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Re: Let the bad times roll
Dim 29 Jan 2023 - 15:52
« Le jazz, c’est parfait. » Lui soufflai-je dans un sourire entendu. C’était l’ambiance que nous recherchions tous les deux ce soir, non ? Je notai dans un coin de ma tête que Zi avait appris à aimer ce type de musique par elle-même. « Je ne savais pas que tu aimais la musique. » A l’écouter, on ne lui avait jamais réellement permis d’apprendre par elle-même ce qui lui faisait plaisir. C’était comme si le chemin qu’elle devait emprunter dans la vie avait été tout tracé par ses obligations envers sa famille, puis envers son mari. « Et danser ? Ca te dit ? » Lui demandai-je dans un sourire entendu.
Je le perdis peu à peu à l’évocation de ma sœur. Ca m’avait effectivement échappé. « Je ne sais pas si elle est en vie et… je n’ai pas pu la chercher. Peut-être que ça me donne l’impression d’être moins légitime pour parler d’elle. » Avouai-je à demi-mots. « Elle s’appelle Moïra. » C’était un prénom assez rare en dehors de l’Ecosse. Ca lui avait toujours donné un petit cachet supplémentaire, comme pour moi. « C’est ma petite sœur. Elle a dix ans de moins. A peine la vingtaine quand ça a commencé… elle était avec son mec. La dernière fois que je l’ai eu au téléphone, elle m’assurait de ne pas s’en faire pour elle, qu’elle ne pourrait pas me rejoindre à cause des barrages militaires mais que ça irait pour eux, et de me préoccuper de mettre Jena et les enfants à l’abri. » Cette conversation-là me revenait avec une netteté surprenante, comme celle que nous avions eu dans le bar où elle chantait, à nous poser des questions sur ces nouvelles inquiétantes d’agression après son concert. J’avais alors pensé à un canular et Moïra m’avait demandé de fermer mon portable, avide de se rincer le gosier avec une bonne bière. Putain ce qu’elle me manquait, parfois.
L’ambiance incitait un peu aux confidences. J’essayais de me replonger un peu dans cette atmosphère intimiste en revenant de ma virée brève à ma propre colocation. « Tu as réussi à ne pas faire cramer les pâtes à ce que je vois. » Ca aurait été une sacrée performance, en même temps. Je posai mon sac dans un coin de la pièce, l’oubliant un peu dans l’immédiat. Je me contentais de lui rendre un sourire en coin quand Zi me demanda si j’avais tout ce qu’il me fallait. J’espérais bien !
Discuter autour d’une bonne plâtrée de pâtes sur fond de jazz était finalement bien romantique, contre toute attente. J’en apprenais encore sur Zi, qui n’avait jamais eu l’occasion de profiter d’un tel dîner en tête à tête. « Non, sérieusement ? Vous mangiez aux deux bouts d’une immense table avec ton mari, comme les riches dans les films ? » Lâchai-je avec autant d’amusement que de curiosité dans la voix. J’avais un peu de mal à me représenter son propre quotidien, si éloigné du mien. Sur le papier, rien ne nous aurait rassemblé tous les deux. Si la pandémie n’avait pas eu lieu, nous ne nous serions sans doute jamais croisés. « Je veux bien goûter de ton dessert. » Il avait un goût de cramé ou un goût de gâteau ? « Et après on danse. » Soufflai-je dans un sourire, sans vraiment lui laisser le choix.
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Re: Let the bad times roll
Mar 31 Jan 2023 - 16:59
Danser quoi ? Demande-t-elle, curieuse. Elle hausse les épaules en réponse, oui elle aime la musique mais... Est-ce que les gens qui n'aiment pas existent vraiment ? Elle pince les lèvres en y pensant, sans chercher plus loin. Elle ne croit pas que qui que ce soit puisse vraiment nier cette partie du monde. Tout ce qu'il y a d'artistique est un biais de communication exceptionnelle, une forme d'expression universelle.J'ai appris les danses de salon, si jamais, ajoute-t-elle pour la précision, sans réaliser que Locklan doit envisager quelque chose de plus simple :Plutôt Tango, Valse ou Samba ?
