J'retiens un bâillement difficilement, positionné devant l'hôtel depuis c'que j'assimile comme étant des plombes. La pluie me rafraîchit p'têtre le crane, n'empêche que les heures défilent et que j'sentirai presque poindre l'ennui. Heureusement qu'il y a Ulysse avec moi, au moins j'ai le sentiment qu'on est à deux à s'faire chier, ça me rassure un peu.

C'la dit, même si je râle, je sais que c'est une mesure de sécurité nécessaire. Alors j'garde mes réflexions pour moi, me contentant de zieuter l'horizon : on va pas s'mentir, je capte que dalle tellement le temps est merdique. Ou presque. Parce que mon ouïe est un peu plus sensible, j'crois bien percevoir des grognements qui m'font froncer des sourcils. « Psst, Ulysse, suis-moi, y a un truc par-là. » J'en suis persuadé alors j'somme mon camarade de me suivre, un peu aveuglément pour le coup, mais on fait avec ce qu'on a. Je file donc dans cette direction, vérifiant par le même temps que nos pièges posés tiennent le choc.

Mais j'avise au passage que l'un de nos pièges explosif a été désamorcé, et ça m'plait pas du tout.  « Tu vois la même chose que moi ? » J'montre la chose à mon partenaire, et j'lui fais signe que je vais essayer de remonter la piste du filou qui a fait ça. Mais je vois toujours autant rien : pas de bruit suspect capté non plus, pas de mouvement qui m'attirerait vers le malin qui a déjoué notre piège. En revanche, y a des traces de pas encore visibles, et j'soupire, chuchotant : « Quelqu'un est passé par-là, mais il a dû se cacher. Tu repères un truc toi ? » On peut toujours tenter de suivre la piste, c'la dit, mais pas sûr que ça nous servira, alors j'laisse Ulysse procéder à ses propres observations, espérant arriver à quelque chose. A défaut, on peut toujours retourner auprès des autres.

Jeu:

La soirée a été... .. Intéressante. Nan. Pas intéressante, pas agitée, pas surprenante.. Rien, en fait. Elle a été longue et chiante, parce que RIEN ne s'est passé. COMME D'HABITUDE.
Je fais équipe avec Connor aujourd'hui. On a fait un long tour dans le quartier pour le sécuriser. Puis un second tour. Et même un troisième. Et devinez quoi, il ne s'est rien passé. Ni au premier, ni au second, encore moins au dernier tour. Est arrivé un moment où on a vu passer un rat au milieu de la route, et où Connor m'a encore regardé bizarre quand j'ai lâché un "hoooo, trop mignon !" émerveillé. C'est vrai, les rats c'est un fléau. Mais j'y peux rien, ils sont adorables.

Et entre chaque ronde on a passé le temps. Trois parties de Shifumi -j'en ai perdu deux sur les trois-, une demi-heure de devinettes à la con (qu'est-ce qui est rose et qui se balance d'immeuble en immeuble ? C'est un chewing-gum collé au cul de Spiderman !), et pas mal de discussion. Je dois admettre que mes relations avec Connor se sont largement améliorées, depuis mon arrivée. Et je crois que je me suis d'avantage raccroché à lui avec le départ d'Alex et Dada. Je lui parle souvent de Milow, et lui me donne son avis et des conseils. Je râle, mais ils sont bons, ses conseils.

Puis est arrivé le moment de se reposer. J'ai enfilé mon pyjama licorne -une grenouillère multicolore et une capuche avec une corne argentée dessus-, et on a continué à discuter. Je sais plus exactement à quel moment j'ai sombré, mais je peux vous dire que son épaule est très moelleuse (et tâchée d'un peu de bave maintenant).

Bref, je tape ma meilleure sieste.

Spoiler:

Spoiler:

Cette nuit, c'était à Kerwan de prendre le relai, à l'arrière. Seul, emmitouflé dans sa veste, il restait à l'abri de la pluie battante, aux aguets d'une quelconque menace. Le temps passait lentement. Très lentement. La tentation de fermer les yeux était assez forte.

Néanmoins, il fut alerter par des grognements, au loin, qui semblaient venir en sa direction. Néanmoins, comme il ne savait précisément si les sons étaient en sa direction (et donc celle de ses camarades), il se décida à quitter son abri et à courir sous la pluie battante pour aller voir de plus près.
Il passa dans une ruelle dans laquelle ils avaient mis des poubelles, pour bloquer. Néanmoins, à cause de la pluie, il tapa dans un objet, et le son raisonna. Il s'arrêta quelques secondes, figé. Les rôdeurs, non loin, se retournèrent en direction du bruit.

Trop tard. Tous s'observèrent (enfin surtout Kerwan), et, dans le plus grand des calmes, il réussi à apercevoir une trentaine de rôdeurs grâce à la lumière de la lune. Et, sans trop attendre, il décida de faire demi-tour et de se taper son plus beau sprint pour aller avertir ses collègues.

Spoiler:

L’ennui n’avait aucun secret pour Ulysse. Le trappeur, habitué à vivre seul pendant des années et des années, à attendre durant des heures qu’un piège puisse être activé par une proie, ou qu’un poisson morde enfin à l’hameçon, attendre devant cet hôtel face à une nuit noire agrémentée d’une pluie diluvienne, n’a rien de difficile. D’ailleurs… Cela lui fait repenser à sa vie d’avant, lorsqu’il attendait durant des heures dans un petit mirador construit par ses soins, qu’un cerf, un chevreuil ou un sanglier passe au-devant de sa ligne de tir pour pouvoir manger dans les jours suivants. Il appréciait cela. Le silence d’une nuit tourmentée par la pluie avait, en plus, quelque chose d’inquiétant et de… Passionnant.

Toutefois, le bruit de la pluie ambiante n’aidait point Ulysse dans son tour de garde. S’il ne voyait rien, il n’entendait rien non plus… Et lorsque Dante l’interpela à voix basse pour suivre un bruit qu’il aurait vu lui, Ulysse ne se pose aucune question… Et suit immédiatement son coéquipier.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en effet, quelque chose – ou quelqu’un – est passé non loin du groupe. Un piège désamorcé, cela n’est absolument pas bon signe… Pas du tout. Le duo avance, suivant la piste observée par Dante qui s’en réfère soudainement à Ulysse.

Ce dernier, cependant, n’est pas resté inactif. D’autres traces sont visibles, sur une autre piste non repérée par Dante. Des traces humaines, bien-sûr, mais surtout, des traces qui montrent une démarche assurée et assumée, et non point ébrieuse et claudicante comme celles des rôdeurs. Des gens sont passés là… Ont désamorcé le piège… Puis, on poursuivit leur route, mais vers où ?

Dans la rue qui remonte jusqu’à l’hôtel, puis jusqu’à l’île, Ulysse repère cinq rôdeurs, loin devant. Malgré la pluie, d’autres grognements se font entendre… « On va se faire attaquer… Il faut rentrer, prévenir les autres, et se préparer. Ceux qui ont désamorcés le piège ne sont pas loin, et d’autres rôdeurs arrivent. Je vais réarmer le piège, et on dégage d’ici ! »

Résumé:

Equipement: