Shawna ne cacha pas sa satisfaction lorsque Tomas confirma ses dires. Pour une fois que quelqu’un l’écoutait, elle se sentait particulièrement touchée et fière surtout. Elle qui n’était pas une habituée des sorties, c’était encourageant pour la suite de la journée. Ainsi, elle écouta les directives de leur chef d’expédition avec beaucoup d’attention. Elle acquiesça lorsqu’il leur expliqua qu’ils ne devraient pas se séparer, qu’aucun d’eux ne devrait se retrouver seul. Des explications rassurantes pour la lionne pour qui tout devenait plus clair. Il n’y avait donc aucune raison pour elle d’angoisser aujourd’hui, sans compter la présence de Duncan qui serait là pour la protéger. Elle n’était plus la même Shawna des années passées. Elle avait pris, en quelques mois, bien plus d’assurance. Grâce à Duncan, surtout, mais aussi par ce long travail qu’elle faisait sur elle-même depuis un moment maintenant. Et vu d’où elle était partie – des années auparavant – c’était un bel exploit.  

Lorsque Tomas interpella Duncan, lui donnant le surnom de « brute », la belle ne put s’empêcher de froncer légèrement les sourcils avant de rire doucement quand son compagnon confirma les dires du guide de montagne. « Il peut aussi être doux comme un agneau mais ça… Il n’y a que moi pour le voir. » Dit-elle d’une voix malicieuse avant d’offrir un petit sourire à son homme. Elle aimait le taquiner là-dessus, car avec elle et leurs enfants, il n’était pas cette brute que les autres pouvaient redouter. C’était un homme avec beaucoup de qualité, un père parfait et exemplaire. Elle avait de la chance de l’avoir et elle espérait pouvoir vivre encore longtemps à ses côtés.

Tomas donna des directives à chacun. Sauf à Shawna mais la jeune femme ne s’en formalisa pas. Elle n’était pas vraiment du genre à apprécier les responsabilités lors des expéditions. Au moins, elle n’avait pas trop la pression. Elle se contenterait de suivre Duncan et tout irait bien. Elle avait appris à se défendre et à se battre mais les face-à-face avec les rôdeurs étaient toujours compliqués s’ils étaient en trop grand nombre. Alors elle espérait que la zone soit safe, tout comme Farah.

Couteau de chasse à la ceinture, elle avait laissé son glock à l’armurerie. Elle n’était pas très à l’aise avec les armes à feu, et de toute façon, c’était bien trop bruyant. Ils se mirent tous en route pour la Marina où ils ne tardèrent pas à arriver. Une fois sur la zone, ils s’arrêtèrent un instant pour observer les lieux. Tout avait l’air calme. Shawna ignorait si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Quoi qu’il en soit, son regard se posa sur Tomas à qui elle demanda à voix basse. « Tu as une idée des bateaux qu’on peut fouiller pour trouver ce qu’il te faut ? » L’idée d’aller à l’intérieur des navires ne l’enchantait pas vraiment… Elle redoutait ce qu’ils pourraient y trouver. Mais ils n’avaient pas vraiment le choix…  

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Dé spécial :

« C’est tentant mais… Je ne sais pas très bien nager. » Confia Shawna à son compagnon quand il lui souffla qu’ils auraient dû apporter leurs maillots de bain. La métisse avait toujours préféré rester bronzer sur sa serviette plutôt que d’aller piquer une tête. Et puis, elle n’était même pas sûre d’avoir un maillot de bain à se mettre ! Mais l’air amusé de Duncan la fit rire, il avait le don de réussir à la détendre et c’était sûrement pour ça qu’elle parvenait de plus en plus à maîtriser ses peurs.

Une fois une place, Tomas donna à nouveau ses directives, constituant les équipes du jour. Farah et Joey s’occuperaient de la réalisation du plan des lieux et surveilleraient les environs ; le trio restant se chargeraient d’aller fouiller les alentours. Après avoir jeté un œil à l’intérieur du bâtiment réservé au personnel – sans trouver quoi que ce soit – ils prirent finalement la direction de la boutique. Restant proche de Duncan, ils suivirent le norvégien. L’endroit était complètement délabré, sûrement pillé plusieurs fois et laissé à l’abandon depuis des années. Le père de Cynthia leur demanda de regarder ce qu’ils pouvaient trouver d’intéressant mais de ce que la coiffeuse pouvait constater, il ne restait plus grand-chose.

Elle se mit néanmoins à la recherche de quelque chose. Il fallait que ça leur soit utile, avait dit le guide de montagne. Ce fut au fond de la boutique, derrière une étagère renversée au sol, qu’elle finit par s’avancer. Lorsqu’elle épousseta d’un revers de la main, l’étiquette du rayon, elle put lire « documentations ». En baissant les yeux, elle découvrit quelques magazines de voile. Cela ne lui parlait pas vraiment mais dans le doute, elle prit un exemplaire de chaque. Puis en cherchant encore un peu, elle mit la main sur un petit livre « Les nœuds marins ».

Les bras chargées, elle revint finalement près des deux autres et posa ses trouvailles sur le comptoir de la boutique. « Tu peux peut-être aller regarder aussi… J’ai pris ce qui me paraissait le plus intéressant, mais il reste quelques bouquins encore… »

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