Et elle l'écoute, lui parler avec une retenue presque pudique de sa sœur. Expliquer les raisons pour lesquelles il a tue son existence si longtemps.J'aime beaucoup son prénom, souffle-t-elle d'un ton tranquille en esquissant un sourire. C'est sincère, elle le trouve presque poétique.J'aurais aimé avoir un frère ou une sœur, moi aussi, elle a eu une enfance assez solitaire, entourée mais désespérément seule.Vu comment tu parles d'elle, ça a l'air d'être... Quelque chose, souligne-t-elle en haussant les épaules. Peut-être un peu envieuse, un complice dans ces moments désespérés l'aurait sans doute aidé à être... Autrement. Plus ouverte ?
Un soupir lui échappe, la discussion se poursuit, s'anime, elle ne sait pas vraiment quoi lui dire alors qu'il s'étonne de sa vie passée.Eh bien... Oui, excepté aux repas d'affaire, ou aux galas de charité, où je devais être aux côtés de mon époux et m'assurer de le représenter dignement, Yuan n'a jamais été trop pénible à ce sujet. Mais il faut le dire, sa vie a été surtout un spectacle où aucun pli n'avait intérêt à dépasser du cadre.Et évidemment, je ne cuisinais jamais, j'ai appris après tout ça, voilà qui explique ses talents - inexistants - en la matière.J'ai été entouré de nourrices et d'enseignants durant mon enfance, je ne voulais pas la même chose pour mon fils, explique-t-elle.
Ce qui est si paradoxal, finalement.Je sais jouer du piano avec une formation classique et j'adorerais pouvoir le faire avec du jazz mais c'est si compliqué. Mon père voulait que je fasse du violon mais j'ai préféré les mathématiques et la biologie, peut-être s'est-elle tournée vers ces domaines pour être en paix, loin de lui. Pour exceller dans un domaine où il ne comprendrait rien. Et ensuite ? Peut-être est-ce la même chose pour le jazz. Ses préférences ont été motivé par ce qu'elle ne s'explique pas. L'émotion de la musique, aussi vive, intense, touchante.Et à la naissance de mon fils, ils auraient préféré que j'arrête de travailler pour m'occuper de lui à temps plein, soupire-t-elle en portant son verre à ses lèvres :J'imagine que ça n'était pas comme ça, chez toi ?
En fait, Zi n'a aucune idée de ce qu'est un foyer "normal". Elle ne l'a jamais vécu, n'a jamais pu le comprendre. L'expérience fait beaucoup, et dans son monde de riche, elle fait tout à dire vrai. Un sourire passe sur ses lèvres :Très bien, va pour le dessert. Elle découpe - avec un peu trop de perfectionnisme - le sert - avec un peu trop d'attention. Ce n'est pas mauvais, constate-t-elle pour elle-même. En fait, c'est même bon. Mais la pâtisserie est un métier de gens scrupuleux, comme elle. Et quand vient le moment de la danse, Zi sent une appréhension la saisir. Locklan se lève, lui tend la main. Elle hésite à la prendre.Je suis un peu nerveuse, pardon, elle se met sur ses jambes, et il peut sentir ses doigts trembler légèrement de fébrilité.
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Re: Let the bad times roll
Dim 19 Fév 2023 - 11:51
Qu’elle me pose la question signifiait que j’avais face à moi une initiée à la danse. « Rien de tout ça, tu verras. » Je ne comptais ni lui faire danser la valse ni le tango. Il était temps de briser un peu les codes et d’apprendre à Zi simplement à se laisser aller, au rythme de la musique, comme une fille normale.
