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Re: Let the bad times roll

Jeu 8 Déc 2022 - 16:44

C'est peut-être un émoussement affectif, ce n'est pas rare lorsqu'on a des troubles obsessionnels, mais ça tend à montrer une forme de dépression, explique-t-elle alors après un temps d'analyse. Elle doublera de vigilance avec Bonnie alors, elle se le promet, même si elle n'a concrètement déjà pas l'occasion de grand-chose dernièrement, elle s'en voudrait de passer à côté néanmoins. Il faudra leur poser la question, elle n'a pas la réponse à ce sujet. Clayton et Zelda doivent en effet se tourner suffisamment les pouces pour penser à toutes ces imbécilités. J'imagine que ta prise de poste avec Arizona se passe bien ? Demande-t-elle alors avec un sourire : Elle a l'air de bien occuper ton temps, en tout cas, et elle sent la différence. Locklan semble... Mieux sans doute qu'avant de partir à Kitsap.

C'est perceptible pour tout le monde sans doute. Elle est rassurée à cette idée, sans doute qu'il parvient à trouver une forme d'équilibre pour lui-même, qu'il est aussi rassuré des quelques réponses qu'il a pu avoir. La tension redescendue, l'alcool - de ce qu'elle en sait - absent de l'équation, l'horizon semble sensiblement plus clair. Tu veux vraiment savoir ? Zi fronce les sourcils et pince les lèvres, un temps d'arrêt plus tard, elle sait que si elle se lance, ça sera un véritable exposé. Dans les situations d'urgence, le cerveau compartimente en effet. Il procède à une sorte de mise en quarantaine des souvenirs traumatisants. Il y a plusieurs métaphores pour expliquer l'idée... Pense a... Comment rendre ça accessible ?

Elle hésite. Et puis, l'allégorie la plus pertinente lui vient spontanément : Un cadavre dans un placard. Tu l'y enfermes, tu verrouilles la porte, et tu n'as pas concrètement besoin d'y revenir. Cependant tu sacrifies une pièce pour le garder sous clé, et puisqu'il n'est pas trépané, il est bruyant et odorant, elle accompagne ses explications de quelques gestes : Le clivage des traumatismes n'est pas complet, et quand revient une forme de tranquillité, c'est là où tu vas faire attention aux bruits et aux odeurs. Tu seras dérangé, ça imprègne ta maison, tes vêtements, les murs et les tissus, au point où ça devient ingérable, explique-t-elle alors simplement : C'est la même idée, dans les grandes lignes en tout cas.

En psychiatrie, on a pu observer comment ça modifie les connexions neuronales du cerveau, à travers des radios notamment, ça induit évidemment une modification du comportement, du tempérament, ça peut même exercer une influence sur ta production de sérotonine, d'adrénaline... énumère-t-elle en prolongeant son exposé : Il faut une énergie considérable pour garder tout sous contrôle. On a pu observer que statistiquement, on tend à développer des troubles dépressifs, suicidaires, addictifs, phobiques, voire des formes de psychoses, à la suite de ces évènements, d'autant plus s'ils ne sont pas diagnostiqués et pris en charge, soupire-t-elle, sans réaliser qu'elle va sans doute encore plus loin qu'il ne l'attend.

Et elle n'est pas encore en voix de s'arrêter. En soi les déclencheurs qui peuvent faire remonter les souvenirs aussi sont difficiles à contrôler. Il y a dix ans, j'avais une mère de famille en patiente, une vie rangée, deux enfants et un mari aimant. Mais aux huit ans de sa petite dernière, elle s'est mise à revivre des évènements subis au même âge, sans comprendre pourquoi ou comment, raconte-t-elle en revoyant nettement l'image de cette femme : S'en est suivi trois tentatives de suicide, dont une défenestration qui l'avait cloué dans un fauteuil roulant. Elle se serait passée de tout ça, elle aurait adoré continué sa vie sans le savoir mais elle n'a pas eu le choix, souffle-t-elle avant de le fixer un temps. Oh... Silence. Je me suis un peu emballée ?

