Re: It's not a wet dream

Je ressors de la petite tente qu’on nous a prêtée avec des vêtements bien trop grands pour moi mais diablement chauds et surtout secs. Je fais attention de rester sous la toile tendue entre leur véhicule pour ne pas me reprendre la pluie. Quand on aime le fer comme moi, on a tendance a détester l’eau. A pas de chat, pas botté puisque je n’ai toujours que des chaussettes aux pieds, je vais a côté de Diego et « mon chéri » craignant que le chef des chasseurs de primes ne le cuisinent trop.

Au moins je sais comment il s’appelle maintenant, je n’étais pas loin avec Roman. Je manque de pouffer en le voyant essayer de sourire pour la forme, je sens bien que c’est pas un truc naturel et qu’il est au max là. Heureusement, a part une œillade brillante, qui peut être facilement assimilée a de la complicité, rien ne trahis mon amusement. Je note qu’on a remis a Roman des vêtements aussi et qu’un des leurs est en train de ressortir un morceau de viande qu’il met sur le feu. C’est avec un ravissement non feint et un merci sincère que j’accepte la boisson chaude qu’on me donne sans même m’inquiète de savoir ce que c’est.

Comme une gosse a la table des grands, je tends l’oreille, mon coté curieux croisé concierge. Les Stars… j’en ai entendu parler mais je ne pense pas les avoir croisés en vrai. Je prends soin de ne rien montré de mes émotions quand il parle de pirate, je suis, évidemment, censée le savoir non ? Je vois le visage de Diego se fermer dès que Roman commence a parler des Expendables. Il jure en Italien et crache avant de dire, sèchement :

« Des monstres. Crois moi, on va les trouver et leur faire payer cher, a tous. Miguel est sur d’avoir vu un de leur ancien membre rodé, on ne va pas le louper celui là. Il couinera si fort que ca rameutera le reste de sa meute et…
- Et si on changeait de sujet ? Parce que non seulement je n’ai pas eu la soirée de folie que j’espérais mais si en plus c’est pour avoir une thématique torture et mise a mort, merci mais non merci. »

Tout en parlant, j’ai glissé ma main gelée dans celle de Roman, un geste tendre en apparence, un signe muet de ne pas creuser le sujet avec les chasseurs. Je connais bien trop ces hommes et leur penchant pour la violence facile dès qu’ils sont en colère. Qu’ils racontent a qui ils veulent le massacre des leurs, je fais leurs armes, j’écoute les rumeurs, je sais que ce sont pas des saints. Le sourire est là, le ton est amical, mais le fond reste ferme :

« Roman m’aide a la forge en ce moment, du coup, j’aimerais bien que tu n’oublies pas le précepte de la maison : pas de politique et on ne veut pas être mêlé a autre chose que ce qui touche notre commerce. »

Il prend sur lui, respire fort et s’excuse en disant qu’il ne savait pas, non plus, que j’avais une apprentie. Avec humour, je tranche.

« Moi je ne savais pas que je devais te tenir au courant de ma vie. »

C’est au coin du feu qu’on nous donne des assiettes et je mange avec appétit, riant de bon cœur a leurs anecdotes et retournant joyeusement les piques qu’on me lance. Je suis sociable de nature. Il n’y a que Ronaldo qui casse un peu l’ambiance en lançant, en espagnole :

« Franchement, qu’est ce que tu lui trouves a ce boiteux ! Il est vieux et ressemble a rien avec sa moustache. En plus ce n’est pas lui qui t’aurait protégé si ca avait été les Expendables. Merde ! Mais pourquoi lui ?
- Je ne sais pas, je dirais que c’est un bon coup que je ne vois pas comme mon petit frère. »

Rageux, alors que les autres se moquent ouvertement de lui, il balance son assiette et part en pestant. Je vois bien, aussi, que Miguel continue de dévisager Roman, je n’ai aucune idée s’il est lié au Expendables ou non, mais je ne me sens pas de tirer trop sur la corde de notre chance.

« Demain on ira récupérer ma voiture tot, j’ai des commandes qui ne peuvent pas attendre. Je suis épuisée, tu viens Roman ? »

Je lui tends la main pour l’inviter a me suivre vers la tente de camping que l’on nous prête. Les dernières heures que nous devons passer avec les chasseurs, je préfère que cela soit loin des yeux de Miguel.