Mon sourire se fit plus nostalgique en songeant à ma sœur disparue. « C’est un prénom écossais aussi. » Lui précisai-je. Je repris, surpris : « Tu n’as jamais eu de frères et de sœurs ? Putain, tu m’étonnes que tes parents te collaient la pression. Ian était insupportable, mais au moins ma mère m’a laissé tranquille quand il a commencé ses études d’ingénierie. C’était lui le brillant petit génie. Même si ses études m’ont coûté un rein quand notre père est mort… » J’avais eu un mal fou à joindre les deux bouts à l’époque. Tout n’était pas rose, mais on avait pu compter les uns sur les autres. Même si en tant qu’aîné, c’était surtout sur moi qu’on s’était reposé. « Le garage a toujours été à la famille. On vivait juste au-dessus, un peu les uns sur les autres. Ian et moi partagions la même chambre. C’était parfois étouffant. J’étais souvent barré ailleurs pour respirer un peu loin d’eux… on se disputait sans arrêt avec mon frère. Moïra cherchait souvent à temporiser. Ma mère était plutôt à rajouter de l’huile sur le feu et… mon père faisait semblant de ne rien entendre. » Lâchai-je dans un rire. « Mais en vrai, j’aurais troqué ça pour rien au monde. » Sa petite vie bien préservée m’avait l’air tellement fade et aseptisée en comparaison, comme si on ne lui avait pas réellement permis de vivre par elle-même. « Comment tu peux faire tes propres expériences et apprendre ce qui te fait réellement plaisir avec un chemin tout tracé comme ça ? » C’était sûrement impossible. « Je voulais tout tester, simplement pour ne pas mourir bête. Je me suis laissé entraîner dans pas mal de plans de merde par mes potes du motocross. Jeux, alcools, drogues… » Je soufflai un bref rire : « Et les filles, aussi. »
J’appris qu’elle était tombée dans la musique depuis toute petite, à cause de son père. Le parallèle était curieux. « C’est marrant que tu aies pris un chemin complètement différent de ton père, alors qu’il souhaitait celui-là pour toi… à l’inverse, le mien ne m’a jamais rien imposé, et j’ai pris naturellement sa relève au garage en fait. » La morale de l’histoire était qu’il valait mieux laisser les enfants choisir par eux-mêmes pour ne pas obtenir l’effet inverse de ce qu’on souhaitait pour eux.
On discuta encore un moment avant de passer au dessert. Contre toute attente, celui-ci n’avait pas le goût de semelle. « Franchement, tu te débrouilles bien. » Et parce que des paroles ne valaient rien en comparaison, je me resservis une part généreuse. Goûter un gâteau, même tout simple, était une occasion précieuse même à Fort Ward.
Le repas terminé, je me relevai pour lui attraper la main et l’attirer à ma suite au milieu du salon. Elle tremblait doucement dans ma prise. J’étais surpris de la voir si nerveuse à l’idée de simplement danser avec moi. « Relax, princesse… » Je l’attrapai doucement par la taille pour la rapprocher de moi, mes yeux sombres ancrés en les siens. Je ne m’étais pas rendu compte plus tôt que nous faisons quasiment la même taille. Elle était grande et élancée, surtout en étant originaire de Chine. Je ne résistai pas à l’envie de l’embrasser doucement, de par cette proximité imposée, avant de l’entraîner sur le rythme de la musique. Je brisai les codes instaurés, inventant des pas de danse au fur et à mesure. La musique guidait mes envies et mon imagination, attirant Zi à ma suite. Je la laissai le temps de se prendre au jeu avant de songer à complexifier un peu les choses. « Laisse-toi aller. Laisse-toi juste aller… » Lui soufflai-je à l’oreille dans un sourire.