Elle est gênée désormais, détourne les yeux en se morigénant intérieurement. A tous les coups, il doit la prendre pour une illuminée, ou au moins s'être ennuyé. Elle ferme les yeux, l'occasion de chasser ce malaise en elle et de raccrocher les wagons comme elle le peut. Elle trouve une forme de consolation dans les propos de Locklan, mais aussi dans les gestes tendres qu'il a à son égard. Se laissant faire, elle vient s'installer sur ses genoux et à un sourire en plongeant son regard sombre dans celui de l'homme : Tu en parlais, il y a un moment, souffle-t-elle tout bas : Tu disais qu'on te laissait faire le sale boulot sans être attentif à ce que ça impliquait pour toi, explique-t-elle. Elle l'a noté, elle ne peut pas l'oublier.

Je ne veux pas que tu penses la même chose pour nous. Ou que tu puisses croire que j'apprécie ta compagnie pour ne pas me salir les mains. Si un jour, un acte me parait insurmontable, ou si j'approche de ma limite, je pourrais t'en parler, elle le fera sans doute, peut-être trop tard, mais elle n'a que de bonnes intentions. Paradoxalement, 378, je peux l'encaisser. Je suis en colère et triste de ne pas pouvoir aider tout le monde. Ou que New Eden puisse continuer ces actes sur d'autres êtres humains, je sais que ça n'est pas nous les responsables de sa mort, ajoute-t-elle alors. Aucun d'eux ne méritent ce poids sur leurs épaules, mais Zi fait la part des choses : elle n'a pas condamné cette enfant pour rien.

La proximité avec lui induit une intimité presque rassurante à cet instant. Zi s'y prête sans résistance, dans une étrange confiance alors qu'elle ne le quitte pas des yeux : Tu sais quoi ? Demande-t-elle soudainement, avant de l'embrasser doucement : Tu m'avais parlé d'un diner aux chandelles autour d'un plat de pâtes, murmure-t-elle contre ses lèvres, un sourire malicieux, de même que la lueur amusée dans ses yeux noirs : Et je suis scandalisée que ça n'ait toujours pas eu lieu, le timbre de sa voix trahit évidemment qu'elle n'en pense rien. Ses doigts se perdent un instant sur sa nuque, à la naissance de ses cheveux. Et c'est tout bas encore, d'un ton intimidé qu'elle ajoute : Tu voudrais rester dormir ici, ce soir ?




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Re: Let the bad times roll

Mar 13 Déc 2022 - 20:32

« Un émoussement affectif… » Bonnie serait dépressive, selon Zi ? Je réfléchissais à la question, soudainement dubitatif. J’allais apprendre bon nombre de termes en psychologie avec elle. C’était encore pire que quand Jena me parlait de ses cours. Pourquoi je finissais toujours par m’attacher à des femmes qui traitaient de sujets pareils ? Ca en disait également long sur moi, non ?

Je relevai la tête pour lui adresser un mince sourire en réponse. « Je m’entraîne tous les matins avec Bonnie pour me maintenir en forme. Elle me laisse ensuite avec les soldats pour l’entraînement plus militaire. Je m’occupe de la sécurité du camp en secondant Arizona après ça… bien sûr quand il n’y a pas de chantier en cours à l’aérodrome. Et vu à la vitesse à laquelle les pilotes bousillent le matériel, ça n’arrive pas souvent que je chôme, crois-moi. » Donc, contrairement à avant mon départ de Kitsap, j’étais fortement occupé. « Moins de temps pour réfléchir, moins de temps pour faire le con. C’est valable autant pour Zelda que pour moi, ça. » Même si ce serait mentir de dire que je n’avais plus aucun penchant pour la boisson depuis. « Tu me fais du bien aussi, tu sais. » Soulignai-je dans un sourire entendu.

Je ne m’attendais pas à ce qu’une simple question provoque ensuite un tel flot de paroles. Je l’écoutai longuement sans mot dire. Les sourcils froncés, je réfléchissais longuement à la question avant de finir par intervenir : « Pourquoi pas dégager le placard par la fenêtre ou le faire brûler et on en parle plus ? » Ce n’était pas comme si ce placard avait une importance fondamentale, non ? J’étais plutôt partisan de régler drastiquement le problème, pour ne plus avoir à m’en soucier ensuite. Je lâchai un bref rire entendu quand Zi souligna que les addictions naissaient souvent de tels troubles. L’ancienne psychiatre savait très bien à qui elle parlait.

