« Y'a juste pas moy... »

Ah ben si, finalement, il y a moyen ! Kaya se fait éjecter entre deux rangées de bancs par Corray qui lui, pour le coup, prend la sauce. Et le voici qui se fait piétiner par un troupeau de civils en furie et qu'elle, elle est aussi prise à parti de son côté. Inutile de dire que l'arrivée de la cavalerie tombe à point nommé ! Ah ça, pour le coup, ça les calme bien ces rebelles !

Et puis pendant que certains des renforts se lancent à la poursuite des évadés et que Corray reçoit les soins adéquats, la lakota détaille un peu les nouveaux arrivants et focalise ses recherches sur Ruben et Joachim. Dans cet ordre. L'un et l'autre ont pas mal morflé mais ils sont en vie et c'est toujours ça ! « Occupe-toi bien de lui, hein ? » demande-t-elle à Elisabeth penchée sur Corray. « Ca va Lily ? »

Elle, de son côté, elle a écopé d'une profonde entaille au niveau du coude. Le sang filtre à travers sa chemise mais la douleur reste à peu près supportable. Alors c'est naturellement qu'elle va rejoindre ses deux amis. « T'as pas oublié quelque chose ? » demande-t-elle à Joa sur un léger ton de reproche. « Enfin bref... On s'en est plutôt pas mal tirés, non ? » Bon, oui, ils sont pas mal esquintés. Mais elle a maintenant l'habitude de voir Ruben - il est beau même comme ça ! - dans de sales états et elle sait bien que Joachim a appris à encaisser.

Quant aux civils, elle s'en moque éperdument. Ces gens ont refusé son aide, elle ne la leur apportera plus ! Et puis c'est le moment où elle remarque l'arrivée de.... deadpool ?! « Sympa le costume ! » Et même vachement original ! Le type qui se cache là-dessous à au moins un peu d'humour. Ou alors il est juste bizarre ! « Y'a quelqu'un qui aurait un peu d'temps pour ça ? » Autrement dit, la profonde entaille au niveau de son coude.

l'réré:

Spoiler:

La musicienne était fatiguée, tendue, déboussolée. Ils avaient fait fuir les gardes mais elle n’était plus certaine de s’ils avaient réussi, quand ont voyait les victimes dans leur camp. Et en même temps… ils seraient nombreux à rentrer. Putain… leur plan avait marché. Ils n’avaient plus qu’à parler aux gens, pour les convaincre de les suivre, d’avoir une nouvelle vie. Elle avait laissé ses armes de côté, enlevé son gilet pare-balles et nettoyé son visage des peintures de guerre. Elle n’avait finalement gardé que sa plume, dans ses cheveux partiellement échevelés. Ses yeux passés à l’eau piquaient bien moins, elle pouvait regarder toutes les personnes rassemblées qui n’attendaient qu’une chose : comprendre.

- Je sais… que c’est effrayant, commença-t-elle finalement, prenant la parole comme elle ne l’avait pas fait depuis longtemps, on a débarqué ici, armés jusqu’aux dents, à vous demander de « nous faire confiance » parce que « c’est pour votre bien »… en vérité, si j’étais à votre place, je me regarderais dans les yeux et je me dirais d’aller me faire foutre.

N’était-ce pas d’ailleurs exactement ce qu’American Dream avait proposé au ranch ? De les suivre aveuglément ? Avant que ceux-ci ne refusent et que tout s’emballe ? Tous les conflits se ressemblaient en fin de compte.

