C’était une chose de tomber sur une tête connue par hasard, un autre de la ramener au bercail. Naya s’en remettait aux autres filles. Après tout, elle ne connaissait pas assez Roman pour lui faire gagner une place chez eux. Il faudrait qu’il se prouve pour ça. Aussi, elle suivait les indications de Kara et Monroe, suivant Erin comme son ombre.

En un rien de temps, leur petit groupe se retrouvait de nouveau à l’extérieur, avec Roman en tête. Resserrant sa poigne sur son pied de biche, la brunette essayait de percevoir quelque chose, n’importe quoi, un truc qui leur mettrait la puce à l’oreille sur ce qu’il se passait ici. C’était tellement silencieux. Trop silencieux. C’est ça qui inquiétait tout le monde.

- Nada. Soufflait la Latina à sa sœur de cœur.

Maya grimaçait de plus belle d’ailleurs, lorsqu’Erin les mettait en garde. Ouais, les connards qui vivaient ici avant avaient leurs petites techniques de fourbes. La preuve, elles avaient été retenues contre leur gré un certain temps ici. C’était que grâce à une horde qu’elles avaient pu fuir, avant que les choses ne dégénèrent. Elles auraient pu l’avoir mal, très mal ici. Les travaux forcés n’auraient pu être que la pointe de l’iceberg…

- Pas de râles, pas de bruit d’animaux… qu’est-ce qui se passe. On a une horde silencieuse au cul ? Des vivants cachés qui nous observent ? Ça me rend dingue. Marmonnait Naya toute seule.

L’endroit avait tellement de potentiel. Sur papier, ce serait vraiment une planque parfaite si New Eden prenait Olympia. Sauf que dans l’immédiat, ça avait des airs de lieux hantés. Maudits. ÇA aurait presque pu faire rire la trentenaire, presque, si elle se trouvait pas ici en ce moment. Sa mère lui aurait fait réciter une prière, Naya elle se contentait de faire un petit signe de croix subtile.

- C’était comme ça quand t’es arrivé ? Demandait La Cubaine à Roman.

Si c’était le cas, pourquoi était-il resté ici ? Ça donnait froid dans le dos, cette impression de malheur imminent. Ou alors c’était dans sa tête. Elle se faisait des films ? C’était qu’un peu de silence après tout…