L’histoire de la mère de famille qui tenta de suicider me fit vite retrouver mon sérieux. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à Jena. Est-ce qu’elle avait vraiment réussi à refaire sa vie, en occultant complètement le passé ? Qu’est-ce qu’elle avait pu vivre chez les Hells Angels, qu’elle m’aurait complètement tu comme Zack ? Savoir si Maelys et elle allaient bien occupait toujours une bonne partie de mes pensées. « Je me suis brouillé avec Zack, à mon retour de Kitsap, tu sais ? » Non, sans doute pas. « On s’est battu lui et moi, après qu’on se soit dit quantité de saloperies. » Je marquai un silence. « Apparemment les Hells Angels se permettaient de faire quantité de choses dans mon dos et… putain, c’est pas passé qu’il me reproche à demi-mots de pas avoir été là pour lui. Je comprends pas qu’ils se laissent bouffer par toute cette merde, ou qu’il se soit pas défendu lui-même. Je l’ai ramené ici pour qu’il soit à l’abri du besoin, et lui il passe juste tout le clair de son temps à se lamenter sur son sort. » Comme une putain de fiotte. « C’est pas mon gosse. Je suis pas responsable de lui. » Et je n’avais clairement pas envie de l’être, j’avais déjà bien assez à penser. Je laissais le soin à Zi de le gérer si l’envie lui disait, ce n’était personnellement plus mon problème.

Je lui souris d’un air un peu plus triste quand elle me rappela mes paroles. « Alors tu t’en souviens, hein… » Je soufflai ce qui s’apparentait presque à un rire ensuite. « Je devrais peut-être faire attention à ce que je te dis. » Je l’embrassai doucement ensuite, avant de laisser échapper sur le ton de la confidence : « A chaque fois que je dois tuer un gosse, surtout à cause de New Eden… j’ai l’impression de voir ma fille. » C’était ce qui me faisait détourner le regard au moment d’appuyer sur la détente. « Je me dis à chaque fois que ça aurait pu être elle. » C’était ça qui était difficile à avaler.

Un voile sombre passa dans mon regard, que Zi se chargea bien vite de dissiper. Je relevai un regard interrogateur à elle à l’évocation de ce fameux dîner de pâtes. « Non sérieusement ? » Un bref rire me secoua. « Scandalisée, carrément ? » Je désignai d’un signe du menton le gâteau qu’elle venait de faire. Mes yeux se firent rieurs. « On a déjà le dessert. Je n’ai plus qu’à mettre les pâtes en route, et toi à allumer les bougies. » Mon regard s’ancra plus longuement en le sien, à sa dernière proposition murmurée. Un sourire entendu étira finalement mes lèvres. « J’en serais ravi, Zi. » Je l’embrassai avec une passion à peine contenue, cette fois, comme un avant-goût de ce qui pourrait suivre. Je ne la libérai de mon étreinte que pour me diriger à mon tour vers la cuisine, cherchant dans ses placards de quoi faire l’affaire pour ce plat de pâtes qui resterait gravé dans ma mémoire.
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Re: Let the bad times roll

Mar 13 Déc 2022 - 21:43

Tout ce qui compte, c'est que ça te convienne comme ça, souffle-t-elle en réponse. Ce déroulé semble prouver que Locklan n'a pas le temps de se plaindre de ce qui ne fonctionne pas et c'est factuellement ce qui fonctionnement le mieux pour aller de l'avant. Même si Zi est relativement bien placée pour savoir que ça n'est pas non plus miraculeux : C'est le cas ? insiste-t-elle alors qu'un sourire perce sur ses lèvres et que ses joues rougissent légèrement de la confession : J'en suis ravie, de lui faire du bien. Le temps qu'ils passent ensemble lui semble terriblement précieux à ses yeux aussi.

Cet instant également. Très bonne question, elle prend le temps de la réflexion avant de se tourner vers Locklan : Ce n'est pas aussi simple pour tout le monde. Et ce n'est pas non plus possible pour tout le monde, explique-t-elle alors d'un ton sérieux, presque académique : Le cerveau pare au plus urgent, il fait en sorte de sacrifier une partie de son espace pour ne pas être submergé d'informations. Lorsque ça arrive, c'est sa seule solution pour ne pas mourir d'une surdose d'adrénaline. Ensuite, c'est la conséquence du traumatisme et de comment il se dessine, image-t-elle. Le traumatisme est comme un parasite qui demande qu'on lui paie un loyer, il n'y a rien de pragmatique dans sa gestion des faits : il exige, impose et n'est pas facile à déloger, malheureusement.