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Re: Let the bad times roll
Dim 19 Fév 2023 - 13:04
Oui, ça avait l'air bien, souffle-t-elle avec un sourire. Elle n'a jamais été envieuse de la vie des autres, ni même de la sienne. Pendant longtemps, Zi a eu très conscience des avantages de sa situation, sans jamais être spécialement heureuse dans cette configuration. Elle a enterré le futur qu'elle aurait pu rêver en comprenant que ça ne serait pas pour elle, et qu'il valait mieux choisir ses combats pour pouvoir en gagner. Une chose en amenant une autre, elle s'est retrouvée où elle est aujourd'hui.C'est difficile, mais j'imagine que tout dépend comment on voit l'enfant que l'on fait. Comme une personne, un être humain ou un outil, explique-t-elle.
Elle a un haussement d'épaules avant de sourire avec amusement :Autant qu'on se le dise, mon père m'aurait renié à cause de toi, elle peut en rire, parce que cet homme n'a plus aucun poids sur sa vie désormais. Depuis dix ans quasiment, et le large qu'ils ont pris en gagnant la côte ouest avec son mari. Une forme de libération loin du joug d'un vieil entrepreneur mégalomaniaque. Les routes de Locklan et elle ne se seraient sans doute pas croisées avant ça de toute évidence mais... Aujourd'hui ? Ils sont si différents, si loin l'un de l'autre. Même si l'apocalypse a redistribué les cartes, qu'ils se valent honnêtement, Huang Senior aurait estimé que le motard n'arrive pas à la cheville de sa fille.
Et peu importe le peu d'estime qu'il porte à sa propre fille par ailleurs.Yuan avait bien son caractère, mais il a compris ce qui me semblait important, ce que je voulais faire, malgré la pression que lui a mis mon père sur les épaules, ajoute-t-elle. C'est pour ça qu'elle se sent autant redevable envers son mari :Mon travail était la seule chose qui me permettait un semblant d'indépendance envers ma famille, elle faisait quelque chose. Sans ça, devoir abandonner des années d'études lui aurait laissé un goût amer et douloureux.Et quand il y a eu mon fils, c'était... Evident que je devais le protéger de ça aussi, de ce système qui a réussi à la broyer malgré tout ce qu'elle dit.Quand tu étais enfant, tu te voyais déjà mécanicien alors ? Ou à travailler dans ce domaine ? Demande-t-elle avec un sourire. Elle essaie de l'imaginer à cet âge, sans cacher sa tendresse. Une manière aussi de songer à quoi ressemblait ses enfants. Les petits garçons ont tendance à ressembler à leur père, alors Ewen pourrait être son double, non ? Et Maelys ? Elle n'en a aucune idée. Notamment parce qu'elle ne connait pas Jena et n'a aucune idée de son physique. Pinçant les lèvres, elle se relève pour l'accompagner dans cette danse qui ne se rapproche à rien qu'elle puisse connaitre. C'est déstabilisant, et elle se doit seulement de faire confiance en son vis-à-vis.
Se laisser aller ? Pour elle qui ne se fie qu'aux codes qui existent, c'est difficile. Il faut du temps, quelques baisers, quelques marques de tendresse et des sourires amusés pour qu'elle parvienne à se détendre alors qu'elle passe ses bras autour des épaules de Locklan en se lovant contre lui. Les mains de l'homme autour de sa taille, elle retrouve ce qu'elle a pu connaitre avec Oliver. C'est de ça dont elle doit se souvenir. De l'inédit de ces instants-là, avec le premier homme qu'elle a aimé. Sa mémoire est bonne, elle peut se rappeler de la spontanéité dont il faisait preuve, de sa force, de sa bienveillance. Elle s'y accroche pour retrouver sa confiance, et pour donner à Locklan un baiser plus appuyé que ceux qu'ils ont déjà partagé jusque-là.
Il doit attendre d'elle qu'elle soit plus entreprenante, comme beaucoup d'hommes avec une femme qu'ils essaient d'aimer. C'est pour ça qu'elle l'est, que sa main passe contre sa nuque en un chemin avant de se glisser doucement par son col, pour pouvoir toucher ses épaules solides et surtout sa peau bouillante sous ses doigts. Ses yeux sombres croisent ceux de Locklan, elle a du mal à maintenir son sourire parce que la nervosité la gagne - s'y prend-t-elle correctement ? Ne se lance-t-elle pas dans quelque chose de trop grand pour elle ? - mais elle soutient son regard en tâchant de garder son assurance en place. Tout va bien.