- Alors… je vais essayer de vous dire pourquoi nous suivre, parce qu’au final… c’était le but, pour qu’aucune mort ne soit inutile, on est pas des milliers, on a pas… de grandes technologies, d’hôpital suréquipé, de surabondance de nourriture ni… rien de matériel que vous avez ici. Mais…, ses prunelles azurées se tournèrent vers Duncan et ses pensées allaient vers Andrea, vous les aurez « eux », la jeune femme se pinça les lèvres et poursuivit : j’avais 20 ans quand tout a commencé et… j’étais juste une fille comme tout le monde, dans un quartier merdique de Seattle, qui rêvait de devenir pianiste mais… qui avait probablement plus de chances de finir ouvreuse pour le restant de ses jours, elle retint un vague rire sans réelle joie, j’ai dû apprendre à survivre comme tout le monde. C’était dur et… j’ai eu toutes les raisons du monde d’abandonner, elle haussa les épaules, j’ai abandonné en fait, plusieurs fois. Mais maintenant… je suis là grâce à « eux ». Ils m’ont aidée et m’ont sauvée, chaque fois que j’en ai eu besoin. Et… pas parce que c’était moi, on ne se connaissait pas avant… parce que c’est ce qu’ils font : ils aident et sauvent des gens, ce n’était même pas toujours volontaires… mais ils étaient les héros de beaucoup de monde, et si vous les suivez, ils vous aideront et vous sauveront aussi. Et plus que tout… vous serez libre.

Spoiler:

Ce fut le regard dans le vide que Connor raccrocha les wagons entre eux. Devant l'autel, face à ces gens fatigués comme lui, sans doute moins que lui d'ailleurs, portant encore des protections, le blond tâchait de se concentrer. Quelques minutes avant, il était allé déposer Oliver dans une cellule pour lui laisser le temps de réfléchir à ce qu'il allait pouvoir dire à ses "supérieurs". Mais qu'importait. Il prêta l'oreille à la voix de Selene, à son approche et se raidit à l'évocation de tout ça. C'était dit solennellement mais justement. Sans doute une des raisons qui le faisaient pardonner à la pianiste certains de leurs maux.

Plus que tout, on sait pour certaines de vos lois, fit-il à la fin de son laïus. Il n'avait pas l'air de celui le plus accessible, et probablement que la voix d'une femme était plus réconfortante que la sienne. Mais Connor sous ses traits durcis était encore reconnaissable. Comme Bruce. Deux célébrités comme eux, ça avait encore une certaine valeur. On sait pour les photos, on sait ce qu'on fait à ceux qui… Ne collent pas à ce qu'on attend d'eux, pour être poli, ajouta-t-il.

Oh, Connor n'avait pas vu de lui-même les photos, mais il faisait entièrement confiance en Selene et Duncan pour ne pas mentir sur l'horreur qu'elles représentaient.

Vous n'avez pas besoin de subir ça, vous avez une solution devant vous, encouragea-t-il. C'est ce qu'on veut vous offrir : une porte de sortie, assura l'homme.

Spoiler:

Le temps de faire un bandage rapide sur le coude de Kaya, de vérifier que Joachim s'en sort, de s'assurer que Corray est bien pris en charge, comme Lily, on rejoint les bancs de l'église au fond, comme les mauvais élèves qu'on a toujours été. Ma lèvre a enfin arrêté de saigner, ce qui est un bon début, mais la douleur à mon visage semble rayonner absolument partout, jusqu'à mon oreille d'ailleurs. C'est agaçant. Emilie a été sympa et m'a fourni plusieurs cuillères en fer pour profiter du froid que je dois m'appliquer dessus, mais j'ai l'air sérieusement con. Sauf que bon, aller déranger les autres qui ont besoin de plus d'attention maintenant, c'est encore plus con.

Arrête de toucher ton bandage, que je souffle à Kaya en attrapant son bras la minute d'après pour qu'elle se le frotte pas contre le bois du banc. Et de l'autre côté, Joachim fait la grimace à cause des plaies sur son visage. Cette sortie est… Pas vraiment une réussite. Et être pas loin de tous ces gens qui nous ont voulu du mal tout à l'heure, c'est pas franchement rassurant. Ton père va venir tu penses, pour parler aux gens ? Apparemment, il aurait été un peu blessé, alors je suis pas sûr…

Qu'importe. Ils parlent, on écoute. L'ambiance est très lourde, je sais pas si on obtiendra tout ce qu'on veut, mais j'ai bon espoir.

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