Il n'y a que des biais pour parvenir à le digérer, des astuces, mais pendant des années, la prise en charge des syndromes de stress post-traumatique n'a eu d'équivalence qu'un morceau de scotch sur une fissure béante. Parler est la seule solution possible pour sortir ce parasite de son esprit, et tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. C'est pour ça sans doute qu'à la confession de Locklan au sujet de sa dispute avec Zack, la psychiatre a un temps d'arrêt. Effectivement, tu n'es pas responsable de lui, et elle ne lui souhaite pas de prendre en charge une personne aussi marquée que peut l'être son ami. Elle pince les lèvres, gênée : Vous ne vous êtes pas réconciliés ? Questionne-t-elle avec souci.

En a-t-il envie ? A-t-il esquivé une opportunité d'arranger les choses ? Et se rend-t-il compte de sa propre posture en la matière ? Elle l'écoute établir des solutions pour les traumatismes - travailler à l'excès ou rejeter l'évènement pour ne pas s'en préoccuper - mais se rend-t-il compte que quelques mois avant, il a littéralement perdu le fil de la discussion pour se retrancher dans ses souvenirs, au point d'en perdre ses couleurs et son souffle, devant elle ? Elle ne lui remet pas ça sous le nez, ça ne servirait à rien. Ne sont-ils pas tous très doués pour ne pas voir leurs propres contradictions ? Il serait hypocrite de sa part de le montrer du doigt pour ça.

Tu es vraiment étonné que je t'écoute ? Sourit-elle en accueillant ses lèvres avec plaisir. Et à sa remarque, elle secoue la tête : Surtout pas, demande-t-elle, presque comme une faveur : J'aime bien que ça ne soit pas calculé lorsque nous sommes ensemble, parce qu'ainsi, elle a l'impression de pouvoir aussi épouser cette spontanéité. Ses doigts viennent effleurer tendrement sa joue, et elle hoche la tête : elle comprend. Je ne sais pas si tu as besoin de l'entendre mais : Maelys est en vie, et tu pourras la retrouver, lui souffle-t-elle fermement. De ce qu'ils en savent en tout cas, il n'y a plus qu'à la sortir de Walla Walla pour l'amener ici. Ce qui ne sera pas une mince affaire.

Les mots sont peut-être un peu forts, souffle-t-elle dans un sourire amusé. Elle ne le libère de son étreinte que pour hocher docilement la tête : Je devrais pouvoir faire ça sans mettre le feu à la maison, répond la brune en se détournant pour se rendre dans le salon. La mise en place ne prend pas longtemps. Et si elle revient dans la cuisine, c'est pour scruter avec une pointe d'amusement Locklan s'activer aux fourneaux. Possiblement ? Laisser son regard se perdre un petit peu. Est-ce que je dois mettre de la musique ? Demande-t-elle en se reprenant : Je ne sais pas ce que tu écoutes mais un premier diner aux chandelles, ça mérite bien du jazz ? Elle n'a pas énormément de culture en la matière, doit plus compter sur sa colocataire là-dessus. Je ne suis pas sûre que Bonnie rentrera ce soir, ajoute-t-elle alors pour la précision, en pinçant les lèvres.




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Re: Let the bad times roll

Jeu 15 Déc 2022 - 23:46

« Ca me convient, oui. » Par certains aspects, nous nous étions bien trouvés, Zi et moi. Nous avions tous les deux tendance à vouloir oublier nos problèmes en nous réfugiant dans le travail… ou simplement en passant du temps l’un avec l’autre. Un sourire me vint naturellement à la voir rougir de la sorte devant cet aveu. Je ne pouvais pas m’empêcher de la trouver adorable.

C’était aussi vrai quand elle se perdait dans ses explications, passionnée qu’elle était par la psychiatrie. « Je comprends toujours pas, en fait… » Mais peut-être que ça dépassait un peu mes compétences. « Je connais rien de mieux qu’un bon shoot d’adrénaline pour se sentir vivant. Je vois pas comment ça pourrait être trop. » A côté de ça, l’alcool me paraissait fade et sans intérêt. J’aimais peut-être un peu trop faire la guerre pour mon propre bien. Mais même avant que le monde ne tombe en ruines, je ne craignais ni les chutes ni les pointes de vitesse. C’était… l’extase.