- Zi Shèng
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Re: Let the bad times roll
Dim 19 Fév 2023 - 19:16
« On veut toujours le meilleur pour ses enfants, mais on ne sait pas toujours comment s’y prendre pour les aider. » J’avais, depuis longtemps, fait une croix sur les attentes de ma mère comme elle de son père. Nous avions appris à nous détacher d’eux et de ce qu’ils attendaient de nous. En cela, nous n’étions pas bien différents. « Je n’ai malheureusement pas pu offrir un semblant de normalité à mon fils, il n’avait que trois ans quand le virus s’est répandu. Il n’a connu que la violence, la faim, et la mort. » Mon regard s’assombrit quelques secondes, avant que je ne chasse des pensées sombres qui tentaient de se frayer un chemin dans mon cerveau. « J’ai mieux appris à connaître Maelys. » Je soufflai ce qui s’apparentait à un rire. « Et elle me ressemblait beaucoup trop, ce qui rendait sa mère complètement folle. Les enfants s’adaptent tellement vite à ce monde… » J’espérais seulement qu’elle écoutait davantage sa mère maintenant, même si ce n’était pas gagné en pleine crise d’adolescence. J’avais su la forger pour les dangers de l’extérieur, mais Jena saurait mieux que quiconque comment lui apprendre à louvoyer dans un camp comme New Eden.
Mon rire rejoignit celui de Zi quand elle m’avoua sans détour que son père l’aurait renié s’il savait qui elle fréquentait en ce moment même. J’en tirais un peu de fierté, en vérité. « Je t’aurais tellement arraché à toutes ces responsabilités étouffantes pour faire un tour du monde en moto. » C’était le premier truc qui me serait venu en tête, si je l’avais rencontré avant que le monde ne parte en vrille. Mais en vérité, il y avait plus fort à parier que nos routes ne se seraient jamais croisées. « Je ne me suis jamais vu faire comme mon père, c’est juste… ça m’a paru évident quand je suis tombé dedans. » Je lui offris un sourire nostalgique. « On était proches, parce qu’il était le seul à m’accepter tel que j’étais. Comme ma sœur. »
J’aurais pu continuer à lui parler encore longtemps de ma famille, pour entretenir le souvenir que je me faisais d’eux, tout en écoutant son propre vécu en retour. On apprenait toujours plus à mieux se connaître. J’avais l’impression que nos différences faisaient la force de notre relation, parce que nous apportions chacun quelque chose à l’autre. Zi avait besoin d’un grain de folie en plus dans son existence tandis que son équilibre m’aidait à tenir le cap dans la mienne. Et notre danse était à cette image, alors que nous cherchions encore à nous apprivoiser. Je cherchais à avancer à son rythme sans la brusquer, tout en l’emmenant sur un terrain qui lui était moins familier. Les mains à sa taille, dans une danse lente et intimiste, elle me surprit par un baiser plus appuyé que les autres, qui déclencha aussitôt en moi une envie plus gourmande que je tentais de réprimer un peu. Mon regard de braise parlait néanmoins pour moi. Ses mains tièdes à ma nuque, puis à ma clavicule, firent remonter un frisson agréable le long de mon échine. Je poursuivis notre danse entamée en l’enserrant un peu plus contre moi, dans un slow qui rapprochait nos deux corps. Mes mains, auparavant sages à sa taille, s’activèrent peu à peu pour remonter doucement sous son haut et épouser le contour de ses fesses. Ça restait encore sage pour moi, mais j’essayais de ne pas brûler les étapes par un certain empressement. « Tu sais ce qu’on dit parfois de la danse ? Que c’est l’expression d’un amour à la verticale. »
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Re: Let the bad times roll
Lun 20 Fév 2023 - 1:09
Ils ont l'esprit fait pour, modellable, adaptable, c'est toute leur force, explique-t-elle alors avec un sourire. Certains ont même une résilience si puissante qu'elle mériterait un sujet d'étude à elle seule. Mais quand il s'agit de toute façon des capacités des enfants, Zi peut se montrer intarissable également.Surtout quand on peut les guider et les préserver, ils peuvent accomplir de grandes choses, c'est ce qu'elle a essayé de faire avec Tao, en aimant croire qu'elle n'a pas été trop mauvaise à ce sujet. Mais ça, ça n'est pas à elle de l'établir, et elle ne peut plus vraiment faire ses preuves désormais.
