Le Brody revient avec un plan d'action, demandant à Elena de préparer des torches pour nous, avant de nous préciser qu'il faut avancer et que des loups ou des chiens semblent être dans la zone. Vu l'agitation des chevaux, je ne suis pas spécialement étonnée. J'ai tout juste le temps d'aider à préparer le terrain pour la bâche et de conduire les montures à ce niveau pour tirer. Mais la calèche fait son poids et ça n'est pas aussi facile. Nous sommes contraints de faire le tour pour aider à pousser.

D'où est-ce qu'ils viennent ? Les loups, en a-t-il une idée. Sa veste me tient bizarrement trop chaud à cet instant, je la refourgue dans la calèche après avoir calé mon arc autour de mon épaule pour aider à pousser derrière. C'est suffisant pour que la calèche ne se fige pas et ne s'enfonce pas malgré la bache au sol, les chevaux avancent, mais ça n'est pas encore une complète réussite. Quand notre véhicule semble un peu lancé, je relâche la pression quand Sebastian la maintient : Je te laisse gérer tout seul, notamment parce que j'ai l'impression que la tension monte d'un cran ici.

Le temps d'imbiber un morceau de flèche dans l'huile, d'y mettre le feu et de tirer à travers le bois qui semble si dense. C'est presque à voir les ombres se mouvoir et s'écarter. Un jappement plus tard, je saisis qu'ils sont plus proche qu'on ne le pense. Quelle plaie...

Spoiler:

Je tente de maitriser mon pas, ne pas courir mais ne pas trainer, pour ne pas affoler les chevaux plus qu’ils ne le sont sans toutefois perdre ce précieux temps qui pourrait nous éviter une confrontation. Mon plan est simple et direct, on n’a guère le luxe de pouvoir faire plus compliqué et je remercie intérieurement Elena et Olivia de me faire confiance dans mes directives.

« J’ai du mal a te dire d’où ils viennent… mais j’ai l’impression qu’ils sont en train de rameuter toute la meute.»

Autrement dit, mieux vaut partir rapidement si on Olivia tir une première flèche et vue l’accueil de gémissement prouve qu’elle a vu juste pour la direction. Pour ma part je mets la bâche et tente de guider les chevaux qui piaffe bien trop pour que cela suffise a éviter l’embourbement.

« Elena, essaye de temporiser les chevaux si tu le peux. Olivia ! J’ai besoin de toi. Il faut dégager la roue sans briser l’essuie. On doit soulever en même temps. Mets-toi de l’autre côté. A trois, Olivia et moi on soulève et Elena tu fais avancer les chevaux. Vous êtes prêtes ? Un… Deux… trois… »

On arrive a faire avancer par mal la roue mais ce n’est pas gagné mais c’est plus qu’encourageant. Je dirais qu’on a au moins fait la moitié.

« C’est parfait !! On y presque !! On continue comme ça ! Allez… Un … Deux… trois… »

Je ne sais pas ce qui se passe. Happy se décide de reculer, je sens Olivia fléchir et redoute qu’elle se retrouve le pieds coincé sous la roue. Je me précipite pour tenter de ralentir le retour en arrière du chariot qui pourrait la blesser et aussi nous faire perdre une roue.

« Atten.. »

Entre la force des chevaux et le sol glissant, j’ai le droit à une belle chute, de tout mon long dans la boue. Au moins, la roue a tenue. Je me redresse vivement, dégoulinant de gadoue sous la pluie mais plus motivé que jamais a ne pas trainer.

« Personne n’est blessée ? On recommence !! On y est presque !! »

Est-ce que ça va ? Mon regard se pose sur Sebastian qui vient de faire une chute. Visiblement, c'est plus douloureux pour son égo qu'autre chose, j'imagine que c'est une maigre consolation. Je hoche la tête : pas le temps d'épiloguer de toute façon, il faut repartir au plus vite pour faire ce qu'il faut... Mais ailleurs ! Alors j'essaie, et je ne sers pas à grand-chose. Impossible de soulever quoi que ce soit de mon côté, je patine, je n'ai aucun appui avec l'impression de juste m'enfoncer dans la boue : Je n'y arrive pas ! Que je peste de nerfs.

Je n'ai pas tellement l'occasion de persister que les ombres semblent se rapprocher et tenter de nous cerner a l'arrière de la calèche : Merde ! Je me retourne brutalement en lâchant ce que j'ai, avisant Elena : La torche ! Lorsque la grecque me l'envoie, je la rattrape comme je peux, manquant de la prendre à la partie enflammée. C'est de justesse que je me reprends pour venir la mettre en rempart entre les autres, moi, et les chiens qui montrent les crocs. Je n'ai même pas le temps de les compter tant j'ai l'impression que la meute est là, et tout juste l'occasion de renvoyer un vilain coup dans le museau du plus agressif qui a en tête de me bondir dessus.

C'est du bout de la torche que je lui flanque un revers qui le fait japper de douleur. Il titube pour aller se planquer derrière ses camarades, la gueule en sang du retour que je viens de lui faire. Je n'ai pas encore l'occasion de me déconcentrer. Si je me retourne, ils chercheront à me chopper la jambe, alors je recule doucement, en essayant de protéger Happy et Sebastian surtout...

Spoiler:

La meute est composée en majorité de chien sauvage. Ils sont 13 et montrent les crocs. Vous pouvez tenter de les éliminer pour gagner du temps, même si la fuite est priorisée vu la configuration. Sebastian, il faudra réussir 3 dés 10 sur ta force, pour tirer la calèche de son bourbier. Les chevaux ne peuvent plus être calmé, mais ils sont tellement pressés de pouvoir partir d'ici qu'ils tirent malgré eux et ne t'infligent donc aucun malus.

Faites-moi par de vos actions en PV, et je vous dirais quels dés lancer

Les grognements semblaient sortir des ténèbres. Autant de murmures sinistres qui s’élevaient entre les arbres et se rapprochaient des survivants.

Alors que Sebastian et Olivia employaient toute leur force commune pour assister la calèche dans sa trajectoire entravée, la grecque s’élança vers Happy qui freinait le convoi, plantant frénétiquement ses sabots dans la boue, le regard alerte, affolé par la menace invisible… « Chuuut… Tout doux, mon grand. » murmura-t-elle près de son oreille, sa paume caressant le cou de l’animal. Au terme de quelques minutes, il sembla s’apaiser. Le second, en revanche, battait dangereusement des sabots, son hennissement hystérique dissuadant la jeune femme de toute tentative d’approche pour l’instant.

Elena releva soudain un regard inquiet en direction du chef d’entreprise au sol. Rien de grave à priori, mais la situation devenait critique du côté d’Olivia. Les chiens perçaient la lisière, l’écume enragée tapissant leurs babines retroussées, et la grecque s’élança sans réfléchir vers la cheffe pour lui prêter assistance. Son bras se tendit mécaniquement en avant pour tirer une première, puis une seconde fois. Autant de dépouilles s’écrasèrent dans la bourbe. « Ils sont nombreux. » constata la brune, les yeux plissés alors que la pluie lui fouettait le visage.

« Putain de merde. » Son arme enrayée, Elena fut forcée de se replier en ayant le réflexe d’entraîner Olivia avec elle.

Spoiler:

« Oui ca va !! Grimpe dans le chariot et couvre moi avec Elena! »

Le calme est toujours la mais le ton reste pressant. Surtout que j’ai l’impression qu’Olivia ne s’en sort pas avec la roue, autant qu’elle aille ou elle pourra être le plus utile le temps que je trouve une solution. Si on reste plus longtemps ici, on est mort. C’est une évidence. Je ne les vois pas, mais je devine aux piaffements des chevaux que les loups ne sont pas loin, et ce ne sont pas des louveteaux tout mignons. Faute de mieux je me place a l’arrière, sous le regard étonné et inquiet de Happy, passe mes épaules sous le chariot et préviens les filles.

« Ca risque de bouger un peu.. »

Je respire un grand coup et serre les dents pour soulever tout a la force de mon dos tout en faisant avancer notre véhicule. L’idéale aurait été de pouvoir le faire a deux, mais, rien qu’en entendant les coups de feu, je sais qu’il faut que j’assure seul. J’arrive enfin a dégager la roue et a dégager pour de bon la carriole, les chevaux tirant d’eux-mêmes vers l’avant dans l’espoir fou de fuir les prédateurs, nous sortons enfin du bourbier... J'entends Elena jurer et m'angoisse:

« Elena!!? Ca va?!! »

Je ne traine pas avant de remonter a l’avant et reprenant les rênes pour que la calèche s’éloigne.

« Attention, on repart !! Tenez-vous ! »

Les maintenir à distance demande d'être concentrée, pour le moins. Alors que Sebastian parvient à extirper la calèche, je ne me fais pas prier pour revenir dans celle-ci d'un bond, entrainée par Elena. C'était moins une. C'est bon ! On peut décamper d'ici, et on ne se fait pas du tout prier pour ça, de toute évidence. Aucune envie de voir ce que ces chiens sont capables de faire, surtout s'ils sont affamés. Cependant, la meute nous poursuit sur plusieurs mètres, et je suis obligée de sacrifier quelques flèches en cours de route pour nous éviter d'être en danger plus longtemps.

Avec la pluie qui semble redouble d'intensité et le froid, des frissons me viennent rapidement. Je ne me réinstalle que lorsque la menace semble loin, transit dans mes vêtements trempés. L'arrêt semble venir après une éternité, nous trouvons vaguement un batiment abandonné où nous avons l'occasion de faire un feu. C'est suffisant pour que nous réussissions à faire sécher nos affaires... En partie du moins.

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J'essaie de faire montre de bonne humeur, parce que le moral est essentiel pour le reste du trajet. Mais je me sens épuisée, et j'ai mal dormi. L'impression de froid ne m'a pas quitté de la nuit, au matin, une toux vilaine s'est installée. J'en ai perdu une partie de ma voix. Pour ce que j'avais d'intéressant à dire de toute façon... Ne trainons pas pour repartir, dis-je aux deux autres avec un timbre clairement enroué. On a connu mieux...

« C’est bon, ça va » certifia la jeune femme en gratifiant le brun d’un regard entendu. Le soulagement de sentir la calèche retrouver de la vitesse pour distancer la meute enragée l’envahit, et même si les secousses rendaient l’épreuve pénible, c’était toujours mieux que de servir de plat de consistance pour les chiens, à l’évidence.

Par chance, ils trouvèrent un vieux bâtiment désert où ils purent élire domicile pour le reste de la soirée, en profitant du réconfort d’un toit, de vêtements chauds et d’un bon repas préparé par Olivia. En revanche, les espoirs de la grecque, gageant qu’une bonne nuit de repos parviendrait à calmer les contractions qui lui vrillaient le ventre sans répit, furent balayées impitoyablement…

***

Au réveil, la pâleur de son visage lui donnait un air spectral, que l’éclat lactescent du ciel laiteux exacerbait sérieusement.  Mais l’état de ses compagnons de route n’était franchement pas plus enviable. Entre les quintes de toux qui troublaient la quiétude du lieu, et la fatigue apparente, la grecque pouvait encore se fondre dans la masse, malgré les tiraillements violents qui lui saisissaient le bas du ventre. Après une brève toilette sommaire, Elena s’approcha de la cheffe, en posant brièvement le dos de sa main sur son front brûlant et moite « On a de quoi vous préparer une tisane pour la route. » lui souffla-t-elle avec une lueur inquiète qui miroitait dans ses orbes incandescents de fatigue.