J'écoute silencieusement ce qu'il se dit sur les Expendables et si je n'ai plus rien à voir avec ce groupe, je ne peux tout de même pas les laisser déblatérer des âneries sur eux. Même si je ne suis plus avec eux depuis quelques temps déjà, je ne peux pas croire qu'ils se soient laissé aller à faire ce genre de chose. Pas connaissant Alex. J'ai du mal à vous croire. Je les ai croisé il y a très longtemps. Je connais l'une de leur leader, elle n'aurait jamais laissé faire du mal à qui que ce soit. Surtout pas des femmes ni des enfants. Elle est chiante et casse pieds, mais c'est une bonne âme, qui pense que tout le monde peut être sauvés et non pas tués. Je sais que je prends de gros risques à leur dire ça, mais je veux que ce soit claire. Et quand Demetra essaie de changer de sujet, je rajoute. Mais, comme dit ... Je ne les ai pas vu depuis très longtemps, peut être on-ils eu des membres peu recommandables chez eux. Je ne veux pas prendre le risque de m'attirer des ennuis, ni à ma sauveuse de la soirée.

J'ai presque un mouvement de recul quand elle glisse sa main dans la mienne et me retient de justesse de ne pas la retirer sèchement. Mais sérieusement, à quoi elle joue ? Je me sens comme un animal sauvage pris en cage et qui n'a pas la possibilité de partir comme il le souhaite. Finalement, l'ambiance se veut plus légère, je finis par me défaire de sa main. Je ne relève pas la remarque sur l'apprentie ni le reste d'ailleurs. Je sais mentir, mais il ne faut pas trop m'en demander non plus.

Je suis content de pouvoir manger ce morceau de viande grillée, d'être dans des vêtements secs et surtout, de savoir que je vais pouvoir dormir une nuit au chaud, même si, je pense que je vais devoir me méfier et ne dormir que d'un œil aux vues de ce qu'il se dit dans mon dos. Si je ne parle pas l'espagnole couramment, je comprend les mots de base et je me retiens de lui répondre, je ne veux clairement pas attiser la jalousie et la colère qu'ils ressentent à mon encontre sachant en plus, qu'il n'y a rien d'autre qu'une rencontre hasardeuse d'un soir entre Demetra et moi. J'accepte volontiers sa proposition, me levant, posant mon regard sur tout ceux restés avec nous. Oui, c'est presque une provocation et je prends la main de la brune dans la mienne, la suivant dans la tente qu'on nous a gentiment proposée pour la nuit.

Une fois arrivés à l'intérieur je lui indique simplement : Il y a assez de place pour qu'on ne se gêne pas et si tu veux mon avis, je ne pense pas que je dormirais de toute manière. Tu as trop de prétendants qui attendent que je m'endorme pour venir me planter dans la nuit.

Je suis soulagée quand on est loin du regard de Miguel et je ne manque pas d’observer les messes basses. Les commentaires sur le fait qu’il connaisse et défende les Expendables ne manque pas même s’ils sont murmurés et cela me fait frissonner. Je ferme la toile de tente et m’assois sur le plastique moite de la tente. Un sac de couchage, un ronchon et une somnambule dans une tente, cela pourrait sonner comme le début d’une mauvaise blague, sauf que la réalité est passablement moins drôle. Je lui murmure quand même un peu amusée :

« J’ai tant que ca de prétendants ? A part leur junior, crois-moi, la seule chose qu’ils aiment chez moi c’est les armes que je leur fais. »

Même si je ne vois pas comme mon père, sous mes airs d’esprits futiles, j’ai appris a observer et a jauger les gens. C’est un de mes leviers de survie d’autant plus important que c’est le seul moyen de sauver la mère. C’est plus sérieusement que j’ajoute, toujours en veillant a ne pas être entendu.

« Je ne peux pas dormir, repose-toi si tu peux, je comptais monter la garde. Et promis je ne profiterais pas de ton sommeil pour abuser de toi.»

Je regarde vite fait dehors avant de me pencher vers lui pour chuchoter avec la plus grande prudence :

« Je me fiche de savoir si tu es l’homme qu’ils cherchent ou ce qui t’as amené ici. Ca ne me regarde pas et je sais très bien le genre d’arme que ces hommes me commandent… Je ne leur laisserais pas le nom de mon pire ennemi. Ne tente plus de leur parler des Expendables pour leur en dire, s’il te plait ou je ne pourrais plus rien faire pour toi. Ils les traquent et ca vire a l’obsession.»

