L’instinct du trappeur lui criait de faire attention à la moindre information qui se présentait à lui. Attention aux endroits où il posait ses pieds ; attention aux murmures qu’il pouvait déceler ; attention aux grognements qu’il entendait passer dans la rue ; attention, tout simplement. Tel l’animal qu’il était finalement, le trappeur avait tous ses sens en éveil… Et, ce faisant, toutes ses années à survivre dans la nature se révélaient à nouveau à lui aujourd’hui, alors que survivre, en cet instant, était autant une affaire de chance que de prudence.

Aussi discret qu’un félin, Ulysse parvint à atteindre les hauteurs du bâtiment, obtenant ainsi une vue dégagée sur ce qui se déroulait devant lui. L’énormité de la horde se montrait enfin à lui, et avec elle, les dangers qui en découlaient. Ulysse eut une grimace, de dégoût bien-sûr, mais aussi de crainte… Tout ne se passait définitivement pas comme prévu…

Il avait entendu les ordres de Connor. Pour une fois, la technologie avait décidé de ne pas les abandonner, chose plutôt rassurante pour le coup ! Ils avaient un plan… Et Ulysse pourrait sans doute les aider à le mener à bien. « Vegas ! Ici Quebec ! » Dit-il, reprenant le talkie pour pouvoir donner autant d’informations que possible. « La horde est vraiment énorme… J’ai l’impression qu’ils jouent là toutes leurs forces pour nous anéantir ! Le plus gros se dirige vers le campement ! Mais d’autres rejoignent l’arrière de l’avant-poste ! Est-ce que je tire sur nos pièges pour dévier la horde ? En anéantir quelques-uns ? »

Le dès étaient joués.

Kerwan avait retrouvé Derek et lui avait expliqué la situation. Lorsqu'il appris que Connor était parti à sa recherche, le grand brun fit les grands yeux, légèrement paniqué.

- Roh merde, c'est clairement pas le moment là ! Je pars le chercher avec toi.

L'ancien agent immobilier avait décidé, cette fois, de suivre Derek. Autant éviter de se séparer de nouveau, si par la suite ils n'arrivaient pas à se revoir sous la pluie battante. Mais, contrairement à lui, Derek avait réussi à rapidement retrouver Connor.

- J'ai pas eu le temps de bien voir, mais je dirais une trentaine.

C'était un peu la panique à bord. Apparemment, d'après Ulysse, d'autres rôdeurs arrivaient de l'autre côté. Les trois se retrouvaient vraiment encerclés. L'idée de Connor semblait pas mal. Le grand brun cogita quelques secondes et, même si l'idée la plus brillante ne lui sortie pas du chapeau, il décida de prendre les devants.

- Prenez les bagnoles, moi je vais faire diversion en courant. Avec tous les pièges laissés sur la route, je vais pouvoir commencer à les attirer dans l'hôtel.

Puisse le sort lui être favorable.

Dé:

Equipements:

Général:

Résumé:

- Est-ce qu'on a vraiment le choix ?, interrogea-t-il Connor, bien qu'ils connaissaient tous deux la réponse.

Après un bref hochement de tête après les dernières paroles de leur leader, Kerwan laissa partir les dernières personnes restantes avant de barricader la sortie derrière lui et les autres sorties aux alentours, avec les meubles qui étaient dans le coin. Ne trainant pas, il se dirigea vers l'arrière de l'hôtel, dans lequel les rôdeurs étaient déjà rentrés.
Malgré la pluie battante et les nombreux râles qui venaient se confondre dans toute cette cacophonie, Kerwan perçut un déclic, et une balle vint atteindre la protection gauche de l'épaule. Le grand brun eut un sursaut et, malgré les rôdeurs qui arrivaient en surnombre, il aperçu ce qui semblait être l'auteur du tir. Derrière son masque, il apercevait des yeux, des vrais. Ni une ni deux, il attrapa son fusil et tira sur l'homme. Un râle humain se dégagea, ce qui fit bouger une partie des rôdeurs en sa direction.

Tandis que Kerwan laissait le type essayer de prendre la fuite dans l'hôtel, il attira les rôdeurs vers l'avant du bâtiment, là où il avait précédemment bloqué. Plus rapide, il réussi à se planquer un peu et, avec l'aide de ses allumettes, il en balança là où il put : sur les rôdeurs, les meubles en bois. Des premiers rôdeurs s'embrasèrent, alors il parti en quête du faux rôdeur, pour terminer le travail.

Son sang trainant et les nombreux râles le menèrent jusqu'à lui. Il resta en retrait et, une fois dans sa ligne de mire, lui tira dans les jambes. L'autre tomba brutalement au sol, les rôdeurs ne tardant pas à se positionner au-dessus pour ne lui laisser aucune chance.

Après encore quelques allumettes balancées par-ci par là, il se dépêcha de trouver la fenêtre la plus proche et d'y passer, avant de se taper, une deuxième fois, le plus beau sprint de sa vie et laisser l'hôtel s'embraser à douce allure.

Dés:

Equipements:

Le trappeur ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter de la situation qui se déroulait en-dessous de lui. L’avantage de la hauteur était indéniable : il pouvait tout voir, et presque tout entendre, du moins lorsque l’atmosphère n’était point assourdie par les détonations, les cris, ou les grognements d’une horde gigantesque. Et, pour une fois, les communications fonctionnaient correctement… Une chance, ou tout simplement enfin quelque chose qui tourne rond en ce monde, comme toutes les communications sont supposées le faire ? Allez-savoir.

Mais voilà : l’inconvénient d’être ainsi en hauteur, c’est que l’on peut devenir une cible facile. A terre, il existe des centaines de cachettes… En hauteur, nettement moins. Et, alors qu’il regardait en-dessous, en contre-bas, il vit deux personnes qui se distinguaient nettement de la horde environnante. Ces deux êtres n’étaient pas des rôdeurs… Et, en plus, ils semblaient chercher quelque chose, ou… Quelqu’un. Sans doute lui ?

C’était ce que lui criait son intuition. Il avait été repéré, d’une certaine manière, mais ils ne savaient pas où se trouvait précisément le trappeur. Sa discrétion, jusqu’ici, avait été salvatrice… Mais il lui faudrait sans doute songer à se battre, tôt ou tard. Peut-être pourrait-il le faire ici, dans cette demeure ? Contrôler les accès, les sorties et les entrées, réduire les couloirs… Cela pourrait sans doute empêcher ces êtres malsains d’entrer dans le bâtiment aux côtés de groupes de rôdeurs, et les obliger à entrer seuls ? Peut-être même à se dévoiler, d’une certaine manière ?

Et puis… A force d’être ainsi seul, il vient à s’isoler… Et ainsi, risque d’être découvert, sans renforts, et en grand danger. « Ils me cherchent ! Je vais être repéré ! » Dit-il au Talkie, avant de choisir un plan. Il lui restait des pièges dans son sac : il allait les disposer dans les étages, les escaliers et les couloirs. Et, à son étage, il déplacerait des armoires pour pouvoir réduire la lumière dans le couloir, obligeant ainsi qui que ce soit à passer un par un, et sans doute de côté. Il ferait sans doute du bruit, dans ce déménagement, mais le brouhaha ambiant serait suffisant pour le couvrir.

Dès:

Résumé:

J'hésite un moment à partir avec Kerwan. Seul contre les intrus, ça semble suicidaire. Et en même temps, à deux ce le sera tout autant sauf qu'on risque en prime de se gêner.  
Quand je vois Connor passer au blanc cassé en voyant la jeune inconnue arriver, je peux pas m'empêcher de lâcher un

- On dirait que t'as vu un fantôme, chef..

Et je suis sur que je suis pas loin du compte. Pour autant j'acquiesce aux ordre du patron, et me précipite en quatrième vitesse vers le camp principal. Je suis pas totalement sur de ce qu'on doit faire, je crois que je panique un peu. Pourtant c'est pas le moment, et c'est pas vraiment mon genre non plus, mais savoir qu'on est tous éparpillés et en danger, ça m'aide pas à garder la tête froide.

En attendant je pète mon meilleur sprint, et bientôt je vois mon objectif se dessiner devant moi, ainsi que des silhouettes familières. Putain, je suis rassuré. Et je continue ma course jusqu'à eux.

Spoiler: