le pompon ! Je déteste ça et préfère encore crever de faim plutôt qu'avaler ça ! Je me dis que j'ai pas de chance aujourd'hui et qu'on devra se contenter des pâtes comme butin. J'ouvre un tiroir sans plus espérer grand chose, quand je tombe sur une boite de barres de céréales et sourit en voyant que ce sont les préférées de ma soeur. Je range la boite dans mon sac quand j'entend du bruit dehors. Je me retourne pour voir que Lana est plus là et je commence à flipper en courant à une porte que je vois ouvert, mon couteau à la main, prête à m'en servir.

Mais quand je sors c'est pour voir Lana devant une piscine d'abominaffreux, littéralement, et elle a l'air de bien s'amuser. Je ne sais pas ce qui est le plus surprenant, cette piscine écoeurante, ou ma soeur qui s'amuse comme elle l'a pas fait depuis une éternité. J'arrive à côté d'elle en rangeant mon couteau dans ma ceinture et lui sourit en même temps que je grimace.

- Dégueu !

Peut être mais j'attrape aussi une assiette et tente de faire comme elle, même si j'ai jamais su visé. Et en voilà la preuve quand mon projectile se fracasse tristement sur le carrelage autour de la piscine. J'hausse les épaules et lui en pique une autre pour réessayer. Celle là touche un crâne et le scalpe sur le dessus. Je ris :

- Lui je lui ai fais une nouvelle coupe de cheveux !

Rire des choses simples, ça a toujours été notre fort avec Lila. C'est ce qui nous a permi de tenir avant d'être séparées et depuis qu'on s'est retrouvées, il faut dire qu'on n'en a pas beaucoup eu l'occasion. On a éviter de parler de certaines choses et il semblerait que ça ait joué sur notre proximité et ça franchement, c'est carrément pas cool. Moi et mes idées chelous, pour une fois, c'est plutôt un bon moment, on rigole à pleins poumons pour la première fois depuis qu'on s'est retrouvées. Tout ça m'avait manqué, et quand elle scalpa littéralement un Abominaffreux, j'avais esquissé une grimace de dégout amusée.

L'une de mes assiettes traverea l'un d'eux avec violence, il est verdâtre et certainement dans cette piscine depuis plusieurs mois, le bruit de succion est absolument répugnant et il disparait entre ses congénères. " Oh non c'est absolument dégueulasse, il avait d'la mousse sur lui ! " On n'est franchement pas discrète et surtout on est stupide. On n'a pas réfléchit. Si ils sont si nombreux dans cette piscine, c'est qu'il y a un accès à ce jardin depuis l'extérieur, et nous deux gamines écervelées en train de rire comme deux abruties... forcément ce qui devait arriver arrive !

Alors que je m'apprête à viser de nouveau notre troupeau, sur ma droite, alors que Lila n'a pas bouger, je vois du mouvement. Dans un réflexe avant même qu'elle n'ait le temps de voir quoi que ce soit, j'attrape la manche de ma soeur et la tire violemment derrière moi, un coup à la faire tomber ça ! Et sortant mon bâton j'attaque les mous du genou qui entrent par un petit portail en bois qui n'était pas fermé. Le bon côté avec le bâton, c'est que j'ai de l'amplitude et ma force est décuplée, en plus j'ai de la place en extérieur. Fâchée que ces Abominaffreux viennent jouer les troubles-fête, j'en démolis un, puis deux, puis trois et... je me fige. Le quatrième... c'est un garçon, jeune, un trou dans la poitrine, un visage à peine décomposé. Je suis incapable de bouger. Sous le choc, je lâche mon bâton, ouvrant la bouche, mais je ne dis rien, je n'ai rien à dire, je n'ai plus rien à dire, plus aucun espoir, une envie d'abandonner soudaine s'empare de moi. Je n'ai même pas entendu Loki couiner de tristesse en reconnaissant mon assaillant, ni ne l'ai senti tirer sur le revers de ma rangers. Je suis pétrifiée, je l'ai cherché, je le croyais invincible, mais il est là. Je tombe à genoux alors qu'il s'apprête à se jeter sur moi...

J'éclate de rire comme c'est pas arrivé depuis longtemps alors qu'un de ces monstres coule à pic dans piscine. C'est répugnant et je tire une grimace mais je continue de rire. Ca fait tant de bien de décompresser comme ça. Ca me rappel nos début sur la route, quand on s'est rendu compte qu'on pouvait faire ce qu'on voulait et qu'on ne se gênait pas pour casser des trucs ou autre.

Mais faut croire que dans ce monde là on peut vraiment pas s'amuser et souffler un peu. Notre récréation se termine quand quelques abominaffreux se pointent et que je me retrouve derrière ma soeur sans comprendre tout de suite pourquoi. Elle a même faillit me faire tomber, surement qu'elle a encore oublié que je savais me défendre seule. J'aime pas quand elle fait ça, comme si j'étais toujours celle du début, l'incapable qui était bonne qu'à faire cuire la bouffe qu'elle ramenait. Et en plus elle les enchaîne sans moi, même pas elle m'en laisserait un alors que j'ai sorti mon couteau de ma ceinture.

Mais soudain tout change. Je la vois lâcher son bâton, et s'écrouler après, alors que les abominaffreux continuent à arriver. Mon cerveau fait qu'un tour , je pense tout de suite qu'elle a été mordue et que c'est fini pour elle. J'ai comme l'impression que mon monde s'écroule alors que je m'attaque à celui qui fond sur elle en lui coupant la tête, passant mon arme au dessus d'elle. Je suis enragée alors que je crois l'avoir perdue et la contourne pour faire un massacre des deux autres qui reste. Ca a presque été facile et je me précipite sur ma soeur pour voir où elle a été mordu.

- Lana !

Je m'accroupie devant elle et l'observe sous toutes les coutures en la touchant pour chercher une plaie. Mais je ne trouve rien, alors je relève les yeux et essai de capter les siens en lui attrapant le visage à deux mains. Je suis morte d'inquiétude et continu de l'appeler pour capter son attention.

- Je t'en pris Lana... Qu'est ce que tu as ? Parle moi !

Ma voix est brisée par les sanglots qui coulent sur mes joues ensanglantées. Ca fini toujours pareil ces moments là, on est couverte du sang des morts et on ne peut pas rester plus de 5 minutes propre et avoir la paix.

Je n'entends plus rien, je ne comprends plus rien, je vois juste une lame lui trancher la tête, venue de nulle part, j'en ai oublié ma soeur. Alors qu'elle dézingue les deux autres, mon regard reste fixe, droite devant moi quand elle revient vers moi, essayant de me faire réagir. Elle me palpe, pourquoi elle fait ça, j'ai pas été mordue, je suis pas... elle m'interpelle, mais je suis incapable de réagir, je sais ce qu'elle lui a fait, et en le comprenant, une larme se met à perler sur ma joue. Comment a-t-elle pu ? Je ne suis plus intègre, non, là j'ai presque envie de lui demander, de lui hurler dessus, pourquoi elle a oser... mais rien ne sort. Les larmes coulent, moi toujours gardant le silence, secouée vivement par ma soeur qui ne comprend pas.

Un râle tout proche, près du sol... je sais... je tourne la tête lentement, et baisse les yeux pour découvrir son visage encore mouvant, à quelques centimètres de son corps. Je pousse ma soeur, sans me préoccuper d'elle, et toujours à genou je me glisse à quatre pattes près de lui. Il claque sa mâchoire dans le vide, ne pouvant me mordre, je me tiens à bonne distance. Il s'excite un peu quand j'approche ma main de sa joue froide, mais je n'y fais pas attention, je ne me mets pas en danger. Je colle mon front sur sa temps, laissant mes larmes couler à flot en silence, sous les yeux ébahis probablement de ma soeur qui ignore de qui il s'agit. Je reste comme ça une longue minute au moins.

Je me redresse de quelques centimètres avant de pivoter mon propre visage pour lui faire face. Je sors mon couteau papillon, il ne voulait pas finir comme ça, je devais le faire, c'était ma promesse, celle qu'on s'était faite... "Ne me laisses pas rôder et manger des gens !" Je pose la lame dans le creux de son oreille, et je craque bruyamment, ce geste est tellement dur. C'est facile une promesse, mais la tenir... Je le regarde dans ses yeux morts mais avides de sang frais, et ma lame entre doucement dans son crâne, dans un bruit gluant immonde que je n'entends même pas vraiment. Je retire la lame lorsqu'il ne bouge plus, et sans savoir pourquoi, je tire sa tête contre mes genoux et l'enlace en pleurant. Je pleure un moment, mais je sais pas combien de temps, et je ne sais même pas si je pleure en silence ou non, tout me semble irréel.

Je regarde son corps et décide de le pousser un peu, afin de le coucher sur le dos, puis je replace la tête, là où elle aurait dû être, là où elle aurait dû rester, avant de poser ma tête sur son torse froid et de craquer de nouveau, allongée sur le côté, en position du foetus. Plus rien ne semble réel, je n'entends même pas les grognements des nouveaux putréfiés qui semblent avoir trouver le portail en bois que Lila n'a probablement pas refermé. Tout ça se passe en à peine deux minutes, et pourtant, j'ai l'impression qu'une vie vient de s'écouler, ou plutôt de s'écrouler...

Lana finit par bouger mais c'est comme si elle était ailleurs alors qu'elle rejoint le corps que je viens de décapiter. Je cherche pas à l'empêcher et comprends vite qu'elle le connaissait quand elle se met à pleurer sur les morceaux du cadavre. J'ai un affreux sentiment de culpabilité qui me tord le ventre en pensant à Sam. Lui avait directement prit une balle dans la tête et n'avait pas eu le temps de devenir l'un d'eux et je peux que imagine un peu la peine que j'aurais eu si je l'avais vu comme ça. Et Si Lana ou quelqu'un d'autre lui avait fait ce que j'ai fais, je crois que je lui en aurais voulu. La voir si mal me brise le coeur mais d'un autre coté je suis heureuse de la voir vivante alors que quelques instant avant j'avais cru l'avoir perdu. Je reste où je suis sans oser lui adresser la parole, je dois être la dernière personne qu'elle veut voir ou entendre sans doute. Si je pouvais la réconforter... Mais à sa place rien ne pourrait, et rien n'a pu sur le moment me réconforter, il y a que le temps qui peut guérir... Enfin c'est des conneries quand on dit ça parce que j'ai beau éviter d'y penser, c'est toujours aussi dur quand je pense à Sam.

Je retiens mon souffle quand je la vois planter son couteau dans le crâne de son ami, et ça me peine comme si c'était moi qui avait dû le faire. Lana ne s'arrête pas de pleurer et moi je peux qu'attendre en silence. Ses pleures finissent par attirer d'autres abominaffreux et je me rouspète moi même dans ma tête pour ma stupidité d'avoir oublié de fermer le portail en bois. Mon couteau toujours en main, je me retourne et m'en occupe sans elle.

Trois seulement approchent et envahissent le jardin. Je fais tomber le premier d'un coup dans les jambes et le fais mettre à genoux pour le planter dans la tête au niveau de la tempe. Il s'écroule devant moi alors que le deuxième approche. Je me recule et il tombe bêtement sur son copain, un coup vif dans le crâne alors qu'il est à terre et c'est terminé. Le troisième approche, un peu plus rapidement, et je recule sans voir que je vais vers la piscine. Mon pied atteint le rebord et se fait agripper par un abominaffreux prit dans la vaste putréfaction. Je panique et me retrouve assaillit entre les deux.

- Lana !!! Viens m'aider !!!

L'abominaffreux qui marche vers moi arrive à ma hauteur et j'agrippe ce qui reste de ses habits pour le maintenir loin de moi, à bout de bras, alors que sa mâchoire claque devant mon visage. J'essai de le pousser en arrière et de ne pas me laisser entraîner dans l'autre sens où l'autre me tire.

- LANA !!!