L'idée vient lui briser le cœur, elle ne relève les yeux vers Locklan que pour lui offrir un sourire alors que lui se permet de rire de plus belle :J'aurais beaucoup aimé ça, je crois, un tour du monde à moto, ça semble une idée délicieuse à côté de tout le reste. Elle n'a jamais eu cette folie pour elle, mais le contact de Locklan a quand même l'air de lui faire découvrir d'autres choses.Il n'y a parfois pas besoin d'interroger ces choix, surtout quand ils semblent évidents, elle hausse les épaules :J'ai eu la même chose en commençant la psychiatrie, je l'ai fait parce qu'il s'agissait d'un passage obligatoire et puis... Je ne sais pas, ça m'a happé, j'avais besoin de tout comprendre, explique-t-elle.Après ça, même la neurochirurgie me semblait accessoire...
Et un peu ennuyeuse. Même si tout se passe dans la tête et que le cerveau reste une machinerie fascinante. Elle conserve son sourire, dans le creux de ses bras aussi, et serrée contre Locklan toujours. Les yeux plongés dans les siens, elle s'effraie un peu de ce qu'elle y lit, tout en se laissant faire malgré elle. Faire confiance. Il ne lui fera pas de mal, n'est-ce pas ? C'est pour ça qu'elle tente, se montre plus tactile, plus entreprenante. Même si ça la terrifie sincèrement et qu'elle craint de faire une bêtise. Elle aimerait être plus courageuse, de ces femmes qui s'assument et ne s'émeuvent pas d'un rien. Elle doit cependant composer avec ce qu'elle est.
Un froncement de sourcils lui échappe :Ah bon, on dit ça ? Et donc...? Qu'est-ce que ça veut dire pour eux actuellement ? Sont-ils... bons pour s'exprimer ainsi ? Elle n'en sait rien. Zi a l'impression d'être un peu crispée, c'est étrange. Elle a aussi terriblement peur de le décevoir, ne peut s'imaginer autrement que frustrante, insatisfaisante, et pour un homme comme lui, elle sait qu'elle doit être une vraie plaie. Elle l'étreint toujours, les yeux dans les siens, elle gagne ses lèvres, se tend à la position de ses mains en s'échinant à ne pas les retirer ou sauter en dehors de ses bras. Elle souffle pour s'apaiser, se calmer, comme elle le peut.Je suis désolée, ça fait longtemps et je- elle se tait, son murmure se meurt dans sa gorge.
Elle détourne les yeux et tente de ne pas se formaliser de la lueur de désir qu'elle lit dans le regard de Locklan. Est-ce que c'est vraiment elle qui fait naitre ça ? En est-elle vraiment la cause ? C'est effrayant, et ça lui noue le ventre. A la fois pourtant, elle n'a aucune envie de s'éloigner de lui, de le lâcher ou qu'il cesse de l'embrasser.Je voudrais que tu sois doux avec moi, qu'elle ajoute simplement. Sans ça, elle ne sait pas comment elle pourra réagir. C'est toute l'agressivité de la sexualité qui lui revient à la figure et qui l'empêche d'être sereine.C'est... C'est ce qui me fait le plus peur, admet-elle simplement en venant chercher l'une de ses mains de la sienne, nouant ses doigts aux siens. Ils ne vont pas rester plantés ici pour ça, n'est-ce pas ? Et comme elle sent que c'est sans doute le moment...