Zi aurait sans doute beau m’expliquer, je n’arriverais pas à comprendre quelle mouche avait piqué Zack. J’avais le sentiment que le motard m’avait menti sur son compte pendant des années et qu’il n’avait jamais été ce qu’il avait prétendu être. Le sentiment de trahison était trop violent des deux côtés pour qu’une réconciliation ne soit possible. « On se parle… » J’haussai une épaule. « Ca s’arrête là. » Il trouverait bien une épaule sur laquelle pleurer ailleurs, mais pas la mienne.

Je n’avais de toute façon pas envie d’épiloguer à son sujet, peu désireux de gâcher ce moment. Je soufflai ce qui s’apparentait à un rire quand elle me reprit vite : « Je plaisantais, princesse. Même si j’essayais d’être autre chose que spontané avec toi… j’y arriverais pas. » Mon sourire se fit un peu plus triste quand elle prononça le prénom de ma fille. Peut-être que oui, j’avais besoin de me l’entendre dire. « Je me raccroche à cet espoir. C’est qui me fait avancer. » Pas après pas.

Je la libérai de mon étreinte pour gagner la cuisine pendant que Zi allait chercher quelques bougies pour nous mettre dans l’ambiance. Elle prenait son rôle très au sérieux. « Du jazz, c’est parfait. » Je lui souris un peu en me retournant. J’avais personnellement mis la main sur une casserole pour faire bouillir un peu d’eau. « Un jambon-coquillette sera parfait. » On avait même du fromage de chèvre à râper pour égayer le tout, du grand art. Je m’activai à la râpe quand elle reprit la parole pour m’avertir que Bonnie ne rentrerait sans doute pas ce soir. Je la détaillai de haut en bas, avec un sourire ambigu. « Comme les choses sont bien faites… » On croirait presque que j’avais tout calculé pour ma venue, mais non. C’était juste un coup de chance. Résultat, si on devait passer à l’acte ce soir, j’étais bon pour me piquer un sprint à ma collocation pour récupérer des capotes. Mais peut-être que j’en espérais un peu trop ? Je pouvais encore prétexter qu’il me manquait un ingrédient crucial… pour mes pâtes au jambon. Le ridicule ne tuait pas. « J’aurais peut-être dû prendre ma brosse à dents. »
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Re: Let the bad times roll

Ven 16 Déc 2022 - 0:41

Ce n'est techniquement pas la même chose, précise-t-elle sur le même ton. Sans doute s'y prend-t-elle mal pour lui expliquer les choses, c'est pour ça qu'il ne comprend pas. Mais elle ne voit pas comment faire autrement en fait. Elle ne doit pas être suffisamment bonne pédagogue, pour l'instant. Heureusement que ça s'apprend, ainsi, Billie bénéficiera d'un enseignement plus parlant. D'autant plus quand ton cerveau est déjà habitué à l'adrénaline, c'est comme s'il était accro à une autre substance qu'on classifie comme une drogue : la morphine, la cocaïne ou le LSD par exemple, ajoute-t-elle alors en esquissant un sourire.

Factuellement, l'adrénaline dans le cadre d'une addiction aux sensations fortes, et celle subit lors d'une agression, ou de plusieurs répétées, sont très différentes. Il y a d'ailleurs une forme de toxicité extrême dans le second cas qui porte à conséquence sur la totalité du corps humain. Enfin, qu'importe. Elle ne veut pas analyser pourquoi Locklan est incapable de comprendre tout ça, ça serait intrusif et déplacé entre eux. Alors elle fait l'effort de stopper sa machine à pensées en l'écoutant : Tant que vous ne vous battez pas, a nouveau, ajoute-t-elle au sujet du statuquo trouvé entre Locklan et Zack.

Une maigre consolation après des années d'amitié désormais tendue. Elle qui n'a jamais eu vraiment d'amis se demande ce que ça fait. Elle se doute que c'est aussi douloureux qu'une rupture amoureuse, d'autant plus après tout ce temps de complicité. Zi n'en rajoute pas, Locklan n'a certainement pas besoin qu'elle tourne le couteau dans la plaie. Alors, elle se contente d'un sourire de circonstances : Hmhm, je ne suis toujours pas très douée en humour alors il faut croire, soupire-t-elle en secouant la tête, ça ne va pas en s'arrangeant pour elle malheureusement, mais elle laisse l'homme prendre les commandes de la cuisine.