Et j’ai peur qu’ils aient encore des doutes. Je lui tends la couverture et m’installe en tailleurs. Difficile d’avouer que je ne peux pas prendre le risque de faire plus que somnoler sans avoir de quoi m’entraver. Dans quelques heures, nous serons a ma voiture, il faut juste être un peu patiente. J’observe l’homme avant de lui demander, sans aucune arrière pensée, en lui montrant sa jambe :

« Tu n’as pas trop mal ? »

Tu ne peux pas dormir ? Ou tu ne veux pas dormir ? Les deux sont des choses bien différentes que je demande à la brune qui m’accompagne dans cette tente que nous allons devoir partager et cela malgré moi. Enfin, après tout, une bonne nuit de sommeil, avec le ventre plein, des vêtements secs et de la chaleur, je ne vois pas comment je pourrais faire mieux dans mon état. Je compte bien faire en sorte que tu n’en profites pas. Si tu te laisses offrir des nuits torrides dans des cabanes moisie avant le verre à l’hôtel de luxe, moi a contrario, je ne suis pas un homme facile.

Elle se penche ensuite vers moi alors que je suis déjà couché, la douleur de ma jambe me faisant à nouveau souffrir. Je la regarde, le plus sérieusement du monde quand elle me reparle des Expendables. Je fais comme elle, vérifie que des oreilles indiscrètes ne trainent pas trop prêt de nous et je lui réponds, aussi silencieusement que possible. Je n’ai rien à cacher, je n’ai dit que la vérité. Je connais ces gens, ils sont incapables de faire ce qu’ils prétendent qu’ils ont fait. Un de mes frères est parmi eux et crois moi, il n’accepterait jamais de faire de mal à des enfants ou à des femmes. Et sa femme, Dieu m’en garde, c’est une vraie plaie, mais elle ne tolérait aucunes tortures ou attaques contre des innocents. Ils se trompent de cible, crois-moi. Et je souffle finalement un grand coup. Mais … Je ne veux pas être mêlé à eux, de près ou de loin alors ne t’inquiète pas, je n’en parlerais plus.

Finalement elle me tend une des couvertures et je m’installe, allongé dans cette tente, fermant les yeux pour tenter de me reposer et de penser à tout ce qu’il vient de m’arriver. De ce que j’ai entendu et de ce que je compte faire de cette information. Prévenir le groupe de mercenaire ou simplement les laisser dans leur merde. La dernière fois que je me suis mêlé d’une guerre qui n’était pas la mienne, j’ai fini par perdre un ami et une partie de ma jambe. Mon visage a été affublé d’une cicatrice à l’œil gauche et surtout … Je me suis perdu moi-même. Je n’avais vraiment pas envie de revivre ça. Pas maintenant en tout cas.

J’ouvre un demi œil quand elle me demande si ça ne fait pas trop mal avant de regarder sur cette fameuse jambe. Non ça va que je réponds simplement. Parce que si la douleur physique se voulait de plus en plus supportable, celle mentale, accrochée à vie à ces cicatrices sur ma jambe ne sont surement pas prête d’arrêter de me faire souffrir. Mais surement que je l’ai mérité. Après tout, j’ai été un fumier ces derniers temps. Un homme, tout sauf honnête et admirable.

Il y a ensuite un long silence que je coupe finalement. Alors comme ça, t’es forgeronne hein ? Et tu te balades sans armes ? Je dirais que t’es pas très maline en fin de compte.Avec un petit sourire en coin, mes yeux fermés pour tenter de me reposer un peu.

Je cueille sa remarque avec un léger rire. S’il savait… sauf que je suis terriblement complexée par ce « petit » défaut de fabrication qui fait que plus je suis nerveuse, plus je suis un danger pour moi-même dès que je dors. Si cela se gèrerait encore quand j’avais une famille bienveillante avec moi, maintenant que j’étais seule pour faire face a cela, qui plus est, dans un contexte pas franchement apaisant… c’était devenue un cauchemar. Pour autant je préfère rester sur une pointe d’humour pour détourner la question.

« Qui sait… peut être un peu des deux. A moins que je ne suis grand seigneur a te laisser la couverture pour toi tout seul.»

Mon sourire se fait plus franc et j’ai un air malicieux a sa réplique. Même s’il est pince sans rire et que je ne le crois pas tres versé dans l’envie de s’amuser, il y a qu’a même quelque chose qui se dégage de lui et me donne envie de relever ses piques.

« Je me le note. Si un jour il me prenait l’envie d’une nuit de sexe torride, il faudra que je te paye un verre dans un hôtel de luxe. Je sens que cela risque de me couter cher. »

La lueur de malice et mon envie de badinage s’arrête vite quand il m’explique son lien exact avec le mercenaire que traquent les chasseurs. J’ai même un raté dans le battement de mon cœur en lui faisant signe de ne rien dire de plus et en regardant nerveusement vers la toile de tente pour être sur que personne ne rode trop près. Je me rapproche, a nouveau, du creux de son oreille, pour lui souffler :

« Chut… je sais… je sais… je connais aussi les Expendables comme je connais bien les chasseurs…de ce que je sais, ils ont perdu une prime il y a longtemps a cause du groupe de Connor. Une prime… et presque tous les hommes qui étaient sur le coup. Il ne faut jamais qu’ils sachent que tu as un vrai lien avec eux. Imagine qu’ils apprennent qu’ils ont le frère d’une de leur cible ? Je ne pourrais plus rien faire pour toi, en admettant que je ne suive pas ton sors pour avoir essayé de te sauver… »

Cette fois, je suis sérieuse. Je me repositionne en tailleur, le couteau a portée de main et l’oreille a l’affut de ce qui se passe a l’extérieur.

« Le store ressemble au NML et en même temps, c’est clairement la loi du plus fort qui règne, autant te dire que c’est vital de ne jamais prendre parti là-bas… »

Je ne le crois qu’a moitié pour sa jambe, mais je me dis que ca ne me regarde pas plus que ca. Le silence retombe et je prends sur moi de me trouver une occupation mentale pour ne pas risquer de somnoler, regrettant de ne pas avoir de quoi m’occuper. Je le pense endormi quand il me pause une question qui m’amuse a nouveau :

« Parce que tu en doutais ? Si j’étais maline je ne me serais pas mise en danger avec de bons clients pour te sauver les fesses sans même savoir s’il y a encore des hôtels de luxe d’ouvert. Mais sache qu’a défaut d’être maline, j’aime beaucoup les challenges. »

Je laisse retomber le silence avant de murmurer :

« Ca fait longtemps que tu as vu ton frere? C'est bien Daemon ou un autre? »

Et qu'est-ce qui me vaudrait le fait que tu sois si grand seigneur avec un inconnu qui t'as menacé d'une arme et qui t'as mise dans une situation plus que douteuse ? que je lui demande finalement. J'arque un sourcil à sa remarque suivante. Hmm, autant te dire que ça n'arrivera donc jamais. Bonne chance pour trouver un hôtel de luxe ici. Ou quelque part d'autre en réalité.

J'écoute ensuite silencieusement ce qu'elle me raconte sur le groupe qui nous accorde l'asile le temps d'une nuit. Ça ne me plait pas vraiment d'entendre ça. De savoir que le groupe de Connor risque de se trouver avec une nouvelle menace sur le dos, mais elle à raison, hors de question de me retrouver mêler à quelque dont je n'ai clairement pas envie de me retrouver mêler. T'inquiète pas, je sais tenir ma langue et crois moi, j'ai assez donné ces derniers temps en terme de guerre contre mon gré. Je la regarde plus attentivement, elle a clairement l'air de savoir ce qu'elle raconte, je ne peux que me fier à ce qu'elle me dit. Je connais le Store, mais je dois dire aussi que je n'y était que de passage, une des première fois où j'ai été seul avec Alice d'ailleurs. Le jour ou j'ai commencé à voir en elle plus qu'une femme fragile à défendre. Je crois que je vais devoir suivre tes conseils, tu m'as l'air avisé sur le sujet que je rajoute simplement.

Je suis toujours allongé, les yeux a demi clos quand elle me rétorque qu'elle n'est pas vraiment maline, mais plutôt du style à aimer les challenges. Est-ce que je suis de nouveau tombé sur une folle qui risquerait de m'emmener dans des emmerdes pas possible ? Et en même temps, je crois que ça me rassure aussi de savoir qu'elle a l'air d'avoir un sacré caractère et surement, vu son métier de savoir manier les armes. Ce serait presque un soulagement de ne pas avoir à devoir la protéger en permanence jusqu'à ce qu'elle me ramène au Store. Les challenges hein ? que je demande simplement en somnolant presque. Elle sera pas déçu avec moi.

Elle finis par murmurer autre chose. Je ne répond pas tout de suite et lâche finalement : Ouai, c'est l'un de mes frères. Mais ils n'ont de frères que le nom. Je l'ai vu il y quelques mois pendant une attaque. L'autre ... Moins je le vois, mieux je me porte. Le seul que je considérais comme un frère est mort au début de l'année. Et c'est un nouveau silence qui se pose entre nous. Et toi ? Tu as des frères ou des sœurs ? De la famille ? Et je pose mes yeux sur elle, un petit sourire sur les lèvres. Un mec ? Un avec qui tu passes de vraies nuits torrides je veux dire.