- Zi Shèng
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Re: Let the bad times roll
Sam 8 Avr 2023 - 19:24
Mon sourire s’étira, un brin joueur, alors qu’elle caressait l’idée d’un tour du monde en moto. « Peut-être qu’on pourra un jour… » C’était un rêve ambitieux, par les temps qui couraient, mais que serait-ce la vie sans rêves ? Je n’avais pas envie de me contenter de survivre à ses côtés. Je voulais vraiment lui offrir à nouveau cette opportunité de voyager, de découvrir des trésors cachés, même juste à nos portes comme cette cascade dissimulée par les bois non loin de Kitsap. « On a eu de la chance de faire ce qu’on avait vraiment envie, au final… » Et je voudrais que nous puissions continuer de le faire encore longtemps.
Dans notre danse lente et intimiste, Zi semblait hésiter sur la marche à suivre. Je ne me formalisais pas. Je savais à quel point elle avait du mal à se laisser aller. Je la laissais venir, faire à son rythme. C’était difficile pour moi de réprimer ce feu ardent qui m’animait. Je soufflai ce qui s’apparentait à un rire quand elle m’interrogea sincèrement face à ma tentative de drague. Je la trouvais si attendrissante quand elle ne comprenait pas où je voulais en venir. On s’embrassait, tout en poursuivant notre slow. Je descendis lentement mes lèvres dans le creux de son cou, quand elle s’ouvrit un peu plus concernant ses hésitations. « Relax, Zi… » Je vins capter à nouveau son regard, relevant une de mes mains pour venir caresser doucement sa joue. « C’est juste moi, d’accord ? » Je lui offris un sourire qui se voulait rassurant. « Et si quelque chose ne va pas, quoi que ce soit, tu me demandes juste d’arrêter et je le ferais, ok ? » Elle allait réussir à me mettre la pression, à force.
J’avais presque peur de respirer contre elle, quand elle me confia vouloir de la tendresse et un peu de douceur. J’hochai lentement la tête en réponse, à l’écouter m’exprimer ses craintes. « D’accord… bien sûr. » Je ne savais si elle avait eu de nouveau des relations sexuelles après ce que les motards de mon gang lui avaient infligé. Je commençais à en douter sérieusement. Je n’étais pas certain non plus d’être la bonne personne pour la réconcilier avec l’acte en lui-même, mais je pouvais essayer. J’étais plus que jamais conscient qu’un faux-pas ne conduirait pas seulement à un rejet brutal, mais que je risquais surtout de la blesser.
Ses mains se nouèrent aux miennes comme une invitation muette. Je lui offris un mince sourire avant de l’embrasser de nouveau. Je l’entraînai ensuite à l’étage, laissant la musique en fond sonore derrière nous. Je me souvenais du chemin vers sa chambre, pour l’avoir déjà bordé bien des mois en arrière, quand elle avait trop bu pour s’en rappeler. Je butai pourtant contre la porte en venant à nouveau chercher ses lèvres. Je la refermai derrière nous, même si nous étions seuls, pour marquer que cet instant n’appartenait qu’à nous. Il n’y avait bien que les étoiles à sa fenêtre pour nous éclairer, et ça m’allait bien. Je la dévorerais du regard une autre fois, me contentant de me laisser guider par la mécanique des corps. Je l’imaginais plus à l’aise dans cette atmosphère qui donnait la part belle aux sensations. Je repris là où nous nous étions arrêtés, mes lèvres descendant le long de son cou pour embrasser ensuite sa clavicule. Mes mains jouèrent à sa taille avec le tissu de son haut, comme une autorisation silencieuse de poursuivre notre danse.
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