L'occasion pour elle de parfaire la décoration et de lancer de la musique. Elle a un temps pour profiter de la mélodie, dans son éducation, la musique a toujours eu une part spéciale. Le classique notamment : jouer du piano lui a demandé de l'investissement, il fallait frôler l'excellence. Les sciences l'ont rattrapé rapidement cependant, et Zi doit admettre qu'elle n'a jamais pu développer ses goûts comme elle l'entendait. Mais au cours de sa vie, c'est sans doute le jazz qui a réussi à la prendre au cœur maladroitement, et lui livrer quelques rêves apaisés.

Elle décroche de ce souvenir en se tournant vers Locklan, lui offrant une expression surprise : Oh... Une brosse à dents ? Tu peux peut-être allé la récupérer si tu veux, ajoute-t-elle simplement : Et éventuellement, un change pour ce soir... Ou... ou demain ? En fait, elle réalise maintenant qu'elle n'a aucune idée de ce qu'ils vont pouvoir faire ensemble. Dormir, vraiment ? Est-ce que Locklan dort avec des vêtements au moins ? Il n'y a aucune affaire d'homme ici, si tu en as besoin, tu risques d'être un petit peu à l'étroit dans mes affaires, plaisante-t-elle doucement, essayant de ne pas montrer sa gêne. Je peux surveiller la cuisson en t'attendant, assure-t-elle simplement avec un sourire.




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Re: Let the bad times roll

Ven 30 Déc 2022 - 18:08

« Ok, ok… ça a pas l’air aussi agréable, à première vue. » J’avais un peu de mal à comprendre de quoi il était exactement question, ce qui me poussait à me montrer davantage curieux sur le sujet. « Il y a de la bonne et de la mauvaise adrénaline, c’est ça ? Comme quand tu descends des montagnes russes, que toi ça t’éclate, mais que ton pote sort en crise d’angoisse ? Du coup je suis pas sûr d’avoir ressenti déjà ça un jour. » Ni même d’être assez empathique pour le comprendre chez les autres. On repoussait toujours les limites du raisonnable au motocross. Ceux qui n’osaient pas assez perdaient immanquablement le respect de la bande. Parfois il y avait des chutes terribles, au point que certains ne remarchaient plus. Pour nous, c’était juste le risque. La guerre chez les Remnants, c’était pareil.

Je soufflai ce qui s’apparentait à un rire quand Zi s’inquiétait que Zack et moi nous battions à nouveau. « C’est juste pour évacuer… » Elle n’avait pas l’air d’être vraiment d’accord là-dessus. Je lâchai dans un soupir : « Zack doit apprendre à prendre les choses moins à cœur. » Ce mec prenait la mouche dès qu’on le traitait de lavette, mais en même temps ça ne risquait pas de changer vu à quel point il était susceptible et boudeur. En plus, il attendait des autres qu’il le protège. Enfin je n’avais pas envie de me disputer avec Zi à son sujet, donc je n’allais pas épiloguer. Je l’avais trouvé décevant.

La musique lancée sur un air de jazz me fit aussitôt oublier son cas. Je rendis un sourire entendu à Zi qui semblait apprécier l’instant présent. « Tu aimes le jazz ? » Je ne savais pas que la musique l’intéressait. « Ma sœur était une chanteuse de rock, dans un petit groupe. J’adorais aller la voir. » J’avais toujours eu davantage de complicité avec elle qu’avec mon petit frère, Ian. Par de nombreux aspects, elle avait permis à notre famille de rester soudées. Elle me manquait souvent.

J’ajoutai les pâtes dans l’eau bouillante quand Zi me proposa d’aller me chercher un change pour demain. Je n’attendis pas une seconde de plus pour sauter sur l’occasion laissée. « Parfait ! Il y en a pour dix minutes. Tu devrais éviter que des pâtes crament quand même, non ? » J’échangeai un long regard avec elle, avant de m’en inquiéter aussitôt. « Je reviens dans dix minutes. » Ca vaudrait sans doute mieux.

Et ni une ni deux, j’attrapai ma veste pour me glisser à l’extérieur au pas de course. Heureusement que toutes les colocations n’étaient pas si éloignées les unes des autres. Il ne me fallut pas plus de quelques minutes pour rejoindre la mienne et de retourner toute ma chambre dans l’espoir de mettre la main sur une capote. « Merde, merde, merde… » Depuis quand je me la mettais derrière l’oreille en même temps ? Ca devait bien faire cinq ou six mois en fait ! J’en étais à un record d’abstinence avec elle. « Bordel, Jill ! Tu m’as piqué toutes mes capotes ?! » J’ouvris la porte de sa propre chambre à la volée, sans me formaliser qu’elle soit déjà avec quelqu’un. « En même temps, tu ne t’en servais pas, le paladin… » Ce surnom me collait à la peau, dernièrement, mais ça me passa au-dessus. « Passe-moi en, allez ! » Dans un soupir dépité, elle fouilla rapidement ses placards avant de me balancer un paquet pour me congédier aussitôt.

Je fus de retour auprès de Zi avec un léger temps de retard sur les dix minutes accordées. Je rangeais au dernier moment les capotes dans mon sac avec mon change et mes affaires de toilette. « Alors, pas de désastre de ton côté ? » Je me bricolai un sourire qui se voulait presque innocent.
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Re: Let the bad times roll

Dim 1 Jan 2023 - 20:13

Elle n'épilogue pas. Prend tout juste le temps d'expliquer à Locklan les différents types d'hormones et de molécules en jeu, jusqu'à ce que son discours devienne un peu trop pointu et qu'elle s'excuse de le noyer sous des informations qui ne lui sont pas forcément utiles et qui complexifient ce qu'il cherche à comprendre. Elle pince les lèvres et baisse les yeux, un peu honteuse de s'emballer et de ne pas savoir ajuster son discours. Locklan lui semble plus intelligent que beaucoup, si bien qu'elle imagine sans peine qu'il peut comprendre lorsqu'elle part trop loin dans ses pensées.

Je connais assez peu de groupes de musique, si on omet le classique, admet-elle. Elle n'a pas préparé d'exposé, n'a pas pris le temps de se cultiver sur la question. J'ai découvert le jazz par moi-même, ça m'est agréable, explique-t-elle à Locklan avec un sourire de circonstances, qui pour le coup, trahit sincèrement ce qu'elle éprouve devant un morceau d'Ella Fitzgerald ou Louis Amstrong. Mais là encore, le sujet est vaste et c'est très loin de ce son champ de prédilection : On a essayé de me faire écouter d'autres choses, il y a des CDs si jamais tu veux changer, ajoute-t-elle alors.

Mais un constat s'impose, alors qu'elle scrute Locklan : Tu parles assez peu de ta sœur, ce n'est pas un reproche. Elle réalise que si Ian est ici et qu'elle n'a que très peu eu l'occasion de le voir, encore moins de lui adresser la parole, Locklan semble avoir de la tendresse plus que sincère à l'égard de cette jeune femme. Comment elle s'appelle ? Questionne-t-elle alors, mue par une curiosité sincère à son sujet. Ont-ils été proche ? Peut-être. Elle en a l'impression. Peut-être un trait d'union entre lui et sa famille, notamment. Est-elle plus âgée que lui ? Plus jeune ? Elle n'arrive pas à l'établir. Si ce n'est qu'elle a une vibre sensible et artistique évidente.

Elle lui offre cependant un sourire tandis qu'il s'inquiète pour ses pâtes : Oui, je devrais m'en sortir, Locklan s'éclipse et elle se retrouve seule. Elle surveille la cuisson effectivement sans grand problème, et lorsque l'homme revient, elle a fini d'égoutter et de passer un jet d'eau froide sur les pâtes pour éviter qu'elles ne surcuisent. Non, tout va bien, assure-t-elle en renversant le chinois dans le plat pour passer le relai à Locklan : Tu as tout ce qu'il te faut ? Pour ce soir, s'entend.

Ils ont l'occasion de passer à table de fait, pour ce diner qui a le mérite de la faire sourire, en effet. Ils se montrent tous deux suffisamment bavards pour se découvrir, à Zi de lui confier qu'elle n'a jamais vraiment connu de moments en tête à tête comme celui-ci dans sa vie passée. Les codes, les protocoles, ont toujours plus ou moins animés son existence dans son existence révolue. Désormais ? Elle trouve du réconfort dans les habitudes des autres, encore plus de pouvoir les découvrir et d'être "normale". Enfin. Tu voulais du dessert, je crois ? Suggère-t-elle finalement en scrutant Locklan.




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Re: Let the bad times roll

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