« Crois moi, choisir d’être forgeronne médiévale en étant une femme et avant la fin du monde, ca prouve bien que je n’aime pas la facilité. Alors méfie-toi que je ne trouve pas un hôtel de luxe un de ces jours rien que pour t’embêter. »

Je me cherche une position plus confortable pour passer les dernières heures de nuit et le laisser dormir tranquillement quand le sujet de la famille est lancé. Donc il n’est plus avec les Expendables et est en froid avec ses frères. C’est noté de mon coté et je me garderais bien de relancer le sujet. Je me crispe un peu quand on parle de la mienne et mon sourire prend un pli plus nostalgique.

« J’ai mes parents et un imbécile de petit frère. Enfin, j’avais. On a tous été séparé quand NE a décidé d’attaqué le NML. Je ne sais pas où ils sont, mais ils finiront bien par entendre parler d’une forgeronne au store. »

Du moins je l’espère pour mon frère et mon père. Quant à ma mère, je sais ou elle est, enfin, je le savais. Pour le moment, je n’ai plus de nouvelle d’Armand, mais je l’espère assez digne de confiance pour honorer sa part du marché en échange du travail que je fais pour lui.

« Quant aux mecs, j’aimerais bien faire la fille vachement mystérieuse avec une vie sexuelle de folie, mais j’ai peur de ne pas très crédible au regard de mes occupations nocturnes actuelles. Je suis un peu exigeante avec les hommes. Ceux qui tentent sans penser a me proposer un verre, me demander ou nom et surtout mon avis subissent une douloureuse rupture avant de conclure. Mais ca se passe tres bien avec ma main droite.»

Je ris doucement a cette image, comme si ce n’était qu’une blague Mais l’ombre de celui qui a tenté de m’agresser plusieurs fois est bien réelle. Maintenant que nous sommes dans un monde ou trop de gens pensent qu’il suffit de prendre ce que l’ont veut si on a les moyens de le faire, doublé a ma malédiction de toujours trouver mignon.

« Et toi, au lieu de vouloir rejoindre le store et te retrouver coincé ici, tu n’as personne avec qui tu voudrais être ? »

Même si j’ai une bonne idée de la réponse, certes, je le trouve mignon, donc, en toute logique, il a une copine, mais il a tout l’air épuisé et en mode fuite en avant. Je vote pour histoire d’amour dramatique. Avec une pointe d’humour et peut être trop de vérité, je le préviens:

« Essaye de dormir un peu, j’ai tendance a chanter en voiture alors c’est maintenant ou jamais si tu veux te reposer. »

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Au petit matin, impossible de passer outre de « l’escorte » des chasseurs. Frustrés de ne pas avoir trouvé leur proie, trop protecteur pour que je sois a mon aide en ne les suspectant pas de tester Roman, ils tiennent a nous raccompagné a la voiture avec des questions un peu trop ciblées a mon gout.

« Tu la connais comment la co leadeuse ? Tu as moyen de la contacter ? De la faire venir ? Tu sais ou loges les Expendables ? Tu sais, on est prêt a payer…
- Diego, tu arrêtes tout de suite de débaucher mon amoureux ! Si je fais une dépression parce que mon petit cœur est brisé parce qu’il ne me brise plus mes petites pattes arrières, je ne serais plus en état de faire vos machettes d'eventreurs. Penses y ! »

Les rires gras font une belle diversion, mais je sens que Diego est loin de lâcher l’affaire. Quand on arrive a ma voiture, je jure en vieux français. La portière est ouverte, il y a des fringues au sol. Pas la peine de dire que la pluie a bien arrosé le tout. Comme seule explication, en me précipitant pour ramasser le tout et, surtout, cacher les entraves cassées, je prends un air mi gênée :

« On était vraiment très pressés… »

Une fois de plus des rires gras, des tapes dans le dos de Roman, des promesses de prendre un pot a sa santé, en espérant que je ne l’épuise pas trop… et Diego qui reste a le fixer.

« Puisque vous êtes là, vous pourriez m’aider a charger le métal dans mon coffre ? Vue que je suis sur la béquille, vous me devez au moins ca… »

En riant, ils m’aident mais je frissonne malgré moi quand Diego continue d’observer Roman. Je n’ai qu’une hate, que l’on soit dans la voiture a nous éloigner d’ici.

Spoiler: