Shawna avait mis la main sur de la documentation intéressante. Il n’y avait qu’à voir l’enthousiasme de Tomas pour comprendre que les livres trouvés lui convenaient. Cela faisait du bien d’être encouragée, la métisse avait besoin de ça pour gagner confiance en elle. Et Duncan se montrait toujours patient et à l’écoute de ses angoisses, la jeune femme trouvait que le norvégien faisait également des efforts pour qu’elle se sente bien. Elle savait que, petit à petit, elle finirait par se sentir plus assurée en extérieur. En tous cas, dans l’équipe du jour, le soutien des autres l’aidait à avancer et à travailler sur ses peurs.

L’ambiance était bon enfant, la métisse avait le sourire. Le magasinier et le guide de montagne semblaient bien s’entendre. Le duo qu’ils formaient et leur présence était rassurante. Visiblement, ils ne voulaient pas qu’elle prenne le moindre risque. Ainsi, après avoir rejoint Farah et Joey à l’extérieur, toujours occupés à dessiner les plans de la Marina, les deux hommes décidèrent d’aller jeter un œil à l’intérieur d’un des hangars à bateaux. « Tu as intérêt à me le ramener en un seul morceau. » Dit-elle en riant doucement avant d’accorder un sourire au duo.

Les regardant s’éloigner, sans s’inquiéter, la coiffeuse répondit à la question du photographe « Nous avons trouvé pas mal de documentations dans la boutique. Je pense que ça nous sera utile. » Un grand sourire se dessina sur ses lèvres. Elle se sentait étrangement confiante alors qu’ils étaient assez loin du Fort. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas ressenti ça, peut-être la première fois depuis qu’elle avait été gravement blessée. Elle se sentait bien moins inutile ainsi, même si son travail auprès des enfants du camp était important pour elle. Peut-être qu’elle pourrait envisager de nouvelles expéditions au No Man’s Land d’ici quelques temps, comme la dernière fois, où elle avait accompagné Andrea, Daniella et Fred.

Lorsque les deux hommes revinrent, visiblement satisfait, elle leur demanda « Vous avez trouvé quelque chose là-bas ? » Visiblement, ils avaient trouvé un petit canot. Ce n’était peut-être pas un bateau très grand mais c’était déjà ça. « Oui allons y ! » S’exclama-t-elle alors que Tomas leur proposait de poursuivre leurs recherches. Ils prirent alors la direction de la capitainerie.

La marina était assez profonde, mais pas très large, sous la forme d’un très grand rectangle qui s’ouvrait sur la mer. En le remontant, nous avons pu constater l’état de délabrement des quais et la quantité d’épave qui s’accrochaient encore difficilement aux pontons. Une fois que nous sommes arrivés à l’accès, j’ai pris le temps de faire un dernier petit brief : « D’accord tout le monde. Nous n’allons pas non plus trainer trop longtemps. Nous avons l’essentiel. Nous fouillons, nous sommes cinq. Fouillons cinq garages et puis rentrons. Puis je me suis avancé sur les planches du quai avant de glisser et de manquer de m’étaler dans l’eau ! ça aurait été très dommage, on ne sait pas ce qu’il y a la dessous. Je me suis relevé avec prudence avant de lancer un avertissement aussi inutile que nécessaire. « Gaffe, ça glisse ! »

J’aurai aimé examiner la capitainerie en détail, mais elle semblait à moitié ravagé par le temps et la météo. Un seul regard m’a permis aussi de voir que c’était beaucoup d’informatique et assez peu de papier finalement. Pas la peine de s’attarder là, autant allé chercher directement dans les garages et tenter de trouver des trucs sur les navires. Comme plus tôt, j’avais ordonnés à ce que nous restions groupés. Au hasard, j’ai choisis le premier garage, un piolet à la main et une lampe dans une autre. Dans mon dos, quelqu’un m’avait suivi, mais je n’avais pas vu qui s’était. Il y avait une odeur de renfermé, de marrée, infecte, une odeur de vase. Qui me rappelait la fois où j’avais monté sur l’Etna. « Ouah ça pue autant qu’une la bouche d’un volcan. » Une petite remarque qui ne servait à rien.

Dans le garage, il y avait les restes d’un petit bateau de plaisance à moteur, un modèle un peu générique, comme il en a des dizaines. Il avait visiblement passé un mauvais moment. A moitié enfoncé sous l’eau, maintenue à la surface par les cordages le retenant aux quais. J’ai prudement posé un pied sur le pont supérieur, vérifiant qu’il n’y avait pas de mordeur. Heureusement pour nous, le poste de pilotage n’était pas sous l’eau et j’ai vu, suspendu au plafond, une liasse de documents plastifié. « Odin m’en soit témoin, ça pourrait nous servir. »Je jette un œil vite fait dessus, c’est une carte des courants de la baie, parfait. Je suis ressortis ensuite, retrouvant l’air frais du quai. Temps de passer à la suite. « Mes amis, en espérant que les dieux nous soient encore favorables. »

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